Ô Belgique, ô ...

C'est la fête nationale Belge, une fois !

Ce billet a été promu en article.

Suite à ce billet de Qwerty, je me suis dit que la Belgique méritait elle aussi son petit rappel culturel en chanson en ce 21 juillet (qui se trouve être, si je ne m’abuse, le jour du quatrième anniversaire de la version publique de ZdS). En plus, avec la coupe du monde, c’était presque d’actualité de parler des hymnes nationaux.

Donc pour l’occasion, je me permets un petit peu de patriotisme ;)

Le contexte: d'où vient la Belgique ?

Je ne suis pas historien, et j’espère ne pas avoir trop romancé ou simplifié la chose. Ne prenez pas non plus ce qui suit trop au sérieux.

Donc, petit rappels pour les personnes qui ne saurait pas d’où vient la Belgique: après la conquête de la Gaule par Jules César et son « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves » (et ne prenons pas la grosse tête, il s’agissait clairement de propagande), la Provincia Belgica est alors un territoire qui contient une partie de la Belgique actuelle, mais aussi le nord de la France. Suite aux invasions barbares et à la chute de l’Empire romain d’occident, la région est ensuite royaume franc, puis un de ces nombreux territoires partagés à la mort des différents rois qui suivent.

La Belgique est finalement rattachée aux Pays-Bas vers le 15ième siècle (du coup, les gens de l’époque parlent parfois de Pays-Bas du nord et du sud). L’ensemble est alors parfois nommé Leo Belgicus (sauf que les Pays-Bas du nord finissent ensuite par obtenir leur indépendance). Le territoire Belge est donc d’abord sous domination espagnole (du 15ième au 18ième siècle, via les Habsbourg) puis autrichienne (via les Habsbourg, toujours, au 18ième siècle). Et pendant tout ce temps la principauté de Liège 1 (dirigée par un prince-évêque depuis le 10ième siècle) reste indépendante et ne fais pas partie de ces Pays-Bas. D’autant que le regroupement dit des Pays-Bas se cachait beaucoup de petits états locaux avec leurs propres lois (ainsi qu’un certain nombre d’enclaves).

Leo Belgiucs
Bello Belgico Stradæ de 1632 (via Wikipédia). C’est joli, mais c’est pas très lisible. Le lion est encore utilisé aujourd’hui comme emblème de la Belgique (et de la Flandre).

Donc la Belgique, c’est pas encore vraiment ça.

La suite (vers la fin du 18ième siècle) est en partie liée à l’histoire de France et à sa révolution2, puisque ce déclarent à la même période des révolutions dans la région "Belge", d’une part avec la révolution liégeoise (signant la fin de la principauté de Liège), d’autre part avec la révolution brabançonne. Ceci dit, autant la première semble proche des idéaux de la révolution française, la seconde est principalement une contestation du pouvoir et des réformes (de Joseph II) dans les Pays-Bas autrichiens, qui aurait sinon conduit à une centralisation du pouvoir exercé dans la région depuis Vienne. Cette dernière révolution conduit même à la création d’une confédération connue sous le nom d’états Belgique unis, ceci dit fragilisée par des tensions opposant conservateurs (catholiques) et libéraux, ce qui fait que cette confédération ne survit qu’un an avant le retour de l’Autriche au pouvoir (qui en profite pour "libérer" la principauté de Liège de la révolution et replacer le prince-évêque sur le trône). Il semblerait ceci dit que c’est à partir de cette période que le qualificatif Belgique s’impose pour désigner les habitants des Pays-Bas autrichiens (sans Liège, encore une fois). Puis la France débarque en 1792 et met les Autrichiens dehors (deux fois), pour finalement réunir tout le monde (dont les Liégeois) dans l’empire français, en 9 départements dits "réunis", qui sont assez proches des provinces belges actuelles.

Cette partie de l’histoire prend ceci dit fin en 1814 avec l’abdication de Napoléon 1er, puis sa défaite à Waterloo 3. Les provinces unies sont alors rattachées aux Pays-Bas (par le congrès de Vienne en 1815, à cause des Anglais qui souhaitent, je cite, un "équilibre européen"), ce qui n’est pas forcément du goût des futurs Belges (entre autre à cause de tensions religieuse entre les Pays-Bas du Sud, catholique et du nord, protestant, mais aussi d’un certain favoritisme pour le nord du pays de la part du gouvernement4). Notez que c’est à cette époque que finit par disparaître la distinction entre Belges et Liégeois (pour des raisons de … Convergence des luttes).

Les Pays-Bas entre 1815 et 1830 (via Wikipédia). On voit que le grand Duché du Luxembourg y est rattaché, et que la province du Limbourg est un peu trop grande par rapport à ce qu’il est aujourd’hui (ligne rouge sur la carte). le Brabant a été coupé en deux pour des raisons linguistiques il y a à peu près 30 ans.

