[Débat] L'intérêt du coming-out

a marqué ce sujet comme résolu.

J’ai l’impression depuis un certain temps, notamment dans une logique un peu "hollywoodienne" à la vue de récentes productions comme Call me by your name ou Love, Simon (je vous laisse regarder les critiques de Durendal à ces sujets, que je rejoins sur de nombreux points) qui semble pousser au coming-out et à l’acceptation pour ceux qui le reçoivent, que le coming-out est un passage obligatoire.

Toutefois, j’en comprend difficilement l’intérêt. C’est souvent réalisé hors de contexte, simplement pour "prévenir" son entourage de son orientation sexuelle qui relève de la sphère du privée finalement (notamment chez les adolescents ou jeunes adultes qui ne s’engagerons pas forcément dans une relation sur le très long-terme et qui ne s’affichent pas autant qu’un couple classique) et je trouve que c’est, en plus d’être d’une utilité discutable, assez dérangeant.

Que pensez-vous de cette réflexion?

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Le but d’un film ou d’une production est simplement de transmettre une vision du créateur, et/ou de gagner de l’argent pour son producteur. Il est dangereux de vouloir lui donner une version normative sur ce que le film représente.

Quand on assigne des rôles normatifs aux films et aux choses,on glisse justement vers une certaine forme d’intolérance. In fine, quelle différence entre l’homophobe qui critique le film pour "apologie de l’homosexualité" et la personne qui le critique pour "normaliser le coming out" ? Les deux se placent sur un plan moral et normatif, simplement avec deux points de vues différents.

Un film n’est pas un documentaire ou une oeuvre de science qui doit être vraie. Un film n’a pas a être "juste", "morale", ou "réaliste". Le réalisateur est libre de montrer la vision qu’il veut du sujet qu’il traite, il n’y a mon sens rien à en penser. :)

Sinon sur l’intérêt du coming out en tant que tel, là encore je n’en pense rien. C’est à chacun de vivre cela comme il l’entend et de faire le choix qui lui parait le meilleur en fonction de sa situation, famille, contraintes, etc.

Pour ouvrir un peu, je doute que l’orientation sexuelle soit simplement privée. Les interactions sexuées font partie de la vie sociale, et nous sommes des êtres sociaux. Dans la vraie vie, les garçons discutent à l’adolescence de quelle fille plait à qui (de façon ou moins poétique^^), tes parents te demandent si tu as une petite copine, les relations se forment autour des couples plus tard etc. Cela me semble compliqué d’avoir une vie sociale "normale" sans jamais être confronté à cette question et en évitant de donner la réponse sur le sujet.

+3 -1

Les films sont l’un des piliers à la culture d’aujourd’hui. Ils essayent de nous imposer, que ça soit voulu ou non, des modes de vies. C’est peut-être important que l’homme se rattache à quelques choses ou à un mode de fonctionnement commun pour nos vies sociales.

Je suis d’avis qu’il faut toujours faire quelques choses parce que nous avons envie et non seulement pour des raisons culturels sinon ça n’a aucun sens. D’un côté dans les films, le coming out permettra de montrer que la personne assume1 ses choix (donc se libère d’un fardeau) mais d’un autre la personne montrera qu’elle ne peut pas tenir tête aux liens/attaches culturels. Si la personne fait un coming out pour se plier uniquement à la culture, elle montre qu’elle n’est pas libre de ses choix et donc qu’elle n’assume1 pas la situation car elle n’aura pas accepté ses choix, donc on retombe au premier problème avec je suppose un mal-être plus important, provoqué par la réalisation du coming-out qui n’était pas voulu.

J’aide à l’écriture d’un tutoriel sur se recentrer sur soi. L’une des parties explique qu’il faut se détacher des éléments générateurs de stress, mentir en est un. Cependant dans ce cours j’explique aussi que nous pouvons voir nos journées de deux façons "positives" / "négatives", nous pouvons donc très bien imaginé rendre cette information non importante et la diffuser comme tel, que ça soit une homme ou une femme quel différence ? La culture veut H-F pourquoi quand il y a H² ou F², faut-il absolument le préciser ? Est-ce indispensable ?

