Orientation maths? Info?

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Bonjour, je suis actuellement en Terminal S et mes notes sont moyenne plus (un peu plus que la moyenne de classe en génréral, 15 écrit francais, 16 oral, 15 tpe, un peu plus que la moyenne de classe en maths/physique, avec globalement de bonne appréciation en Première) dans un lycée ayant un bon niveau. Je suis depuis fort petit intéressé par l’informatique mais depuis l’année dernière je m’intéresse également au mathématiques notamment appliqué (mais pas que). Cette passion m’est surtout venu avec la découverte de science4all pour ceux qui connaissent. Bref, en regardant ses vidéos, je me sens vachement intéressé par l’informatique théorique, mathématiques appliqué, proba ainsi que par la recherche. Alors ducoup j’ai un peu regarder les formations et je trouve un peu près trois cas:

  • MP pour integrer un bonne école d’ingé. Mais la sélection pour l’entrée des bonne écoles me fait peur, je pense ne pas avoir le niveau..

  • Ecole d’ingé intégrée comme polytech en maths appliqué ou en info ou IMT lille douai (qui propose d’ailleurs un très bon panel de double diplôme notamment au canada ce qui peut m’intéresser mais malheureusement pas vraiment de cursus maths? Peut être que le cursus mathématique comprends pas mal de maths? En tout cas dans ses écoles, j’ai l’impression que la possibilité de continuer dans la recherche est important et facilité. Il y avait aussi l’école EISTI qui propose des maths et de l’info. Malheureusement si la recherche m’intéresse, je ne sais pas vraiment si il facilement possible d’enchaîner avec un doctorat dans cette école..

  • La double licence maths/info? Mais le niveau en maths est il aussi bon que licence de maths? Si la recherche ne m’intéresse finalement pas, le diplôme master est il suffisent pour s’arrenter et faire sois des mathématiques appliqué ou de l’info? J’avais cru voir aussi que les ENS recrutaient aussi post licence? Le parcours est il simple? De plus, une licence ne me ferme pas qu’a la France dans le choix de mes écoles, cela pourrait peut être me permettre d’intégrer un master à l’étranger comme le canada?

Bref, je n’arrive pas bien a trouver quel parcours serai le mieux pour moi. Si vous avez des idées ou des conseils. Merci d’avoir pris le temps de me lire ;)

Je n’ai pas vraiment de conseils sur mahts/info vu que je suis parti en physique, mais je poste juste pur répondre à

je pense ne pas avoir le niveau..

Le niveau en prépa est très largement nivelé par la motivation. Si tu veux avoir l’ENSIMAG (par exemple) et que tu bosses, tu as toutes tes chances. L’ENS peut être plus compliquée, mais tu n’en as pas nécessairement besoin pour ce que tu veux faire. Tu sembles être du Nord vu que tu considères Douai, et Wallon à valenciennes permet de rejoindre toutes les écoles, tant que tu travlles assez. Je suppose que Faidherbes aussi, mais je n’y ai pas été, donc je ne peux pas affirmer quoi que ce soit.

A noter que pour la prépa, il s’agit d’une préparation à un concours, pas un examen, donc ton niveau n’est pas très important. Tu peux très bien avoir une très bonne école sur un concours mais totalement te viander sur l’autre, tout en étant dernier en prépa. Paroles d’expérience. :)

Après la prépa n’est ni la meilleure ni une moins bonne solution que le reste. Si la prépa te fait peur, tu as l’équivalent en fac qui est tout aussi bien, voire plus ciblé pour toi. Il existe des licences math-infos et tu pourras aussi cumuler des cours de licence math avec des cours de licence infos. Prend surtout le temps de te renseigner sur ce qu’il y a, et ce qui t’intéresse. Si tu vises une école en particulier la prépa est peut etre plus intéressante, mais si tu sais déjà ce que tu veux comme parcours c’est atteignable via la fac aussi.

Dans tous les cas, selon ce que tu veux pendant deux/trois premières années, ça sera la même quantité de travail à fournir.