Viens finalement la révolution belge, qui suis de peu la révolution de juillet en France (consacrant alors en là-bas une monarchie constitutionnelle, qui est toujours aujourd’hui le modèle belge). Ainsi, fin juillet 1830, les futurs Belges (particulièrement les Bruxellois) semble inspirés par les événements français (et s’agitent un peu), et le gouvernement prend alors différentes mesures contre l’agitation ambiante, parmi lesquelles l’interdiction d’un opéra, la Muette de Portici (qui raconte le soulèvement du peuple napolitain contre les Espagnols au 17ième siècle, pièce alors jugée comme exaltant un peu trop le sentiment patriotique). Le 25 août 1830, une représentation est ceci dit autorisée, et l’histoire retiendra que c’est suite à ça que les ennuis ont commencé, la foule galvanisée par l’opéra créant des émeutes.

Au départ, c’est le drapeau français qui est utilisé par les émeutiers, mais une milice bourgeoise, qui est créée pour rétablir l’ordre (non pas pour contrer la révolution, mais pour contenir les émeutes), arbore les couleurs noir-jaune-rouge de ce qui deviendra le drapeau belge (qui auraient été inspirées par des couleurs employées durant la révolution brabançonne citée plus haut). Par la suite, d’autres villes suivent l’exemple et la répression s’organise (avec, par exemple, l’envoi de troupes à Bruxelles pour contrer une éventuelle attaque néerlandophone). Une délégation, en possession d’une liste de revendications (principalement une séparation administrative entre la Hollande et la Belgique), est envoyée à Guillaume I d’Orange (roi des Pays-Bas) début septembre, mais celui-ci ne veux rien entendre. Fin septembre (le 23, pour être précis), l’armée hollandaise tente alors une entrée dans Bruxelles, mais elle est contenue par une assez forte résistance de la population (on dit que les femmes balançaient des objets par les fenêtres) et l’installation de barricades dans le parc de Bruxelles. L’armée se replie dans la nuit du 26 au 27 septembre 18305.

Le roi tente alors de faire marche arrière et d’accepter les revendications belges, mais il est trop tard: l’indépendance est proclamée le 4 octobre6. Entre temps, des combats ont été gagnés par les révolutionnaires (aidés par des changements de camp de la part des soldats de l’armée) dans d’autres villes et certains continuent durant le mois d’octobre, par exemple à Anvers (ou un bombardement de la part de l’armée hollandaise finit de fâcher définitivement les Belges avec les Pays-Bas).

La Belgique de 1830 (via Wikipédia). Encore une fois, c’est un peu trop grand par rapport au frontières actuelles.

Le droit des peuples à disposer d’eux même, OK. Par contre, pour qu’un pays existe réellement, il faut qu’il soit reconnu par ces pairs. Les Pays-Bas appellent à l’aide les grandes puissances (sans résultats au final) et de l’autre côté, on passe à côté d’une annexion française. Par ailleurs, ayant choisi une monarchie constitutionnelle, la Belgique doit se doter d’un roi. Sont successivement proposée Guillaume II des Pays-Bas (fils de Guillaume I), Louis d’Orléans (un prince français, donc) et puis finalement Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (d’abord prince consort du trône d’Angleterre, empêché par la mort de sa femme, puis prétendant au trône de Grèce, mais qu’il finit par refuser), qui n’accepte de régner que si un compromis international est trouvé (au niveau de la reconnaissance de la Belgique en tant qu’état et la question de ses frontières, entre autres).

Finalement, le traité des XVIII articles consacre l’indépendance de la Belgique (et sa neutralité, utilisée en 1914 à la suite de l’invasion allemande). Le roi prête serment le 21 juillet 1831, date choisie plus tard (en 1890) pour devenir la fête nationale belge en lieu et place du 27 septembre. Pour la petite histoire, l’indépendance de la Belgique n’est reconnue que quelques années plus tard (en 1839) par les Pays-Bas par le traité … des XXIV articles: il y a eu discussion sur le découpage du Limbourg et le Duché du Luxembourg (qui gagnera sont indépendance plus tard et qui est alors rattaché à la Hollande) et le partage de la dette entre la Belgique et les Pays-Bas.


  1. Liège, aucun rapport avec l’arbre, est une ville de l’est de la Belgique. La principauté de Liège est donc un territoire qui était grosso modo situé à l’est dans l’actuelle Belgique, même si située en partie sur sur l’Allemagne et la France actuelle. Et que les frontières ont bien entendu varié au fil du temps.

  2. D’ailleurs, si vous ne le connaissez pas, allez donc voir le travail d'Histony sur la révolution française. C’est sympa. ;)

  3. J’ose ? Mmmh … Allez, J’ose !

  4. Dont je ne saurais pas dire si il est entièrement réel ou fantasmé. Par contre, peu de problèmes linguistiques au programme à ce moment-là (beaucoup de la bourgeoisie parlent de toute façon français), sauf sur la fin quand le roi des Pays-Bas tente d’imposer le néerlandais pour toute l’administration (mais même les Flamands, dont la langue reste un dialecte à l’époque, semblent contre). Sur la fin, le gouvernement fait tout de même un certain nombre de concessions envers les "provinces du sud", en termes de liberté linguistique et de la presse, entre autres, donc tout n’est pas noir non plus.

