Il y a des élèves excellents qui ont fait leur licence uniquement à l’université et deviennent d’excellents chercheurs ou chercheuses. Mais c’est l’exception, et tout porte à dire qu’ils ou elles n’ont pas choisi la voie la plus facile
Je ne rejoins pas du tout ta conclusion ici. Je fais parti de ces personnes avec un profil un peu atypique puisque j’ai d’abord fait une licence d’informatique à la fac, puis j’ai integré une ENS.
Je dois avouer que je ne suis pas sûr que j’aurais pu obtenir une ENS en venant d’un prépa. Déjà, je n’avais pas un profil fifou au lycée, et on ne m’a pas accepté dans les prépas que j’avais demandé. Ensuite, je ne connaissais même pas ce qu’était une ENS (bon je l’aurais certainement découvert en cours d’année), et il me semblait inconcevable de faire de la recherche. Ce qui m’a fait changé d’avis ce sont les discussions que j’ai pu avoir avec les professeurs après les cours ainsi que le fait de profiter des emplois du temps mal fait pour passer du temps à la BU et feuilleter des livres. Ce temps, que je n’aurais à mon avis pas eu en passant par une prépa.
N’étant pas préparé à rentrer dans une ENS, j’ai eu un retour de bâton et ma première année fut très difficile, surtout moralement. Je me suis retrouvé avec des gens qui ont brillé scolairement (avec plus de 20 de moyenne au bac par exemple), qui on fait d’excellentes prépas, et donc qui étaient toujours au taquet, là ou moi je peinais à comprendre le cours. Cependant le travail + la spécialisation tende à combler ces différences et mon constat est, qu’en arrivant en thèse, la différence s’estompe complètement.
Bref, j’ai mordu la poussière pendant un an en rentrant à l’ENS mais je me suis éclaté—socialement et scolairement— les trois années précédentes. Pour moi, c’est pas beaucoup plus difficile qu’un parcours prépa, ou bien, je n’ai pas compris ce que tu entendais par facile.
Je me répète : je n’étais pas du tout préparé à rentrer à l’ENS. Les formations facs en info et en prépa sont assez différentes. Même si le programme fac couvre un spectre beaucoup plus large de l’informatique, il va peu ou pas en profondeur sur les fondements théoriques. Je me souviens que je le répetais souvent fut un temps : en L3 d’informatique, je n’ai prouvé des théorèmes que dans un seul cours consacré à de la complexité, UN seul ! Peut-être que la formation était défaillante, mais il faut croire que ça n’intéressait pas les étudiants.
Il est cependant possible de se préparer, ce que je n’avais pas vraiment cherché à faire, car je n’étais pas sûr de vouloir y aller.
Sur les doubles-licences bi-licences en niveau universitaire, en général les élèves qui le prennent sont d’un meilleur niveau que les cursus simple
J’ai fait une L2 math-info, et une L3 info. Pourquoi n’ais-je pas continué en double cursus ? Parce que la L2 math-info fut un échec parmi la promo. Sur une classe de 16 si ma mémoire est bonne, on était deux à valider notre année en première session, et une troisième personne à valider aux rattrapages.
À leur décharge, le programme de math était mal fait : pour avoir le droit au titre double cursus math-info, ils avaient été contraint de mettre un cours de math pour la physique (intégrales curvilignes, Théorème de Stokes, …) ce qui pour des gens plutôt intéressés par de l’informatique nous semblait étrange. Bon, puis évidemment, avec zéro cours de physique à côté, difficile de se forger des intuitions sur ce qu’on apprenait. Cependant, de mémoire, les personnes de ma promo ne brillaient pas forcément en info ni en math d’ailleurs. Ils choisissaient ce parcours car il offrait plus de possibilités dans le choix de la L3.
Peut-être que mon cas est à part, mais je souhaitais nuancer ce propos.