Réflexions sur Parcoursup

Doit on s'attendre à un Parcoursupocalypse ?

Ce billet est à la base un thread twitter par @Ipochocho, repris et adapté avec son autorisation.

Thread étendu qui explique pourquoi l’algorithme Parcoursup est beaucoup moins efficace que Admission Post Bac et pourquoi nous devons nous attendre à un ocalypse le 22 mai, jours des résultats.

Affectation étudiants/formations dans l'enseignement supérieur

Parcoursup est un service proposé par l’état qui permettra prochainement d’affecter futurs bacheliers dans les filières d’enseignement supérieur de leur choix. L’état chaque année fait face à la déclinaison d’un ancien et classique problème de mathématiques appliquées : les mariages stables. L’enjeu est de taille, maximiser le nombre de couple candidat/formation stable dans le temps.

Les données d’entrées sont simples : 887 681 candidats et 13200 formations. C’est un problème de mathématiques caractérisé par une forte explosion combinatoire à la frontière entre la théorie des systèmes complexes et la théorie des jeux. Ce problème des mariages stables fut résolut en 1962 par David Gale et Lloyd Shapley par un algorithme qui porte désormais leurs noms. Chose importante à retenir, l’algorithme de Gale Shapley est reconnu actuellement comme le meilleur algorithme d’affectation. La puissance de l’algorithme de Gale Shapley réside dans le classement: le candidat classe ses vœux dans l’ordre de préférence désiré sans aucune stratégie.

Entre 2009 et 2017, le service Admission Post Bac chargé d’affecter les bacheliers implémentait cet algorithme. La plateforme APB réalisait plutôt bien la tâche qu’on lui avait attribué avec un vœux proposé à 80,6% des candidats dès le premier tour en 2016. Après la campagne d’affectation 2017 et pour des raisons que les éléments de langages du gouvernement vous fournira, les autorités ministérielles ont décidé de modifier l’ algorithme d’affectation.

Règles de Parcoursup

Voici ci quelques unes des nouvelles règles de la plateforme Parcoursup.

Le candidat ne classe plus ses vœux mais écrira des lettres de motivations et un CV et les institutions seront dotées d’outils de classement des candidats. Les résultats seront donnés en bloc et le choix des candidats se feront « au fil de l’eau ». La première règle a fait ces derniers mois la fortune des coachs en orientation quand bien même les lettres de motivations et les CV n’auront qu’un impact limité dans le classement réalisé par les institutions. D’autant plus que ces documents ne seront pas lu pour cause de manque flagrant de ressources dans la plupart des institutions d’enseignement supérieur.

Il est fort probable qu’un candidat en tête d’un classement réalisé par une institution d’enseignement supérieure le soit également dans les classements de toutes les autres institutions dans lesquelles il aura déposé des voeux. En effet, si vous avez des bonnes notes dans toutes les matières, vous êtes dans le peloton de tête quel que soit la pondération choisie. Le jour ou les candidats recevront leurs réponses, une petite élite scolaire "trustera" donc la quasi totalité des places dans toutes les filières. Les autres attendront leur tour lors des multiples rounds qui suivront. Seules des simulations numériques peuvent prédire la taille des nombreuses et géantes files d’attente qui se formeront.

Au vu du calendrier décidé par le gouvernement, 7 jours du 22 mai au 25 juin, 3 jours du 26 juin au 20 août et 1 jour à partir du 21 août ce risque d’explosion des files d’attente est connu au niveau gouvernemental. Cela va grandement contribuer à l’anxiété des 887 681 candidats à quelques semaines du bac. En première approximation, il est raisonnable de se placer dans le cadre de la loi de Pareto, 20% des candidats monopoliseront alors 80% des places disponibles: Winners take all. Imaginez seulement le niveau de panique des candidats laissés sur le carreau pendant les premiers rounds. Ceux qui auront les moyens économiques et/ou culturels fuiront vers les institutions privées hors Parcoursup. Bon plan : c’est le moment d’acheter des actions d’écoles de commerce post bac.

Par ces choix à priori seulement techniques, nous passons insidieusement d’une logique de service publique d’affectation aux institutions d’enseignement supérieures à une logique de public au service des institutions d’enseignement supérieures.