  5. Du coup, le 27 septembre a été choisi comme fête de la communauté française (nommée Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2011). La communauté française, c’est une construction bien belge, puisqu’elle rassemble les endroits de Belgique sur lequel les gens parlent français comme langue officielle, et qui n’est pas à confondre avec les régions (puisque la communauté française contient la région bruxelloise et une majorité de la Région wallonne).

  6. Par contre, rien n’est commémoré le 4 octobre. Va comprendre.

Interlude

Puisque comme je sais que ça sera mentionné dans les commentaires, je préfère vous remettre ça en tête tout de suite:

Voilà. Bon, si vous ne le saviez pas, il s’agit d'Yves Leterme, ex-premier ministre Belge et d’ailleurs Premier ministre faisant fonction durant toute la crise politique où la Belgique c’est retrouvé durant plus d’un an "sans gouvernement" (541 jours, quel record), suite aux élections anticipées dues à la démission … d’Yves Leterme. La Belgique est un pays magique :magicien:

Et la Brabançonne, donc ?

Tout comme c’est le drapeau français qui est d’abord utilisé, les révolutionnaires entonnent tout naturellement la Marseillaise en août 1830. Mais l’acteur Hypolite Louis Alexandre Dechet (dit Jenneval) (Lyonnais de naissance, monté en Belgique suite à la révolution de juillet) compose une première version de la Brabançonne, alors juste un poème paru dans un journal bruxellois, et qui n’est … Pas encore tout à fait indépendantiste (voir un peu pro hollandaise), comme en témoigne par exemple le deuxième couplet:

Et toi dans qui le peuple espère,
Nassau, consacre enfin nos droits ;
Des Belges en restant le père,
Tu seras l’exemple des rois.
Abjure un ministère étrange,
Rejette un nom trop détesté,
Et tu verras mûrir l’Orange
Sur l’arbre de la liberté.

3ième couplet de la première (et seconde) version de la Brabançonne.

En effet, cette première version n’est qu’une mise en garde envers le roi de Hollande (de la maison d’Orange et de la dynastie Nassau), et pour le compositeur, un compromis avec la Hollande est encore possible (opinion alors partagée fin août 1830). Une seconde version, aux paroles similaires, est mise en musique par un certain François Van Campenhout (il semblerait qu’il y ait eu inspiration d’une chanson connue de l’époque, l’air des lanciers polonais). La mise en garde est explicite:

Mais, malheur, si, de l’arbitraire
Protégeant les affreux projets,
Sur nous, du canon sanguinaire
Tu venais pointer les boulets!
Alors, tout est fini, tout change;
Plus de pacte, plus de traité;
Et tu verras tomber l’Orange
De l’arbre de la Liberté.

Couplet final de la première et la seconde version de la Brabançonne.

Mais l’invasion hollandaise dans Bruxelles fin septembre amène Jenneval à modifier la chanson pour quelque chose de beaucoup plus guerrier et moins aimable pour le roi de Hollande. D’ailleurs, le premier couplet se veut explicitement une réponse à celui présenté ci-dessus:

Qui l’aurait cru…de l’arbitraire,
Consacrant les affreux projets,
Sur nous de l’airain militaire,
Un Prince a lancé les boulets
C’en est fait ! Oui Belges tout change
Avec Nassau plus d’indigne traité
La mitraille a brisé l’Orange
Sur l’arbre de la Liberté

Premier couplet de la troisième version de la Brabançonne. C’est tout de suite moins drôle :p

Jenneval meurt quelques semaines plus tard en défendant la Belgique contre les Pays-Bas, près d’Anvers1. Bien plus tard, en 1860, la Brabançonne est finalement modifiée par le Premier ministre de l’époque Charle Rogier pour l’adoucir et y enlever les références aux Pays-Bas, avec laquelle la Belgique est finalement en paix (et le restera). De cette version finale, on retiendra le dernier couplet:

Ô Belgique, ô mère chérie,
À toi nos cœurs, à toi nos bras!
À toi notre sang, ô Patrie!
Nous le jurons tous tu vivras!
Tu vivras toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle:
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Aura pour devise immortelle:
Le Roi, la Loi, la Liberté ! (ter)

Dernier couplet de la quatrième (et dernière version) de la Brabançonne.

Pourquoi le dernier couplet ? Parce que puisque la Belgique est un petit pays, donc son hymne national aussi et une circulaire du 8 août 1921 décrète que seule cette dernière strophe est officielle2. Par contre, même si il semble court comme ça, sa taille est en fait multipliée par 3, puisque 3 langue nationales : le texte est donc traduit dans les 3 langues officielles (et encore une fois, même si une traduction complète existe, seule la traduction de la dernière strophe est officielle). Je vous laisse donc apprécier ça dans les 3 langues (chantée par Helmut Lotti), avec les sous-titres pour les plus motivés d’entre vous:

Voilà qui explique pourquoi les joueurs de foot belges (quand ils chantent) ne semblent pas forcément chanter la même chose. Pragmatisme oblige, il existe une version qui regroupe les 3 langues nationales (en changeant de langue à chaque ligne, ce qui devient assez tendu à maitriser). En voici une version:

Sinon, rayon œuvres dérivées, on a une version techno, une version carillon, une version jazz, une version rock (chantée devant le parlement par BJ Scott, qu’on retrouve dans le jury de The Voice Belgique), une version piano, une parodie (qui m’a fait sourire), et d’autres que j’ai probablement oubliés;)

Vive la Belgique !


