L’année passée je suis tombée malade en pleine période de révisions à cause de la grippe ce qui n’a clairement pas aidé. Etant étudiante en médecine, je suis déjà naturellement intéressé par les vaccins mais on les a pas encore étudiés en cours. Comment est-ce qu’ils marchent ? De ce que j’ai compris, on injecte dans le sang le virus à faible dose pour que le système immunitaire s’y habitue.
Comment les chercheurs peuvent-ils savoir déjà maintenant quel sera le virus de la grippe de l’année 2017-18 (H1N1, …) ?
Dernière questions: pour ceux qui ont déjà étudié la question, conseillez-vous ce vaccin ? quels sont les risques ?
En théorie, on injecte dans le corps un antigène (pas forcément un virus, des protéines, des polysaccharides et leurs dérivés lipidiques font l’affaire) dont la pathogénicité a été diminuée (ils sont dans une sorte d’"hibernation", sont inactivés et n’affectent pas le fonctionnement du corps) qui vont aller stimuler le système immunitaire, qui va GÉNÉRALEMENT produire des anticorps (plus spécialement c’est un groupe spécial de globules blanches, les lymphocytes B qui s’en charge, ils atteignent alors leur stade finale et deviennent des plasmocytes capables de produire des anticorps solubles, qui n’est pas le cas des stades précédents qui en produisent au niveau de leur surface membranaires) mais dont la quantité va diminuer petit à petit, d’où l’utilité des vaccins "rappels". Il faut donc renouveler les vaccins selon une durée dépendant de son type.
Il n’y donc pas d’effet secondaire "universels" (commun à tous les modes de vaccination). Mais, suivant les vaccins, certains effets indésirables en général bénins, se retrouvent de manière plus ou moins fréquente tel que la fièvre et une inflammation traduisant le déclenchement de la réponse immunitaire recherchée par la vaccination. Dans de très rares cas, la vaccination peut entraîner des effets indésirables sérieux et exceptionnellement fatals. Je pense que, à moins que le vaccin contre la grippe sont "expérimental", il n’y a pas trop de risque.
Je sèche complètement ta seconde question.
Je suis à l’aise en bio (donc j’ai pu répondre à ta première question facilement), mais pas en médecine, donc j’ai à moitié copier-coller le chapitre Wikipédia, s’il y a des erreurs, n’hésitez pas à me corriger !
Comment les chercheurs peuvent-ils savoir déjà maintenant quel sera le virus de la grippe de l’année 2017-18 (H1N1, …) ?
La grippe ne change pas de manière fondamentale d’une année sur l’autre et cela ne se fait pas au jour 1 de l’hiver.
Globalement les chercheurs se fondent sur les précédentes vagues de grippes et sur les évolutions qu’ils trouvent tout au long de l’année (tu as des malades de la grippe toute l’année, même si l’épidémie est essentiellement hivernale, ces malades d’entre deux hivers portent des virus grippaux qui seront là durant l’hiver prochain).
Dernière questions: pour ceux qui ont déjà étudié la question, conseillez-vous ce vaccin ? quels sont les risques ?
Ça dépend de toi et de ton environnement.
Le risque est vraiment très faible, si c’est ça qui te bloque, je pense que tu peux arrêter beaucoup d’activités banales de ta vie quotidienne.
Concernant le conseil, ça dépend, c’est vraiment recommandé aux personnes âgés ou "faibles" car la grippe reste une maladie mortelle pour eux. Si tu as dans ton entourage proche des personnes sensibles, cela peut être également une bonne idée pour éviter de leur transmettre.
Ensuite à toi de voir selon le besoin, si tu es prêt à risquer de retomber malade et donc bloquée une semaine potentiellement au mauvais moment.
Petite précision à rajouter a ton paragraphe : on ajout souvent des adjuvants dans les vaccins comme par exemple des dérivés de l’aluminium car ils favorisent la réponse immunitaire (et donc l’efficacité du vaccin) . En gros on énerve ton système immunitaire pour qu’il réagisse aux éléments inactivés dans le vaccin.
Si tu as une maladie chronique au niveau des poumons, le vaccin est conseillé, car les risques sont plus grand lorsque l’on tombe malade que lors de l’injection du vaccin (et même si tu es "saine" d’ailleurs).
D’un point de vue plus pragmatique, il ne faut pas oublier que le vaccin est aussi une mesure sociale. A défaut d’avoir une protection la plus efficace possible (le virus de la grippe est hyper variable et le vaccin est un pari sur la souche qui circulera en hiver), tu es moins infectieux pour les autres.