On comprend vite que la justification d’une différence culturelle est obligatoire, pour essayer de réabsorber des problèmes sociaux (regard/avis des autres sur une situation).

Alors, je pense que c’est une grosse démarche pour pas grand chose. Seulement pour réabsorber le mal-être ou la peur des gens extérieurs au couple qui ne sont pas prêt à réfléchir et accepter la différence. J’enseigne aussi dans mon cours qu’il faut se détacher des choses extérieurs car par définition elles sont extérieurs et donc ne nous appartiennent pas. Pourquoi avoir besoin de rendre cette information "fondamentale" ?

Après il ne faut pas oublier qu’il y a les étiquettes, on aime bien rattaché les choses à des étiquettes, c’est-à-dire catégorisdf la chose, une personne habillée souvent en noir avec des percing sera souvent perçu comme une "émo" ou "gothic". Donc si une personne dit qu’elle est avec une personne du même sexe, on dira quelle fera son coming-out ?

Le mot coming-out est peut être devenu une simple étiquette plutôt que la reproduction de l’univers Hollywoodien. On est rattaché à une étiquette sans le vouloir, juste par notre similitude à celle-ci.


  1. S’accepter consciemment, s’admettre tel qu’on est 

Opinion personnelle attention. :lol:

A mon avis le coming-out servait surtout l’idée d’enfin être fier de "ce qu’on est". Dans une certaine mesure, avant, les homosexuels étaient plutôt pointé du doigt éhontément de manière publique. Et justement c’était aux homosexuels d’avoir honte, du moins c’est ce qu’une partie de la société reflété.

Je pense qu’il est sains, lorsqu’on a honte de quelque chose de pouvoir l’exprimer librement un jour sans aucune crainte et avec un parfait je-m’en-foutisme sur le regard des autres. Mais c’est vrai que ça peut être dérangeant…

  • Sois quand c’est mal amené, dans ce cas c’est plutôt une maladresse, imaginons qu’au cours d’une discussion je parle à des amis et que je dis que "j’emmerde les gens heureux, putain de gai". Par manque d’attention, le mot heureux était parasité par des bruits de bistrot, un de mes amis s’insurge et fait son coming-out à ce moment-là dans un ras-le-bol. Ça c’est plutôt gênant.

  • Sois parce que ce n’est pas le moment, par exemple avant que ce soit "toléré", faire son coming-out c’était trop tôt. Et ça faisait l’effet d’un truc honteux un peu hardcore dans l’oreille des gens ? C’est comme aujourd’hui, il y a des sujets tabou et le sexe en fait partie. Si je me libéré de mes hontes sur un truc tabou, ça fouterait aussi la "gênance ultime".

  • Et j’espère qu’on en est là : Parce que ça devient ridicule. C’est gênant car enfin on s’en branle en fait. Ça doit apparaître comme une évidence : chacun fais ce qui veut de manière consenti.

Mais j’ai pas vu les films et mes potes homo s’en fichent pas mal de l’opinion publique de ce que j’en sais. Ils font ça un peu au feeling avec les copains du genre, "ah c’est bon j’ai vue qu’il était cool avec ça finalement, bah le moment venu j’pourrais peut-être lui en toucher un mot parce que ça fait quand même 20 fois qui me demande si j’ai une copine....".

+2 -0

J’ai du mal avec cette notion du coming-out. Un seul, comme s’il y avait un avant et un après ? Entre la famille proche et éloignée, les collègues, les amis (souvent plusieurs groupes qui ne se connaissent pas), on peut informer les uns sans informer les autres.

Et il y a aussi cette binarité : en parler ou le taire. On peut très bien ne pas en parler spontanément (ne pas lancer le sujet), et en parler si la question se pose, si le sujet de la discussion est là-dessus.

