Parlons d'autres langues!

a marqué ce sujet comme résolu.

En regardant une vidéo sur l’origine de l’allemand, qui parlait de la séparation entre le haut et le bas-allemand, entres autres, je me suis posé une question.

Est-ce que le fait que nous ayons accès plus facilement que jamais à un tas de langues et de ressources peut influencer les évolutions des langues ? Je m’explique.

Pendant des siècles, les gens ne voyageaient pas vraiment et les langues ne se mélangeaient pas, n’étaient pas trop au contact les unes des autres. Ça peut peut-être expliquer pourquoi des langues avec une base commune ont ensuite évolué différemment (en plus des invasions, etc). Mais aujourd’hui, il est possible d’être en contact avec beaucoup de langues. Que je vive à Cuba ou en Thaïlande, je peux lire Die Spiegel et donc être au contact de l’allemand standard. Un anglais peut avoir accès à du contenu américain, australien ou indien. Du coup, des évolutions majeures sont elles encore possibles ? L’allemand d’Allemagne peut-il devenir vraiment très différent de l’allemand d’Autriche, au point qu’on doive parler de deux langages différents (exemple) ? Ou bien le fait qu’avec Internet on puisse avoir du contenu dans la langue permet de maintenir une certaine unité linguistique ?

Tu as déjà une partie de la réponse en fait avec ce qu’il se passe depuis 2 siècles.

On remarque que grâce à l’Éducation Nationale et aussi aux grands médias centraux (télévision, presse, Internet ou radio) que les accents et particularités régionales s’estompent peu à peu, en tout cas en France mais cela semble le cas ailleurs aussi.

Tu remarqueras aussi que globalement le français parlé en Belgique, en Suisse ou en France est assez similaire qui est compréhensible mutuellement, malgré le fait que ces régions n’ont pas été très longtemps au sein d’un même État. Et certaines innovations linguistiques traversent la frontière et d’autres pas vraiment. Par exemple porreau semble être le terme historique pour désigner un poireau. En Belgique les deux sont très employés, par contre le terme poireauté est bien utilisé là bas sans équivalent avec le terme historique. Alors que pendant ce temps la Belgique a par exemple gardé l’usage très courant du mot fort dans le sens de très qui fait assez vieilli en France en comparaison.

Et si en Europe francophone globalement nous parvenons à évoluer sans qu’une divergence trop grande ne se fasse, tu regardes la situation au Québec où l’accent et le vocabulaire sont assez éloignés à cause de la distance historique avec l’Europe sur une longue période a permis l’émergence de cette distinction.

Du coup je dirais qu’au vu de ces éléments, il semble probable que oui, les médias, Internet et l’école permettent de maintenir une certaine uniformisation linguistique dans le temps.

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Du coup, on pourrait se poser la question inverse : Avec tout ça, est-il possible que l’on arrive à un français "unique" ? Par là, je veux dire qu’il n’y aurait plus vraiment de différence entre le français parlé en France, et celui parlé au Québec ?

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Du coup, on pourrait se poser la question inverse : Avec tout ça, est-il possible que l’on arrive à un français "unique" ? Par là, je veux dire qu’il n’y aurait plus vraiment de différence entre le français parlé en France, et celui parlé au Québec ?

FougereBle

En fait je me demande davantage si on ne converge pas tous vers l’anglais, qui est la langue véhiculaire la plus parlée au monde. Excepté présentement dans les États où il y a des raisons politiques fortes pour garder une langue locale, comme le mandarin.

Du coup, on pourrait se poser la question inverse : Avec tout ça, est-il possible que l’on arrive à un français "unique" ? Par là, je veux dire qu’il n’y aurait plus vraiment de différence entre le français parlé en France, et celui parlé au Québec ?

J’ai des doutes, contrairement à la France où je trouve que les accents se perdent (et j’ai cru lire que c’était factuellement le cas), je ne ressens pas cela pour la Belgique et encore moins pour le Québec, malgré l’abondance de contenu francophone francilien accessible à travers le monde.

