Attentats, radicalisme état d'urgence, venez en parler !

a marqué ce sujet comme résolu.

Daesh est malheureusement tout autant légitime à revandiquer son interprétation du Coran que d'autres musulmans plus modérés. C'est une réalité qu'il faut accepter au lieu de se cacher derrière le faux argument de "ce n'est pas le vrai Islam".

C'est un faux débat qui est né d'une certaine volonté de la population que les musulmans qui sont des citoyens intégrés se désengagent des exactions commises, ce qui a aussi créé une forme de méfiance.

Ça, ça n'a aucune importance (pour nous, européens), comme je l'ai dit une religion n'est pas de paix ou de guerre et est assujétie, comme tout élément historique, aux contextes d'antan. Comme tout ouvrage, peu importe la manière dont ils se présentent, les rédacteurs sont influencés par les évènements qui ont eu lieu à leur époque. La vraie question c'est "comment briser l'idéologie de ces salopards ?" Pas celle dont ils se basent sur la deuxième partie du Coran, mais les éléments qu'ils utilisent contre nous et qui sort bien plus souvent dans leur argumentaire perverti que les textes religieux. Si tu regardes la rhétorique de Daesh, tu as bien plus de références aux discours médiatiques, de nos philosophes, de nos modes de vie, de nos interventions à l'étranger, de la pratique du culte dans les pays musulmans etc. que des textes religieux. Il y en a, mais ça ne forme pas le gros de leur argumentaire, c'est plutôt utilisé comme un point de départ (voire une référence à plusieurs "émirs" quand ils n'ont pas de textes). Et la deuxième question qu'il faut se briser tient plus des méthodes de guerre psychologique : comment noyer leur propagande sur Internet et "la remplacer par la notre", en association avec les modérés, l'éducation, etc. ?

Heu… je connais peu de musulman capable de dire que le Coran présente des incohérences.

J'en connais. Toute personne qui s'intéresse un minimum à l'Histoire le constate. Ils ne résistent pas à une lecture rigoureuse des textes en lien avec le contexte. C'est pour cela que l'on peut mettre en lien les textes du Coran avec les moments de la vie de Mahomet.

Il ne faut pas oublier qu'un texte religieux est une "photographie" d'un contexte. Les rédacteurs ont forcément, inconsciemment, été influencé par le monde, par leur époque. Cela peut très bien se conjuger avec une pratique sincère et tout ce qu'il y a de plus normal de la foi. Mais les moeurs et mentalités évoluent, les écrits anciens non. Ainsi, si la grande majorité des religieux comprennent cela et ont le recul nécessaire, faut pas non plus s'attendre la même chose de la part de tarés. "S'ils n'avaient pas le Coran, ils auraient trouvé autre chose" comme disait l'autre. ^^

Dans tous les cas, Dieu a bon dos.

C'est bien cool, mais il s'agit justement de religion et non d'histoire. Tu serais peut-etre surpris d'apprendre à quel point ça peut devenir un domaine irrationnel…

Faut lire les phrases qui suivent ("nous"…"eux"). ;)

Nous, en temps que personnes raisonnées, savons que l'Histoire (puisque c'est rédigé à un moment passé) s'analyse de manière contextuelle. C'est ce que l'on fait avec le christianisme, les civilisations et leurs religions (Rome, les cités-Etats, etc.) et l'on replace les écrits (religieux ou non) dans leurs contextes d'origine. Les terroristes, eux, ne le font pas. Très souvent parce que les recruteurs ignorent d'ailleurs ces contextes (et quand ils le font, c'est pour appuyer leur interprétation).

+1 -0

Tu as une vision réformiste et moderne de l'Islam. Vision que je partage bien entendu et qu'un certain nombre de musulmans partagent aussi (comme Taric Ramadan que j'apprécie beaucoup). Mais ce n'est pas le cas de la majorité des musulmans du monde ni même de France. Par ce que l'Islam repose sur la perfection du Coran (ce qui n'est pas le cas des Chrétiens) et qu'une interprétation et remise en cause des textes peut être vue comme allant à l'encontre de cette perfection. C'est un débat très délicat qui n'est pas gagné d'avance. Il va falloir du temps avant que l'Islam ,ne s'engage pleinement et de façon majoritaire dans cette voie.

