Si c’est parce que tu penses que personne ou presque ne tient les propos mis en scène, et qu’ils te semblent peu crédible, eh bien détrompe-toi. Tu n’as bien sûr pas à me croire sur parole, ni les très très nombreux témoignages accessibles sur le sujet, mais cela ne constitue qu’un petit ensemble de ce qui peut s’entendre quand il est question de féminisme. Pas juste de la part d’un type par ci par là, mais d’une façon étonnamment régulière et fréquente.
De quel propos tu parles au juste ?
S’il s’agit de la position "ton agressivité dessert ta cause", et qu’elle est régulière et fréquente, il y a peut-être matière à réfléchir.
Si l’on en croit la BD, c’est parce que les gens sont régulièrement et fréquemment des menteurs, ennemis de la cause, à qui la situation des femmes qui se font agresser majoritairement plus que les hommes "convient parfaitement", et qui n’ont pas intérêt à se remettre en question.
Ou alors, c’est parce que les gens n’aiment régulièrement et fréquemment pas qu’on les agresse, qu’ils ont malgré tout écouté le discours (parce qu’ils ont un accord de principe sur la cause à la base) et y ont quand même réfléchi pour lui laisser une chance, en ont peut-être même tiré quelque chose de plus (un accord sur le fond, une remise en question de certains de leurs comportements…), mais considèrent que cette agressivité les a d’abord braqué, et qu’en d’autres circonstances, ils auraient simplement haussé les épaules et seraient repartis vivre leur vie.
Dans un cas, les gens sont des menteurs qui masquent leur hostilité à la cause en prenant l’agressivité comme prétexte à accuser les gens, dans l’autre, ils disent strictement ce qu’ils pensent, et ils décrivent une réaction on ne peut plus humaine (se crisper et se fermer quand on se fait agresser).
Qu’en dit le rasoir d’Occam ?
Edit: Ma question étant évidemment rhétorique, j’en conclus qu’il y a vraiment un problème si, sous prétexte d’une lutte, les militantes et militants sont encouragé(e)s à diaboliser toute personne ne supportant pas l’agressivité.
J’ai même envie d’aller plus loin que ça, en sortant du référentiel du féminisme dans lequel on pourrait m’accuser d’avoir, de par mon propre sexe, un parti pris, en disant que je réagis strictement de la même façon quand quelqu’un se montre agressif en parlant d’une cause où les "victimes" sont un groupe auquel j’appartiens : quelqu’un qui vient me voir en disant "mais faut te lever et venir te battre là ! Ils sont en train de te baiser la gueule, c’est insupportable !" ne mérite pas plus mon attention.
Et d’ailleurs, dans ce cas, je me suis même vu accusé d’être endormi et trop profondément "aveuglé par le système", au point de le défendre. Comme quoi…