L’enseignement du vietnamien comme langue étrangère n’est absolument pas développé au Vietnam. A ma connaissance, il n’existe pas dans ce pays de cursus universitaire destiné à former des professeurs de langue pour un public étranger. Ainsi, en l’absence de ressources pédagogiques adaptées, apprendre le vietnamien est un véritable défi intellectuel. Il est préférable d’être accompagné dans son parcours par une personne dont c’est la langue maternelle, afin de s’exercer à la prononciation et de pouvoir poser des questions. Le mieux est peut-être de pouvoir partir au Viet Nam quelques mois en immersion, loin des touristes, backpackers et autres Occidentaux.
D’ici là, je vous propose de me suivre dans ce billet pour une modeste initiation à la langue vietnamienne. Vous y trouverez des explications sur quelques points de grammaire indispensables au débutant et difficiles à assimiler dans la mesure où le vietnamien répond à une toute autre logique que nos langues latines et anglo-saxones. Leur maîtrise vous permettra d’éviter de passer pour un n-ième tây ba lô 1 impoli, grossier et imbu de sa personne, qui ne s’exprime que dans cet insupportable anglais d’aéroport, également qualifié de globish.
Le billet s’attardera donc sur la grammaire. Il fournira de nombreux exemples pour que vous compreniez, néanmoins, il n’y aura pas de longues listes de vocabulaire, pour ne pas s’éparpiller. Seuls les mots vraiment indispensables seront traduits. Pour le reste, il existe de très bons dictionnaires en ligne. Pas de panique lorsque vous serez confrontés à vos premiers mots de vietnamiens, vous trouverez lorsqu’il le faudra des liens vers des vidéos pour apprendre à prononcer correctement.
1 : tây ba lô, littéralement « occidental au sac à dos ». Comprendre backpacker.
- Le Vietnam et sa diversité linguistique
- Présentation du vietnamien
- Les articles
- Les pronoms personnels
- Les verbes
- Les pronoms interrogatifs
- Quelques adverbes pour finir
Le Vietnam et sa diversité linguistique
Le Vietnam est un pays d’Asie du Sud-Est, bordé au Nord par la Chine (Trung Quốc) et frontalier du Laos (Lào) et du Cambodge (Campuchia) à l’Ouest. Contrairement à une idée largement répandue, sa capitale est Hanoï (Hà Nội), située dans le Nord du pays, et non Saïgon (Sài Gòn), repatisée Hô-Chi-Minh-Ville (thành phố Hồ Chí Minh) après la « libération » du Sud du pays par les troupes communistes du Nord en 1975.
Les 92 millions d’habitants du pays se répartissent en 54 ethnies différentes, chacune ayant ses traditions et parfois sa propre langue. L’ethnie Viet (Việt) représente environ 85% de la population et sa langue est le vietnamien, langue officielle de la République Socialiste du Vietnam (Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam). Toutes ces langues peuvent être néanmoins classés en quatre grandes familles linguistiques, chacune ayant de nombreuses sous-familles que nous ne présenterons pas ici :
- Les langues austro-asiatiques : le vietnamien, le khmer, …
- Les langues sino-tibétaines : le chinois, …
- Les langues thaï-kadaïs : le thaï, …
- Les langues polynésiennes : la langue des Joraïs (Gia Rai). Également qualifiés de Moïs (Mọi - sauvage) par les Viets.
Il n’est pas question ici de recenser toutes les ethnies. Sachez néanmoins que plus de 1 200 000 Khmers, 1 500 000 thaïs, 1 000 000 H’Mong et 800 000 chinois vivent au Vietnam. Vous pouvez consulter la liste complète sur Wikipedia. Il est important de retenir à ce stade que le Vietnam offre une véritable diversité linguistique. Le Nord du pays est à lui tout seul un musée ethnographique en plein air, où les Viets cohabitent par exemple avec les H’Mongs et les Thaïs dans les provinces de Yên Bai et de Lào Cai, ou encore avec les Muongs dans la province de Hoa Binh.
Sans rentrer dans les détails, cette diversité s’explique par la localisation du pays, qui a vu, durant des siècles, les empires du Siam, de l’Annam, de Chine, Khmer et Champa s’affronter. Le pays a donc bénéficié de l’influence des deux grandes cultures d’Extrême-Orient : la culture hindoue ainsi que la culture chinoise.