L'Islam possède la particularité de traiter toutes les affaires de la vie courante et de ne pas être une simple spiritualité. Chez les Chrétiens on a la séparation entre pouvoir terrestre et pouvoir divin. Si tu refuse de couper la main à un voleur par exemple tu refuses donc d'appliquer le Coran en niant sa sainteté. Si tu te permets cette liberté, pourquoi dans ce cas faire le jeune ou la prière ? La plupart des musulmans s'arrangent comme ils peuvent avec ce genre de problèmes de cohérence, là où Daesh propose une lecture plus cohérente des textes.

Il n'y pas une seule religion de paix. Le Christianisme. Sans parler de la pratique effective des Chrétiens et de l’église tu ne trouvera rien dans les textes Chrétiens qui appelle à la violence. Le message principal étant "aimez vous les uns les autres". Pour le bouddhisme et autre je ne me prononce pas. Ironiquement le fait que le Christianisme soit fondamentalement une religion de paix n'a pas empêché les guerres de religions. :(

+1 -0

Je suis surpris de ce que je lis sur Tariq Ramadan.

Je ne connais ce type que par ses interventions sur les médias, et j'ai l'image d'un type qui est continuellement dans l'hypocrisie, un type qui joue en permanence avec les mots pour dire une chose et son contraire en même temps. Et je déteste cela.

+1 j'ai un gros malaise avec ses interventions, contrairement à son frère qui est méprisable mais ne cache pas ses idées, au moins. Lui, j'arrive jamais à véritablement comprendre s'il est honnête ou a un double discours… Bon, après, y a clairement des gens qui s'acharnent sur lui mais dans ce brouhaha, impossible de dire si c'est à tort ou à raison (bon, d'un coté je m'en fou un peu aussi…).

+2 -0

Le problème n'est pas dans les livres de manière intrinsèque, et à la limite pas totalement dans l'interprétation. Si le Christianisme a permis des atrocités c'est parce qu'il a été accompagné du pouvoir politique.

Que l'on me donne une théocratie qui ne s'est pas terminée en bain de sang ou régime totalitaire ? Cela n'existe pas à ma connaissance car toute pratique religieuse est dogmatique par définition et que si l'on permet, par l'absence d'un pouvoir supérieur dissocié de tout dogme, l'accession au pouvoir d'une pratique par rapport à une autre, elle va dégénérer à terme puisque rien de rationnel ne viendra l'en empêcher.

L'immense majorité des musulmans ne veulent pas d'un Islam politique, en tout cas en France. Je n'ai jamais rencontré de musulman qui voulait une théocratie en France et je ne pense pas qu'ils soient majoritaires.

Faut lire les phrases qui suivent ("nous"…"eux"). ;)

Nous, en temps que personnes raisonnées, savons que l'Histoire (puisque c'est rédigé à un moment passé) s'analyse de manière contextuelle. C'est ce que l'on fait avec le christianisme, les civilisations et leurs religions (Rome, les cités-Etats, etc.) et l'on replace les écrits (religieux ou non) dans leurs contextes d'origine. Les terroristes, eux, ne le font pas. […].

Arius

Je ne parle pas spécialement des terroristes au nom d'une religion (une très infime minorité heureusement), mais simplement des "croyants" obscurantistes (et il y en a nettement plus). A partir d'un certain degré de "foi", la religion est une affaire très peu rationnelle, que tu le veuilles ou non. Et si chaque croyant de cet acabit n'est certainement pas un terroriste en puissance, il n'en est pas moins que la religion peut poser divers problèmes (inutile d'aller jusqu'au terrorisme pour en trouver).

+0 -0

et j'ai l'image d'un type qui est continuellement dans l'hypocrisie, un type qui joue en permanence avec les mots

Je comprends :) Moi aussi j'avais cette image de lui, je jugeais sans avoir pris le temps de connaitre. Pis un jour j'ai pris le temps d'écouter vraiment ce qu'il disais pour juger moi même et j'ai été très surpris par la qualité de son discours, sa vision moderne de l'Islam et son intelligence. Je pense que 99% des gens qui le condamnent déforment ses propos et n'ont jamais pris le temps de simplement écouter ce qu'il dit. Ramadan défend un islam moderne, progressiste et compatible avec les valeurs des Lumières et la démocratie. Il encourage justement à remettre le Coran dans son contexte pour le comprendre et apporter des réponses adaptées.

Une vidéo récente pour que tu te fasses un avis sur sa personne. :)

+0 -0

Il va falloir du temps avant que l'Islam ,ne s'engage pleinement et de façon majoritaire dans cette voie.

