Parlons d'autres langues!

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Despice, audi potius : “un” ac “in”. Differentia parva sed existans

Regarde, ou plutôt écoute : “un” et “in”. La différence est petite mais réelle

Dwayn

This distinction will eventually disappear, that’s for sure. Even the TLFi (digitized treasure of the French language :’) ) mentions it:

  • brun [bʀ œ ̃] On signale gén. une tendance à la substitution de [ε ̃] à [œ ̃], dans tous les mots en cause
  • brin [bʀ ε ̃]

By the way, did you know that in English victor rhymes with letter (same final er as in error)?

(Cette distinction un/in va finir par disparaitre, c’est certain. Même le TLFi le mentionne. Au passage, saviez-vous qu’en anglais victor rime avec letter (même er final que dans error)?)

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Il faut dire que c’est difficile d’entendre une différence quand tu es tellement habitué à le prononcer de la même manière.

Contrairement aux franciliens je sais faire la différence entre brin et brun. Mais par exemple (testé sur des collègues et ma belle famille belge), en Belgique le son ui devient souvent oui ce qui est très bizarre pour un Français. Il a fallu du temps pour que je leur explique qu’ils ne prononcent pas comme en France, alors que pourtant ils sont habitués à écouter TF1 par exemple.

Donc oui, pour un belge depuis se prononce depouis, cuisine se prononce couisine.

Donc que ceux qui ont l’accent francilien aient du mal avec brun et brin. me paraît moins perturbant, la différence reste assez subtile selon moi.

Mais bon, concernant les langues et moi, si mon anglais s’est bien amélioré, j’ai tout perdu ou presque du peu d’espagnol que j’avais. Et je ne sais pas rouler les r ce qui est en plus assez handicapants pour cette langue.

J’apprendrais le finnois et le néerlandais dans un avenir proche par contre. :)

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Which reminds me, once my roommates in Germany asked me about sounds that where very similar in French, but, they said, were actually different. So I tried to explain (in english because I could not say anything in german except "Hi" and stuff like that) the difference between "brun" and "brin", which is quite hard when you can’t even hear it yourself.

The converstation went like this:

"So yeah, there’s a difference between "brun" and "brin", but it’s very light and no one cares".
My roommates, not completely convinced: "mmh, kay."
Me, suddenly understanding: "Oh, maybe you where thinking about the difference between, say, "parent" and "parrain"?"
"Erm… You just said twice the same word"
"Okay, because these two sounds are completely different"

I think that was the point the decided French was a crazy language.

Ca me rappelle la fois où mes colocs allemands me demandaient s’il y avait vraiment en français des sons qui sont très proches. J’ai essayé d’expliquer (en anglais parce que je ne pouvais pas aligner deux mots en allemand à ce moment) la différence entre "brun" et "brin", ce qui est assez dur quand on ne l’entend pas soi-même.

La conversation ressemblait à ça :
"Et donc, il y a une différence entre brun et brin, mais elle est très légère et tout le monde s’en fout."
Mes colocs, pas convaincus : "mmh…"
Moi, venant de comprendre : "Ah mais tu pensais peut-être à la différence entre, mettons, parent et parrain ?"
"Euh, tu viens de dire deux fois le même mot"
"Non, parce que là c’est deux sons complètement différents"

Je crois que c’est à ce moment qu’ils ont décrété que le français était une langue de fous.

På svenska kan man uttala meningar som "Tomten står på tomten", där både ord skilljs bara med betoningen. Det är omöjligt för mig att höra skillnaden tyvärr… Förresten, tack för detaljerna om un/in.

En suédois, on peut prononcer des phrases comme "Tomten står på tomten", où les deux mots ne différent que par l’accentuation. C’est pour moi impossible d’entendre la différence malheureusement… Au passage, merci pour les détails sur un/in.

I think that was the point the decided French was a crazy language.

melepe

Verdaderamente, es la misma cosa para todos los lenguajes extranjeros, le estudio en psicología : al nacimiento, podemos diferenciar todos los sonidos. Despues, al mes décimo, especializamos en los sonidos de nuestras lenguas. Pues, solamente una exposición apoyada y IRL puede deshacer eso.

En vérité, c’est la même chose avec toutes les langues étrangères, je le vois en psycho : à la naissance, on sait discriminer tous les sons. C’est après, vers le dixième moi, que nous nous spécialisons dans les sons de nos langues. Donc, c’est seulement avec une exposition prolongée et IRL que l’on peut annuler ça (expérience de Kuhl et al., 2003)

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Y’a une astuce pour essayer de comprendre la différence entre in et un (et généralement toutes les nasales).

Normalement la position de la langue et des lèvres bouge peu entre une voyelle et sa version nasalisée.