Surbooking

Il existe un palliatif risqué pour atténuer la taille des files d’attente : surbooker les filières et croiser les doigts pour que le bon nombre de candidat refuse la proposition.@ingenuingenieur en parle dans son blog, je ne peux que conseiller sa lecture.

La fameuse loi de Murphy, (chère aux ingénieurs) dont l’énoncé est « Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal » sera le coup de grâce donné aux astucieux universitaires s’essayant au surbooking. La disparition de l’ordre de vœux va en effet jeter les équipes pédagogiques dans le brouillard. Les formations vont devoir anticiper précisément le nombre de candidats qui peuvent répondre "oui" à leur proposition sachant que les décisions des candidats sont également conditionnées par les réponses ("oui","non","oui si" et "en attente") des neuf autres vœux. Si les équipes pédagogiques visent trop bas c’est le risque de sousbooking, si les équipes pédagogiques visent trop haut c’est le risque de surbooking. Comme n’y a aucun retour d’expérience, il n’est même pas possible d’ajuster "gros grains" le nombre de candidats à classer pour limiter ces risques.

Il était possible avec APB de connaître le rang moyen du vœux obtenu au bout de la procédure dans le classement. Sans classement des vœux par le candidat c’est impossible. Les responsables de l’outil perdent un outil de gouvernance essentiel: non seulement les files d’attente seront plus longue mais il sera également impossible de déterminer le niveau de satisfaction des candidats vis à vis des vœux finalement obtenu.Pas très startup nation.

Dans l’algorithme de Gale Shapley implémenté dans APB, l’idée est de maximiser la satisfaction des candidats en leur donnant le plus haut vœux possible dans leur classement. L’algorithme pouvait décider de réaliser un grand nombre de permutation permutations pour pour accéder à un optimum acceptable. Parcoursup en sera incapable car il n’est pas spécifié pour.

Temps de traitement des candidatures

Pour finir ce tableau, une petite estimation du temps théorique traitement humain que les sélectionneurs devront passer pour classer les vœux de la fameuse plateforme.

7 millions de vœux ont été déposés sur la plateforme. En faisant de l’abattage, imaginons qu’on peut classer un candidat en 3 minutes. 21 millions de minutes seront nécessaires pour réaliser ce travail, 350 000 heures de travail seront nécessaires pour réaliser ce travail. Nos héros stakanovistes peuvent fournir 7 heure de travail par jour. 50 000 jours de travail seront nécessaires pour réaliser ce travail.

La plateforme demande donc une quantité colossale de ressources humaines pour réaliser un travail par le passé réalisé plutôt efficacement par un algorithme. Ce temps de travail n’étant pas financé, ce seront (d’obscures) algorithmes locaux qui réaliseront ce classement. Les CV et lettres de motivations seront classés par le très efficace algorithme de classement vertical, c’est à dire à la poubelle. Un candidat moyen venant d’un lycée moyen risque d’attendre pas mal de temps pour avoir ne serait ce qu’un de ses vœux (qui ne sera sans doute pas son vœux le plus désiré) et soit contraint de donner une réponse par défaut.

Bilan de la disparition du classement

En résumé la disparition du classement va avoir pour conséquences :

  • La monopolisation des places sur les premiers rounds par les candidats ayant les meilleurs dossiers
  • L’explosion des délais d’attente pour les autres ce qui induit stress et fuite pour ceux qui le peuvent vers le post bac hors parcoursup (souvent privé)
  • incapacité de contrôler la satisfaction générale des candidats vis à vis des propositions.
  • Dégradation de la gouvernance.
  • Surbooking ou sousbooking non maîtrises des filières
  • Surcroît de travail pour les équipes pédagogiques
  • Solution de mariage sous optimale

Au vu de tous ces éléments il est légitime de s’attendre à au moins à beaucoup de frustration lors de la révélation des premiers résultats d’affectation. Le 22 mai prochain, sera le jour du crash test.. et peut être celui du Parcoursupocalypse.