Il faut que tu précises ce que tu entends par "L'Islam" en tant qu'entité. On parle moins souvent de "La chrétienté" et du "Judaïsme" que de l'Islam.

Chez les Chrétiens on a la séparation entre pouvoir terrestre et pouvoir divin.

On a quand même trainés pendant des siècles des monarchies de droit divin, l’Église a très longtemps eu un rôle prépondérant au sein d'un grand nombre de gouvernements européens, et même encore aujourd'hui le président américain jure sur la bible. Donc ta "séparation entre pouvoir terrestre et pouvoir divin" semble plus relever du domaine du discours que de la réalité. Au mieux on peut dire que depuis quelques dizaines d'années beaucoup d'états occidentaux font un effort de séparation entre administration et religion (à leur propre initiative d'ailleurs).

J'apprécie la proposition de KFC :

Le problème n'est pas dans les livres de manière intrinsèque, et à la limite pas totalement dans l'interprétation. Si le Christianisme a permis des atrocités c'est parce qu'il a été accompagné du pouvoir politique.

Il me semble qu'une religion ne doit jamais être considérée en tant que telle, comme seule entité indépendante, hors de tout contexte sociologique, économique, ou politique. L'histoire de toutes les religions et de toutes les instituions religieuses s'inscrit dans l'Histoire.

Ma conviction personnelle est que ce dernier élément est plus important que la religion elle même. En fin de compte toute politique s'accompagne d'une idéologie. La religion n'est qu'une des multiples formes que peut revêtir cette idéologie.

Cette idéologie sert à justifier la politique (càd les relations de pouvoirs, les gouvernements, bref tout le cœur de l'organisation sociale d'une civilisation) sur des arguments qui peuvent être d'ordre moral, dogmatique, religieux, etc… la religion n'est alors qu'une enveloppe (parmi la foultitude qui peuvent exister) pour justifier la structure (l'Homme reste un animal sociable et éducable, la justification est nécessaire).

Mais cette structure est toute conditionnée par l'environnement : richesses, santé, bonheur général, liberté, accès à l'éducation, situation de domination ou soumission par rapport à un autre pays/ethnie/classe sociale, etc… tout cela dépend de façon directe ou indirecte de :

  • la quantité et les distributions des ressources (argent, pétrole, nourriture, etc… tout ce qui fait tourner une économie et un pays)
  • la répartition du pouvoir (car c'est elle qui détermine la répartition des ressources, à l'avantage de celui qui possède, car c'est cela qui définie le pouvoir : la capacité à tirer la couverture à soi)

Ainsi, si tout le monde était heureux, libre, avait accès aux mêmes choses, avait la certitude d'un avenir radieux, etc… des interprétations violentes de certains ouvrages comme le Coran (ou de n'importe quelle idéologie justifiant une certaine forme de violence) ne trouverait aucune prise car cette violence ne pourrait que dégrader le niveau de vie général et individuel. Donc toute religion se verrait interprétée de façon à permettre cette paix (ce serait la stratégie optimale pour chaque agent, aussi bien individuellement que collectivement).

Ce n'est pas le cas partout. Dans un pays pauvre, en guerre, un pays dominé où le malheur et la misère sont très présents, dans un tel pays des individus peuvent avoir un réel avantage à choisir la voie de la violence (que les gains soient individuels ou collectifs, immédiats ou juste espérés à l'avenir). Donc une part non négligeable d'individus la choisiront. Leurs actions violentes augmenteront le malheur collectif, ce qui dégradera la situation générale, nourrissant ainsi un cercle vicieux, et ça dans l'espoir d'un hypothétique gain à venir (indépendance, accès au pouvoir - donc aux richesses). Dans un tel contexte toute interprétation de textes religieux se fera de façon à soutenir cette violence, à encourager cette idéologie violente.

Mais il n'est pas question de lutte religieuse, et il ne l'a jamais été - en dépit des apparences et des raisons revendiquées des conflits. Il ne s'agit jamais que d'une lutte pour le pouvoir, comme l'humanité en a connu à tout temps et à toute époque. La religion est le prétexte du passage à l'action. Ses dogmes ne servent qu'à construire une société permettant cette action.

Les pays occidentaux sont parmi les plus puissants du monde. Une grande partie de leur population a accès à une foultitude de richesses matérielles et de confort - électricité, eau propre, nourriture, toit, hygiène et santé.