Salut,

Alors la prépa c’est particulier, c’est une affaire motivation et de volonté plus que de niveau.

Moi j’étais à Henri-Wallon à Valenciennes, et lors de la rentrée l’élève qui avait majoré l’examen d’évaluation de début d’année des élèves était parmi les derniers en fin d’année. J’ai également pu observer des situations inversées. En prépa si tu es motivé, sûr de ce que tu veux/ce que tu aimes, et prêt à travailler, tu vas progresser et tu pourras atteindre une école renommée. Moi par exemple je n’étais pas dans les premiers de classe, et mes profs de math et de physique en MP m’ont dit que je n’avais pas le niveau pour une ENS, ça ne m’a pas empêché d’intégrer l’ENS de Lyon sur concours !

Cela dit la prépa c’est une lourde charge de travail, l’info reste très légère et globalement peu intéressante (même en MP). De plus tu devras bosser d’autres matières comme la physique. De plus la difficulté/la charge/la pression font que c’est globalement fatiguant et éprouvant pour le moral, mieux vaut avoir sa famille derrière soi, une bonne hygiène de vie, confiance en soi, etc… c’est pas pour tout le monde !

Il est possible d’intégrer les ENS sur dossier (en cas d’échec du concours), et en France il s’agit à mon avis des meilleures formations qui soit pour faire de la recherche en informatique et en mathématiques.

L’ENSIMAG a très bonne réputation et a un panel de cours très solide (mais je n’y suis jamais allé, c’est un point de vu extérieur).

Tu peux aussi jeter un coup d’oeil du côté du Master MAPI3 à Toulouse, qui font de très bonnes choses.

Il y a également le MVA à Paris qui est sûrement un des meilleurs master au monde pour les mathématiques pour l’IA, ce qui peut correspondre à un profil math/info.

Pour ce qui est des écoles d’ingénieur post-bac tu peux regarder du côté des INSA qui ont aussi bonne réputation.

Ne tombe pas dans le piège de penser que le niveau en master vaut moins qu’en école d’ingénieur, c’est largement faux. En fait, pour être tout à fait correct, ça dépend essentiellement de l’école et du master.

Les écoles d’ingénieur sont traditionnellement plus orientées vers une application immédiate des connaissances, avec des modules type entreprise (gestion de projet, management). Les master sont plus proches de la recherche et plus spécialisés. Une fois encore il y a des degrés et la différence n’est pas si nette.

Enfin, double-diplôme ne signifie pas nécessairement double formation. Cela peut signifier beaucoup de travail, peu de temps libre pour les loisirs, et des difficulté à aborder en détail chaque domaine. Si tu veux vraiment faire math/info tu t’épanouiras davantage dans une filière qui a pensé les deux formations ensemble, en t’y donnant corps et âme, que dans deux formations distinctes lourdes, tantôt redondantes, tantôt déconnectées l’une de l’autre.

Tu parles de doctorat. En fait, les doctorats ne sont pas attribué en fonction de l’école/université (enfin, pas vraiment). Les normaliens bénéficient d’un financement spécial, sinon tout les autres (école d’ingénieur + université) doivent chercher un financement auprès d’une école doctorale ou d’une entreprise (CIFRE). Les critères d’attribution sont varié et dépendent de la qualité du dossier, de la nature du projet de recherche, et de l’intérêt porté à celui-ci par les institutions (il est plus facile de trouver un financement pour un doctorat type math/info que n’importe quel autre à l’heure actuelle, le domaine a la côte).

Ensuite, je tiens à signaler que rien n’est définitif. Tu as le droit de te tromper et d’essayer différente formations. Certaines sont meilleures, plus réputées, plus dures, etc… mais au final c’est ton parcours personnel (stages, motivation à long terme, etc…) qui font la différence plus que le nom de l’école.

Il est toujours possible de bouger d’un domaine à l’autre (surtout en recherche).

