L'informatique est-elle devenue un secteur bouché ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Bonjour à tous,

La question en titre parle d’elle-même je pense, mais pour donner un peu de contexte : j’ai un diplôme d’ingénieur en informatique que j’ai obtenu en 2016 suite à quoi j’ai travaillé pendant environ 2 ans dans ce secteur avant de faire totalement autre chose (qui fait que j’ai coupé les ponts avec ce domaine).

Pendant mes études puis juste après, l’informatique m’avait été présentée comme un genre d’eldorado. Un secteur qui recrute sans arrêt, où les salaires sont relativement élevées comparés à d’autres domaines de l’ingénierie voire d’autres métiers avec un niveau de formation équivalent. J’avais même entendu des chiffres - je ne sais pas s’ils sont vrais - qui disaient qu’on formait environ 30 000 informaticiens par an pour un besoin annuel d’environ 40 000.

Toutes les écoles d’ingénieurs ouvertes sur les nouvelles technologies se tournaient vers l’informatique, l’IA, la blockchain, tous ces trucs un peu à la mode. Il y avait plein de nouvelles formations qui ouvraient tout le temps, souvent des cycles courts de quelques mois pour former au développement pur. Je me souviens aussi de la création de 42. Et surtout, je me souviens d’énormément de gens d’horizons très différents qui faisaient une reconversion vers l’informatique et le plus souvent vers le développement (notamment web).

Je me souviens d’ailleurs moi-même que quand je suis sorti d’école, j’ai reçu plein d’offres de stages de fin d’étude puis d’emploi. Et même après ma reconversion, je continuais (et continue encore mais à un rythme moins soutenu) de recevoir des propositions, notamment sur LinkedIn.

Et là, ça fait quelques temps (je dirais un ou deux ans, mais ça augmente ces derniers mois) que je lis et entend de plus en plus de témoignages qui suggèrent que cet âge d’or est en train de prendre un peu de plomb dans l’aile. De plus en plus de gens qui galèrent à trouver un travail une fois leurs études terminées, je lis aussi des témoignages de gens du secteurs qui disent que ça bouche particulièrement au niveau des juniors.

Je me tourne donc vers vous, puisque je sais qu’il y a ici de nombreux professionnels du secteur, pour savoir si c’est vrai. Et si ça l’est qu’est-ce qui explique ça ? Une contraction des besoins ? Trop de gens formés ? L’émergence de l’IA qui remplace les développeurs ?

Merci pour vos réponses et un très bon week-end. :)

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Salut,

De mon point de vue (informatique côté éditeur « classique » – pas d’IA ou autres technologies expérimentales – hors région parisienne), je dirais que l’informatique n’est pas un secteur bouché, mais n’est plus l’espèce d’eldorado que le secteur a pu être aux alentours de la crise du Covid.

Objectivement, il y a encore beaucoup de travail très bien payé en informatique en France.

Mais on a arrêté d’embaucher n’importe qui à n’importe quel cout, ce qui était encore le cas il y a deux ans environ. Les raisons principales, de ce que j’en comprends, sont : l’état général de l’économie qui incite peu à investir, le crédit qui est devenu cher, la folie de la période Covid qui a provoqué des changements et espoirs brutaux qui sont en train de se calmer (par exemple, tous les projets qui supposaient un rapport au temps et à la consommation informatique qui a été vrai pendant les confinements et autour de ceux-ci, mais qui n’ont plus de sens aujourd’hui).

L’informatique généraliste (sociétés de service et surtout éditeurs de logiciels « de tous les jours ») se portent plutôt bien, parce qu’ils répondent à un besoin qui existait depuis un moment et continue à exister. Par contre ça ne sont pas les entreprises le plus dynamiques et elles recrutent assez peu, souvent des profils assez expérimentés pour les éditeurs. De plus, ces entreprises souffrent aussi du manque d’investissement et de la frilosité des clients, et sont plus en train de consolider leurs acquis que de se lancer dans de grands plans de développements qui nécessiteraient beaucoup d’embauches.

Certains secteurs s’en sortent beaucoup moins bien : le jeu vidéo en particulier est en ruine ; les start-up souffrent beaucoup des difficultés actuelles de financement et d’investissement ; le multivers (très peu présent en France) est à peu près mort…

D’un point de vue formation, la mode de l’IA attire beaucoup, y compris de bons élèves qui auraient pu devenir très bons dans des domaines moins hype (et qui ne paient pas des sommes scandaleusement élevées). Une des conséquences, c’est qu’on a du mal à recruter sur certains types de profils très techniques – par exemple, si vous avez un bon DBA, gardez-le précieusement, c’est à peu près introuvable en France.

