Sur le site du programme de sciences po de première année, il y a écrit "Lectures obligatoires du livre de Jean Baudouin : Introduction à la science politique". C'est peut-être un bon livre pour commencer…
Si je puis me permettre, j'ai également un livre à conseiller. C'est Le prince, de Machiavel. C'est pas très long et ça se lit facilement, c'est découpé en plein de pro-tips pour dirigeants.
Il existe certains passages démodés (il faut pas oublier que le livre date du 16ème siècle) car faisant référence à des systèmes politiques désuets. Mais avec un peu de bon sens et d'intelligence la plupart des conseils s'adaptent très bien.
C'est froid et calculateur. L'auteur ne s’embarrasse pas de morale, non pas qu'il en soit dépourvu mais il a un regard très pragmatique sur la situation. Il connaît la nature humaine, il part du principe qu'elle n'est pas bonne (car il ne saurait construire un système politique sur la supposition que tout les Hommes sont bons), il n'essaie pas de la changer, il fait avec.
L'humanisme des conseils prodigué est donc discutable, mais ce n'est pas inhumain pour autant. Alors je vais peut-être passer pour un imbécile en disant ça, mais pour moi Machiavel n'est pas machiavélique (au sens que revête aujourd'hui le mot dans l'imaginaire populaire, comme une personne malfaisante, cruelle et avide de pouvoir). Une analyse de sa biographie permet de comprendre ses motivations et elle ne me semblent pas "mauvaises" ou égoïstes (mais je ne suis pas spécialiste hein).
Rousseau aurait dit de lui "En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples" et c'est aussi mon avis (c'est joliment dit). D'ailleurs, si on devait réécrire un livre de philosophie politique aujourd'hui, je pense qu'on pourrait l'écrire dans le même style. C'est, certes, froid, mais c'est aussi emprunt de vérité .
Je ne dis pas qu'il faut appliquer tout les conseils du Prince, ni même un seul d'entre-eux. Mais au moins les lire et prendre conscience, pour en finir avec la candeur avant de faire le grand bond dans la politique.
Inversement, un test de QI est de toute façon complémentaire (et non principal), en cas de pathologie synonyme de déficience mentale, on va d'abord procéder à des examens cliniques (analyse des phénotypes comportementaux, troubles sensoriels, psychiatriques, etc.) et à l'anamnèse.
Et puis il faut aussi poser la question de ce que mesure exactement, une bonne fois pour toute, le QI. Il mesure de façon certaine une compétence, qui est la capacité à réussir un test de QI (c'est un test qui se test lui même en somme). Après il est évident qu'il y a corrélation entre les résultats du test et les capacités intellectuelles de l'individu.
Mais pour reprendre l'exemple des HQI, surdoués (appelés les comme vous voulez) qui déchaînent les passions dans une sens comme dans un autre, on trouve aussi bien des individus avec des prédispositions particulières, bien dans leur têtes et équilibrés, et d'autres souffrant de graves troubles (autisme, etc… ) comme évoqué par d'autres membres sur ce sujet. Avec une telle diversité difficile de conclure quoi que ce soit sur un unique indicateur chiffré (rien ne prouve que l'intelligence soit une grandeur "mesurable", d'autant qu'il existe un très grand nombre d'intelligences différentes, celle del 'abstraction, de la musique, l'intelligence manuelle etc… ).
Les tests de QI ont été construits pour que le diagramme en bâton correspondant à un échantillon assez large tiré au hasard dans la population ait à peu près la forme d'un gaussienne centré en 100. Donc on peut dire que les individus "en marge" (aussi bien à 130 qu'à 70) sont plus susceptibles d'avoir un cerveau fonctionnant différemment. Et ceux à 130 ont des prédispositions dans certains domaines (ceux évalués par le test), mais on ne peut pas conclure par ailleurs.
Je ne dis pas que les tests ne reflètent aucune réalité, ni même qu'ils ne peuvent pas servir d'outil au diagnostique pour en enfant en difficultés scolaires (pour choisir une réponse adaptée, et ne pas mettre en IME un enfant qui s'épanouirait mieux ailleurs si on lui en laisse le temps). Mais par ailleurs il y a un business derrière.
J'ai vu des scientologues qui proposaient des tests gratuits dans la rue aux gens. Bien sûr, tout ceux passant le test étaient diagnostiqués surdoués, ce qui explique pourquoi ça va mal dans leur vie. Ces gens étaient vu bien entendu invités à rejoindre l’Église de scientologie, la seule apte à prendre en charge leurs capacités exceptionnelles (mais pas gratuitement, cette fois).
Il y aussi le cas des parents inquiets/fiers de leur enfant, qui le mettent tôt sur un piédestal, expliquant aussi bien ses succès et ses échecs par une intelligence supérieure. Alors qu'en fin de compte ce n'est qu'un enfant ordinaire qui risque d'avoir de gros problèmes d'identité et d'humilité en grandissant.
Il y a également les gens qui ont vécu des souffrances (parce que la vie n'est pas facile), et qui découvrent dans ces souffrances des symptômes semblables à ceux dotés d'un QI élevé. Ils peuvent alors mettre des mots sur leur malaise, éventuellement une fierté (et même en retirer une certaine dignité) et amorcer un processus de guérison en apprenant à reprendre confiance en eux.
Ceux pour qui ça flatte juste l'égo. On ne peut mentir sur les capacités du corps, car elles sont à la vue de tous. Moins sur l'esprit. On possède un corps, et on est un esprit. D'où l'engagement excessif de la vanité dans les questions se rapportant à l'intelligence, car elle définie notre personnalité. On observe pas la même situation sur les aptitudes sportives.
Et enfin tout les gens ayant en effet un QI élevé, sans qu'on puisse de toutes façons déduire quoi que ce soit tant les profils sont diversifiés.
Pour le reste, évitons de les scinder et de les inciter à l'auto-exclusion.
Exact. C'est cela que j'évoquais quand je parlais d'inadaptation sociale. Pour le reste le système de notation reste déjà un indicateur numérique de "performances scolaires" incitant à la compétition, il est vrai que rajouter le QI n'est en rien nécessaire.
Qu'on arrête de leur mettre la pression. Qu'on arrête d'exiger d'eux qu'ils soient toujours "plus intelligent" que les autres et qu'on les laisse simplement suivre un programme, faire ce qu'ils veulent sur le coté, qu'ils se forgent leur propre identité plutôt que d'exiger des programmes particuliers tant pour flatter l'égo des parents que dans l'espoir qu'ils utilisent leur matière grise et révolutionnent le monde.
Les règles sont les mêmes que pour tout le monde. Il faut faire de lui un individu épanoui, heureux, et sûr de lui. Le reste suivra tout seul s'il doit suivre. Et s'il ne suit pas, on aura fait quelqu'un d'heureux ce qui est déjà très bien. Adopter une "politique" d'utilisation des HQI, c'est avoir une vision utilitariste de l'individu (dans quel but ?).