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Alors comme Rockaround je suis en physique et pas en maths ou en info, mais je pense que je peux répondre sur certains points :)

Concernant la prépa, son but principal est en effet d’intégrer ensuite une école d’ingénieurs, mais ce n’est pas la seule possibilité. Tu peux très bien aller à la fac après un an ou deux ans de prépas, ça peut permettre de voir deux manières d’enseigner différentes. Et ce n’est pas que une solution en cas d’échec des concours pour intégrer une école d’ingénieurs, ça peut être un vrai choix d’études. Je suis pas le mieux placé pour en parler car je suis allé directement à la fac, mais après coup je me demande si j’ai bien fait d’écarter la prépa.

Concernant la double licence maths/info, il est nécessaire de vérifier s’il s’agit bien d’une double licence qui te donnera deux diplômes (une licence de maths et une licence d’info) ou s’il s’agit plutôt de ce qui est appelé dans ma fac une licence bi-disciplinaire, c’est-à-dire une licence avec une majeure et une mineure qui te donne un diplôme seulement (celui de la majeure) ! En tous cas, il est clair que si tu fais une double licence ou une licence bi-disciplinaire maths/info, tu auras moins de maths (maths dans le sens cours de maths donné par des chercheurs en maths) que dans une licence de maths "pure". Mais le nombre ne fait pas la qualité ! D’ailleurs, les licences maths/info m’ont l’air très souvent sélective, car notamment ça demande plus de travail et de compétences, si je peux dire, pour obtenir tes deux diplômes. Je ne pense pas qu’avoir un double diplôme dans ton cursus puisse te pénaliser pour la suite de tes études ou pour trouver un travail, au contraire !

Pour les autres points, je préfère ne pas dire de bêtises donc je laisse d’autres personnes te répondre. Néanmoins, sache que tu t’y prends au bon moment pour réfléchir à ton orientation, ça t’évitera de devoir trop y réfléchir en même temps que le stress du bac :D

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En France, au niveau licence, la prépa donne en moyenne un meilleur niveau aux élèves qu’un cursus universitaire pur (pas étonnant, vu que la dépense par élève est nettement supérieure). En particulier pour la recherche, où le niveau technique est un des facteurs déterminants la réussite, la classe préparatoire est le meilleur choix. Ça ne veut pas forcément dire intégrer une école d’ingénieur : si tu n’as pas les écoles que tu veux, il est tout à fait possible de rebasculer sur l’université en L3/M1 — un master recherche dans une université de bon niveau est une très bonne formation.

Sur les doubles-licences bi-licences en niveau universitaire, en général les élèves qui le prennent sont d’un meilleur niveau que les cursus simple, et les enseignants peuvent donc aller plus vite et plus loin. Les élèves d’un cursus mixte maths-info seront typiquement meilleurs en maths et en info que les élèves de cursus maths, ou de cursus info.

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Alors, je viens me poser en défenseur de la fac contre la prépa, comme ça se fait souvent pour les facqueux ! Bon je vais parler par rapport à ce que j’ai ressenti entre la prépa et la fac, donc c’est peut être (surement) subjectif.

La prépa MPSI, donne un bon niveau en maths. En informatique à part pour apprendre la base des notions de complexité algorithmique, des ébauches pour les preuves et voir comment faire deux trois trucs en analyse numérique, on apprend pas grand chose.

Pour la recherche, la prépa permet d’acquérir une méthode de travail, qui à mon avis n’est pas la meilleure. Pour ma part avec une mention TB au bac S, j’ai du arrêter au bout d’un an à cause justement de la charge de travail. Bosser tout les soirs jusqu’à minuit, c’est chaud.

Du coup du coté de la fac (que j’ai intégré en L2), en informatique, j’ai aussi des choses à dire ! Le coté recherche est (à la fac de grenoble) exacerbé d’après moi. On nous prépare à ça, bien mieux que tout ce que j’ai vu en un an de prépa. Déjà on a le temps de se renseigner et de regarder autour, en plus nos profs sont chercheurs, donc c’est encore un avant-goût !