Présentation du vietnamien
Le vietnamien fait donc partie des langues austro-asiatiques, plus précisément de la sous-famille des langues môn-khmer. Il s’agit d’une langue tonale : chaque voyelle peut être prononcée de six façons différentes, modifiant bien évidemment le sens du mot. Dừa désigne par exemple la noix de coco, mais si on change simplement le ton sur la voyelle « ư », on obtient dứa, qui signifie « ananas ».
L'écriture ancienne du vietnamien (chữ Nôm), constituée d’idéogrammes, est directement liée à la forte influence chinoise que le pays a connu du fait d’annexions répétées par l’empire de Chine. En 1651, le père Alexandre de Rhodes, missionnaire catholique, publie un dictionnaire vietnamien - portugais - latin. Il présente à cette occasion la romanisation de l’écriture vietnamienne. Rhodes a en effet eu l’idée d’utiliser les caractères de l’alphabet latin pour écrire le vietnamien, mais il a ajouté quelques signes et accents pour transcrire toutes les voyelles et tous les tons. Le vietnamien comporte en effet douze voyelles :
a | ă | â | e | ê | i | o | ô | ơ | u | ư | y |
Dans un mot, une voyelle est accompagnée d’un des six tons suivants :
a | à | á | ạ | ã | ả |
Sous la domination française, idéogrammes et écriture romanisée coexistaient, les idéogrammes étant surtout utilisés par les mandarins. Ce n’est qu’en 1954, après la défaite du corps expéditionnaire français à Dien Bien Phu et les accords de Genève que le nord du Vietnam retrouve sa souveraineté et décrète officielle cette écriture romanisée. Le terme pour désigner cette écriture est d’ailleurs chữ quốc ngữ, qui peut se traduire par « langue nationale ». Sur le sujet, on pourra consulter cette page, qui explique les origines et l’adoption du chữ quốc ngữ.
Un siècle de présence française a laissé des traces dans la langue. Aujourd’hui encore, de nombreux mots d’usage courant sont directement issus du français :
Mot vietnamien | Mot français |
---|---|
Cà phê | Café |
Pa tê | Pâté |
Xà phòng | Savon |
Ga | Gare |
Xúc xích | Saucisse |
Bê tông | Béton |
Căng tin | Cantine |
Ô tô | Automobile |
Il est très important de maîtriser la prononciation des voyelles ainsi que celle des tons. Sur Youtube, vous pouvez trouver :
- Une vidéo pour les voyelles (sans les tons). Commencer ici.
- Une vidéo pour les tons
- Une vidéo pour les associations de consonnes, telles que « ng » ou encore « th ».
Il y a enfin une différence entre le vietnamien parlé au nord, au centre et au sud. Le sud ne fait usage que de 5 tons. Par ailleurs, entre ces trois zones géographiques, des mots peuvent différer. Ainsi, dans le nord, on emploie plutôt lợn pour désigner le porc, alors que les gens du sud emploient heo. On se fait néanmoins parfaitement comprendre si on emploie un mot du sud au nord, et inversement.
Le centre du Vietnam est sujet de beaucoup de moqueries dans le reste du pays. En effet, les gens du centre s’expriment avec un accent prononcé et différent du nord ou du sud. La province de Nghệ An, région natale de Ho Chi Minh, est souvent citée en exemple d’endroit où un Vietnamien lui-même peut avoir de grandes difficultés à comprendre ses compatriotes.
Le billet présente le vocabulaire du nord. Néanmoins, il expose chaque fois que possible le mot équivalent dans le sud, en le mettant entre parenthèses et en italique. Par exemple : lợn (heo) - porc.
A propos du vocabulaire, ajoutez rapidement à vos favoris un dictionnaire en ligne. Le tableau ci-dessous vous indique quelques mots indispensables… au bon usage du dictionnaire franco-vietnamien !
Vietnamien | Français |
---|---|
từ | Mot |
Danh từ | Nom |
Động từ | Verbe |
Đai từ | Pronom |
Tính từ | Adjectif |
Les articles
En vietnamien, le genre est inexistant (pas de masculin, ni de féminin). Cependant, les noms communs sont précédés d’un article, qui diffère selon la nature de la chose à laquelle le nom fait référence. C’est très pratique, par exemple, quả cam désigne l’orange. Mais si on change simplement l’article, cây cam, on fait référence à l’oranger, l’arbre qui produit les oranges.