Comme vous m’avez l’air sympathique, voici une modélisation de l’évolution d’étudiants sans affectation lors des différents jalons de Parcoursup.

image1

Et voici une modélisation de l’évolution des étudiants avec affectation lors des différents jalons de Parcoursup. L’hypothèse dans ce modèle est une répartition des propositions "à la pareto".

billet2

C’est un modèle à considérer avec recul car il n’inclut pas toutes la complexité des choix que feront les candidats. « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles » disait George Box. Cependant, il incite à penser qu’au moins au premier tour, peu de candidats (177 000) auront une résolution de leur dossier, soit près de 20% des candidats. C’est un élément est à mettre en lumière avec les 80,6% des candidats qui on eu une proposition en 2016. Donner une prévision du comportement de est à l’heure actuelle assez risqué: cela dépends aussi du niveau de risque accepté par les institutions d’enseignement supérieur concernant le surbooking.


Rendez vous le 22 mai, le jour du crash test pour voir si cette prévision se réalise.

46 commentaires

Thread très intéressant (le hasard fait que je suis justement tombé dessus hier), merci pour le partage ! :)

Sur le même sujet, il y a un thread Twitter un peu plus technique sur la gestion des algos de APB et Parcousup, à mettre en lien avec cette vidéo de Science4All.

Là où la situation prochaine est d’autant plus imprévisible, c’est qu’il y a à la fois une demande de la part de certaines UFR et un rejet de la part de d’autres (c’est un peu le débat « plus de sélection ou plus de moyens ? »). Les UFR qui étaient déjà en tension et/ou dont la position dans l’espace de l’enseignement est "prestigieuse" (STAPS ou Droit par exemple) vont peut-être se faire plaisir sur les critères, alors que d’autres refusent tout simplement de trier les candidats pour des questions de principes (et ce sont surtout les UFR les moins "en tension" qui peuvent se le permettre).

Du coup, on risque d’avoir des résultats très hétérogènes, ce serait surement intéressant d’avoir la dernière courbe déclinée selon certains critères (par exemple le bac d’origine, assez corrélé à l’origine sociale et donc à la tendance de choix de parcours dans le supérieur).

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Je dois avouer que je ne comprends pas cette envie de changer APB, le résultat catastrophique de la procédure 2017 a été imputée au baby boum de l’an 2000 donc des nombres importants de jeunes à caser dans les formations d’études supérieures sans qu’il n’y ait eu d’augmentations du nombre de places (investissements inutiles puisque le baby boum s’est étalée de 99 à 2001 en gros). Changer APB pour ParcoursSup ne change pas vraiment ce problème, alors que ça fait quelques temps qu’on entend dire que cette plateforme court à la catastrophe.

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Je dois avouer que je ne comprends pas cette envie de changer APB, le résultat catastrophique de la procédure 2017 a été imputée au baby boum de l’an 2000 donc des nombres importants de jeunes à caser dans les formations d’études supérieures sans qu’il n’y ait eu d’augmentations du nombre de places (investissements inutiles puisque le baby boum s’est étalée de 99 à 2001 en gros). Changer APB pour ParcoursSup ne change pas vraiment ce problème, alors que ça fait quelques temps qu’on entend dire que cette plateforme court à la catastrophe.

Goeland-croquant

Je pense que le vrai problème de fond, c’est le manque de thunes. Mais c’est surement plus facile de tout mettre sur le dos d’une plateforme au fonctionnement un peu mystérieux que d’expliquer qu’on a pas envie d’y mettre les moyens. S’il y avait eu plus de places dans le supérieur, je pense que l’algo d’APB aurait parfait (à part pour les quelques problèmes liés à l’ordonnancement des vœux1, mais ça doit pouvoir se régler autrement).


  1. Je pense aux filières qui refusaient tous ceux qui n’avaient pas mis la-dite filière en premier vœux. Quand on est intéressé par deux filières de ce type, on est obligé d’en sacrifier une (si on veut faire une formation X à Strasbourg, ou à défaut la faire à Toulouse, on met celle de Strasbourg en 1er vœu, et on est refusé de facto à celle de Toulouse car elle est en deuxième vœu, ce qui implique d’avoir un troisième vœu non/peu-sélectif de "secours"). 

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Un truc intéressant, c’est que en discutant de cela avec quelques personnes, pour eux APB est associé aux bugs de l’année passée, et changer de système est vu comme positif. Je pense que c’est le cas de la majorité des gens plutôt "pro macron" qui n’ont pas de connaissances techniques sur le sujet (comme dis @rezmika, le problème venait du baby boom et pas de l’algo qui est optimal et fait bien son boulot. A peu prêt tous le monde est d’accord là dessus).