Par rapport au niveau des doubles licences, encore à la fac de grenoble, c’est largement surestimé de penser que les doubles licences ont un meilleur niveau. J’ai vu des Maths-Info L2 tiquer sur des problèmes de bases d’informatique. Et la licence de maths est assez pointue à grenoble, la licence math-infos étant plutôt destinée d’après moi à ceux qui ne veulent pas encore se décider.

En tout cas la licence d’informatique c’est aussi un bon niveau en math qu’il faut ! L’informatique à partir de la L2 c’est beaucoup de théorie, donc de formalisation, donc des maths.

En espérant que ça aide l’auteur (et que ça explique mon -1 pour gasche).

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Petit retour d’expérience après mes deux ans de MP et trois ans d’ENSIMAG.

La prépa

La prépa, je n’ai pas beaucoup aimé. Comme l’explique Marius, ça va vite et je n’avais pas le temps d’assimiler les notions ni de satisfaire ma curiosité. J’avais plus ou moins l’impression que tout se faisait dans l’urgence (en caricaturant un peu). En Maths ce n’était pas visiblement problématique parce que je comprenais assez bien, mais j’ai respectivement détesté et haï la physique et la chimie auxquelles je ne comprenais pas grand chose.

Je pense que mon expérience a découlé de ma méthode de travail inadaptée : la plupart du temps, je relisais mes cours dans mon lit sans beaucoup plus de pratique que celle exigée avec les devoirs. Aujourd’hui, je ne peux bien entendu pas mesurer l’impact qu’a eu la prépa sur moi, mais j’aurais tendance à dire que deux ans à ce rythme, c’est trop. Certes on étudie une multitude de sujets, mais la méthodologie ne change pas énormément durant les deux ans.

Aussi, j’ai l’impression qu’une fois les réflexes de rigueur et de raisonnement de base acquis, le bénéfice intellectuel de la prépa diminue fortement. Ainsi, la première année est un très grand pas (j’aurais tendance à dire dans la bonne direction) par rapport au lycée, mais la seconde année n’est dédiée qu’à (ou en très grande partie à) la préparation du concours.

L’ENSIMAG

Je suis particulièrement pointilleux avec l’usage de mon temps et, honnêtement, j’ai l’impression d’en avoir perdu une bonne partie à l’ENSIMAG. Pour nuancer mon propos, sache que je préfère apprendre en autodidacte et n’apprécie pas le format scolaire. A l’ENSIMAG, la plupart des enseignants sont des enseignants-chercheurs et pour certains (je dirais même beaucoup), l’enseignement est leur seconde activité et ils n’ont pas été formés à ça. Il en découle des cours de qualité très moyenne, notamment quand on compare à ce qui existe déjà sur le web.

Le second problème est à mon sens la trop faible exigence des cours. Là encore pour le contexte, j’avais déjà fait pas mal d’info auparavant, donc certains cours introduisaient des notions que je maîtrisais déjà. Mais même quand ce n’était pas le cas, je pouvais me permettre (et j’étais loin d’être un cas isolé) de sécher une partie des cours et quand même réussir mes partiels avec des résultats satisfaisants. Je ne prétends bien sûr pas que c’est une attitude louable, simplement qu’elle indique que les cours ne sont pas rentables : de mon expérience tous les amphis de 1h30 pourraient être compressés en sessions de 30 minutes sans nuire à la compréhension des étudiants.

Le dernier problème, lié au précédent, porte sur la nature de certains cours. Selon l’année, nous sommes entre BAC+3 et BAC+5 et pourtant nous nous retrouvons à étudier en amphi des choses très appliquées qui pourraient soit se résumer à un projet, soit être vues en entreprise directement. C’est particulièrement le cas de la dernière année (la troisième donc, qui ne fait qu’un semestre puisque le second est un stage), où j’ai simplement eu l’impression d’aller en cours pour compléter la liste de technologies sur mon CV.