Déjà parce que chaque pays a son propre système éducatif et ses propres médias, donc les particularités locales de ces pays francophones se maintiennent. Le brassage de la population francophone mondiale ne semble pas suffisamment forte pour que cela impacte durablement ces accents. Cela est différent de la France où les français restent rarement dans leur région d’origine toute leur vie, et une part significative va à Paris pour des raisons professionnelles ou scolaires. Ce n’est pas le cas des belges ou québécois qui vont en France pour les vacances et non pour y vivre.

De toute façon quand on parle avec les belges des différences culturelles avec la France au sujet du français, on sent bien qu’ils sont fiers de leur spécificité (et ce n’est pas un mal !). Donc une uniformisation me semble peu probable.

En fait je me demande davantage si on ne converge pas tous vers l’anglais, qui est la langue véhiculaire la plus parlée au monde. Excepté présentement dans les États où il y a des raisons politiques fortes pour garder une langue locale, comme le mandarin.

Mouais, on arrête pas de dire que l’anglais va tout remplacer, je suis très dubitatif là dessus. Quand tu vois l’omniprésence des langues nationales dans un pays, que ce soit dans l’administration, la culture ou la communication de base, revenir dessus n’est vraiment pas simple. D’autant plus que la proportion de personne vraiment à l’aise avec l’anglais reste assez faible dans beaucoup de pays malgré les efforts éducatifs à ce sujet.

C’est d’ailleurs pas un hasard si la France a un niveau d’anglais assez faible. Car l’anglais a moins d’importance pour le français moyen que pour le suédois moyen par exemple. Les films / séries sont doublés, les livres sont traduits, tu peux vivre toute ta vie loin d’une frontière linguistique et donc parler exclusivement français dans le cadre pro et perso. Pour une raison similaire les pays anglophones comme le Royaume-Uni ont aussi une mauvaise maitrise de la langue étrangère car le besoin n’est pas élevé.

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Guten Tag ! Ich spreche Deutsch, aber ich habe lange nicht mehr gesprochen.

Bonjour ! Je parle Allemand mais je n’est pas parlé depuis longtemps.

(désolé pour le retard je suis un peu long à la détente :lol:)

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Guten Tag ! Ich spreche Deutsch, aber ich habe lange nicht mehr gesprochen.

Bonjour ! Je parle Allemand mais je n’est pas parlé depuis longtemps.

(désolé pour le retard je suis un peu long à la détente :lol:)

Torado

Kein Problem, ich bin in die gleiche Lage (kein Deutsch seit fast fünf Jahre gesprochen :( )! Willkommen! :)

Ne t’inquiète pas, je suis dans la même situation (je n’ai pas parlé allemand depuis presque cinq ans :( ) ! Bienvenue ! :)

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Ich habe seit deutsch drei jahre kein mehr gesprochen.Es ist Zeit für mich, von vorne zu beginnen ^^

Je ne parle plus allemand depuis 3 ans. IL est temps que je recommence ^^

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Mouais, on arrête pas de dire que l’anglais va tout remplacer, je suis très dubitatif là dessus. Quand tu vois l’omniprésence des langues nationales dans un pays, que ce soit dans l’administration, la culture ou la communication de base, revenir dessus n’est vraiment pas simple. D’autant plus que la proportion de personne vraiment à l’aise avec l’anglais reste assez faible dans beaucoup de pays malgré les efforts éducatifs à ce sujet.

« Mouais », et quand tu vois l’omniprésence de termes à la noix type digital, disruptive, mansplaining (je peux te faire une liste très longue), sans parler du fait que les gens s’intéressent de moins en moins à certains points de détails de la langue française, il y a un peu de quoi s’inquiéter. Mais ce n’est pas tellement le sujet. Ce qui est plus intéressant, c’est ça :

C’est d’ailleurs pas un hasard si la France a un niveau d’anglais assez faible. Car l’anglais a moins d’importance pour le français moyen que pour le suédois moyen par exemple. Les films / séries sont doublés, les livres sont traduits, tu peux vivre toute ta vie loin d’une frontière linguistique et donc parler exclusivement français dans le cadre pro et perso. Pour une raison similaire les pays anglophones comme le Royaume-Uni ont aussi une mauvaise maitrise de la langue étrangère car le besoin n’est pas élevé.