  1. Tient, au fait, le "s" d’Anvers se prononce. Je dis ça, je ne dis rien … :-°

  2. Belgique et autodérision font toujours bon ménage.


Ce petit exercice très drôle m’a au final permis de (re)découvrir l’histoire de mon Pays (dont certains détails m’avaient échappés), ainsi que de découvrir celle de la Brabançonne (que je ne connaissais pas du tout). J’ai aussi compris que la version que je chantais (issue indirectement des chansonniers scouts catholiques) n’était pas la bonne:

Pays d’honneur ô Belgique ô Patrie !
Pour t’aimer tous nos coeurs sont unis.
A toi nos bras notre effort et notre vie.
C’est ton nom qu’on chante et qu’on bénit.
Tu vivras toujours fière et belle,
Plus grande en ta forte unité
Gardant pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Gardant pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté ! (ter)

La version dite "catholique". Et en effet.

Comme quoi ;)

Sources:

PS: on ne dit pas le "une fois", personne ne dit vraiment ça. Entre autres joyeusetés (bien marrantes, et foncez voir cette chaîne youtube), il s’agit d’une locution flamande parfois employée par les Bruxellois (puisque la ville est bilingue) … Une fois.

35 commentaires

Que proposes-tu alors? Laurette Onkelix a dit en 1996, "Tous les Wallons seront bilingues d’ici 2001". Ils étaient 49% à apprendre le NL en 2010, 46.9% en 2014, en 2017 ils ne sont plus que 35%. Combien sur ces 35% parleront réellement le NL? Puis on regarde la réforme de l’éducation en communauté française, le fameux Pacte d’Excellence, on lit quoi? Toujours pas de NL obligatoire.

Donc parce qu’une déclaration politique n’a pas été suivie de mesures adéquat (et a donc échoué) signifie que cette voie est mauvaise ?

Je ne pense pas, il faut mettre les moyens dans cet objectif avant de décrété que ce n’est pas le bon chemin. Et honnêtement il n’y a aucun raison que d’apprendre une autre langue nationale aux wallons avec un niveau suffisant soit de l’ordre de l’impossible…

Je pense que l’anglais a l’avantage d’être neutre et simple à apprendre pour les trois communautés.

L’anglais est neutre mais n’est la langue maternelle de quasiment personne en Belgique. Du coup cela renforce comme j’ai mentionné l’exclusion de ceux qui ne la parle pas (car trop vieux ou pas d’un bon niveau scolaire) et cela ne concerne que la partie emploi / tourisme. Cela ne résout pas la question de l’administration et de la culture par exemple.

Puis l’anglais simple, sérieusement ? C’est un mythe assez répandu mais qui ne tient pas vraiment. L’anglais souffre d’énormes défauts (tout comme le français) pour être qualifié de simple. Des exceptions de partout, une grammaire peu cohérente, une conjugaison ayant une logique assez spéciale (la différence entre prétérit et présent perfect est loin d’être intuitif pour un non natif), la correspondance écrit / oral très mauvaise, etc.

Oui baragouiner des trucs en anglais c’est facile, mais si tu veux un discours bien compris par tous et un minimum propre, c’est vraiment autre chose.

Ça fonctionne parce qu’on est débrouillards, mais il y a une différence entre se comprendre entre étrangers dont la seule langue commune est l’anglais, et s’exprimer avec un locuteur de langue maternelle anglaise. Et ça fait un peu bobo à l’estime ^^

Tout à fait.

D’ailleurs une caractéristique intéressante de l’anglais est de faire le pont entre les langues latines et germaniques. Son vocabulaire est assez riche et a puisé des deux influences. L’avantage est que chaque locuteur natif d’une autre langue (provenant d’une de ces familles) pourra trouver des mots assez transparents pour lui simplifiant l’apprentissage et l’expression.

Mais le soucis est que cela donne une fausse impression de maitrise. Un francophone parlera assez facilement avec un espagnol ou italien en anglais, plus difficilement avec un britannique ou un allemand à cause de ce phénomène. Et je l’ai particulièrement vécu, je peux t’assurer que les mots employés par un flamand en anglais n’ont rien à voir avec ceux des italiens.

Pour moi l’anglais est une mauvaise solution, l’anglais c’est bien à connaître, mais je pense qu’apprendre le néerlandais ou l’allemand pour un wallon n’est pas non plus la fin du monde…

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On peut pas imaginer l’invention d’une lingua franca, mixte du français et du nérlandais, pour servir de langue à la Belgique ? Ou l’espéranto ou je ne sais pas quelle autre langue neutre ?