Peu d'entre nous avons connu la famine, le froid ou l'angoisse de ne pas survire à un hiver rigoureux. Notre pays possède l'arme atomique, et de nombreuses armes technologiquement avancées. Nous avons main-mise sur les ressources et les matière première un peu partout dans le monde (par l'intermédiaire d'entreprises occidentales). Nous faisons construire nos appareils dans d'autres pays à un coût réduit (ce qui qui est parfois de l'esclavage, parfois pas, mais toujours une situation de domination et de servitude). Les pays occidentaux sont parmi les plus puissants du monde. Et la majorité de leur population, appartient - avec ou contre son grès - à la caste des dirigeants, de par son simple accès aux richesses, qui encourage le fonctionnement global du système dans la même direction. Nous sommes les maîtres du monde.

À côté de ça beaucoup de pays du Moyen-Orient sont dominés. Ils prétendent au même pouvoir (et mêmes richesses) que les occidentaux. Ce qui commence par une révolte contre le pouvoir occidental déjà en place - donc un conflit armé (et sous forme de guérilla car ils n'ont pas les moyens de lever une armée correctement équipée comme les états occidentaux).

Donc, les puissants règnent. Les faibles subissent, obéissent, et parfois se révoltent - ils poussent en dessous. L'Islam radical n'est que le terreau de cette lutte de pouvoir. Si aucune religion n'avait été présente, il aurait fallu l'inventer pour les besoins de la lutte armée (une religion ou un idéal économique, comme le communisme en URSS, ou n'importe quoi d'autre).

Désolé pour le pavé, mais je voulais vous proposer cette vision en terme de relations de pouvoir plutôt que de bêtes dogmes religieux. Les individus peuvent en être individuellement victime, mais une société complète n'est pas assez bête pour s'abaisser à n'obéir qu'à ça : elle n'obéit qu'aux contraintes de son environnement, lequel permet l'implantation des interprétations extrémistes des religions par les individus.

+4 -0

@Demandred :

Je viens de regarder cette interview de bout en bout.

Mais ça ne m'a pas convaincu du tout. Et il aurait pu tenir des propos parfaits que je n'aurais pas été plus convaincu. C'est une interview par Bourdin sur RMC. Il parle à un public plutôt hostile, et il tient le discours adapté à ce public, il est dans la séduction, la consensualité, l'intégration.

Aucun intérêt.

Quand même une anecdote dans cette interview, vers la 9ème minute ; je raconte très approximativement : Bourdin dit a Ramadan qu'il a tenu des propos homophobes. Ramadan lui répond : oui, mais vous avez vu où j'ai tenu ces propos ?… Au Maroc. Et il ajoute : ce n'est pas un double discours :)

Désolé, mais ça m'aurait plutôt conforté dans mon opinion.

@Arius, KFC : Oui les religions ont servi à justifié des tas d'atrocités. A-t-on en contrepartie des exemples de sociétés qui s'étaient affranchies de toute religion, et qui ont perduré ?

À ma connaissance, il n'y a pas eu de civilisations sans religion (ou de croyances, notion plus large). En tous cas, je n'en retrouve là à l'instant aucune trace historique. Le concept de la séparation de l'église et de l'Etat est historiquement très récent, alors un affranchissement de la société de toute religion/croyances, je n'en connais aucun exemple (déjà que ça impliquerait une incursion juridique dans la sphère privée (tant que la religion existe dans la sphère privée, elle se répercute toujours un minimum dans la sphère publique, ne fût-ce que les lieux de culte) et on en est clairement pas là sur le plan de l'évolution du droit).

Je veux bien faire une recherche plus approfondie (parce que ta question a quand même attiré ma curiosité sur ce point, maintenant) mais dans les civilisations qui me viennent à l'esprit, elles étaient toutes a minima polythéistes.

+1 -0

@Algue-Rythme : C'est une théorie tout a fait intéressante que tu soutiens, et qui contient sans doute une bonne part de vérité (même si ce type d’hypothèse est difficile a démontrer), mais les choses me semblent plus complexes en réalité. Globalement, il me semble être très limité de penser le fait religieux avec des lunettes occidentales comme référentiel.