Ensuite, il y a la question du pourquoi. Il y a différentes raisons d’en parler, de ne pas en parler ou de le taire, et le vrai problème me semble être de le faire pour de mauvaises raisons. Ça peut être un choix politique, une manière de tester ses amis, mais aussi une pression sociale (je pense aussi bien aux milieux militants qu’à la famille, mais pas dans le me sens). À vous de voir ce que vous pensez être une bonne ou une mauvaise raison.

Je ne suis pas, personnellement, concerné par cette question. Par contre, je suis concerné par une question qui me semble très proche : dois-je parler ou non du fait que j’ai eu un cancer. Le taire, c’est laisser les gens penser que le cancer ne peut que tuer, ou lasser de graves séquelles (donc je peux parler pour des raisons politiques). Le dire, c’est risquer une discrimination1 (c’est pourquoi je n’en parle au boulot qu’au cas par cas). J’ai fait le choix d’en parler à un groupe d’amis de confiance, parce que c’était circonstanciellement favorable, ainsi qu’à certains collègues. J’ai d’autres amis pas au courant, parce que l’occasion ne s’est jamais présentée. Et surtout, j’en ai parlé ici, où le relatif anonymat me permet de dire publiquement des choses que je ne dirai pas sinon. Ça m’impose une séparation pas toujours facile entre internet et vie réel, ce qui peut poser problèmes, par exemple quand je mets « vulgarisation scientifique » sur mon CV.

Bref, j’espère avoir pu donner un autre éclairage, même si la question qui me concerne est un peu différente, notamment par le fait que c’est chez moi quelque chose de passé, qui ne me touche pas au jour le jour2. Les conséquences du fait d’en parler, elles, me semblent tristement proches.


  1. Difficile de trouver un mot juste. Ce dont je suis sûr, c’est que des gens sont intimement convaincus que les gens ayant ou ayant eu un cancer vont crever dans les 6 mois, et qu’ils agissent en conséquences. 

  2. Mais qui me touche encore ; quand je vais chez mon banquier, je préfère lui dire clairement qu’il ne me dirige pas vers des produits inadapté. La convention AERAS, c’est 10 ans après la fin du traitement, alors prendre un crédit avant, mieux vaut pas essayer… 

+5 -0

Je viens de me faire griller par Gabbro sur la première partie de ma réponse, et c’est très bien comme ça, parce que c’était ce que je voulais dire sans savoir mettre les mots dessus.

Ceci étant dit, étant un peu concerné par la question, y’a quand même une partie de moi qui a envie de redire quelque chose que A-312 a déjà mentionné, et que je vais formuler comme ceci : il n’est pas encore facile, aujourd’hui, de s’affirmer homosexuel. Et je parle même pas spécialement des gens qui te pointent du doigt ou autre, je parle de tout le processus qui s’entame à un moment de la vie d’un (ou d’une) homosexuel(le) et qui abouti à l’acceptation de l’homosexualité (qui provient probablement du fait qu’on est dans une société à hétéronormée, bla bla bla1). Je suis pas psychologue pour deux sous, mais ce n’est pas un processus facile (ça vient avec un certain nombre de désillusions, de remises en questions, de "est ce que je suis normal" et autres joyeuseté). Ce qu’on appelle le coming-out, c’est aussi, pour moi une étape du processus, en mode "je suis assez à l’aise avec ça pour en parler avec mes amis/ma famille/mes collègues de travail". Alors évidement, comme le dit Gabbro, ça ne doit pas forcément faire l’objet d’une conversation (Hollywood caricaturant avec des "je dois t’avouer quelque chose" a toutes les sauces), et ça peut venir naturellement (un "je suis parti en vacances avec mon copain la semaine passée" suffit très bien pour les collègues de bureau). Mais pour moi, ça reste une étape "obligatoire". Puis, "Ok, mais tu sais, ça change rien" est une réponse tout à fait correcte à un coming-out selon moi, mais faut pas négliger le fait que ça peut aider la personne. Moi, ça m’a aidé. C’est très égoïste, j’imagine.