A mon avis les décideurs ont essayé de répondre au problèmes d’APB, mais ayant une mauvaise vision des choses et beaucoup de contraintes (pas d’augmentation réelle du budget pour répondre le problème sur le fond), ils ont accouché de cette réforme assez mauvaise, histoire de dire que quelque chose et fait. Après tous, combien de politiques sont capable de comprendre que l’algorithme est optimal, et combien ont le temps de se penser réellement sur le sujet ?

Je pense qu’on surestime beaucoup le niveau de compétences dans les grandes institutions, et que souvent la prise de décision se fait sur un petit nombre d’informations, avec de nombreuses contraintes, par des gens très peu au courant… Ce qui donne des réformes assez mauvaises, non par mauvaise intention, mais car c’est le seul résultat possible du processus de décision.

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A mon avis les décideurs ont essayé de répondre au problèmes d’APB, mais ayant une mauvaise vision des choses et beaucoup de contraintes (pas d’augmentation réelle du budget pour répondre le problème sur le fond), ils ont accouché de cette réforme assez mauvaise, histoire de dire que quelque chose et fait. Après tous, combien de politiques sont capable de comprendre que l’algorithme est optimal, et combien ont le temps de se penser réellement sur le sujet ?

Demandred

Ah, je serais pas aussi catégorique là-dessus, je pense qu’ils savaient très bien qu’il n’y avait rien à faire si ce n’est donner plus de moyens, mais qu’ils ont quand même réformé, justement parce que ça donne une bonne image auprès de ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement réel de l’algorithme.

Je trouve ce genre de truc absurde. L’Etat a probablement dû versé des milliers d’euros pour ce logiciel alors qu’ils auraient pu laisser les enseignants/chercheurs le faire à leur place, après tout, ils sont eux aussi les premiers concernés par cette reforme. En plus cela est tout bénéfique pour l’Etat :

  • gratuit ou presque
  • contestation plus difficile
  • très certainement mieux qu’APB ou ParcourSup
  • profiter des experts dans différents domaines : algorithmes, BDD, IHM

Et le pire, c’est que ça s’est déjà fait : - serveurs pédagogique pour le département/l’école - site web - gestion des postes

Souvent car l’alternative proposée était mauvaise. Alors oui, c’est pas le boulot des EC, mais bon classer des milliers de candidats, ce n’est pas non plus leur job, surtout quand on voit le temps que ça peut prendre.

Je pense que c’est l’idée de faire travailler gratuitement les professeurs pour un boulot qui n’est pas le leur qui passe mal, à raison.

entwanne

Ben ouais mais c’est monnaie courante dans l’enseignement supérieur de la recherche, et ce billet en est la preuve. Allez parler aux enseignants qui lisent les CV + lettres de motivations. Demandez-leur combien de temps ça leur prend de faire ce travail et s’ils se sentent utiles à le faire. Suffit d’aller voir twitter pour en juger.

De plus, ce truc ParcourSup concerne TOUS les domaines, alors que faire un logiciel ça en concerne beaucoup moins. Et le constat qu’il y a autour de moi, c’est que oui, ça prend du temps de faire un logiciel pour lequel tu n’est pas payé, mais sur le long terme tu gagnes en temps.

Donc quitte à perdre du temps sur ce genre de chose (et on parle de beaucoup de temps), mon poste suggérait qu’il aurait mieux fallu que les EC le fassent eux-même.

Je comprends les arguments de Saroupille, mais je crains que ça ne soit un peu trop idéaliste et naïf comme approche. En pratique, si on demandait aux gens de faire ça, je suis sur que la plupart refuseraient, en disant que c’est honteux que l’éducation national leur demande d’écrire le logiciel etc. Alors même que factuellement ils gagnent du temps. Mais j’aime bien cette approche d’efficacité/coût rationnelle du sujet, tu ferais un bon économiste. :D

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Mais le logiciel a couté de l’argent puisqu’une boite extérieure a produit le logiciel. Si le logiciel est produit en interne, cet argent est disponible. Donc on aurait pu demander aux enseignants chercheurs de le faire, et les rémunérer pour ce travail. Non ?