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On peut pas imaginer l’invention d’une lingua franca, mixte du français et du nérlandais, pour servir de langue à la Belgique ? Ou l’espéranto ou je ne sais pas quelle autre langue neutre ?

qwerty

Pour ma part je suis partant pour l’elfique (plus précisément le Quenya), rien que pour la beauté de l’écriture. :p

Plus sérieusement, poser cette question revient à se demander s’il ne serait pas bon d’imposer l’apprentissage d’une langue qui, à terme, deviendra l’unique langue du pays. À cette question, il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » réponse et tu trouveras des arguments valables des deux côtés. De mon point de vue, dans le cadre belge, c’est demander un effort important (apprentissage d’une nouvelle langue) à tous les citoyens pour un problème qui ne le justifie foncièrement pas tant que ça.

Organiser une meilleure instruction des langues nationales (en particulier côté francophone) serait suffisant et moins coûteux (je parle avant tout en terme de travail humain, ici).

J’ai du mal à voir ce que ça pourrait donner de mixer du néérlandais et du français, parce que y’a vraiment pas grand chose en commun ^^

pierre_24

Une sorte de luxembourgeois, mais en plus laid ? :-°

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Je vois que mon idée de l’anglais comme 4e langue nationale ne plaît à personne :D. Mais je suis pas trop d’accord avec vos arguments que l’anglais est une langue difficile, que personne la parle en Belgique, etc. Prenons les germanophones. En Ostbelgien (oui, oui ils ont changé le nom récemment et ne souhaitent plus être appelés Cantons de l’Est), le français est obligatoire dés 3 ans et ce jusqu’à 18 ans. Ils commencent avec une initiation à la langue française et les sons et ce genre de choses, de manière ludique et embrayent par la suite par des cours plus classiques. Ils ont aussi, en plus des heures de français, des cours donnés en français. Certes, ce sont pas les cours les plus "importants" (cours de dessin, de musique, de gym) mais bon ce sont des heures où les élèves sont invités à parler le français. Le niveau visé est A2 fin du primaire, B2 fin du secondaire. À titre d’information, le niveau requis par les universités françaises est justement B2. Il y a beaucoup de germanophones à l’université de Liège et ils se débrouillent très bien. De plus, chaque école rend possible, gratuitement, de passer le test DELF (Diplôme d’études en langue française). Et ça fonctionne! Ils parlent le français. Pourtant le français n’est pas vraiment similaire à l’allemand (je dirais même que c’est encore plus différent que français/anglais) et il n’y a pas/peu de francophones à Eupen.

Alors pourquoi pas la Wallonie? Le néerlandais obligatoire j’y crois pas. Suffit de regarder Bruxelles, on peut pas vraiment parler d’une réussite. Cette langue est stigmatisée, je compte plus le nombre de fois que j’ai entendu "c’est une langue de barbares, c’est moche, c’est inutile, c’est difficile, le français est plus important". Je citais Laurette Onkelinx mais c’est vrai de manière générale, rien n’est fait pour promouvoir la langue. Je dirais même que certaines mesures sont contre-productives. Exemple? Les écoles à immersion linguistique, ça c’est vraiment pour dire étant dpnné le niveau des langues dans l’enseignement général, on va mettre en place les écoles à immersion pour quelques élèves puissent quand même parler une langue étrangère correctement.

Sinon l’autre argument, comme quoi la langue est liée à une culture … Suffit de relire l’histoire de la Wallonie. Le français en Wallonie, c’est récent. Jusque dans les années 1960 le wallon était la langue parlée par tous. Seuls les bourgeois parlaient le français. Mais la classe ouvrière, les fermiers, bref les gens quoi parlaient le wallon. Et regarde où on en est en 2018, plus personne ne parle le wallon. Or la culture wallonne n’est pas morte pour autant. Je dirais même que notre français est encore fortement influencé par le wallon (prononciation et la grammaire). À Liège, on dit encore bien "J’ai mal ma tête" au lieu de "J’ai mal à la tête" … qui n’est rien d’autre qu’une construction wallonne. On pourrait très bien imaginer la même chose avec l’anglais, un Walloon English. Si le th pose problème, on n’a qu’à le prononcer avec un accent Cockney, où le th (/θ/) est prononcé f.

On peut pas imaginer l’invention d’une lingua franca, mixte du français et du nérlandais, pour servir de langue à la Belgique ?

Tu rigoles mais l’anglais est un bon compromis entre le néerlandais et le français.

Ou l’espéranto ou je ne sais pas quelle autre langue neutre ?

Je te laisse chercher "Moresnet Neutre" sur Google ^^

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Et ça fonctionne! Ils parlent le français. Pourtant le français n’est pas vraiment similaire à l’allemand (je dirais même que c’est encore plus différent que français/anglais) et il n’y a pas/peu de francophones à Eupen.

On le sait bien que d’apprendre une langue dès le plus jeune âge (avant le primaire) est très efficace pour apprendre une langue même si elle est très différente de la langue maternelle.

Cela met juste en lumière les lacunes de l’enseignement de la langue néerlandaise (voire française en Flandre) en Wallonie. Et donc que passer par l’anglais n’a rien de nécessaire.

