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Bonjour à tous.
Je m'étais engagé à écrire un article plein de fautes pour les nouveaux validateurs, voilà chose faite. Même si je trouve qu'il n'y a pas tant de fautes que ça ici (il est court, ça aide).
Je vous propose aujourd'hui un article sur l'embryogenèse. L'idée ici est de parler des effets mécaniques dans l'évolution des embryons. Ce sujet n'est pas innocent. Les biologistes ont tendance à considérer que tous effet qu'ils observent proviennent de une ou plusieurs molécules, et que si deux espèces ont un caractère en commun, elles doivent aussi avoir un gène en commun (oh, le vilain stéréotype !). L'effet montrer ici est tout autre, puisque non seulement il existe pour une très large gamme d'organisme, mais surtout est mécanique.
C'est une autre approche de la biologie, où des objets comme la matrice cellulaire, la taille des cellules et ce genre de chose joue un rôle fondamentale. Il s'agit donc d'un article assez court, présentant un article de recherche, dans un but d'ouverture (la bio, c'est aussi…), fortement sourcé.
Je crains qu'il ne soit trop compliqué (ça reste de l’embryogenèse), ou bien pas assez détaillé. J'ai essayé de trouver un juste milieu, et demande maintenant votre avis.
En l'absence d'une vrai bêta pour les articles, je l'ai copié/collé ci-dessous, merci de votre compréhension.
Titre : [biologie][physique][embryon] Embryogenèse et effets mécaniques
Description : Origami d'embryon
Licence CC-BY
Comment fait-on les bébés ?
La question est bien connue, mais la réponse n'est pas facile. Surtout si on la reformule : « Partant d'un œuf1¸ comment obtient-on un bébé ? ». Aux dernières nouvelles, un œuf, c'est plutôt rond et assez uniforme, ce qui n'est pas le cas d'un bébé !
Dans un premier temps, un œuf va se diviser en 2, puis 4, puis 8 cellules. À ce moment-là, une première différenciation va avoir lieu, une partie des cellules sera plus grosses que l'autre. Mais c'est toujours rond ! Pour casser cette forme, il va falloir qu'il y ait à un moment une action mécanique.
Embryogenèse d'un poulet
L'équipe de Vincent Fleury a décidé de se pencher sur les embryons de poulet. L'avantage, outre leur proximité avec les embryons humains, c'est qu'ils sont très plats. Or, travailler en 2D est plus facile que travailler en 3D (que ce soit pour faire des images ou de la modélisation). Ils ont remarqué qu'au deuxième jour, l'embryon se repliait sur lui-même pour donner une forme proche de celle définitive.
L'embryon est constitué de couches concentriques de cellules, dont la taille, et donc la rigidité, est différente. Cette différence de rigidité va induire un pliage suite à une pression2 des cellules internes. C'est une expérience que vous pouvez facilement réaliser : lorsque vous tirez sur un objet souple (un vêtement par exemple), celui-ci va se déformer, créant creux et bosses. La présence d'une différence de rigidité dans notre embryon va induire un repliement particulier, typique chez les vertébrés (axe de haut en bas, qui constitue grosso modo la moelle épinière).
Les interactions mécaniques qui ont lieu au sein de l'amas de cellules modifie sa forme.
Une approche mécanique
L'approche ici diffère de celle plus habituelle en biologie. Il n'est pas question de génétique ou de chimie, mais de biologie. Bien sur, les pressions internes et les migrations de cellules ont des origines chimiques, mais le phénomène de repliement lui-même n'est pas dû à une molécule ou un gène, mais à une structure physique, une organisation de l'embryon. On peut reproduire ce genre de résultats sur des modèles simples, si bien que malgré des génomes différents, ce phénomène apparaît pour une grande gamme d'être vivant.
Plus généralement, on a découvert récemment que la mort cellulaire (l'apoptose) provoquait une augmentation local de la tension local. Ce genre de phénomène peut provoquer, là encore, des repliements. Certains modèles mathématiques prédisent des repliement suite à des changements de volume. Par exemple, la contraction d'une sphère provoque l'apparition de rides labyrinthiques (à la manière des empreintes digitales) à sa surface, sous certaines conditions.
Il s'agit d'une autre approche de la biologie, moins explorée que l'approche génétique. Dans certain cas, cette seconde est insuffisante, ou bien trop complexe, et une vision plus global et macroscopique permet de voir une unité dans des organismes a priori assez différents.
Source
Toutes les images proviennent de l'article de Vincent Fleury, Nicolas R. Chevalier, Fabien Furfaro, et Jean-Loup Duband.
L'article de V. Fleury, Buckling along boundaries of elastic contrast as a mechanism for early vertebrate morphogenesis. Communiqué de presse du CNRS. Article de Pour la science (aussi disponible dans le numéro d'avril 2015, rubrique Actualités). L'interview de M. Fleury, auteur de l'article, sur le site de l'université Paris Diderot. L'article sur le site du laboratoire Matière et Systèmes Complexes (MSC, rattaché à l'université Paris Diderot). L'article sur le site de L'Université Pierre et Marie Curie.