Le plus triste, c’est que nos professeurs sont presque tous des chercheurs et possèdent donc des connaissances peu documentées en dehors de leur cercle de recherche et encore moins rendues accessibles. Quand, en caricaturant un peu, une telle personne m’apprend à configurer Jenkins, j’ai l’impression de ne pas faire un usage très efficace de notre temps en commun.

Bon, à part ça, les professeurs sont agréables, la ville l’est également et tu auras un large choix d’emplois très bien payés à la fin.

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Pas eu le temps de vous lire en détail, désolé s’il y a de la redite.

La double licence maths/info? Mais le niveau en maths est il aussi bon que licence de maths? Si la recherche ne m’intéresse finalement pas, le diplôme master est il suffisent pour s’arrenter et faire sois des mathématiques appliqué ou de l’info? J’avais cru voir aussi que les ENS recrutaient aussi post licence? Le parcours est il simple? De plus, une licence ne me ferme pas qu’a la France dans le choix de mes écoles, cela pourrait peut être me permettre d’intégrer un master à l’étranger comme le canada?

Le niveau en maths que ce soit dans la double licence ou la licence simple est assez équivalent. Après, évidemment, l’intérêt de la double licence est de faire les deux : des maths et de l’info en plus grande quantité qu’en licence de maths avec option info.

Je connais pas trop les débouchés en maths appliquées sans faire de la recherche. Mais je pense pouvoir dire sans me tromper que y a plus de débouchés en info qu’en maths.

Les ENS recrutent des L3 (après une L2) et des M1. Recrutent peu d’étudiants ceci dit, mais ça dépend fortement des ENS. Donc le parcours n’est pas simple.

Les classes prépas donnent une équivalence L2, donc ça te ferme pas non plus.


Sur le choix prépa ou fac, je sais pas quoi dire. Y a quelques années je défendais bec et ongle la fac parce que je venais de là (et que ça m’a réussi).

Je pense que ça dépend surtout de toi. Certains n’arrivent pas du tout à travailler en autonomie et s’écroulent à la fac. Certains n’aiment pas du tout l’encadrement et s’écroulent en prépa. Peut-être que le plus important c’est d’éviter d’être malheureux pendant 2–3 ans ?

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Ilne faut pas oublier que le vovabulaire "taupe" pour désigner une prépa.
J’ai surtout compris ce que ça voulais dire en deuxième et troisième année.

Je n’ai pas vu le jour … Je ne savais même pas quelle musique se créait pendant cette période.^

Après, on y apprend des concepts intéressants, mais pas du tout en pointe.
En fait, le but de la manœuvre, c’est d’apprendre à travailler dur et à suivre les consignes.

Résultat, ceux qui sortent des grandes écoles et qui ont fait une taupe peuvent souvent travailler dur et bien en milieu professionnel.

Pour les étudiants qui viennent de fac, tous n’ont pas suivi ce conditionnement intensif.

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Je me suis permi d’être assez catégorique dans mon message ci-dessus parce que j’énonce un fait qui me semble connu de toutes les personnes qui font de la recherche, en tout cas en mathématiques ou informatique théorique — cela dépend peut-être des domaines.

Ce qui est vérifiable c’est qu’en France, pour faire de la recherche, tout le monde ou presque passe par la prépa (ça ne dit pas forcément que c’est une meilleure formation… mais c’est un signe de corrélation). Ça n’est pas porter un jugement sur les gens qui ont suivi ou non ce parcours, c’est juste un fait. J’ai refait l’exercice de regarder les admis au CNRS cette année en informatique mathématique/théorique. Sur les 10 admis en liste principale (en gros, les gens qui ont eu un poste), 4 personnes ont fait leur licence à l’étranger, 5 personnes ont fait une prépa, et pour une personne je n’ai pas trouvé de CV pour le savoir. Bref, personne ou presque n’est passé par l’université en L1/L2. C’est comme ça partout, à ma connaissance, ça ne sert à rien de se voiler la face.