Après je doute que les germanophones restent dans leurs cantons (c’est quand même très petit). Ne serait-ce pour les études, nombre d’entre eux vont en zone francophone comme tu l’as souligné. Ils sont sans doute souvent confrontés au français. Même si je n’ai pas d’étude ou d’exemple sous la main (car c’est un citoyen rare à débusquer :p)

Alors pourquoi pas la Wallonie? Le néerlandais obligatoire j’y crois pas. Suffit de regarder Bruxelles, on peut pas vraiment parler d’une réussite. Cette langue est stigmatisée, je compte plus le nombre de fois que j’ai entendu "c’est une langue de barbares, c’est moche, c’est inutile, c’est difficile, le français est plus important".

Cela est la preuve que l’anglais n’est pas une solution non plus. En forçant l’usage de l’anglais à tout le monde tout en maintenant le dénigrement de la langue néerlandaise, tu crois que ses locuteurs vont prendre cela comment ? Comme une bonne chose ? Cela a un effet sur l’intégration nationale, c’est indéniable.

Sinon l’autre argument, comme quoi la langue est liée à une culture … Suffit de relire l’histoire de la Wallonie. Le français en Wallonie, c’est récent. Jusque dans les années 1960 le wallon était la langue parlée par tous. Seuls les bourgeois parlaient le français. Mais la classe ouvrière, les fermiers, bref les gens quoi parlaient le wallon. Et regarde où on en est en 2018, plus personne ne parle le wallon.

Tu te trompes dans les dates. Déjà en 1896 la Belgique est devenu bilingue français / néerlandais officiellement. Le wallon n’était officiellement plus nul part que ce soit dans l’enseignement ou dans l’administration. Et je doute fortement qu’à cette époque les locuteurs wallons étaient monolingues même s’ils le parlaient à la maison.

Et dans l’éducation même, le Wallon a été tout aussi dénigré que les langues régionales en France dans l’Éducation, renforçant entre l’entre deux guerre l’émergence du monolinguisme francophone.

Bref, la Wallonie est francophone depuis bien plus longtemps que 1960.

Quant à la question de la culture, si la Wallonie a une culture propre (tout comme toute localité en France aussi hein), elle partage de plus en plus culturellement avec la France justement grâce à la langue commune. Suffit de voir les livres, musiques, les films ou l’actualité partagées entre les deux peuples. Qui n’ont rien à voir avec ce qui est vécu en Flandre. Et la Wallonie a assez peu de particularités sur ce point. De fait elle se détache doucement de la Flandre sur cette question ce qui est regrettable.

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On le sait bien que d’apprendre une langue dès le plus jeune âge (avant le primaire) est très efficace pour apprendre une langue même si elle est très différente de la langue maternelle.Cela met juste en lumière les lacunes de l’enseignement de la langue néerlandaise (voire française en Flandre) en Wallonie. Et donc que passer par l’anglais n’a rien de nécessaire.Après je doute que les germanophones restent dans leurs cantons (c’est quand même très petit). Ne serait-ce pour les études, nombre d’entre eux vont en zone francophone comme tu l’as souligné. Ils sont sans doute souvent confrontés au français. Même si je n’ai pas d’étude ou d’exemple sous la main (car c’est un citoyen rare à débusquer :p)

On est d’accord pour le jeune âge. Mais les germanophones auraient pu se contenter du français classique et se dire que l’Allemagne c’est juste à côté et qu’avec l’allemand bah ils peuvent aller étudier là-bas.

Je propose l’anglais car c’est le choix premier des Wallons. Bien sûr qu’à choisir, je prends le néerlandais mais vient me convaincre que le néerlandais obligatoire ça finira pas en crise communautaire.

Cela est la preuve que l’anglais n’est pas une solution non plus. En forçant l’usage de l’anglais à tout le monde tout en maintenant le dénigrement de la langue néerlandaise, tu crois que ses locuteurs vont prendre cela comment ? Comme une bonne chose ? Cela a un effet sur l’intégration nationale, c’est indéniable.

C’est déjà le cas avec le néerlandais (cf. les chiffres que j’ai donné), alors quitte à dénigrer une langue (ici le néerlandais) autant apprendre une nouvelle que le voisin parle aussi non ?

Tu te trompes dans les dates. Déjà en 1896 la Belgique est devenu bilingue français / néerlandais officiellement. Le wallon n’était officiellement plus nul part que ce soit dans l’enseignement ou dans l’administration. Et je doute fortement qu’à cette époque les locuteurs wallons étaient monolingues même s’ils le parlaient à la maison. Et dans l’éducation même, le Wallon a été tout aussi dénigré que les langues régionales en France dans l’Éducation, renforçant entre l’entre deux guerre l’émergence du monolinguisme francophone. Bref, la Wallonie est francophone depuis bien plus longtemps que 1960.