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C’est un peu comme si tu demandais à des enseignants de bâtir les écoles : effectivement, le rendu serait plus à l’image de leurs souhaits ; effectivement, on pourrait leur donner les fonds que l’on verse aux entreprises privées pour ça ; mais bon, je suppose qu’ils seraient moyen chauds pour organiser tout ça, mettre les mains dans le béton ou les lignes de code, alors qu’ils ont déjà pas mal à faire à côté…

Ceci dit, cela n’empêche pas de les consulter, hein, et je pense que ça a été fait (serait-ce que de manière démagogique). Et je trouve que c’est plus simple et plus adéquat de juste les consulter, en fait :-°

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C’est un peu comme si tu demandais à des enseignants de bâtir les écoles : effectivement, le rendu serait plus à l’image de leurs souhaits ; effectivement, on pourrait leur donner les fonds que l’on verse aux entreprises privées pour ça ; mais bon, je suppose qu’ils seraient moyen chauds pour organiser tout ça, mettre les mains dans le béton ou les lignes de code, alors qu’ils ont déjà pas mal à faire à côté…

Ta métaphore a des limites, car je ne suis pas sur que les enseignants ont les compétences/savoirs-faire pour construire l’école de A à Z. Dans le cas présent, il est possible de demander à des chercheurs en informatique de faire un logiciel open source de A à Z.

Les professeurs ont toujours quelque chose à faire en dehors de leur recherche, que ce soit pour leur enseignement ou bien de l’administratif. Cependant, tu trouves toujours du temps pour faire une tâche plus urgente. Et si d’entrée de jeu tu leur aurais donné le choix : vous le faites vous-mêmes ou bien on le fait à votre place et de toute façons vous passerez des dizaines d’heures à review des CV et lettres de motivations bidons, je pense que les gens auraient tranché vite fait.

Par ailleurs, il me semble qu’il est plus facile de convaincre des enseignants à faire du travail en plus si c’est dans l’intérêt des étudiants même si ce genre de situation n’est pas souhaitable.

Comme je l’ai déjà dit dans mon premier message, ça s’est déjà fait et ça continue à se faire. Oui, ça fait plaisir à personne de s’y coller au début, mais une fois que c’est mis en place et que ça fonctionne tout le monde est content.

Ceci dit, cela n’empêche pas de les consulter, hein, et je pense que ça a été fait (serait-ce que de manière démagogique). Et je trouve que c’est plus simple et plus adéquat de juste les consulter, en fait :-°

Dwayn

Vu le résultat, on peut se demander si préférer cette simplicité est (était ?) pertinent.

De plus, il faudrait faire le calcul, mais en terme d’heure : - réunir les gens, faire les réunions et coder le logiciel - reviewer le CV/lettres de motivations de milliers d’étudiants tous les ans

Je pense que la première solution peut être amortie assez rapidement.

La question de savoir si faire cette solution est souhaitable dans l’idéal c’est un autre problème, mon message un peu ironique certes, disait juste que cette solution aurait – je pense – créée moins de problèmes.

Si on demande à quelqu’un de faire un truc, qu’on le rémunère pour ça, il y a en échange un engagement de résultat ; des dédommagements en cas de retard, etc. Je ne suis pas sûr du tout que des enseignants soient partants pour un challenge de ce genre.

Pour comparaison, à une échelle plus petite, l’implémentation de Gale Shapley + interface et connexion SAML a été faite par un des enseignants qui n’aimait pas que tout soit fait en mode FIFO avant dans mon école. Et j’ai rencontré pas mal d’enseignants qui font beaucoup plus de choses que leur contrat pour améliorer la qualité de vie dans leur lieu d’enseignement.

Le problème est plutôt qu’une administration ne laissera presque jamais faire un logiciel open source. D’abord un logiciel, ça se maintient, ça demande du support et ça tu peux pas trop le demander à l’enseignant. Ensuite, elle préfèrera probablement passer par une grosse boite de dev pour qu’elle soit là en cas de problème, ce qui a surement donné la situation décrite par l’article pour Parcoursup.

Par contre, ne pas le faire au niveau national mais plutôt localement dans des groupes d’écoles qui se connaissent est plus abordable à mon avis.