À cause de tout ça, le secteur a besoin de moins de « petites mains » peu formées (je pense à toutes ces formations de reconversion en quelques mois, qui sont apparues par centaines il y a quelques années). Pour ces personnes, en effet, le secteur n’est plus si porteur… sauf pour celles qui sont prêtes à ajouter un investissement personnel conséquent – qui consiste, en réalité, à rattraper leur retard de formation. Et ça fonctionne, on a des recrutements de ce type dans mon entreprise. Le problème est un peu le même pour toute cette catégorie de personnes qui avait vu en l’informatique un boulot alimentaire bien payé (ce qui a été vrai longtemps) : aujourd’hui, si tu ne t’intéresses pas un minimum au sujet, au moins pour te maintenir à jour, tu risques d’avoir du mal à trouver un boulot.

Les informaticiens avec de l’expérience et un savoir-faire technique, ou même les junior avec une formation sérieuse, complète et qui montrent de l’intérêt, ne devraient pas rencontrer de difficulté, tant qu’ils ne sont pas trop gourmands et ont compris que le temps du développeur rock star qui peut exiger n’importe quoi est plus ou moins révolu (on reste très bien lotis tout de même !).

Je travaille dans une entreprise de nouvelle technologie, financée par du capital-risque, et je vais globalement rejoindre la lecture de Spacefox, mais je vais le présenter un peu différemment:

Pour moi, on est toujours dans l’age d’or de l’informatique. Il n’y a pas de problème lié à l’informatique, il y a des problèmes liés au Covid-19, et peut être à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Concernant le Covid, on a produit moins, et largement réorienté la consommation vers des produits accessibles à domicile, (provoquant, comme le dit Spacefox, des "espoirs brutaux qui sont en train de se calmer"), et la guerre en Ukraine a créé de gros changements sur le coût de l’énergie, que l’Europe essaye de moins acheter à la Russie, et nous sommes riches parce qu’une grande partie de ce que nous consommons est produit par de l’énergie autre que humaine (énergie hydraulique, éolienne, animale (moins courant de nos jours), nucléaire, fossiles, …), et donc quand le prix de l’énergie augmente, on est moins riches.

La conséquence est qu’on a de la demande (les gens ont été enfermés pendant 2 ans, il y a tout un marché de renouvellement à rattraper) mais pas de stock. Ca crée de l’inflation, et, pour limiter ce phénomène, la banque centrale Européenne a un levier: les taux d’intérêt. Après avoir eu des taux à 0% depuis 2016, (avant ça ils étaient à 0.05%, ils sont bas depuis 2009), ils sont remontés à 4.5% en 2023. La conséquence attendue, c’est qu’on investit beaucoup moins, du côté de l’emploi ça veut dire qu’on crée moins de nouveaux postes.

Appliqué à l’informatique, ça stabilise les organisations: il y a moins de nouveaux projets avec du financement, une deadline, mais pas d’équipe pour le faire, donc moins d’offre avec des gens très pressés pour recruter et prêts à payer cher, donc moins de turn-over dans les équipes en place, et comme le secteur est beaucoup plus gros qu’il n’y a 40 ans, il y a très peu de renouvellement naturel des postes, il y a des postes qui s’ouvrent avec des objectifs de croissance à long-terme, mais c’est pas la meilleur année pour sortir d’école.

Alors pourquoi dis-je qu’on est toujours dans l’âge d’or ? Et bien parce que tout ce que je liste ci-dessus n’est qu’un rattrapage temporaire, d’une part les taux vont redescendre, ils ont commencé, et d’autres part, même si les taux ne redescendent pas, je ne vois rien qui ait changé qui impact significativement l’informatique et la tendance actuelle à optimiser en automatisant et en communiquant. Le niveau de financement du côté de l’IA malgré la conjoncture économique va en ce sens, et pour l’instant je n’ai pas vu l’IA qui remplace les développeurs.

Bref, mon avis, c’est que d’ici 2 ans on repart sur la dynamique des années 2010, peut être en moins exagéré, en fonction du reste de l’économie.