Me faites pas dire ce que j’ai pas dit, hein: je suis pas exactement fan des gens qui vivent "au travers" de leur sexualité et qui l’affirme et la revendique en tant que tels. Comme ça a déjà été dit, la sexualité, c’est un truc intime, et je me fous de savoir comment elle est vécue, même par mes plus proches amis (surtout par mes plus proches amis, en fait).


  1. Je crois "qu’on ne nais pas homosexuel, on le devient". Je crois aussi que je me voile la face à ce niveau là, et qu’il y a probablement des prédispositions génétiques, mais je me sens mieux en me disant que c’est un choix de ma part. C’est totalement irrationnel, mais j’assume. Par ailleurs, je suis pas dans le délire check your privileges envers les fameux "cis hétéro blanc" (c’est ridicule). 

+4 -0

@pierre, ça me rappelle un peu ce qu’avait vécu un ami à moi en fait. Et je comprends que cela peut être nécessaire dans le cadre d’un processus d’acceptation. Pour soi.

J’ai un ami qui nous a admis son homosexualité 7 ans après ce qu’il a ressenti. Pendant tout ce temps il nous l’a « caché » (il n’a pas forcément à nous l’exposer en plein jour non plus), car au début comme souvent il n’en était pas sûr lui même. Mais aussi parce qu’un homosexuel même aujourd’hui subit des discriminations ou rejets en tout genre ce qui rend délicat le fait de l’assumer surtout si tu vis dans un milieu familial conservateur.

Il a fini par nous en parler car les mœurs avaient évolué d’une part, mais aussi parce qu’il souffrait de le cacher ainsi. Il avait vécu une situation amoureuse frustrante pour lui, mais ayant tout gardé pour lui, il n’était pas bien et nous n’avons rien pu faire pour l’aider efficacement.

Depuis l’annonce il va mieux, on le sent plus détendu, plus épanouie. Il peut enfin nous parler de sa situation amoureuse comme n’importe qui et il sait qu’on ne le rejettera pas (ce qui doit être une inconnue très gênante tant que tu ne l’annonces pas). En ce sens, son annonce, a été assez libérateur et je peux comprendre pourquoi c’était important pour lui de le faire.

Je pense que ce processus sera nécessaire tant que la question homosexuelle ne sera pas devenue plus ou moins banale dans la société toute entière. A cause des discriminations et de cette situation considérée comme hors norme, l’homosexualité est souvent mal vécu au début par les homosexuels eux mêmes et ont du mal à parler de leurs relations amoureuses comme un hétérosexuel car cela peut hélas avoir des impacts négatifs suivant qui l’entend. Et je ne parle même pas des pays encore plus conservateurs sur le sujet où c’est encore plus problématique…

Heureusement, il semble que le monde avance dans la bonne direction là dessus.

PS : en fait en y réfléchissant, cette situation se rapproche avec la question du protestantisme fut un temps.

+2 -0

Que pensez-vous de cette réflexion ?

Je pense que c’est complètement con, et je vais expliquer pourquoi. (Ce n’est pas bien grave, je suis le premier à faire des trucs cons, et alors je préfère qu’on me le dise clairement pour avoir la possibilité d’y réfléchir.)

On a tous une connaissance de base, superficielle, du concept de "coming out": c’est une action qui est vécue comme lourde, difficile et importante pour la personne, qui a trait à son identité, à la façon dont elle se perçoit et elle est perçue par les autres.

De là il est évident qu’on peut difficilement en dire grand chose quand on ne l’a pas vécu soi-même – comme toutes les choses lourdes à porter dans la vie : on ne peut pas raisonnablement penser qu’on comprend, qu’on peut décrire ou discuter ce que c’est de perdre un proche, d’accoucher, d’être en proie à la dépression, si on n’en a pas fait l’expérience soi-même.

Le sujet est lancé comme si on pouvait tous discuter de ça sur un pied d’égalité – par exemple si on a vu un film qui parle du sujet. On ne peut pas avoir une discussion vraie et intéressante si on ne reconnaît pas explicitement qu’on n’est pas tous sur un pied d’égalité pour parler de ce sujet. Il y a des gens qui ont la légitimité de l’expérience, et les autres.

