Donc, je vais simplement reprendre tes constructions de phrases, et tu vas voir que c’est assez désagréable.
Bof, tes arguments sont connus et assez classiques, mais pas vraiment pertinents.
ne recherche sur Google sait que le taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu en Angleterre a été de 99.25% durant la Seconde Guerre mondiale, puis de 90% pendant 20 ans, en réalité 98% si l’on ajoute la taxe d’investissement.
On dirait du Piketty (que j’aime bien, sauf qu’il troll une fois sur deux quand il est dans les médias malheureusement^^ ). Je répondrais en trois points :
- La mobilité des capitaux est largement supérieure à ce qu’elle était entre 1945 et 1970. Ce qui change pas mal la portée d’une taxe de ce genre. Difficile de raisonner toutes choses égales par ailleurs là dessus surtout en Europe (où c’est facile d’aller vivre au Benelux ou UK, là où aux USA c’est un peu plus dur… même si on trouve toujours un état qui offre une législation sympa).
- Tu confonds taux nominal et taux effectif. En réalité, personne n’a jamais payer ces taux là car il y avait de nombreuses niches fiscales. C’est étrange de voir que dans le cas de la France quand on critique la non dégressivité réelle de l’impôt le raisonnement se fait correctement, mais quand on cite les taux des années 50 aux US/UK on s’arrête au chiffre nominal pour en faire un argument. La seule personne aux US qui ai payé la taxe à 80% était Rockefeller.
- Un tel impôt ne rapporte rien, pas besoin de modèle mathématiques pour ça. Si je te prend tout au dessus de 1m d’euros, tu crois que tu vas travailler plus ou que ton patron va te proposer un salaire supérieur ? Pas besoin de sortir de polytechnique ni du théorème d’Arrow-Debreu pour trouver ça hein. Du coup une taxe qui ne rapporte rien est inutile, autant la remplacée par une vraie loi (qui interdit de payer que 1m d’euros ce qui serait cohérent à défaut d’être intelligent).
L’Angleterre a aussi appliqué une taxe similaire à la TVA modulable selon le type de bien (de commun à luxurieux) qui allait jusqu’à 100% du prix en 1943 (avant de retomber à 33% en 1946).
Rien a voir, rien n’empêche d’avoir une TVA de 100% ou plus. Il suffit de voir la TPP en France. Je ne vois pas le rapport entre TVA à 100% et impôt sur le revenu marginal de 100%.
Quand à ta conception de l’irrationalité, elle date du milieu du siècle dernier. Est-ce que des mécanismes comme l’aversion au risque sont irrationnels ?
Hum, tu crois que sérieusement que les économistes sont restés bloqués a la théorie de l’utilité NVM ?^^ Si oui, il va falloir te mettre un peu à jour. Même en finance on rigole quand on nous parle de ça. En vrai il n’y a que les Quant qui ont besoin de ce genre d’hypothèses pour boucler leurs modèles sans trop de soucis.
In fine, l’irrationalité ce sont des comportements que l’on ne sait pas expliquer ou modéliser ; en fait c’est plus une limite temporaire de la science qu’un défaut de l’être humain.
On a des tas de théories pour expliquer la violation de la rationalité au sens de VNM et c’est un truc qui se développe pas mal en ce moment. De la théorie des perspectives à d’autres trucs plus récents.
Et c’est totalement "logique" de ne pas être rationnel : notre cerveau à des capacités de traitement limités, l’information coûte cher à obtenir et analyser, on adopte donc des heuristiques simplificatrices (par exemple remplacer une question complexe par une autre plus simple). On retrouve aussi des tas de biais d’origine à priori évolutionniste, comme l’aversion aux pertes ou les biais de crédibilité (on croit un truc crédible facilement et on ne cherche pas à le vérifier).
Bref, on à largement de quoi faire pour parler d’irrationalité, de ses conséquences et éventuellement de ce que ça implique (en terme de politique économique, de prise de décision etc.). En finance c’est un truc qui est assez à la mode (pour expliquer le gonflement/éclatement des bulles) même si la porté des conclusions reste débattue.
Heureusement que les physiciens ne se sont pas arrêté à décrire l’orbite de Mercure comme irrationnelle à cause de l’avance de son périhélie si tu vois ce que je veux dire.
Cela tombe bien, les économistes non plus contrairement à ce que tu sembles croire. D’ailleurs si ça peut te rassurer la modélisation à tout go avec plein de maths ça c’est énormément calmé depuis les années 90, maintenant de moins en moins de monde s’intéresse à ce genre d’approche. Ce qui est valorisé de nos jours c’est l’économétrie et les expériences naturelles (et peut être bientôt la narrative economics).