Justement parce que le français est, à l’instar de l’anglais, une langue véhiculaire. Ce qui n’est pas le cas du suédois, ce que tu oublies de préciser. On a des raisons politiques de conserver le français et de le faire parler à d’autres pays.

Maintenant, quand tu compares le français à l’anglais ou même l’espagnol, cette première langue est moins parlée que les deux dernières. Et si le monde évolue tel qu’il évolue aujourd’hui, je me dis qu’on converge davantage vers une langue anglicisée et déstructurée qu’un français, disons, souverain.

C’est un ressenti. Je ne peux pas te dire ce qu’il en sera dans cent, deux cents, trois cents ans. Et je ne joue pas forcément les cassandre non plus.

Pour le reste, tu peux rester dubitatif, ça reste un ressenti. :)

« Mouais », et quand tu vois l’omniprésence de termes à la noix type digital, disruptive, mansplaining (je peux te faire une liste très longue)

C’est un effet de mode. Dois-je rappeler que l’anglais a 30% de ses mots qui viennent du français ? Dois-je rappeler que ce phénomène a existé à d’autres époques pour d’autres langues et d’autres domaines ? Tu crois que le vocabulaire musical qui vient de l’italien était un hasard ? Pourtant à l’époque aussi cela faisait grincer les dents d’importer des termes étrangers.

Mais voilà, c’est l’évolution naturelle d’une langue.

sans parler du fait que les gens s’intéressent de moins en moins à certains points de détails de la langue française, il y a un peu de quoi s’inquiéter

Cela n’est pas un phénomène nouveau, propre à la langue française et inexplicable. Il faut un temps considérable pour maitriser la langue française. Or le temps scolaire dédié à cette activité a chuté au profit d’autres matières (d’autres langues notamment). Donc que le niveau baisse là dessus dans ces conditions, cela n’est pas choquant.

L’anglais est aussi une langue très difficile et les natifs ont aussi leurs problèmes à maitriser la langue. Il ne faut pas croire qu’ils ont tous un vocabulaire exceptionnel, qu’ils ne font aucune faute de grammaire ou d’orthographe.

Maintenant, quand tu compares le français à l’anglais ou même l’espagnol, cette première langue est moins parlée que les deux dernières. Et si le monde évolue tel qu’il évolue aujourd’hui

Les données démographiques montrent que le français aura probablement plus de locuteurs que l’anglais grâce à la montée en flèche de la population africaine francophone. Et la perte d’influence anglo-saxonne au profit d’autres pays comme la Chine pourraient remettre en cause l’hégémonie actuelle de l’anglais. D’autant que par exemple dans certains pays comme les USA, c’est l’espagnol qui fait également une percée et qui peut remettre en cause le statut actuel de l’anglais localement.

C’est très difficile de prédire le futur et il n’y a pas de raisons particulières que l’anglais ne soit pas une langue internationale parmi d’autres dans l’histoire, comme l’a été le latin, le français ou l’italien a une époque donnée.

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Mais voilà, c’est l’évolution naturelle d’une langue.

S’il faut jouer sur les mots, je n’appelle pas ça une évolution, mais plus une régression. Après, je ne suis pas trop regardant là-dessus.

Cela n’est pas un phénomène nouveau, propre à la langue française et inexplicable. Il faut un temps considérable pour maitriser la langue française. Or le temps scolaire dédié à cette activité a chuté au profit d’autres matières (d’autres langues notamment). Donc que le niveau baisse là dessus dans ces conditions, cela n’est pas choquant.

Je ne pense pas que cela explique la baisse du niveau de maîtrise de la langue française. Mais là encore, on peut creuser la question.

Les données démographiques montrent que le français aura probablement plus de locuteurs que l’anglais grâce à la montée en flèche de la population africaine francophone. Et la perte d’influence anglo-saxonne au profit d’autres pays comme la Chine pourraient remettre en cause l’hégémonie actuelle de l’anglais.