Enfin, le deuxième gros problème de la réflexion qui lance le sujet c’est qu’elle se place dans la position de juger. On n’a pas vécu, on ne peut pas vraiment comprendre, et maintenant on devrait donner une opinion ? Ça n’a juste pas de sens. Se prononcer sur l’intérêt de la chose ? C’est n’importe quoi.

On ne peut pas se placer dans une position de ne pas comprendre quelque chose, et en même temps de donner son avis dessus. Avant de donner un avis, il faut au minimum écouter. On pourrait faire un topic pour demander : des gens qui ont vécu ça, comment ont-ils ressenti ça ? Et poser des questions. Ce n’est pas du tout la même chose. (Et c’est dans ce cadre, le récit de Gabbro sur le cancer, par exemple, prend tout son sens.)

Ce que tu dis Gasche, ça me rappelle l’épisode de South Park "Avec nos excuses à Jesse Jackson" :

Token, I get it now. I don’t get it. I’ve been trying to say that I understand how you feel, but, I’ll never understand. I’ll never really get how it feels for a black person to have somebody use the N word. I don’t get it.

Source

Que je traduirais :

Token, J’ai saisie maintenant. Je ne comprend pas. J’essayer de dire que je pouvais comprendre ce que tu ressentait, Je n’ai jamais compris. Je ne saurais jamais comment ça fait d’être une personne de couleur noire et que quelqu’un utilie le mot "n....". Je ne peux pas comprendre.

Tout l’épisode est basé la dessus.

+0 -0

Comme gasche, il me semble difficile de remettre en cause une expérience propre à chacun, même si celle-ci est influencée par des schémas hollywoodiens, surtout dans une société hétéronormative.

Le jour où une personne ne sera plus considérée par défaut comme hétérosexuelle, peut-être pourrons-nous rediscuter de la nécessité de coming-out.

Aussi, je voulais revenir sur certains commentaires qui disaient que cela ne relevait du cadre privé : ce n’est pas vrai, se tenir la main dans la rue, se marier ou aller chercher ses enfants à l’école, cela relève du public.

Le jour où une personne ne sera plus considérée par défaut comme hétérosexuelle

Je ne pense pas que ça arrive un jour. Les homosexuels seront toujours une minorité très faible, et stable a travers les périodes et sociétés (quelques %). Donc tout humain doté d’un minimum d’inférence bayésienne choisira comme hypothèse par défaut de considérer l’autre comme hétéro.

cela ne relevait du cadre privé : ce n’est pas vrai,

C’est bien plus que ça. A partir de l’adolescence (voir avant), tu vas sans cesse être confronté à ton positionnement sexuel. Que ça soit à l’école (blagues de mecs, séparations garçons/filles, discussions de vestiaires de sports), à la maison (tu as pas de petite copine ?), en soirée, via les discussions entre amis et membres du sexe opposé. Tu ne peux pas juste éviter ces situations ou toujours éviter de te positionner. Si tu le fais, tu envois forcement un signal de différence par rapport à l’attitude la plus répandu. Ces interactions peuvent être plus ou moins bienveillantes selon les milieux mais elles existent et tes réponses sont autant d’indications sur toi. Et comme tu le dis, une fois adulte, la vie des gens est très souvent centré sur le couple et ce qui en découle.

L’orientation sexuelle est une donnée semi-public au minimum, ce n’est pas un simple truc "privé" qu’on peut cacher sans jamais en parler et tout se passe bien. Dire le contraire est un peu naïf sur le fonctionnement réel de notre société. :)

PS : essayez de faire l’exercice pour le fun si vous êtes hétéro. Imaginez ce qu’aurait été votre adolescence/début de vie d’adulte si vous aviez été homo et que vous vouliez le cacher. Pensez à toutes ces interactions anodines qui seraient devenus un problème pour vous.

