Ce que j’adore avec ce topic, c’est le côté consomm’acteur. On vote avec sa carte bleue. Bon, OK, soit, c’est un postulat très intéressant.
Maintenant, plaçons-nous dans un autre point de vue : celui de la critique du modèle de la société de consommation. Notre économie actuelle – et elegance & Demantred pourront peut-être nous éclairer d’avantage vu qu’ils sont économistes – est basé fortement sur la consommation : pour que l’économie tourne, il faut acheter. En achetant, on donne du fric, qui sera distribué en salaire et en rétribution du capital de production. Bon, jusqu’à là, il doit avoir un consensus, vu que je ne fais que décrire ce qui se passe actuellement.
Bon, maintenant, on voit une remise en question de ce système de consumérisme. D’une part parce que les gens n’ont plus de thune, donc ils préfèrent aller au repair café du coin, d’autre part pour une minorité, croissante, ayant conscience qu’une croissance infinie dans un monde fini est une hérésie. Aussi, et depuis les crises économiques, certains préfèrent acheter, même plus cher, à l’artisan du coin plutôt qu’à une multinationale, juste pour préserver les emplois locaux. Certains diront que c’est un acte patriotique (la droite en gros), d’autres qu’il faut relocaliser pour x ou y raisons (les écologistes).
Le problème c’est que 90 % des gens qui parlent de capitalisme en parle sans vraiment savoir ce que ce terme recouvre avec précision. Idem pour le libéralisme. Du coup c’est compliqué d’avoir un débat intéressant sur le sujet. Le capitalisme c’est simplement la propriété privée des moyens de productions et le salariat, ça n’a rien à voir avec la pollution ou la surconsommation. La société actuelle à des problèmes et représente une forme de capitalisme, mais il ne faut pas jetter le bébé avec l’eau du bain.
C’est un autre débat, celui de la socialisation des biens de production. Je vois de plus en plus d’entreprises ayant la forme de coopératives, de SCOP, ou même des modèles où le bien de production appartient à l’entreprise (cf les salariés rachetant leur entreprise en faillite). Je ne sais pas si à long terme, si ça marche, mais il semble avoir un mouvement en cette faveur.
Néanmoins, dans toute cette discussion, on oublie un point essentiel : celui de système, de structure. Si les gens sont consuméristes, c’est qu’ils ont pas le choix, les modèles alternatifs sont moqués. On traite les écolos de doux rêveurs, ou les freegans de marginaux. Je ne parle pas des zadistes, qu’on compare à des « djihadistes verts ».
Je pense qu’il peut avoir un consensus que depuis 40 ans, on a la doxa néolibéral en France qui prends de l’ampleur. Il suffit de voir le documentaire « les nouveaux chiens de garde » pour voir que cette dernière est véhiculée par les médias, sans présenter d’alternatives. Pire, quand des alternatives sont proposés, ils sont rejetés. Un exemple simple et récent : la priorité aux logiciels libres, plébiscité par une grande partie des personnes interrogés, mais ignoré du gouvernement. De même, et si on veut rester dans le domaine économique, pourquoi il est si difficile pour un commerçant de vendre ses produits (sur un marché par exemple) à un prix libre ?
Ainsi, le système politico-économique est ainsi fait : on écrase tout modèle concurrent, tant sur le plan de la diffusion (c’est pas dans les médias mainstreams qu’on va parler de municipalisme libertaire par exemple, mais dans des petits médias, comme Fakir et compagnie), que juridique. Il est donc un leurre de penser qu’on peut changer ce système uniquement en modifiant ces achats, mais bel et bien en changeant radicalement le fonctionnement de ce-dit système. Et ça commence par une prise de conscience.