En d’autres termes, tu peux encourager ton entourage à se faire vacciner. Concernant les effets indésirables, tous les vaccins sont suivis sur le long terme, si il y a une suspicion de risque on l’arrêterait mais pour le moment aucun symptôme grave qui ressort, juste de la fatigue passagère à la suite donc la balance risque bénéfices esg largement en faveur de la vaccination.
L’aluminium n’est-il pas dangereux ? J’avais entendu ça un jour, je sais pas si c’est vrai .
A mon avis je vais le faire cette année! Vraiment pas envie de risquer de tomber malade une semaine entière comme l’an dernier… Vu que l’on est apparemment fatigué après un vaccin (d’après ce que vous dites), il vaut mieux faire ça le soit si on peut ?
A mon avis, le faire le soir ne change rien, vu que tu n’es pas fatigué juste après le vaccin, mais quelques heures plus tard, donc tu seras toujours fatigué le lendemain.
Je ne pense pas que baser sa stratégie entièrement sur la vaccination soit optimal pour prévenir la grippe. On parle d’un taux d’efficacité de 40 % environ pour le vaccin contre le virus de la grippe. Et encore, ça peut être bien moins pour certaines catégories de personnes : personnes agées, personnes malnutries (dont font partie une bonne partie des étudiants), personnes très stressées, etc. Il y a plusieurs raisons:
1. Les souches de virus qui circulent peuvent être trop différentes de celles du vaccin.
2. Le système immunitaire est trop faible au moment de la vaccination et / ou celui de l’infection.
À mon avis, il me paraît plus malin de renforcer son système immunitaire via une bonne hygiène de vie. L’avantage ne se limite d’ailleurs pas au virus de la grippe, ni même au renforcement du système immunitaire. Donc, mange équilibré, avec beaucoup de légumes et fruits, et suffisamment de protéines et de "bonnes" graisses. Plus spécifiquement par rapport à l’immuno-nutrition, manger régulièrement, par exemple, du foie (pas du premier prix, venant d’animaux bourrés d’antibiotiques) et des huîtres permet de faire le plein, respectivement, de vitamine A (+ zinc) et de zinc. Ne te goinfre pas de sucreries, céréales (pain, pâtes, riz, etc.) et pommes de terre, pour éviter l’hyperglycémie. Profite de l’été pour accumuler de la vitamine D en mettant ta peau au Soleil (sur de petites durées à chaque fois pour éviter les coups de Soleil, évidemment). Fais de l’exercice physique pour augmenter ta masse musculaire.
Il me semble que les vaccins grippaux sont généralement sans adjuvant, et donc sans aluminium. C’est une problématique qui concerne davantage les vaccins à destination des enfants.
Une bonne vidéo sur le sujet, qui démonte tous les clichés sur les vaccins, par contre l’auteur est un peu agressif, même si c’est un peu (beaucoup) justifié.
L’aluminium est dangereux effectivement mais a des doses plus fortes que celles dans les vaccins : de ce que j’ai pu trouver c’est en moyenne 0.85mg par vaccin alors que le seuil OMS de dangerosité est à 7.1mg/jour
Du coup tu prend plus de risque a te caler du deo à la pierre d’alun (aluminium) tous les jours en bonne quantité sous les aisselles qu’a te faire vacciner quelques fois dans ta vie.
PS: Je parle même pas de l’aluminium compris dans l’alimentation
Du coup faut arrêter d’emmerder les vaccins sur le sujet
On a le droit et on le peut, oui, je n’ai jamais dit le contraire — il ne faut pas voir des partisans anti-vaccins partout, hein. Il faut juste ne pas se méprendre sur les priorités.
C’est clair qu’un vaccin ne remplace pas une mauvaise hygiène etc. J’en ai une assez bonne je trouve. C’est simplement pour mettre toutes les chances de mon côté pour éviter la grippe cet hiver.
Auriez-vous un livre ou des articles scientifiques pour comprendre mieux du point de vue technique comment marche la vaccination?
Si bru veux t’intéresser à la partie technique de la vaccination, le mieux est de se tourner vers un livre d’immunologie pour comprendre comment ça marche. Je recommencerai le Kuby’s immunology ou le Janeway (sachant que les deux ont été traduits en français ) qui sont au moins relativement accessibles et qui cernent bien l’ensemble de la question, allant de l’activation de la réponse immunitaire à la mémoire.
Juste pour répondre à Ryuuken, le concept d’une alimentation qui « stimule le système immunitaire » n’a aucun sens. L’immunonutrition est une pseudoscience, comme la naturopathie, l’homéopathie, etc. À ce sujet, le Pharmachien a fait un épisode complet sur la question, que je te recommande si ça t’intéresse.