Essayez donc :

  • a + nasalisation → an
  • e + nasalisation → en (pas de différence audible avec le précédent, du moins pour un francophone)
  • i + nasalisation → in
  • o + nasalisation → on
  • Et donc u + nasalisation → un

@melepe : le français parlé standard a 16 voyelles (a, ɑ, e, ɛ, i, o, ɔ, u, y, ə, œ, ø, ɑ̃, ɔ̃, ɛ̃, œ̃) (15 si on enlève le œ̃ qui correspond justement au un), ce qui est énorme. Certaines langues n’ont que 5, voire 3 voyelles.

L’inverse est vrai : l’une des difficultés pour un francophone à parler et comprendre le coréen, c’est de faire la différence entre :

  • Les phonèmes ᄇ (b/p), ᄈ (p) et ᄑ (p mais plus « soufflé » voire f)
  • Les phonèmes ᄀ (g/k), ᄁ (k) et ᄏ (k mais plus « soufflé »)

Le plus drôle c’est qu’apparemment c’est un marqueur d’accent : de mémoire (mais je peux mélanger) un français aura tendance à prononcer ᄇ, ᄈ et ᄑ comme ᄑ mais un espagnol comme ᄈ. Idem avec l’autre ligne.

(Et on ne parle même pas de langue tonale ici).

Dans le genre expérience rigolote, si vous êtes francophone natif : essayez d’expliquer l’utilité des articles à quelqu’un qui parle une langue dans laquelle il n’y a pas d’articles (dans mon cas c’était une japonaise). D’un seul coup, tu te sens très con.

Dans le genre expérience rigolote, si vous êtes francophone natif : essayez d’expliquer l’utilité des articles à quelqu’un qui parle une langue dans laquelle il n’y a pas d’articles (dans mon cas c’était une japonaise). D’un seul coup, tu te sens très con.

C’est le cas pour toute structure grammaticale qui diffère entre les langues. Expliquer à un anglophone les histoires de masculin / féminin en français est aussi un exercice amusant. Et je ne parle pas des différences de conjugaison, la manière de penser le temps passé en français et en anglais n’ont rien à voir et faire la conversion est délicate car elle nécessite potentiellement de collecter plus d’informations (ou d’en détruire) alors que c’est important dans la phrase d’origine.

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Expliquer à un anglophone les histoires de masculin / féminin en français est aussi un exercice amusant.

Renault

Ça me rappelle ma prof de linguistique qui nous disait : « Je n’ai jamais fait rire autant quelqu’un que lorsque j’ai expliqué à un couple d’anglais que “girafe” était pour nous un nom féminin… »
Et, effectivement, il m’est difficile d’imaginer une girafe mâle.

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@Melepe : Ich habe das selbe Problem mit meine Name. Es ist "Étienne" (sag é-ti-è-n). Hälfte des Ausländers sagen "é-ti-é-n" und die andere Hälfte "è-ti-è-n" sagen. Aber "é" ist nicht "è" im Franzose…

@Melepe : J’ai le même problème avec mon nom. C’est « Étienne » (prononcez « é-ti-è-n »). La moitié des étranger disent « é-ti-é-n » et l’autre moitié disent « è-ti-è-n ». Mais "é" n’est pas "è" en français…

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@Melepe : J’ai le même problème avec mon nom. C’est « Étienne » (prononcez « é-ti-è-n »). La moitié des étranger disent « é-ti-é-n » et l’autre moitié disent « è-ti-è-n ». Mais "é" n’est pas "è" en français…

Gabbro

Et dans le nord de la France c’est « Étchène » :D

Ben je trouve que pour le coup, les articles c’est un exercice particulièrement difficile, parce que c’est un élément tellement « bas » dans le langage que tu ne te rends même pas compte de son rôle.

Si je reprends tes exemples, je sais expliquer la notion de genre (les noms ont un genre, la plupart du temps ça sert à rien et il faut les apprendre par cœur / avec l’habitude, mais bon tu t’en sors). Idem avec les temps : avec un peu de réflexion, je suis capable de retrouver (par déduction et/ou dans mes souvenirs de cours) à quoi correspond tel ou tel temps et comment bien l’utiliser. Inversement, je suis capable de comprendre la notion de classificateur1 de certaines langues asiatiques. Par contre, même en y réfléchissant, je suis incapable de t’expliquer à quoi servent et comment gérer ces foutus articles : ils sont là, je les connais mais c’est tout.

Sinon, je connais plein de français qui prononcent « Ètienne ». Mais je vois le problème : mon prénom est François. En zone non francophone : le F peut être massacré (beaucoup de langues ne l’ont pas), le r est prononcé avec l’accent local (le r français standard est tellement particulier que la moitié des français le réalisent autrement, le an est généralement muté en n’importe quelle nasale, le oi est généralement OK. Du coup ça finit souvent en « Francis ».