(Il y a quelques personnes en recherche qui ont un parcours atypique qui ne passe pas par une prépa; par exemple une petite poignée de gens qui ont commencé à l’EPITA, c’est-à-dire en gros en autodidacte. Tant mieux, ça fait plus de diversité et ça profite à tout le monde, et c’est pour ça que les grandes écoles font des efforts pour avoir des voies d’accès parallèles à la prépa.)

Ce qui est vérifiable c’est qu’en France, pour faire de la recherche, tout le monde ou presque passe par la prépa (ça ne dit pas forcément que c’est une meilleure formation… mais c’est un signe de corrélation)

Oui enfin attention. Les postes de la recherche sont pas attribués selon si on fait prépa ou non. Une fois que la thèse est passé tout le monde s’en fout un peu de ce qui a été fait avant.

Ce n’est pas tellement que la prépa permet de faire de la recherche. C’est plutôt que la majorité des bons élèves vont en prépa et finissent par faire de la recherche. Comme le nombre de postes est rikikiki c’est assez facile d’avoir ces stats.

De toute façon, "être une bonne formation" n’est pas clairement défini, même pour un débouché particulier. Il y a quand même un faisceau d’indices convergents:

  • Le niveau des élèves est, en moyenne, meilleur en prépa. (… donc sans doute le cours peut aller plus loin, dans de meilleures conditions). Pareil pour la motivation à travailler (… idem).

  • La dépense de l’état par étudiant (nombre de profs, colleurs, etc.) est supérieure en prépa (… donc sans doute les conditions d’étude sont meilleures).

  • Quand on regarde les personnes formées en France qui font de la recherche ensuite, elles ont fait une prépa dans une écrasante majorité.

Il y a des élèves excellents qui ont fait leur licence uniquement à l’université et deviennent d’excellents chercheurs ou chercheuses. Mais c’est l’exception, et tout porte à dire qu’ils ou elles n’ont pas choisi la voie la plus facile — et que d’autres ayant fait le même choix ont échoué alors qu’ils ou elles auraient réussi en passant par des classes préparatoires.


(Par ailleurs, je ne conseillerait pas particulièrement les écoles d’ingénieurs pour la recherche ou les aspects techniques poussés : j’ai l’impression qu’elles ont souvent des élèves peu motivés pour travailler et des cours très appliqués. À choisir, si on veut faire de la recherche et qu’on n’est pas admis dans une école qui prépare à la recherche, je conseillerais plutôt de patienter en L3 et viser directement un bon master recherche à l’université.) Mais là c’est juste une impression et des constats anecdotiques, alors que sur la L1/L2 (fac ou prépa ?) il me semble que c’est tranché.)

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Le niveau des élèves est, en moyenne, meilleur en prépa

Il y a un biais tellement énorme sur la sélection et l’encouragement à aller faire prépa que cette affirmation reflète plus l’élitisme (au sens purement descriptif du terme) de ces formations que leur différence intrinsèque de qualité.

Les formations de fac sont obligées d’accepter tout le monde, les formations de prépa pêchent déjà dans le haut du panier à l’entrée. Forcément qu’un élève moyen de l’une ou l’autre formation n’aura pas le même niveau, c’est mécanique.

Ce qui est plus pertinent comme raisonnement, c’est de regarder la différence entre les bons élèves qui sortent de fac et les bons élèves qui sortent de prépa : conclusion, la différence est ridicule, et les deux sont globalement mal formés pour faire de la recherche (manque d’esprit critique, de maturité scientifique générale, et de technicité). C’est normal, on parle d’un niveau bac+2. Pour des gens qui veulent faire de la recherche, c’est ridiculement loin du niveau à atteindre. Du coup, mon message est le même que celui d’Holosmos :

Je pense que ça dépend surtout de toi. Certains n’arrivent pas du tout à travailler en autonomie et s’écroulent à la fac. Certains n’aiment pas du tout l’encadrement et s’écroulent en prépa. Peut-être que le plus important c’est d’éviter d’être malheureux pendant 2–3 ans ?

