Je te conseille de lire quelques livres de philosophes déterministes, et notamment, si l'on veut directement le lien avec le socio-économique, ceux de Lordon.
Résumé avec les mains: toute catégorie sociale est soumise à des affectes (vocabulaire spinoziste), et se comporte de facto en réponse à ces facteurs. En l'occurrence, ces facteurs sont les institutions.
Place le peuple dans une structure institutionnelle qui l'empêche de réfléchir et il se comportera comme tel. Place des financiers dans un cadre institutionnel sans entrave de circulation de capitaux et tu observeras de la spéculation et 98% de circulation fictive (cas des matières premières par exemple).
L'avantage de ce genre de vision est qu'on occulte l'attente d'une immanente prise de conscience morale des agents et qu'on se contente de changer les règles du jeu pour mécaniquement faire converger les agents vers le comportement désiré, modulo les fluctuations à d'une échelle sociétale microscopique.
Il apparaît dès lors qu'il n'est pas plus à blâmer le citoyen lambda a qui l'on a supprimé la quasi-totalité de sa souverainté, et à qui on demande de s'intéresser à la politique une fois tous les 5 ans, que les financiers qui recherchent en permanence un rendement du capital le plus élevé, indépendamment de l'impact sur l'économie réelle (dans le cas présent, c'est au zèle des traitres socialistes Delors et Lamy, couplé à l'opportunisme du nazisme de l'idéologie ordolibérale allemande qu'il faut en vouloir car c'est lui qui a conduit à cette possibilité (il s'agissait de moderniser l'article 67 du traité de Rome qui limitait les mouvements des capitaux libéralisés aux seules nécessités de l'économie réelle, à savoir le financement du commerce international et des investissements directs - fin de citation -, en supprimant toute limite à ces mouvements intra ET extra-européens, retranscris dans l'article 63 du traité de Lisbonne - ex-article 56 du traité de Nice, aka le plus gros fist fucking democratique de l'Histoire -).
Ainsi, par exemple, sans citer explicitement le rapport au déterminisme et au façonnage des institutions, David Van Reybrouck dans « Contre les élections » démontre le côté anti-démocratique du réferundum tout en pointant du doigt son inutilité effective. Clairement, on oppose le groupe des pensants - ceux qui propose le texte à adopter - au groupe des non-pensant - ceux qui se contente de dire oui ou non -.
En posant la question à des gens qui n'ont pas travaillé le sujet et pensé la solution adoptée, il n'y a aucune chance que ceux-ci disent oui en majorité pour la simple et bonne raison qu'ils n'ont pas assisté aux problèmes réels - idéologique ou pratique - à l'élaboration du projet de loi et ne voit certainement pas toutes les raisons et justifications (si ce n'est aucune en réalité) de la forme du projet qui est proposé. De facto, on obtient un vote de toute manière décorrelé de qu'il devrait refléter, à savoir l'adhésion (ou le rejet) pour l'intérêt général.
Si l'on s'en réfère à la décision précise de la démocratie, le référendum n'en est pas un outil, en tout cas pas sous sa forme française et pas définitivement pas pour l'adoption de textes.
Bref, pour résumer en deux mots: nous sommes tous soumis à des forces qui nous dépassent et qui réduise notre illusion de libre arbitre à peu près au néant. Blâmer le peuple est donc à la fois facile, lâche mais aussi une aberration complète (parce qu'avant de s'intéresser aux problèmes institutionnels, il faut déjà avoir assez de sous pour manger et garantir un minimum de besoins matériels, chosue l'on ne peut faire vaguement qu'après à minima 8h par jour de travail, ce qui par ailleurs n'aide pas à prendre sur le peu de temps libre qu'il reste pour participer activement).