Le français est devenue la langue officielle de la "Wallonie" (qui n’existait pas à ce moment là) dés l’occupation française (de même pour la Flandre). Le wallon reste néanmoins la langue parlée par tous. Dans les usines wallonnes, les ordres sont donnés en wallon. D’ailleurs pas mal de mots en français liés à l’industrie ont une étymologie wallonne. Par exemple : la houille, roche carbonatée qui vient du wallon hoye. Le wallon se maintient même s’il n’est pas enseigné. Le français est la langue prestigieuse, si on voulait monter dans les rangs il fallait apprendre le français. L’envie d’apprendre le français est là (comme maintenant avec l’anglais). De fil en aiguille les wallons sont devenus bilingues wallon-français. La date précise je ne la connais pas mais mes grands-parents, quand ils sont arrivés en Wallonie après la 2e GM, la langue qu’ils ont dû apprendre sur le tas c’était le wallon et non le français. Puis enfin, l’enseignement obligatoire en français + interdiction du wallon signera la fin de la langue wallonne. Et c’est le contraire qui s’est passé en Flandre, où seul une minorité (principalement à Bruxelles) s’est francisée et le reste s’est battu pour la langue néerlandaise. Enfin bref, tout ça pour dire qu’on peut changer la langue d’une région sans trop de problèmes en 2–3 générations.

Quant à la question de la culture, si la Wallonie a une culture propre (tout comme toute localité en France aussi hein), elle partage de plus en plus culturellement avec la France justement grâce à la langue commune. Suffit de voir les livres, musiques, les films ou l’actualité partagées entre les deux peuples.

C’est certain mais personnellement je lis beaucoup de livres anglais et ça fait pas de moi un anglais. Quant à l’actualité, j’ai l’impression que nous en savons beaucoup sur le France mais que l’opposé n’est pas toujours vrai. Si tu compares les sociétés, la politique, les valeurs, les étiquettes, tu te rends vite compte que la Wallonie/Belgique est très différente de la France.

Et est-ce que la Flandre est proche culturellement des Pays-Bas ?

Au plus tu es prés de la frontière, plus les gens sont proches. Il y a le Zuid-Nederland (Noord Brabant + Limburg + Zeeuws Vlaanderen) ou "beneden de grote rivieren" (sous les grandes rivières) qui sont assez proches, dialectes très proches et il y a un réel continuum culturel (fête le carnaval, même religion, beaucoup moins directs dans la manière de parler, etc). Puis une fois que tu passes la zone à rivière Meuse/Rhin/Waal, ça devient complètement différent.

Mais les germanophones auraient pu se contenter du français classique et se dire que l’Allemagne c’est juste à côté et qu’avec l’allemand bah ils peuvent aller étudier là-bas.

Oui mais les germanophones sont belges aussi (culture, administration tout ça). Ce n’est pas parce que tu parles la même langue que tu as la même nationalité.

Je propose l’anglais car c’est le choix premier des Wallons. Bien sûr qu’à choisir, je prends le néerlandais mais vient me convaincre que le néerlandais obligatoire ça finira pas en crise communautaire.

Pourquoi est-ce que la langue néerlandaise (ou l’allemand) obligatoire pour les wallons accouheraient d’une crise communautaire ?

Quand je vois l’historique des crises communautaires (crise de l’université de Louvain, de l’arrondissement du BHV, etc.) l’origine est justement l’absence de compréhension de la langue de l’autre.

Typiquement le dernier cas est assez simple, Bruxelles grandissant et étant majoritairement francophone, ce sont des francophones qui s’installent de plus en plus en Flandre dans la banlieue bruxelloise (car Bruxelles capitale est située entièrement en Flandre). Les francophones devenant nombreux réclament la possibilité de s’adresser à l’administration (justice, commune, etc.) en langue française. Ce que la Flandre ne veut pas à cause de la théorie de la tâche d’huile qui à force de concession comme celles-ci ferait reculer le territoire flamand.

Les francophones en question auraient tous un niveau convenable en flamand n’exigeraient pas cela. Et les flamands seraient moins réfractaires à le leur accorder (car ils parlent flamands aussi). Dans ce dossier les flamands expriment leur inquiétude quand au fait de reléguer le flamand comme langue de seconde zone comme par le passé.

Je pense vraiment que c’est en évitant aux différentes régions de communiquer mutuellement en langue nationale que l’on crée des conflits. Notamment par manque de respect.

C’est déjà le cas avec le néerlandais (cf. les chiffres que j’ai donné), alors quitte à dénigrer une langue (ici le néerlandais) autant apprendre une nouvelle que le voisin parle aussi non ?

Mais les gens mélangent critique de la langue et de ses locuteurs. Ma belle famille, belge en Wallonie profonde qui ne parle pas le flamand pour un sous, le fait assez souvent. C’est comme ça justement que tu entretiens les problèmes communautaires, car on ne se parle plus, on ne fait plus d’effort et pire, on insulte l’autre ou sa culture !

wallon se maintient même s’il n’est pas enseigné. Le français est la langue prestigieuse, si on voulait monter dans les rangs il fallait apprendre le français. L’envie d’apprendre le français est là (comme maintenant avec l’anglais). De fil en aiguille les wallons sont devenus bilingues wallon-français. La date précise je ne la connais pas mais mes grands-parents, quand ils sont arrivés en Wallonie après la 2e GM, la langue qu’ils ont dû apprendre sur le tas c’était le wallon et non le français.

Le bilinguisme wallon-français semble bien plus ancien (des textes que j’ai lu) que ce que tu évoques. Car s’il est évident que le wallon était très pratiqué avant la 2e GM, le français l’était également. Ne serait-ce pour des raisons légales (le wallon n’étant utilisé que de manière informelle).