Faut arrêter de mettre la prépa sur un piédestal et commencer à la voir pour ce que c’est : une façon d’entrer dans les études supérieures.

Pour le point sur la recherche, je n’arrive pas à valider l’idée que pour aller vers la recherche, la prépa est la voie qui la plus commune et la plus efficace. Pour moi, le nombre au final est, comme le dit @adri1, plus lié au fait qu’à la base c’est déjà des étudiants avec un meilleur niveau et avec des aspects peut être un peu moins "terre à terre" dans la tête, qui y entrent.

A mon sens, un type curieux, qui bosse suffisamment sur les thématiques qui l’intéresse pour aller vers la recherche, modulo les décisionnaires sur les attributions de bourses de thèse qui voient justement la voie prépa comme une élite qui réussira forcément mieux que le reste.

Avec le recul par rapport à ce que j’ai fait en thèse et par la suite, je me dis que j’aurais peut-être pu faire une prépa pour être plus calé sur certains aspects mathématiques, mais si ça avait été le cas en fait, rien ne dit que j’aurais :

  • voulu faire de la recherche (les rencontres, ça joue aussi),
  • acquis les compétences que j’ai pu acquérir dans le cursus que j’ai choisi (DUT).

(A titre d’exemple, l’année où j’ai commencé ma thèse, on était 3 de ma fac info à démarrer une thèse, 2 DUT, et 1 fac, et une autre de la même promo a démarré un an plus tard pour des histoires de contrat, avec un cursus de base "année spéciale").

Je ne suis pas particulièrement satisfait du système éducatif à deux vitesses qu’on a en France, avec des universités en qui personne n’a vraiment confiance et des écoles spécialisées sur tous les sujets, et une vision très rigide des parcours éducatifs. (Au moins c’est principalement public et gratuit… pour l’instant.) Mais quand quelqu’un nous demande des informations sur l’orientation, je pense que c’est important d’être factuel, de décrire la réalité telle qu’elle est, et pas telle qu’on la voudrait. Dans ce fil j’ai l’impression de voir beaucoup de têtes plongées dans le sable, qui projettent un imaginaire rassurant mais différent de la réalité.

Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il ne faut pas se rendre malheureux à travers ses études. Je pense que le fait de faire une chose qui nous motive et nous intéresse joue une part déterminante dans ce ressenti, quelle que soit la filière qu’on choisit. Mais c’est dommage de présenter comme équivalentes des choses qui ne le sont pas.

Si on veut faire de la recherche, le mieux c’est d’essayer de faire la prépa en espérant décrocher une ENS. Si ça ne marche pas, ce n’est pas un drame (et pas besoin d’en être malheureux), il y a plein de plans B possibles, à commencer par le fait de retourner à la fac en L3 et d’y suivre suivre un master recherche, si possible de bon niveau. L’inverse (commencer à la fac, et puis s’orienter vers une école par admission sur dossier ou un bon master recherche) est aussi possible, mais au final c’est plus difficile et ça demande plus d’efforts pour la plupart des étapes.

Bonjour ! Je me contenterai de rajouter @arthur227 que ta deuxième solution est incluse dans la première. Après une prépa MP (et une certaine quantité de travail) les écoles "polytech", "IMT lille douai", EISTI dont tu parles (et plein d’autres) recrutent sur concours, respectivement e3a, mines-télécom, CCP.

Faire deux ans de prépa n’est pas une mauvaise chose, ça te permet d’avoir un choix d’écoles beaucoup plus large qu’en faisant une prépa intégrée. Et à ton niveau, même si ces 2 années sont loin d’être faciles, avec de la motivation c’est largement atteignable !