Mais bon, bien sûr, avoir une bonne hygiène de vie et manger beaucoup de fruits et de légumes ne fait de mal à personne.
les lymphocytes B qui s’en charge, ils atteignent alors leur stade finale et deviennent des plasmocytes capables de produire des anticorps solubles, qui n’est pas le cas des stades précédents qui en produisent au niveau de leur surface membranaires) mais dont la quantité va diminuer petit à petit, d’où l’utilité des vaccins "rappels"
Source:ToxicScorpius
Les plasmocytes sont des lymphocytes B matures, qui ne peuvent plus de reproduire. Ce sont des lymphocytes B spécialisées qui sont chargés de se "souvenir" de l’exposition a un antigene.
Et le second point est que l’immunité est un processus complexe, il n’y a pas que les lymphocytes B impliqués dans la réponse immunitaire et dans les vaccins.
(Honnêtement, l’immunologie fait partie des matières les plus complexes que j’ai vu pendant mes études. En plus, c’est un domaine qui evolue tres vite)
Il ne faut pas oublier qu’utiliser des adjuvants permet donc aussi de diminuer la quantité d’antigène que l’on injecte et donc diminue le risque d’effets secondaires.
"mange équilibré, avec beaucoup de légumes et fruits, et suffisamment de protéines et de "bonnes" graisses" est suffisant. Sauf problème ou régime spécifique, c’est suffisant pour avoir ce qu’il faut en vitamines, pas besoin de manger spécifiquement du foie ou des huitres. Hyperglycémie avec des céréales et des pommes de terre, bof aussi (sauf cas particuliers). Et pour la vitamine D, ce que l’on reçoit déjà est suffisant pour les apports (sauf a vivre dans une grotte).
En etant etudiante en medecine, il faut de toute facon une bonne hygiène de vie, pour supporter la quantité de travail et le manque de sommeil pendant les gardes. Mais pas besoin d’autre chose qu’une alimentation équilibrée.
J’avais bien aimé le Janeway, mais je trouve que c’est plus orienté bio. Donc plutot pour un étudiant en bio ou un interne en immuno, pas forcément pour un PCEM/DCEM (je sais pas son niveau d’étude).
Et si c’est pour un PCEM1, bosser surtout les cours, il ne faut pas perdre de temps a étudier les livres (sauf ceux dédié a la PCEM1).
Petite précision : la fatigue n’apparaît pas chez tout le monde (même s’il s’agit de la grande majorité), tout dépend de la réaction au vaccin. Personnellement, je ne ressens aucune fatigue dans les cas où je l’ai fait (en janvier), tout au plus un léger mal de tête.
De même, la réponse du corps à la grippe ne se déclenche pratiquement jamais complètement chez certaines personnes : pas de hausse notable de température, pas de fortes fatigues musculaires. Par contre, chez ces personnes, les symptômes qui apparaissent peuvent durer un peu plus longtemps avant le rétablissement complet. Tout dépend de la réaction immunitaire.
En etant etudiante en medecine, il faut de toute facon une bonne hygiène de vie, pour supporter la quantité de travail et le manque de sommeil pendant les gardes. Mais pas besoin d’autre chose qu’une alimentation équilibrée
Tout d’abord, je n’ai pas parlé de "stimuler" le système immunitaire, mais de le "renforcer". J’espère que l’on parle bien de la même chose.
"Pseudo-science" : je veux bien que l’on chipote, mais les mots ont un sens. Il est vrai que les sciences de la nutrition n’ont pas apporté beaucoup de certitudes jusqu’à présent. Elles reposent essentiellement sur des études d’observation, qui ne font que mettre en évidence des associations, sans vraiment pouvoir prouver de relations de cause à effet, à cause des éléments confondants. D’un autre côté, il y a bien des études d’intervention, qui ont la capacité de démontrer des relations de cause à effet, mais la taille de l’échantillon est bien souvent trop petite pour pouvoir conclure quelque chose statistiquement avec un bon niveau de confiance. Et il y a souvent des faiblesses méthodologiques, des résultats contradictoires, des biais dus à des conflits d’intérêt et autres, et des études qui ne peuvent pas être réalisées sur l’homme pour des raisons éthiques. Mais il y a bien d’autres disciplines scientifiques, des sciences de l’environnement, des sciences médicale, etc. qui ont, à des degrés divers, ce genre de limitations. Il n’empêche que la méthode scientifique est normalement employée, et il est donc bien question de science.
Il me semble qu’il est assez bien établit que les nutriments que j’ai mentionnés (vitamine A, vitamine D et zinc) ont un rôle important pour le système immunitaire.