Ainsi, si tout le monde était heureux, libre, avait accès aux mêmes choses, avait la certitude d'un avenir radieux, etc… des interprétations violentes de certains ouvrages comme le Coran (ou de n'importe quelle idéologie justifiant une certaine forme de violence) ne trouverait aucune prise car cette violence ne pourrait que dégrader le niveau de vie général et individuel. Donc toute religion se verrait interprétée de façon à permettre cette paix (ce serait la stratégie optimale pour chaque agent, aussi bien individuellement que collectivement).

Il faudrait qu'autre autre interprétation soit acceptable culturellement parlant, les choses pouvant rester très longtemps bloquées a cause d'une longue tradition, par exemple. Bref, il y a un effet d'inertie très fort pour l’interprétation religieuse d'un texte (qui, rappelons le, est beaucoup plus qu'un livre d'histoire pour les croyants), et il ne faut pas oublier que culture et religion sont intimement liés (cf. la question de la place des femmes dans la société par exemple).

Par ailleurs, le niveau de vie terrestre n'est pas toujours ce qui est idéalisé, il y a dans pas mal de religions le concept de paradis (chacun comme il l'entend :) ) qui restera plus désirable que toute condition réelle.

À côté de ça beaucoup de pays du Moyen-Orient sont dominés. Ils prétendent au même pouvoir (et mêmes richesses) que les occidentaux. Ce qui commence par une révolte contre le pouvoir occidental déjà en place - donc un conflit armé (et sous forme de guérilla car ils n'ont pas les moyens de lever une armée correctement équipée comme les états occidentaux).

Ça n'explique pas tout. Les pays les plus dominés ne sont probablement pas ceux du moyen orient, et la dynamique observée n'est pas la même partout. D'ailleurs, au moyen orient la tendance est plus a être dominé par des despotes divers que par l'occident (dont la "domination" est beaucoup plus indirecte).

Et puis il n'y a pas que le bien-être dans la vie. Certains conflits ethniques invoquent aussi comme prétexte la religion pour massacrer autrui. Quand ce n'est pas carrément des conflits religieux (cf. sunnites vs. chiites qui est l'une des priorités de Daesh, par exemple).

À ma connaissance, il n'y a pas eu de civilisations sans religion (ou de croyances, notion plus large). En tous cas, je n'en retrouve là à l'instant aucune trace historique. Le concept de la séparation de l'église et de l’État est historiquement très récent, alors un affranchissement de la société de toute religion/croyances, je n'en connais aucun exemple (déjà que ça impliquerait une incursion juridique dans la sphère privée (tant que la religion existe dans la sphère privée, elle se répercute toujours un minimum dans la sphère publique, ne fût-ce que les lieux de culte) et on en est clairement pas là sur le plan de l'évolution du droit).

Arius

Maintenant on voue le culte à une pseudo-laïcité1, ou a des valeurs républicaines dont on a oublié le sens. Sans compter le dieu-argent, dont on construit de magnifiques temples à sa gloire (la Défense, mais aussi des offrandes comme à NDDL). L’homme à besoin de croire, et même dans les régimes où la religion d’État est l’athéisme (en gros, les pays staliniens ou assimilé : URSS, Corée du Nord, Chine) y’a un culte de personnalité.

Pour revenir à la choucroute, toute idéologie peut être perverti, et un taré peut se transformer en despote en revêtant ça de quelque chose de cool. Regardez le marxisme de Marx et l’interprétation de Staline : le stalinisme est le contraire du communisme originel, mais ça pas empêcher d’appeler ça communisme. Ou Auguste qui se déclare empereur, alors qu’officiellement, la République existe toujours. Ou qu’au nom du libéralisme, on justifie l’esclavage. Bien sûr, vous pouvez mettre de la chantilly et du sucre sur une crotte de chien, et appeler ça gâteau, mais ça restera de la merde. Je ne sais plus où dans le coran, il est dit que qui tue un homme tue l’humanité. On voit clairement un fossé entre les paroles (les textes saints) et les actes (des djihadistes qui ont du pas trop lire le Coran). Donc je me méfie quand quelqu’un se revendique d’une idéologie et dans les actes fait exactement le contraire.


  1. qui en vrai consiste en une non ingérence de l’État dans les affaires religieuses, chacun pouvant exercer librement ce qui lui plait, même le pastafarisme, mais maintenant dans la bouche de certains, la laïcité est un outil pour empêcher les autres de vivre, « Riposte laïque » s’amusant à faire ch** les musulmans par exemple. Bref, certains devrait relire leur code de loi. 