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Bonsoir à tous. Désolé pour le retard, j’ai eu quelques problèmes. En tout cas, merci pour vos réponses qui sont très utilent. J’ai un peu avancé mes recherches et je pense que le choix ce fera essentiellement entre prépa ouverte ou une double licence maths/info. (je parle bien de celle avec 2 licences)

-Y a t’il des personnes qui font ou connaissent des avis sur ce type de licence (double licence maths/info) et leur qualité par rapport a une licence de maths classique ou une prépa. -Au niveau des AST pour rentrer dans des écoles types ENSIMAG, si on travail correctement, est-ce très difficile? plus qu’en prépa?

-Pour ce qui est de la prépa ouverte, j’aime beaucoup le principe de pas vraiment choisir et de pouvoir intégrer un licence de maths par la suite. Mais justement, ne serais t’il pas dommage de ce saigner nuit et jours avec en plus des matières qui m’intéressent moins comme la chimie (oui la chimie c’est pas trop mon truc..) ou la philo? Si il y a une différence réel de niveau en maths et qu’il est plus facile d’avoir des écoles (type ENSIMAG) pourquoi pas.

Merci pour toute l’aide que vous m’apportez!

Le niveau des filières à l’université, c’est un peu au cas par cas : d’une université à l’autre, c’est tel ou tel cursus qui va attirer les étudiants d’un meilleur niveau. (ParcourSup a aussi pas mal compliqué la situation en rendant plus difficile pour les universités de recruter les étudiants qu’elles voulaient.) Le mieux est de se renseigner directement sur place, si tu penses à une fac en particulier. En général, par contre, les curses mixtes/doubles sont plus exigeants et d’un meilleur niveau que les cursus simples correspondant : une double licence maths/info aura typiquement une meilleure classe que les licences "juste maths" ou "juste info" au même endroit. (Dans un cas concret d’une université où j’ai travaillé, en L1, le meilleur niveau en informatique était chez les maths-info, ensuite chez les étudiants de maths, ensuite un cursus hybride "maths et sciences sociales", et enfin les "info" étaient les plus mauvais.)

Je ne connais pas le terme "prépa ouverte", c’est juste par opposition à "prépa intégrée" ? La plupart des gens disent juste "classe préparatoire", j’imagine.

Sur la question des matières en prépa qui ne t’intéressent pas, je n’ai rencontré personne qui dise "j’ai eu une mauvaise expérience de la prépa à cause de la chimie / de la philo" — parfois les gens disent "je n’aimais pas la chimie donc je n’ai rien bossé dessus et j’ai eu la {chance,malchance} de {tomber, ne pas tomber} dessus aux concours". (Dans l’absolu je trouve ça utile que des gens qui se destinent à une carrière scientifique continuent à avoir des cours de français pour réfléchir à comment bien écrire, mais ça c’est un peu un autre débat.)

Il y a un thème qui est très peu abordé dans cette discussion : l’accès en prépa est TRES sélectif.
Et aussi l’accès dans les licences que tu semble viser.
Les prépas les plus cotées ont des exigences de recrutement très élevées.
Vérifie tes bulletins, une seule note en dessous de 10/20 dans une matière scientifique est éliminatoire.

Pour ce qui est des prépas, je te conseille d’aller voir les programmes officiels.
Ceci dit, ils vont peut-être changer avec les réformes en cours.

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Vérifie tes bulletins, une seule note en dessous de 10/20 dans une matière scientifique est éliminatoire.

Non. Si tu vises LLG peut-être, mais sinon non. Inutile de se faire peur comme ça. D’autant plus que dans la vie des soucis peuvent arriver, il n’y a aucune raison pour qu’un être humain puisse se consacrer corps et âme à 100% pour ses exams (qui plus est au lycée, où l’adolescence fait qu’on a souvent plus urgent que le scolaire).

Je connais des gens avec des dossiers très moyens qui ont réussi à intégrer une prépa. Et le niveau scolaire en sortie de prépa est complètement décorrélé avec celui en fin de lycée, donc ça n’est pas non plus très significatif.

Malgré tout c’est utile d’avoir une bonne moyenne générale et des profs qui mettent en avant ton sérieux, ton intérêt, ton implication, etc…

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