Je ne crois pas que la Havard Medical School fasse dans la pseudo-science, ni même que l’UNICEF gaspille pour rien des millions d’euro pour des programmes de supplémentation et fortification en vitamine A et zinc pour combattre, entre autres, les maladies infectieuses.
Je cite:
"Vitamin A deficiency weakens the immune system and increases a child’s risk of contracting and dying from infections like measles, and diarrhoeal illnesses."
"Zinc deficiency impairs immune function and is associated with an increased risk of gastrointestinal infections."
"Infectious disease and micronutrient deficiencies exacerbate one another in a vicious cycle. Infections deplete micronutrients at a time when the body needs them the most. With limited stores to draw upon, the immune system weakens further and becomes less capable of fighting the infection."
Je veux bien jeter un oeil au Pharmachien - tu as le lien vers l’épisode en question ? Je ne connais pas, ça a l’air marrant.
Il faut faire très attention quand on lit un article scientifique. Et plus quand c’est pas notre domaine.
Lire un article demande de se poser beaucoup de questions. Par exemple :
est-ce que tous les travaux antérieurs ont ete pris en compte ?
est-ce que tous les travaux antérieurs ont ete correctement analyse ?
qu’est sont les echantillons analyses, comment ont-ils été constitués ?
quel est le matériel utilisé, comment est-il utilise ?
qu’est ce que l’article peut conclure ? Qu’est-ce qu’il ne peut pas conclure ?
comment la communauté scientifique a reçu cet article, quels sont les contre-papiers ou études complémentaires ?
Certaines de ces questions peuvent trouver une réponse dans l’article. Mais d’autres questions ne peuvent pas etre répondu sans lire d’autres articles, des dizaines ou des centaines.
Lire un article scientifique et bien le comprendre est très difficile. C’est quelque chose que les chercheurs apprennent à faire pendant des années, pendant leurs études puis dans leur pratique.
Beaucoup de pseudo-sciences font n’importe quoi avec les sources scientifiques (volontairement ou non), en recherchant des articles pour confirmer ce qu’ils pensent, ce qui est une erreur fondamentale en science.
Ces articles semblent (je n’ai pas lu en détail) parler de l’importance des vitamines dans l’immunologie, en particulier l’effet des carences sur la santé. Toi, tu parlais d’un renforcement du système immunitaire, chez une personne saine qui suit une alimentation equilibree. Donc un effet specifique.
Ce que tu dis est peut etre vrai, mais ces articles ne parlent pas de ca.
Pour commencer, tu parles ici de "sciences de la nutrition", mais ce n’est pas ce dont parlait @Le Gigot quand il parlait de pseudo-science. Il parlait de l’immunonutrition, c’est à dire l’effet spécifique dont je parlais avant.
Donc tu as raison dans ce que tu dis, mais tu parles d’autre chose. Tu n’expliques pas en quoi @Le Gigot à tort sur ce qu’il appelle pseudo-science.
Plus généralement, le problème avec de nombreuses pseudo-sciences n’est pas qu’elles n’ont aucune base scientifique. C’est qu’elles interprètent mal les sources scientifiques, pour leur faire dire ce qu’elles ne disent pas.
Pour etre plus precis, je reprends ta phrase :
Plus spécifiquement par rapport à l’immuno-nutrition, manger régulièrement, par exemple, du foie (pas du premier prix, venant d’animaux bourrés d’antibiotiques) et des huîtres permet de faire le plein, respectivement, de vitamine A (+ zinc) et de zinc.
Le raisonnement (faux) est que la vitamine A est impliquée dans l’immunité (vrai, ce sont les papiers que tu cites) ET que le foie et les huîtres contiennent de la vitamine A (probablement vrai, je n’ai pas vérifié) DONC manger du foie et des huîtres renforce le système immunitaire (ce qui reste à démontrer).
Il faut vraiment réfléchir, quand on lit un papier scientifique, à ce que l’étude NE DIT PAS. C’est l’erreur que beaucoup font.
Non, ce que indiquent tes sources, c’est que c’est évidemment important pour le fonctionnement optimal du système immunitaire et, bien plus que cela, du métabolisme. Une carence est donc très dangereux. En revanche, cela ne renforce aucunement le système immunitaire ou la réponse immunitaire à une charge virale donnée. Ce n’est pas une protection supplémentaire mais les nutriments à la base de la protection et au fonctionnement normal de l’organisme.
Notons que l’efficacité de la réponse immunitaire dépend également d’autres paramètres, tel que la charge virale (de la grippe ici) présent dans l’organisme et la vitesse de développement du virus antérieurement au début de la réponse immunitaire.
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