+2 -0

Alors je suis ennuyé par la réponse de gashe. Le concept du "tu ne peux pas en parler si tu ne l’a pas vécu" est louable, mais le problème, c’est que souvent, il part du principe que les interlocuteurs extérieur n’ont aucune empathie (voir pire1). C’est d’autant plus étonnant quand c’est une personne extérieure qui invoque ledit principe.

Et pour moi, c’est ridicule. Là, par exemple, Osimoquus est parti du principe que "[…] je trouve que c’est, en plus d’être d’une utilité discutable, assez dérangeant". À moi (ou quelqu’un d’autre) de lui expliquer en quoi il a tord/raison, à lui de répondre si il le souhaite: c’est ce qu’on appelle un débat. Et comme pour le coup je suis directement concerné, je rajouterai même que je vois pas en quoi ma parole est légitimée. L’histoire, c’est que quoique je dise, j’ai raison, du coup ? Alors évidement, je comprend d’où ça vient: on possède une tripotées de soi-disant experts qui prétendent avoir un avis sur tout et qui se ridiculisent plus qu’autre chose. Ben justement, autant que le débat aie lieu, et la solidité des arguments de chacun sera mise en évidence. Et pour moi, la conclusion de l’épisode de South Park cité par Blackline est à double sens, puisque c’est justement en tentant de prouver le contraire que Stan en arrive à cette conclusion. Pas en partant du postulat que Token a de toute façon raison et en s’excluant d’avance du débat.

Ce que je fait est mal, hein ? ;)


Le jour où une personne ne sera plus considérée par défaut comme hétérosexuelle

Je ne pense pas que ça arrive un jour. Les homosexuels seront toujours une minorité très faible, et stable a travers les périodes et sociétés (quelques %). Donc tout humain doté d’un minimum d’inférence bayésienne choisira comme hypothèse par défaut de considérer l’autre comme hétéro.

Demandred

Le fait d’être considéré comme hétéro par défaut n’est pas le seul problème selon moi : l’absence de référents, par exemple, est une problématique qui m’a un peu travaillée à l’époque. L’image que la société a (avait?) des homosexuels est un problème aussi (l’impossibilité de fonder une famille, par exemple, toujours en ce qui me concerne).


  1. C’est justement le fameux "check your privileges" que je dénonçais plus haut. C’est très employé part une certaine frange du militantisme, et moi ça me dérange. 

Il y a des gens qui ont la légitimité de l’expérience, et les autres.

Personne n’a jamais dis le contraire. Mais ça n’empêche pas d’échanger sur le sujet. Si personne en dehors des gens concernés ne peut comprendre et être légitime, ça devient complétement stupide comme position : quel intérêt de parler d’un truc à des gens qui le connaissent déjà ? Le but est plutôt de parler aux gens non concernés non ?

C’est quoi le but de venir dire à quelqu’un "tu sais tu devrais tenir compte de x, mais de toute façon tu peux pas vraiment comprendre t’es pas concerné hein". Si tu as trouvé un monde dans lequel cette approche fonctionne, il faut me prévenir car ça m’intéresse. :D

Le fait d’être considéré comme hétéro par défaut n’est pas le seul problème selon moi : l’absence de référents, par exemple, est une problématique qui m’a un peu travaillée à l’époque.

Mon point était surtout de dire que le premier problème a peu de chances d’être réglé. C’est "normal" de prendre l’hétérosexualité comme la norme par défaut a priori, et ça le sera toujours. Tu penses vraiment que le contraire aurait du sens ? Quelle est la logique à ne pas faire d’inférence sur l’orientation d’une personne quand tu sais que 95% des gens sont hétéros ? Sur ton second point en revanche, rien de fondamental n’empêche que les choses évolue, ce qui sera cool ! Quoi qu’on dise, on a toujours besoin de références.

+0 -0

Quelle est la logique à ne pas faire d’inférence sur l’orientation d’une personne quand tu sais que 95% des gens sont hétéros ?

