Je vois qu’on parle de moi !
En effet, nous étions plusieurs au pôle édition du SdZ. J’ai commencé tout seul, et face au travail que ça représentait, on a été plusieurs. Parce qu’on ne dirait pas, mais il y a un travail dingue derrière la sortie d’un livre (quand on veut faire de la qualité, j’entends). Les deux choses prenant le plus de temps étant le suivi des auteurs et la relecture / mise en forme. Après il y a tous les à côtés : la relation avec l’imprimeur, le graphiste, le correcteur.
Croire qu’appuyer sur un bouton pour générer un PDF parfait est une utopie. À l’époque on utilisait LaTeX, et disons-le de suite, c’était chiant. La mise en forme était une tannée (un jour, j’ai l’imprimeuse qui m’appelle en urgence parce que le livre était en train d’être imprimé et on avait une ligne qui dépassait de la page ; un livre qui était passé à plusieurs reprises dans les mains de plusieurs personnes…). Alors certes on peut automatiser des choses, mais il faut un vrai travail humain (ne serait-ce que parce que certaines choses au format web ne sont pas faites pour le papier (coucou le contenu dans des tableaux…)). Et ça, c’est chronophage. Et se motiver pour ce genre de boulot ingrat, sur du long terme, en bénévole, c’est chaud.
Ce qui amène à l’autre point : la motivation des auteurs. Malgré la joie de sortir un livre, bosser dessus toutes les semaines pendant des mois, certains n’y arrivent pas (ce qui est normal hein, qu’on soit bien d’accord). Parce que oui, sortir un livre, ça prend des mois. Et quand tout est bénévole en plus, il faut une motivation en béton (je lance une perche pour les jeux de mots).
Concernant l’auto-édition, au final tout n’est qu’une question de force de frappe. Si tu t’auto-édites mais que tu as un site avec plusieurs centaines de milliers de visites uniques par mois, ça le fait. Par contre si tu n’en as que quelques centaines / milliers, ta visibilité est forcément réduite. Le gros avantage qu’avait le SdZ (qui était effectivement une maison d’édition), c’était sa communauté et sa visibilité auprès des étudiants en informatique. Alors quand en plus c’était un livre de Mathieu… bah ça fait un best seller (10K ventes pour un livre d’info).
À la fin, pour certains livres dont on savait que la demande ne serait pas folle, on faisait de l’impression à la demande : le client paye, on transmet une demande à l’imprimeur qui imprime un seul exemplaire et l’envoi au client. La qualité d’impression est forcément moins bonne, le pourcentage pour l’imprimeur est forcément plus élevé, mais ça évite de se retrouver avec un stock d’invendus sur les bras.
Bref, ce serait génial que certains auteurs puissent proposer une version physique de leurs livres, il faut cependant être conscient de l’investissement que cela représente (je ne parle même pas argent, uniquement temps). Je suis dispo si vous voulez qu’on parle plus en profondeur de tout ça, ça me ferait plaisir de pouvoir aider ZdS (avec tout ce qu’a fait le staff pour moi à l’époque du SdZ, ce ne serait qu’un juste retour).