PS: concernant l’IA qui remplace les développeurs, ou, en tous cas, qui affecte significativement le domaine du développement logiciel, je ne n’exclue pas, je pense juste qu’on n’y est pas encore, et je pense que ce n’est pas le domaine le plus propice à l’IA générative, dont le côté "je produit un résultat ressemblant à ce qui est attendu" est très pénalisant pour l’intégration dans une chaine de processus automatisés

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Je confirme le dire des autres. J’en discutais avec mon commercial, et la situation est devenue plus complexe, sans être bouchée réellement. Juste après le COVID, la situation n’était pas standard (des milliers d’embauche sans raison réelle dans certaines boites) et c’est plutôt attendu que ça se normalise.

Depuis cet automne, c’est plus compliqué, mais il y a toujours une demande, et un manque de gens compétents. C’est surtout pour les jeunes et les réorientations que ça devient compliqué. Mais on trouve encore beaucoup d’offres (moins beaucoup qu’avant, mais quand même), les salaires restent élevés, et si tu as un peu d’expérience, tu peux poser ta démission si le patron te fait chier et chercher du boulot pendant les 3 mois de préavis sans trop craindre financièrement.

Donc je ne dirai pas bouché, juste moins eldorado. Et on ignore comment sera la situation dans 6 mois. Pire, avec une explosion de la bulle IA qui est en train de se former ? Mieux, quand les studios de JV se rendront compte qu’ils ont besoin de gens pour développer ? Je parie sur un peu mieux, pour les raisons économiques évoquées par Jacen, sans que ça redevienne un eldorado pour autant.

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Merci beaucoup à vous trois pour vos réponses.

Je n’avais pas du tout pensé à l’impact de la crise Covid, pourtant c’est vrai que c’est assez logique.

Donc si je comprends bien, les besoins en développeurs ont explosé pendant la crise et maintenant c’est un peu en train de se normaliser. Actuellement on est dans une dynamique d’embauche qui reste inférieure à ce qu’elle était avant la crise, mais ça va augmenter progressivement jusqu’à peut-être se normaliser à peu près à un niveau 2010–2015.

le jeu vidéo en particulier est en ruine

@Spacefox

On sort un peu du sujet, mais est-ce que tu sais pourquoi ce secteur est en ruine ? La dernière fois que je m’y étais un peu intéressé, on me disait plutôt qu’il y avait tellement de candidats pour peu de places que les salaires baissaient et que les entreprises n’avaient aucun mal à recruter et former des grosses équipes pour pas si cher que ça. Est-ce que ça a changé (ou n’a jamais été vrai) ?

le temps du développeur rock star qui peut exiger n’importe quoi est plus ou moins révolu

@Spacefox

Cette notion de développeur rock star, j’en avais beaucoup entendu parler aux États-Unis avec les grosses boîtes de la tech (GAFAM et autres) qui se débauchaient les développeurs les unes des autres, parfois avec des augmentations très substantielles. Est-ce que tu sais si là-bas aussi ça se calme ?

@Jacen : merci beaucoup pour ton explication économique. J’avoue qu’il y a toute une partie qui m’échappe (particulièrement celle sur l’inflation, la Banque Centrale Européenne et les taux d’intérêt), mais c’est logique qu’une économie qui va moins bien soit plus frileuse en investissement et donc se traduise par moins d’embauche.

pour l’instant je n’ai pas vu l’IA qui remplace les développeurs

@Jacen

Même pas dans les boulots qui concernent les « petites mains » évoquées par Spacefox ? Je comprends tout à fait que dans des projets d’une certaine envergure il y ait besoin d’industrialiser et de respecter des normes, ce à quoi le côté « à peu presque » de l’IA n’est pas très adapté, mais pour des développeurs qui font des choses simples comme des sites vitrines, il n’y a pas (encore ?) d’impact de l’IA générative ?

Pire, avec une explosion de la bulle IA qui est en train de se former ?

@Gabbro

Tu pense que la bulle IA va exploser ? J’entends tout à fait qu’il y a un tas de bullshit jobs qui se sont formés au-dessus de l’IA (notamment les « prompt engineers ») et ça, ça ne me surprendrait pas que tout le monde se rend bientôt compte que ça sert à rien. Mais le développement de l’IA en lui-même a l’air à la fois dynamique et à la fois de répondre à des vrais demandes, non ?