+3 -0

L’homme à besoin de croire

Certains hommes. Merci de ne pas mettre tout le monde dans le même panier…

On voit clairement un fossé entre les paroles (les textes saints) et les actes (des djihadistes qui ont du pas trop lire le Coran).

Il faut arrêter avec cette vision Bisounours des religions. La Bible contient à la fois des passages qui disent de ne pas blâmer une prostituée quand on n’est soi-même pas entièrement clean, et d’autres qui disent qu’on peut vendre sa propre fille comme esclave. Il y a un passage qui dit « tu ne tueras point », et un autre qui glorifie le massacre des infidèles et de leurs enfants.

Je ne connais pas suffisamment le Coran pour donner un exemple concret et sourcé, mais il en va de même avec toutes les religions ayant un texte « sacré » qui fasse plus d’une dizaine de pages : ces textes « sacrés » disent tout et son contraire.

Et on ne peut pas affirmer que telle section du texte « sacré » correspond à son véritable message de paix, juste pour venir appuyer son présupposé que les religions sont pacifiques. Ça s’appelle un raisonnement circulaire.

La problème n’est pas de savoir si telle ou telle religion appelle plus ou moins à la violence / l’intolérance / que sais-je qu’une autre, le problème fondamental est que ces religions, toutes autant qu’elles sont, affirment qu’il existe une source de droit dont la légitimité est supérieure au droit des hommes.

C’est pour cela que toute religion ou croyance para-religieuse est un danger potentiel pour la société dans son ensemble : parce que dans ses prémices même, elle considère que les lois des hommes sont sans valeur si elles vont à l’encontre des lois « divines ». La seule question qui demeure en suspens, c’est combien de temps il faudra avant que quelqu’un décide de passer à l’acte sur le fondement de cette conviction…

+7 -1

Pourtant, en tant que historien, tu sais que tout texte est forcément contextualisé selon l’époque. Par exemple, le fait que le Coran considère que deux femmes valent un homme était progressiste à une époque où les femmes valaient même pas une crotte de dromadaire ! Bref, certains, d’un camp ou de l’autre, a du mal avec ce concept de contextualisation et pense que ces textes sont immuables.

+0 -0

Pourtant, en tant que historien, tu sais que tout texte est forcément contextualisé selon l’époque. Par exemple, le fait que le Coran considère que deux femmes valent un homme était progressiste à une époque où les femmes valaient même pas une crotte de dromadaire ! Bref, certains, d’un camp ou de l’autre, a du mal avec ce concept de contextualisation et pense que ces textes sont immuables.

qwerty

Non, un texte n'est pas spontanément contextualisé. Il est contextualisable. C'est tout à fait différent. N'étant pas particulièrement connaissant de l'histoire de l'islam, je suis totalement incapable de savoir dans quel contexte un certain passage a été rédigé. Il ne me reste donc que mon intelligence personnelle pour mettre en perspective le texte. Le contexte d'écriture est crucial pour la compréhension, mais il n'est pas écrit dans les pages du livre. Pour cela, il faut une connaissance extérieure. Et ce travail de contextualisation, c'est aux spécialistes de le fournir. Sans quoi, balancer un « ouais mais regarde le contexte, tu vois bien que la phrase "deux femmes valent un homme" est vachement moderne pour son temps » sans autre forme de procès n'a aucun intérêt.

La problème n’est pas de savoir si telle ou telle religion appelle plus ou moins à la violence / l’intolérance / que sais-je qu’une autre, le problème fondamental est que ces religions, toutes autant qu’elles sont, affirment qu’il existe une source de droit dont la légitimité est supérieure au droit des hommes.

Cela fait quand même un moment que c'en est terminé de la société holistique en Europe. On a quand même eu une longue évolution, auquel même l'église a dû s'adapter et outre ce qu'on appelle la première famille moderne où l'on a simplement continuer la puissance patriarcale au sein de la famille, depuis la seconde famille moderne, y a eu du changement. Si la religion est encore réticente sur certains points (euthanasie, mariage pour tous,…), elle n'affirme plus comme jadis la prédominance de sa vision. En tous cas, en Belgique, sa parole n'est plus aussi vive qu'il y a ne fût-ce que 30 ans. L'influence de la religion en Europe a très fortement baissée.

Je ne connais pas suffisamment le Coran pour donner un exemple concret et sourcé, mais il en va de même avec toutes les religions ayant un texte « sacré » qui fasse plus d’une dizaine de pages : ces textes « sacrés » disent tout et son contraire.