Pour débuter, on retiendra prioritairement les articles suivants.
Article | A employer avec | Exemples |
---|---|---|
cái | les objets inanimés | cái nhà : la maison cái bàn : la table |
quả (trái) | les fruits ! | quả chuối : la banane quả dừa : la noix de coco quả dứa : l’ananas quả chanh : le citron quả xoài : la mangue quả ớt : le piment |
cây | les arbres | cây chuối : le bananier cây dừa : le cocotier … vous avez compris l’idée |
les objets longilignes | cây bút : le stylo | |
con | les animaux | con mèo : le chat con chó : le chien con vịt : le canard con gà : le poulet con bò : le boeuf con lợn (heo) : le porc |
En pratique, les vietnamiens ne font pas systématiquement usage des articles. On peut tout à fait s’en passer et se faire comprendre. Tôi đã mua hai kilo chuối (j’ai acheté deux kilos de bananes) est tout à fait correct, il n’est pas nécessaire de faire précéder chuối de son article quả.
Il existe de nombreux articles que nous ne présenterons pas dans notre introduction à la langue. Ils concernent notamment l’expression des sentiments. Revenons plutôt sur les articles présentés dans le tableau ci-dessus.
-
A propos des animaux, le tableau indique d’utiliser l’article con. Si l’article est maintenant placé derrière le nom, cela désigne le petit de l’animal. Par exemple, mèo con : le chaton.
-
Il existe des noms où il n’y a pas de règle spécifique pour savoir quel article attribuer. De la même manière qu’en français, nous devons apprendre par cœur ce qui est féminin et masculin, il vous faudra savoir que, par exemple :
- quả núi : la montagne ; quả bóng : le ballon ; quả cân : le poids (pour les balances)
- con sông : la rivière
Les pronoms personnels
Le gros morceau du billet. Toute la difficulté pour le débutant est d’assimiler cette notion de grammaire. En effet, en vietnamien, il y a plusieurs façons de dire je, tu, il… On emploie un pronom plutôt qu’un autre en fonction de notre interlocuteur, notamment en fonction de son âge et de son sexe.
Les choses se compliquent lorsqu’on souhaite faire preuve de la plus grande politesse (ce qui est plus que recommandé dans les sociétés asiatiques). Dans ce cas, d’autres pronoms entrent en jeu pour s’exprimer avec son interlocuteur, et dépendent du rang, de la fonction de ce dernier dans la société.
Mais commençons par les choses simples, avec les pronoms de tous les jours.
Les pronoms usuels
La première personne du singulier
C’est le « je », ou encore le « moi ».
-
Tôi (tui) - C’est le pronom passe-partout. Il est très impersonnel mais est parfaitement adapté lorsqu’on doit communiquer par exemple avec un personnel de l’administration pour effectuer ses formalités.
Exemple (à un policier) : Tôi có một bằng lái xe Pháp : j’ai un permis de conduire français (có : avoir). -
Anh - A utiliser si vous êtes un homme, et lorsque vous vous adressez à une personne plus jeune que vous. Peut se traduire par « grand frère ».
-
Chị - A utiliser si vous êtes un femme, et lorsque vous vous adressez à une personne plus jeune que vous. Peut se traduire par « grande sœur ».
-
Em - Lorsque vous vous adressez à un homme ou à une femme plus âgé que vous. Peut se traduire par « petit frère » ou « petite sœur ».
-
Mình - Avec une personne de même âge que vous.
Exemple (à une personne du même âge que vous venez de rencontrer) : Mình là người Pháp : je suis français.
A ce stade de l’énumération, vous remarquez que vous parlerez de vous en utilisant des équivalents de « grand frère », « grande sœur », « petit frère » ou « petite sœur ».
En effet, dans les sociétés asiatiques, où le cercle familial est très important, le respect et l’autorité s’obtiennent avec l’âge. Ainsi, vous vous en doutez, il serait complètement déplacé d’utiliser Em si votre interlocuteur est une personne bien plus âgée que vous. En effet, compte tenu de la différence d’âge, vous ne pouvez pas vous positionner comme son petit frère ou sa petite sœur ! Pour ces cas de figure, il existe d’autres pronoms :
-
Cháu - Lorsque votre interlocuteur pourrait avoir l’âge d’un de vos parents.