Bah en fait si tu ne connais pas l’orientation sexuelle tu peux poser des questions qui ne prennent pas parti :

  • Sors-tu avec quelqu’un ?
  • Vis-tu avec quelqu’un ?

Cela n’est pas compliqué je pense et évite de faire de l’inférence quand cela n’est pas nécessaire.

+3 -0

Mon point était surtout de dire que le premier problème a peu de chances d’être réglé. C’est "normal" de prendre l’hétérosexualité comme la norme par défaut a priori, et ça le sera toujours. Tu penses vraiment que le contraire aurait du sens ? Quelle est la logique à ne pas faire d’inférence sur l’orientation d’une personne quand tu sais que 95% des gens sont hétéros ?

Deux choses à répondre à ça: et d’une, c’est que quand ce sera le seul soucis restant, je considérerais personnellement que c’est un non-problème, à base du même argument. Ensuite, je ferais ce que j’ai jamais osé faire, c’est à dire me demander pourquoi ce taux est justement constant alors qu’il ne devrait pas l’être (et ce serait à la baisse qu’à la hausse, en plus).

c’est à dire me demander pourquoi ce taux est justement constant alors qu’il ne devrait pas l’être

Il n’y a pas de raison qu’il diminue, pourquoi tu veux que ça soit le cas ? Il peut être stable, même si les homos n’ont pas d’enfants. Un peu comme certaines maladies génétiques qui ont des taux de présences constants dans le temps parmi une population, bien que les personnes en questions ne puissent pas se reproduire. Le fait que le taux soit constant me semble au contraire un indice supplémentaire à ceux déjà connus vers ce type de mécanisme (origine génétique). A mon sens, la question la plus intéressante sur le sujet est de savoir pourquoi l’homosexualité stricte est propre à l’homme.

+0 -0

Le fait que le taux soit constant me semble au contraire un indice supplémentaire à ceux déjà connus vers ce type de mécanisme (origine génétique).

Comme je l’ai déjà dit plus haut, je me voile méchamment la face sur le sujet :-°

A mon sens, la question la plus intéressante sur le sujet est de savoir pourquoi l’homosexualité stricte est propre à l’homme.

Demandred

Terrain dangereux pour plein de raisons, par exemple parce que ça demande de définir ce qu’est l’homosexualité exactement (est ce que ça ce limite aux "actes sexuels", ou est ce que ça englobe ce qui va avec?), ou encore de définir "homosexualité stricte" (déjà parce que on est quasiment libéré de l’instinct de reproduction, consciemment en tout cas, ce qui est probablement pas le cas des animaux).

Pour moi, on n’a pas légitimité à s’exprimer sur l’intérêt du coming-out parce que c’est une situation juste trop éloignée de ce que l’on vit. Assumer son homosexualité de manière public, c’est sans doute une étape très difficile. Est-ce que le coming-out est nécessaire pour y arriver ? J’en sais rien, c’est aux personnes homosexuelles de me le dire. Pas de rapport avec des privilèges, juste que je ne suis pas en mesure de me créer moi-même cet avis, il faut que ce soit des personnes lesbiennes qui m’en parlent pour que je puisse espérer le comprendre.

+0 -0

Pour moi, on n’a pas légitimité à s’exprimer sur l’intérêt du coming-out parce que c’est une situation juste trop éloignée de ce que l’on vit.

Tu ne t’es donc jamais exprimé sur un sujet sur lequel tu n’es pas concerné directement ? Et tu considères toute personne concernée par un sujet légitime pour en parler ? Tu serai bien le premier humain que je rencontre à avoir cette caractéristique. :D

Pas de rapport avec des privilèges, juste que je ne suis pas en mesure de me créer moi-même cet avis, il faut que ce soit des personnes lesbiennes qui m’en parlent pour que je puisse espérer le comprendre.

Comment ces gens non concerné par ces privilèges peuvent venir en parler ? :p

Si tu réfléchis un peu, te devrai vite de rendre compte de l’incohérence totale de ta position. Même si je ne doute pas qu’elle parte d’un bon sentiment de ta part.

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