Mieux, quand les studios de JV se rendront compte qu’ils ont besoin de gens pour développer ?

@Gabbro

Un peut la même question que pour Spacefox, mais qu’est-ce qui explique le cas particulier de ce milieu dont j’avais plutôt entendu dire qu’il y était très facile de recruter ?

Merci encore à vous trois.

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À propos du licenciement dans le jeu vidéo, je dirai qu’il y a eu des décisions irrationnels de licenciement (mais aussi d’embauche pendant le COVID). Les autres studios licencient, donc je licencie aussi sinon mes actionnaires vont se demander pourquoi je ne le fait pas. Et des soucis de rachat absurde dans tous les sens qui pousse à demander des sous, maintenant.

Si le sujet t’intéresse, « M. Plouf », qui fait habituellement des critiques de JV, a fait une vidéo sur le sujet qui résume bien le problème :

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Pour le secteur des jeux vidéo, la situation actuelle est une conjonction de plein de facteurs :

  • Beaucoup trop d’embauches pendant le Covid (marché qui a été très porteur : les gens coincés chez eux ont beaucoup joué + retard à rattraper sur les productions bloquées pendant les confinements) qui ne correspondent plus au besoin actuel.
  • Les jeux AAA (les très très gros jeux) sont devenu tellement chers à produire qu’ils n’arrivent plus à devenir rentables, les éditeurs sont frileux à en lancer de nouveaux. Or ces jeux employaient beaucoup d’ouvriers spécialisés (le terme n’est presque jamais utilisé, mais c’est la réalité de ce type d’emploi d’exécutant sans aucun pouvoir de décision).
  • Énormément de rachats pour des sommes astronomiques, sans rentabilité derrière, avec des coupes massives pour essayer d’économiser (économies d’échelles, mais pas que).
  • « Les autres studios licencient, donc nous aussi ».
  • Trop de patrons inconséquents qui ont tiré des plans de financement en partant du principe que l’économie des années Covid (avec une surconsommation) allait se maintenir dans la durée…
  • Et évidemment tous les problèmes d’inflation, de taux d’emprunt, etc. que la population générale subit aussi.

Par contre, en effet la situation générale du monde du jeu vidéo a toujours été différente de celle de l’informatique générale, avec beaucoup de candidats prêts à travailler « dans le domaine qui les passionne » pour des conditions trop souvent mauvaises (salaires, mais surtout : crunch très présent [travailler beaucoup trop pour essayer de tenir une date de sortie imposée d’on ne sais où], ambiance de travail toxique, culte du secret, manque de reconnaissance…).

Concernant la situation aux USA : les GAFAM ont beaucoup licencié depuis fin 2023, et ça va de ~600 personnes chez Apple à plus de 27 000 (vingt-sept mille) chez Amazon (mais pas que dans l’informatique pour ce dernier). C’est à la fois un mouvement de fond et très lié à l’arrêt de gros projets (Apple Car, Metaverse chez Meta…).

pour l’instant je n’ai pas vu l’IA qui remplace les développeurs

@Jacen

Même pas dans les boulots qui concernent les « petites mains » évoquées par Spacefox ? […]

On passe dans un domaine que je connais beaucoup moins. Spacefox parle de reconversions en quelques mois, ce qui me semble trop court pour former un développeur, mais permet de décharger d’autres personnes de tâches qui demandent juste de connaître l’outillage. Je n’ai aucune idée de la dynamique de l’emploi pour ces personnes, mais peut être que ce sont au contraire les personnes susceptible d’utiliser des IA génératives pour faciliter leurs tâches, ce qui réduit le nombre de personnes nécessaire pour tout faire, mais rend chaque poste plus rentable, donc moins susceptible d’être supprimé. Je ne suis pas capable d’estimer la résultante.

Concernant l’explosion de la bulle IA, je suis convaincu que les investissements actuels résultent d’une peur d’être en retard et dépassé, en imaginant des résultats qui relèvent aujourd’hui du fantasme, et qui négligent les problèmes (origine des données d’entraînement, coût en matériel et en énergie, …). Le domaine ne va pas disparaître, il arrive à produire des résultats concrets, mais, à un moment, les investisseurs vont commencer à étudier la rentabilité de l’investissement, et plus seulement le positionnement sur le marché, ça aura forcément un impact sur le recrutement.

