Imaginez que moi, cadre dans le privé, je réussisse à devenir maire d'une commune de 50.000 habitants.
Ça n'arrive pour ainsi dire jamais. Un cas crédible, c'est que tu deviennes adjoint au maire. Dans ce cas, tu peux prendre un mi-temps (tu fera 40 heures en tant qu'adjoint et 20 à ton boulot, mais ça rentre (au sens, des gens le font) ). À la fin, tu as gardé des contacts et des compétences dans ton domaine, et tu as une expérience d'adjoint au maire. Tu veux rempiler, et devenir maire ? À la sortie, tu auras 12 ans d'un métier nécessitant du tact, de la diplomatie, une capacité de synthèse, à lire des compte-rendu techniques et à trouver des solutions qui résolvent les problèmes, parfois urgemment, dans la contrainte des budgets limités à ta disposition. Je crois que tu as là quelques compétences qui peuvent se valoriser sans soucis en entreprises.
Je doute que trouver du travail soit si compliqué que ça.
Et le non-cumul des mandats, ça fait qu'un maire d'une grande ville gagnerait moins qu'un cadre sénior un peu performant. Et donc les seuls qui brigueraient des mandats sont les gens incapables d'aligner 2 raisonnements cohérents. C'est ça qu'on veut ?
Beaucoup de maire sont retraités, notamment dans les communes rurales, car ils ont le temps et l'expérience. De plus, on ne fait pas tout pour le salaire dans la vie. Enfin, dans le cas d'une grande ville, le salaire est plus que correct (4 181,62 € bruts mensuel entre 50.000 et 99.999 habitants pour le maire, 1 672,65 € pour un adjoint ; 5 512,13 € pour le maire lorsque plus de 100.000 habitants, 2 508,97 € à 2 756,07 € pour un adjoint [source]). Avec un tel salaire, on est déjà autour du 9e décile pour le maire (voir p.e. INSEE — ce n'est pas le revenu dans la population, c'est pour ça que je dis autour du. L'ordre de grandeur doit rester bon). C'est plus que raisonnable.
Je reste dubitatif devant les effets pervers annoncés.