Le problème est plutôt qu’une administration ne laissera presque jamais faire un logiciel open source. D’abord un logiciel, ça se maintient, ça demande du support et ça tu peux pas trop le demander à l’enseignant. Ensuite, elle préfèrera probablement passer par une grosse boite de dev pour qu’elle soit là en cas de problème, ce qui a surement donné la situation décrite par l’article pour Parcoursup.

unidan

En effet, une anecdote que je connais c’est une logiciel de gestion de poste qui a été fait par des chercheurs que le CNRS utilisait. Ce dernier a embauché une boîte privée pour le maintenir, à fermer le code et aujourd’hui tout le monde s’en plaint…

Pour comparaison, à une échelle plus petite, l’implémentation de Gale Shapley + interface et connexion SAML a été faite par un des enseignants qui n’aimait pas que tout soit fait en mode FIFO avant dans mon école. Et j’ai rencontré pas mal d’enseignants qui font beaucoup plus de choses que leur contrat pour améliorer la qualité de vie dans leur lieu d’enseignement.

unidan

On est d’accord là-dessus. Prendre une initiative individuelle, lancer un truc, si ça marche tant mieux, et si ça ne marche pas, tant pis… oui, je suis convaincu qu’il y a un tas de démarches individuelles de ce genre.

Mais un ministère ne peut pas rester à ne rien faire, en se disant que peut-être une initiative individuelle spontanée va tout résoudre.

Le problème est plutôt qu’une administration ne laissera presque jamais faire un logiciel open source. D’abord un logiciel, ça se maintient, ça demande du support et ça tu peux pas trop le demander à l’enseignant. Ensuite, elle préfèrera probablement passer par une grosse boite de dev pour qu’elle soit là en cas de problème, ce qui a surement donné la situation décrite par l’article pour Parcoursup.

L’État est obligé de publier les algorithmes de ce type, donc tout publier en licence libre est de l’ordre de l’acceptable.

Passé ce détail, je trouve quand même que vous êtes assez irréalistes. On parle d’un logiciel qui doit supporter de fortes charges (des dizaines de milliers de connexions à l’heure de pointe), qui doit être fiable, prévoir le fait que les étudiants et enseignants ne sont pas tous compétents et peuvent donc faire n’importe quoi en entrée, etc. Le tout en le codant sur le temps libre avec des moyens désastreux (donc sans plateforme reproduisant les conditions réelles) ?

Rien que l’établissement d’un bon cahier des charges pour ce genre de site ça prendrait trois plombes pour une équipe à temps plein.

C’est le meilleur moyen que cela échoue lamentablement ou prenne vraiment beaucoup de temps.

Faire un bon travail là dessus, ça ne s’improvise pas. L’État pourrait le faire en interne avec une équipe dédiée, mais utiliser les profs à l’arrache pour ça c’est le meilleur moyen d’avoir un projet qui n’aboutira pas. Une initiative personnelle ne peut pas marcher correctement non plus.

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Si vous laissez faire les professeurs d’université alors ça va finir coder par des étudiants (français ou non) en stage de 3 mois. Plusieurs étudiants, qui vont reprendre le code d’autres étudiants. Y a un grand risque de plantage.

À la limite un groupe de professeur dédié qui pour un temps donné laisse de coté l’enseignement afin de coder le logiciel. Mais sur le temps libre, seul, j’y crois pas du tout … Puis au final c’est pas leur boulot non plus. J’ai connu des thésards se faire engueuler car ils ont perdu une journée à installer un serveur alors qu’il aurait fallu placer un stagiaire dessus.

+0 -0

Personnellement j’ai peur pour mon choix à faire dans un/deux ans, Parcoursup ne m’inspire pas confiance, j’étais plus confiant dans PostBac et je trouve ce changement de système plus qu’idiot et irréfléchi, effectivement il y à eu des problèmes avec Admission PostBac mais il y en auras sans doute plus encore dans Parcoursup, et de plus Parcoursup est beaucoup plus complexe à remplir que PostBac. De mon point de vue je me ferait recaler car je ne vient pas d’une école "classique", de ce fait avec le nouveau système je suis presque certain de passer dans les derniers à être acceptées dans un établissement supérieur, je suis assez mécontent de ce changement et même plutôt pour la création d’un nouveau "PostBac" qui soit une alternative à Parcoursup.

Et boom !

Les résultats sont tombés : la moitié des lycéen-ne-s n’ont reçu aucune proposition de Parcoursup, ce qui en laisse 400 000 sur le carreau. La ministre promet que 80% des élèves auront une réponse d’ici le bac…

Source : https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301704622817-parcoursup-400000-lyceens-en-attente-ce-soir-2177573.php

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