Même pas dans les boulots qui concernent les « petites mains » évoquées par Spacefox ? Je comprends tout à fait que dans des projets d’une certaine envergure il y ait besoin d’industrialiser et de respecter des normes, ce à quoi le côté « à peu presque » de l’IA n’est pas très adapté, mais pour des développeurs qui font des choses simples comme des sites vitrines, il n’y a pas (encore ?) d’impact de l’IA générative ?

La reponse est: ca arrive.
A titre personnel je travaille justement avec une startup dont le projet est l’automatisation des PoC divers et varies, ce qui inclut les sites vitrines.

Comme l’a dit Jacen, il y a un vrai probleme de rentabilite des investissements mais c’est aussi parce que beaucoup de startups font de l’IA pour faire de l’IA ou consolider l’ecosysteme.
Dans le cas la startup dont je parle - et je pense que ceux qui auront du succes avec l’IA generative feront la meme chose -, on ne dit pas vraiment qu’on fait de l’IA. L’IA n’est qu’un outil pour resoudre un probleme que nos clients ont. Nos clients se moquent de savoir si on utilise des LLM ou paye des petites mains a faire le sale boulot: ils veulent que l’on resolve leur probleme.

L’IA n’est qu’un outil comme un autre. Quand les languages plus haut niveau sont arrives, ils ont evidemment detruit des boulots aux programmeurs de l’epoque, mais cela a aussi cree beaucoup d’autres opportunites et les developpeurs ne sont pas morts: ils ont juste accepte d’utiliser d’autres outils qui correspondent a leur temps.
Avec l’IA c’est la meme chose: tous dev qui utilise scipy, numpy et consort ne savent certainement comment fonctionne les lib Blast et Lapack en Fortran tres certainement utilise par ces libs; et donc les dev ne sauront pas forcement exactement tout ce qui se passent dans les entrailles d’une lib d’IA mais l’utiliseront pour faire des trucs qu’ils ne pourraient/pouvaient pas faire avant.

Pour les dev rock stars, ca existe toujours pourtant, mais, ca a shifte vers l’IA mais l’IA tres applique. Un employe senior chez OpenAI c’est un package entre 4 et 8M USD. Dans mon cas, je suis en Europe et on m’a fait une offre a 7 chiffres il y a encore deux mois de cela. Encore une fois, c’est juste l’expression d’un besoin a un moment donne versus la disponibilite des gens qui savent repondre a ce besoin. Peut-etre que demain ca serait, je sais pas, de l’info quantique, ou n’importe quoi d’autre - et je serais un vieux crouton qui devra se reconvertir a nouveau.

Je me souviens d’ailleurs moi-même que quand je suis sorti d’école, j’ai reçu plein d’offres de stages de fin d’étude puis d’emploi. Et même après ma reconversion, je continuais (et continue encore mais à un rythme moins soutenu) de recevoir des propositions, notamment sur LinkedIn.

Et là, ça fait quelques temps (je dirais un ou deux ans, mais ça augmente ces derniers mois) que je lis et entend de plus en plus de témoignages qui suggèrent que cet âge d’or est en train de prendre un peu de plomb dans l’aile. De plus en plus de gens qui galèrent à trouver un travail une fois leurs études terminées, je lis aussi des témoignages de gens du secteurs qui disent que ça bouche particulièrement au niveau des juniors.

Ekron

On cherche un travail, on n’attends que rarement les propositions nous tombent dans la main. Les offres que l’on reçoit sont dans la grande majorité des offres de SSII avec des salaires plutôt bas et des missions aléatoires.

Perso je reçois moins d’offres (enfin de prospect) parce que je fais ce qu’il faut pour en recevoir moins. Quand je cherche un job je vais sur les sites des sociétés, les sites de recherche d’emploi et je contacte des cabinets spécialisés ou des recruteurs qui m’avaient contacté sur LI avec des propositions qui n’étaient pas à côté de la plaque.

D’autre part, dire "informatique" ça ne veut rien dire. Un développeur web ne remplacera pas un développeur driver kernel linux. C’est comme si tu dis "l’agro-alimentaire est bouché", c’est très haut-niveau.
Que certains secteurs et domaines dans "l’informatique" soient bouchés, oui mais parce qu’une hype est passée. Tu prends un développeur qui bossait sur un sujet lié au metavers, bah aujourd’hui c’est pas très folichon, vaut mieux aller vers l’IA.

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