C'est exactement pour cela que j'ai dit que toute religion manque forcément de cohérence.

+1 -0

L’homme à besoin de croire

Certains hommes. Merci de ne pas mettre tout le monde dans le même panier…

Tous les hommes ne sont en effet pas faits sur le même moule, et c'est essentiel de se souvenir de cela. Des gens cultivés sont capables de faire la part des choses, ils sont armés pour telle ou telle situation. Des hommes moins cultivés n'ont pas les mêmes armes, et ils ont besoin d'aide . La religion peut être une aide pour ces gens là. Même s'ils sont non-croyants.

Quand on doit éduquer ses enfants, un type intelligent a plein de moyens. Un type qui a été élevé suivant le principe : 'si tu es sage, tu iras au paradis, et si tu es méchant, tu iras en enfer'… Si on l'empêche d'utiliser ce truc pour éduquer ses enfants, il est désarmé. Il lui reste : 'si tu es sage, tu auras des cadeaux, et si tu es méchant, tu n'auras pas de cadeaux'.

Je ne suis pas sûr que cette alternative soit meilleure que l'option 'religion'. Bien au contraire. Je n'aime pas cette société matérialiste qui a un boulevard devant elle quand on supprime la barrière de la religion.

On en a déjà vu le résultat, mais sera-t-il exactement le même si l'on tient compte de l'évolution de la société ? Evolution(s) qui a aussi atteint l'église, qui ont lieu au sein même de l'Eglise où l'on voit de plus en plus s'opposer traditionalistes et modernistes (et plus le temps passe, plus ces derniers deviennent nombreux). Un doctorant de mon université a fait une thèse là-dessus, faudrait que je la retrouve où il apparait clairement que les pratiques et convictions sont aujourd'hui en constante évolution dans le monde et ça se reflétait depuis en plus au sein de l'église catholique. Peut-être qu'elle refuserait les rênes politiques même offert sur un plateau d'or. Fondamentalement aucune structure humaine (et une église en reste une) ne résiste à des visions modernistes. Et le temps a démontré que celles-ci gagnent généralement le combat. Certes, l'évolution est plus lente au niveau des religions que de l'appareil étatique (comparativement) mais ça finira toujours par se répercuter sur elles et elles ne peuvent que s'adapter ou perdre encore plus d'influence.

+0 -0

Je ne sais plus où dans le coran, il est dit que qui tue un homme tue l’humanité. On voit clairement un fossé entre les paroles (les textes saints) et les actes (des djihadistes qui ont du pas trop lire le Coran). Donc je me méfie quand quelqu’un se revendique d’une idéologie et dans les actes fait exactement le contraire.

qwerty

Le vrai passage :
"C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes."

Ne reste plus qu'à interpréter le passage en gras :)
Mais la suite du passage nous aide bien à l'interpréter : "En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre". Donc ne pas avoir écouté le messager divin, c'est être coupable de corruption sur terre ? C'est en tout cas forcément suggéré....
La sourate suivante enfonce le clou : "La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, c'est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l'ignominie ici-bas; et dans l'au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment."

C’est vrai que ça manquait : personne n’avait encore sorti l’argument de la prétendue nécessité de la religion pour avoir un sens moral…

Je ne pense pas avoir été éduqué par des parents qui manquaient de ressources d’un point de vue intellectuel. Et pourtant, le principe de base était très primaire : si tu te comportes bien, on te laissera tranquille, si tu fais quelque chose de particulièrement bien, tu auras une récompense (laquelle n’a pas besoin d’être matérielle, ça peut se résumer à des félicitations), si tu te comportes mal, tu seras sanctionné, à la hauteur de la gravité de tes actes, et de manière immédiate, pas dans un futur lointain par un ami imaginaire que tu n’as jamais vu. À quel moment y a-t-il besoin de religion pour cela ?

Je n'aime pas cette société matérialiste qui a un boulevard devant elle quand on supprime la barrière de la religion.

C’est tout simplement faux. Il n’y a pas besoin de croire en un ami imaginaire qui n’aime pas les pédés pour être horrifié jusque dans ses tripes à l’idée de tuer, violer ou autres gentillesses du même acabit.

L’idée que c’est la religion qui empêche les gens d’agir mal n’est rien d’autre qu’un épouvantail brandi par les religions pour justifier leur existence.

+4 -2
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