  1. Dans certaines langues (coréen, japonais, mandarin je crois…) quand on compte un truc, on ne dit pas simplement une clémentine mais une [mot-classificateur] clémentine. Le classificateur correspond grosso modo au type de chose que l’on compte : y’en a pour les objets, les gens, etc. Si c’était logique, ce serait simple – sauf qu’il y a beaucoup de classificateurs (tranches, objets longs et cylindriques, objets technologiques, objets portés aux pieds – qui est différent de celui des vêtements…). Et que se planter c’est au mieux une erreur, au pire une insulte (classifier quelqu’un comme un objet). Cf cet article et ses liens, en particulier les listes des classificateurs en chinois et japonais. 

Par contre, même en y réfléchissant, je suis incapable de t’expliquer à quoi servent et comment gérer ces foutus articles : ils sont là, je les connais mais c’est tout.

Je ne vois pas en quoi les articles sont plus délicats que le masculin / féminin par exemple. Les définis, indéfinis et partitifs. Chacun a son rôle et cela me semble en réalité plutôt claire (pour une fois en français). Cela te permet respectivement de savoir si tu parles d’un objet précis (exemple : le livre dont il est question), d’un objet en général (exemple : un livre ça sent bon ! Peu importe lequel) ou d’un objet non dénombrable (exemple : de l’eau, du lait).

Je ne vois pas ce qu’il y a de particulièrement tordu ou de terriblement bas niveau dedans.

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Le roumain est proche du français au niveau des articles, sauf que dans certains cas ils s’accolent à la fin du mot et non devant. Par contre en russe, ça n’existe pas.

Et le masculin / féminin en français, c’est pas de la tarte. Parce que en russe, tout ce qui finit par consonne est masculin et par ’а’ est féminin (à l’exception de mots comme папа, papa, дедушка, grand-père, etc). Donc ma femme me dit parfois une gant, une discours, une stylo. Parce que le français, si tu sais pas tu peux pas deviner avec le mot.

Et le masculin / féminin en français, c’est pas de la tarte. Parce que en russe, tout ce qui finit par consonne est masculin et par ’а’ est féminin (à l’exception de mots comme папа, papa, дедушка, grand-père, etc). Donc ma femme me dit parfois une gant, une discours, une stylo. Parce que le français, si tu sais pas tu peux pas deviner avec le mot.

Weint auf Deutsch :'(

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Well, je profite de ce sujet pour faire un petit post sur les langages construits (méwi, qui a dit que les langues devaient être réelles ?) :


Vous saviez que j’étais fan de Tolkien :-° ?

Salutations (Quenya)

En alphabet latin : Aiya ingoldili ! Mike apárien quenya (lambe eldarinwa) o Tolkien, apa urdayë….

En français : Salut, amis du savoir ! J’ai un peu appris le quenya (langue elfique) de Tolkien, mais c’est compliqué…

Disclaimer : exactitude grammaticale non-garantie. J’ai pris des mots en proto-quenya (en gros, des essais antérieurs de Tolkien) pour compléter le lexique quenya incomplet.


Je vous présente aussi une langue que j’ai confectionnée :3 . Plutôt que d’essayer de rédiger une phrase pour l’occasion, ce qui me demanderait pas mal d’inventions ad hoc (mon lexique comporte au grand maximum 250 mots, et pas de traduction pour “Internet”, “fantasy”, etc.), je vous propose plutôt le début d’un texte que je rédige dans cette langue :

Écrits de l’Empire perdu

Transcription du texte :

:

Brèn ut-akhon

Méir, détéli, méir pèm thar nan-daïmèd, om
thid naouvid al-torèd, nan-brèd holèm.
Ran zu-eufèmèr maadon, nad khitch-aalèmèn
korci-lif, li olèd, thar méir bidíèm athrèmèd
hai-roush, veum nan-rusèmèn, méir lièm.

Il y a pas mal de détails phonologiques que je vous épargne…

Vous vous doutez bien que c’est pour un écrit de fantasy, que je prépare depuis des années, et que je n’ai toujours pas fini ^^ . La langue présentée ici est sobrement appelée "commun", en l’absence d’autre nom :-° . Mais il ne s’agit pas de l’Empire perdu mentionné dans le titre : lui a une autre langue, l’aëhran :

Aëhran

C’est le premier mot que j’ai inventé en cette langue : "Abgazar", Capitale.

Il y aurait encore beaucoup d’autres choses à présenter (des langues plus exotiques et moins travaillées, tout ça) mais je voulais juste vous partager ces quelques extraits de conlanging, qui font aussi partie de ma vie linguistique :3

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Hi little clementines ^^ !

I bring my humble contribution to the topic, in English, because I don’t have an Arabic keyboard on hand, but I’m still participating ! I have a lot of gaps, whether in vocabulary (especially), grammar or conjugation, but a good enough level to understand writing although more trouble to formulate sentences (always because of vocabulary).

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