-
Con - Lorsque votre interlocuteur pourrait avoir l’âge d’un de vos grands-parents.
La deuxième personne du singulier
Nous nous intéressons ici au « tu », « toi ». Le tableau ci-dessous vous indique quel pronom employer en fonction du sexe et de l’âge de votre interlocuteur. Bien évidemment, vous devez alors utiliser le pronom personnel adéquat pour vous désigner dans la conversation (voir ci-dessus). Pas de panique, les exemples suivent après le tableau !
L’interlocuteur … | Homme | Femme |
---|---|---|
… est plus jeune | Em | Em |
… a le même âge | Bạn | Bạn |
… est plus âgé | Anh | Chị |
… a environ entre 50 et 70 ans | Chú | Cô |
… a plus de 70 ans | Ông | Bà |
Par exemple, au coiffeur qui semble avoir le même âge que vous :
Bạn có thể cắt tóc cho mình không ? : est ce que tu peux me couper les cheveux ? (có thể : pouvoir, cho : pour)
Au restaurant, à la serveuse qui est plus âgée que vous :
Chị ơi ! Cho em thanh toán : donnez-moi l’addition (cho est ici un verbe)
Notez dans le dernier exemple le mot ơi. Utilisé comme ci-dessus, il permet d’interpeller une personne. C’est l’équivalent du vocatif en latin (mais en plus simple).
La troisième personne du singulier
Facile, on rajoute simplement « ấy ». Par exemple : Anh ấy ăn một bát phở : il mange un bol de pho (ăn : manger). Dans cette exemple, « il » fait donc référence à un homme plus âgé que vous, d’environ moins de 50 ans.
## La première personne du pluriel Il existe deux « nous » en vietnamien.
-
Chúng ta : c’est le « nous » lorsqu’on s’exprime à son groupe. Par exemple : Chúng ta ăn đi ! : allons manger ! (đi en fin de phrase a valeur d’impératif). On peut également utiliser chúng mình, qui annonce une phrase plus amicale, moins formelle.
-
Chúng tôi : lorsqu’on parle du groupe à une personne extérieure au groupe. Chúng tôi tham quan Hà Nội : nous visitons Hanoï.
Pour un niveau de langue plus raffiné…
Le vietnamien comporte de nombreux autres pronoms personnels. Certains d’entre eux ne sont plus d’usage sous l’actuel régime communiste, notamment ceux auparavant employés dans la relation entre le roi et ses sujets. En revanche, il peut être utile un jour de connaître les pronoms suivants :
-
Ông / Bà - Nous les avons déjà rencontrés ci-dessus, mais cette fois, ils ne signifient plus « grand-père » et « grand-mère ». Ils sont à employer lorsque vous conversez avec une personnalité importante, comme le doyen de votre université, le patron de votre société ou encore (soyons fous) le Premier ministre. Ils peuvent se traduire par « Monsieur » et « Madame », mais dans un cadre volontiers formel. Employez tôi (tui) pour la première personne du singulier dans un tel contexte.
-
Thầy - Le pronom à employer quand l’élève s’adresse au professeur, au maître. Utiliser em pour la première personne du singulier dans ce contexte.
Lors d’une première rencontre avec une personne plus âgée, on peut utiliser le particule « ạ » pour présenter ses respects. Par exemple : Chào chú/cô ạ. Ici, vous saluez de manière très respectueuse une personne d’environ 50–70 ans. Cette particule est facultative, vous pouvez vous contenter de Chào chú/cô. Tout dépend du contexte et n’oubliez pas : nous n’avons qu’une seule chance de faire une bonne première impression et rien n’est plus vrai en Asie !