Alors là je suis totalement d’accord avec toi.

Seulement, comme je le dis (et je persiste là-dessus !), une langue a de l’influence pour des raisons politiques. Et pour le moment, j’ai tendance à penser que ce sont les Américains qui mènent la danse, et si cela persiste voire s’accentue sur le long terme — j’ai une propension à croire que d’autres langues véhiculaires comme le français ou l’espagnol perdront des locuteurs au contraire. Mais…

D’autant que par exemple dans certains pays comme les USA, c’est l’espagnol qui fait également une percée et qui peut remettre en cause le statut actuel de l’anglais localement.

Je me demande ce qu’il en sera vraiment.

« Mes confuses » pour avoir troublé le calme de ce fil de discussion. :)

S’il faut jouer sur les mots, je n’appelle pas ça une évolution, mais plus une régression. Après, je ne suis pas trop regardant là-dessus.

Tu considères que tout emprunt est une régression, tu réalises la quantité de mot qui aujourd’hui paraissent très français sont aujourd’hui dans le langage courant alors que c’était à l’origine des mots étrangers ?

Où est la limite entre ce qui est acceptable et ne l’est pas ?

Et attention à ne pas aussi souffrir trop de biais lié à notre domaine d’activité. L’informatique a par essence un vocabulaire très anglophone et certains du coup réutilisent abondamment des termes anglais dans ce cadre, mais pour le français moyens le phénomène que tu déplores est bien plus réduit que cela.

Je ne pense pas que cela explique la baisse du niveau de maîtrise de la langue française. Mais là encore, on peut creuser la question.

Bien sûr que si cela explique au moins une partie du problème. Comment veux-tu qu’un élève moyen parvienne à faire ce qu’on faisait avant avec beaucoup moins d’heure d’enseignement de cette matière ? Ce n’est pas possible, sauf si tu parviens à révolutionner la manière d’enseigner.

Tu peux aussi regarder les problèmes, quand au lycée tu perds des centaines d’heures de mathématiques, il n’est pas étonnant que des chapitres entiers enseignés au lycée le soient finalement dans le supérieur. Pourquoi le français échapperait à ce phénomène ?

Seulement, comme je le dis (et je persiste là-dessus !), une langue a de l’influence pour des raisons politiques.

Pas que, c’est aussi culturel.

Et pour le moment, j’ai tendance à penser que ce sont les Américains qui mènent la danse, et si cela persiste voire s’accentue sur le long terme

Tu trouves vraiment que les USA augmentent leur suprématie mondiale ? En tout cas depuis presque une vingtaine d’années, la régression est forte dans ce domaine, le monde devient plus multilatéral justement. La Chine devient incontournable et pourtant son niveau d’anglais n’est pas excellent, bien au contraire, cela pourrait justement rabattre les cartes à ce sujet.

Et en général tu abandonnes une langue que si il est trop coûteux de maintenir ta langue maternelle au profit d’une autre. À part les expatriés, je n’en connais pas beaucoup qui trouvent que de passer à l’anglais au quotidien soit une bonne idée au détriment du français. Du coup l’évolution de ces phénomènes se fait aussi en fonction de la démographie et des rapports de forces politiques. Or l’anglophonie n’est pas la plus dynamique aujourd’hui sur ces points là. Leur maintient à ce niveau est essentiellement historique, cela peut prendre du temps pour tomber mais cela peut arriver.

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Les amis je trouve le débat très intéressant et je vous propose de le continuer dans un sujet dédier afin que ce sujet revienne à ce pour quoi il a était créé à la base.

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Nej, det gör jag inte, men jag kan svenska, och det är ganska lätt att förstå vad du säger. Och därför antar jag att du glömde ett ord: att lära sig :)

Rockaround

nej nej nej. Norska och danska här inte "sig". lære = lära sig (apprendre), undervise (enseigner) eller lære ham (lui apprendre) = lära.

non non non. Le norvégien et le danois n’ont pas "soi-même". ("eller" signifiant "ou") pour les non-suédophones, en suédois on dit "j’enseigne à moi-même" pour dire "j’apprends".

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