C’est certain mais personnellement je lis beaucoup de livres anglais et ça fait pas de moi un anglais.

Non, mais tu t’imprègnes d’une culture anglo-saxonne. La culture n’est pas un concept clos. Typiquement tu as une culture occidentale, une culture européenne, une culture belge, une culture francophone, une culture wallonne, une culture de ta commune ou province, une culture familiale, une culture d’entreprise, etc. Le tout s’englobe ou se recoupe. Mais il y a un jeu d’influence fort derrière.

Typiquement on ne peut pas dire qu’à force de bouffer des films, séries, jeux vidéo, de la bouffe et autres de l’autre côté de l’Atlantique qu’on ne partage pas des traits culturels et donc une proximité. Cela ne signifie pas que nous sommes américains. Mais on se rapproche d’eux, au détriment probablement des russes et chinois par exemple.

Et c’est exactement ce qui se passe en Belgique.

Quant à l’actualité, j’ai l’impression que nous en savons beaucoup sur le France mais que l’opposé n’est pas toujours vrai. Si tu compares les sociétés, la politique, les valeurs, les étiquettes, tu te rends vite compte que la Wallonie/Belgique est très différente de la France.

Je n’ai pas dit que les wallons étaient français ou inversement. Je dis juste qu’on a une grande proximité culturelle et qui se développe au détriment du lien culturel à l’intérieur du pays. Heureusement il y a des différences et je pense que les belges en sont les premiers heureux. :D

Mais comme je l’ai dit, c’est troublant de mieux connaître la vie publique française en Wallonie que la vie publique flamande en Wallonie. Je peux te jurer que certains jours les sites d’actu français et belges c’est kif-kif niveau sujets traités…

ET cela se fait car notamment les médias sont séparés par langue et que comme personne ne fait d’efforts pour apprendre la langue de l’autre, regarder l’actualité de l’autre côté ne se fait pas. Je me souviens encore, j’ai déménagé en Belgique au tout début de l’affaire Publifin. Mes collègues flamands (qui lisent l’actu régulièrement) ont eu un retard de 1–2 semaines sur cette info qui pourtant faisait la Une wallonne pendant ce temps chaque jour. Je ne trouve pas cela très normal. Et ce n’est aps avec de l’anglais que tu résoudras ces aspects.

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Enfin bref, tout ça pour dire qu’on peut changer la langue d’une région sans trop de problèmes en 2–3 générations.

Kristof

En effet, on peut, reste à savoir si le sacrifice demandé et la contrainte lourde imposée est justifiée ou non. Je n’ai pas de réponse définitive à cette question, mais j’ai tendance à penser que ce genre de méthode forcée est excessive et qu’il est préférable de choisir une autre voie.

car Bruxelles capitale est située entièrement en Flandre

Renault

Bon, là, contrairement à pierre_24, tu risques l’échafaud côté francophone. :p
Petite topographie belge, histoire de poser les choses. :D

Les régions linguistiques

Il y a quatre régions linguistiques : la région linguistique néerlandophone, la région linguistique bilingue de Bruxelles, la région linguistique francophone et la région linguistique germanophone. Ces régions linguistiques déterminent, entre autre, la langue employée par les administrations et les tribunaux.

Les Régions

Il y a trois Régions qui sont des entités fédérées avec des compétences législatives propres : la Région flamande, la Région de Bruxelles-Capitale et la Région wallonne. Le territoire de ces trois Régions est basé sur celui des provinces sauf pour la Région de Bruxelles-Capitale qui se base sur le territoire d’un nombre retreint de communes de la province du Brabant flamand.

Ces Régions ont essentiellement des compétences liées au territoire, comme l’aménagement des routes, la purification des eaux, la politique de logement, la politique de l’emploi, etc.

La Région flamande n’existe toutefois techniquement plus, celle-ci ayant transféré ses compétences à la Communauté flamande.

Les Communautés

Il y a trois Communautés qui sont également des entitées fédérées avec des compéteces législatives propres : la Communauté Flamande, la Communauté française (renommée en Fédération Wallonnie-Bruxelles, parce que bon, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?) et la Communauté germanophone.

Les Communautés, à l’inverse des Régions, ne sont pas basées sur un territoire et ont des compétences essentiellement culturelles comme l’enseignement, entretien du patrimoine culturel (gestion des bibliothèques et musée par exemple), etc.

Cette non limitation à un territoire explique d’ailleurs pourquoi il peut y avoir de l’enseignement subsidié par la Communauté française en Communauté flamande, par exemple.

Du coup, non, la Région de Bruxelles-Capitale n’est pas en Flandre. En tous les cas, elle n’est ni en Région flamande, ni en région linguistique flamande. ;)

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Du coup, non, la Région de Bruxelles-Capitale n’est pas en Flandre. En tous les cas, elle n’est ni en Région flamande, ni en région linguistique flamande. ;)

Je le sais bien, j’ai fait le raccourcis habituel car c’est plus précisément enclavé en région flamande. D’où le problème.

Désolé pour l’insulte. :P

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