Je n’arrive pas a savoir si vous êtes juste un peu vexé que vos domaines ne reçoivent pas l’intérêt que vous pensez qu’il mériterai .
Je préfère que les journaux arrêtent complètement de parler de science plutôt qu’ils continuent à en parler comme ils ne font.
Ensuite, la culture générale, contrairement à ce que son nom indique, n’est pas générale. Elle est tournée vers la littérature et les humanités. Et ça a un effet délétère à l’école, en particulier au lycée. Aujourd’hui, le maximum de lettre au lycée (terminal) est de 23,5 heures sur 29 heures. Le maximum de sciences est de 14 heures sur 29 heures.
Donc on complique la formation de scientifiques. Et ça participe, de mon point de vue, à la dévalorisation des lettres : pour faire la filière sciences, il faut être bon en sciences et en lettres, alors qu’être bon en lettre suffit pour faire la filière lettre. Donc la filière de sélection est celle des sciences.
Aujourd’hui, on a un tel niveau de méconnaissance scientifique que les tribunaux rejettent les Linky pour électrosensibilité, que la numéro 2 sur la liste des verts est anti-vaccination, qu’on trouve plus d’article de presse sur les dangers des pesticides, même inoffensifs, que sur le tabac ou l’alcool, dont on connaît les dangers. A-t-on la même chose dans d’autres domaines (l’économie, probablement, mais en histoire, ou en littérature) ?
T’imagines si en ouvrant ton journal, tu voyais un article sur le fait que la ville de Troie soit en Angleterre, le tout dit sans aucune contradiction. En science de la anture, on a des déclaration du même niveau toutes les semaines, et les gens qui apportent une contradiction sont accusés d’être payés par les lobbies. Et ensuite, Élise Lucet arrive, interroge un historien rejeté par tous ses pairs pour son manque de fiabilité, qui nous dit que c’est très bien sourcée, mais lélobi veulent le faire taire. Et ceux qui pensent le contraire sont des trolls.
Et en écrivant ça, je n’arrive même pas à savoir si je fais une caricature, ou si je si je suis en dessous de la vérité.
Si je devais classer les choses qui m’énerve sur les sciences dans la société et à l’école, je dirai que le premier truc, c’est qu’on lit partout des contrevérités, ensuite qu’on s’en sert pour la sélection, et pour finir qu’il n’y en a pas assez. Mais que les journaux cessent complètement d’en mettre, après tout, pourquoi pas. Ce sera mieux que la situation actuelle.
Et puis la tribune fait des erreurs. Mais je vais pas revenir plus que ça dessus. Disons que c’est ce que je soulignais : par exemple on remplace la questions des OGM par une donnée scientifique (qui toute seule ne résout rien).
Ce que dit la tribune, avec maladresse, je le reconnais, c’est qu’on ne peut pas rejeter les OGM en raison de leur effet sur la santé humaine. On peut pour plein d’autres raisons (brevet sur le vivant, par exemple), mais pas pour ça. Pareil pour le nucléaire. On peut être contre, mais pas parce qu’il émet du CO2, comme beaucoup de français le pensent.
Le but n’est pas de remplacer par une donnée scientifique, mais de dire qu’on ne pas ignorer les données scientifique à notre disposition car elles ne vont pas dans notre sens. Suivant pas mal plusieurs des signataires de la tribune sur les réseaux sociaux ou regardant leurs productions, je suis quasiment sûr que c’est bien ça qu’ils voulaient dire.
Quant aux manquent de sociologue, je peux l’excuser facilement. C’est une tribune, un peu un coup de sang (comme ce que j’ai écris au dessus), et vu l’état actuel de la relation presse-science, je comprends que des scientifiques et des vulgarisateurs, qui doivent corriger en permanence les propos des journaux grands public, réagissent comme ça.