A l’écrit, si par exemple vous devez écrire une lettre, il est d’usage de présenter ses respects avec le mot « thưa » qui correspond à « cher, chère ». Exemple :
Thưa chú ạ,
Cháu hi vọng chú khỏe
(…)
Cher Monsieur,
J’espère que vous allez bien (hi vọng ; espérer)
(…)
« Thưa » peut également être utilisé à l’oral. Cependant, il s’agit d’une particule qu’on verrait plus à l’occasion de l’ouverture d’un discours assez formel :
Thưa các bà, thưa các ông,
(…)
Mesdames et Messieurs,
(…)
Les verbes
Comme vous l’avez sûrement remarqué dans les exemples, en vietnamien, les verbes ne s’accordent pas. La conjugaison est donc d’une extrême simplicité puisqu’elle n’existe pas. Cependant, il y a quelques règles à suivre pour s’exprimer au passé ou au futur. Rien de méchant.
S’exprimer au passé
On rajoute simplement la particule « đã » entre le pronom et le verbe.
Hôm qua, tôi đã đi đến Hải Phòng : hier, je suis allé à Haïphong
Si dans la phrase on indique déjà que l’action s’est déroulée au passé, comme dans l’exemple ci-dessus avec « hier », la particule đã n’est pas nécessaire à la compréhension : Hôm qua, tôi đi đến Hải Phòng est suffisant.
De même, si vous utilisez le mot « trước » comme dans năm trước : l’année dernière, tuần trước : la semaine dernière, đã n’est pas nécessaire. Vous pouvez par exemple dire : Năm trước, tôi tham quan Phnom Penh ở Campuchia : l’année dernière, j’ai visité Phnom Penh au Cambodge.
S’exprimer au futur
La règle est analogue à la précédente, on rajoute la particule « sẽ » entre le pronom et le verbe. De même, si vous indiquez déjà que l’action se déroulera dans le futur, comme par exemple avec ngày mai : demain, sẽ n’est pas nécessaire.
Par exemple, avec le mot « tới », comme dans năm tới : l’année prochaine, vous pouvez dire : Năm tới, tôi đi đến Việt Nam : l’année prochaine, je vais au Vietnam. On vous comprendra parfaitement, même sans la particule sẽ, puisque tới indique déjà le futur.
Les pronoms interrogatifs
En vietnamien, les pronoms interrogatifs se placent à la fin de la phrase. Nous allons en passer certains en revue.
Quoi
« Quoi » se traduit par « gì ». Exemples :
- Sở thích của bạn là gì ? - Quels sont tes hobbys ?
- Tên bạn là gì ? - Quel est ton nom ?
- Cái gì ? - Qu’est ce qu’il y a ?
Combien
On utilise « bao nhiêu ». Ou « bao nhiêu lâu » pour « combien de temps ». Exemples :
- Bao nhiêu tiền ? - Combien ça coûte ? (tiền : argent)
- Em bao nhiêu tuổi ? - Quel âge as-tu ?
- Bao nhiêu lâu bạn ở Đà Nẵng ? - Depuis combien de temps es-tu à Da Nang ?
Est-ce que
Cette question attend comme réponse oui ou non. On place le mot « không » à la fin de la phrase pour formuler une telle question. Exemple :
- Hôm nay bạn muốn đi chơi với mình không ? - Est ce que tu veux sortir avec moi aujourd’hui ? (đi chơi : sortir, se promener ; muốn : vouloir)
Est-ce que tu peux, est ce que tu sais
Nous l’avons déjà vu plus haut, có thể signifie « pouvoir ». Biết, quant à lui, signifie « savoir ». La question est ce que tu peux, est ce que tu sais, attend une réponse parmi oui ou non : có ou không. Exemples :
-
Em có biết bơi không ? - Est ce que tu sais nager ? Deux réponses possibles :
- Có, em biết - Oui, je sais nager
- Em không biết - Non, je ne sais pas
-
Hôm nay anh có thể nấu ăn không ? - Est ce que tu peux faire la cuisine aujourd’hui ? (nấu ăn : cuisiner)
As-tu déjà … ?
Tournure très pratique, qui utilise le couple chưa/rồi. Exemple :
-
Em ăn tối chưa ? - As-tu déjà dîné ? (bữa tối : le dîner, ăn tối : dîner). Deux réponses possibles :
- Em đã ăn tối rồi - J’ai déjà dîné
- Em chưa ăn tối - Je n’ai pas encore dîné.
-
Chị đi đến Campuchia chưa ? - Es-tu déjà allée au Cambodge ? Où on peut répondre plus simplement :
- Chưa - Pas encore
- Rồi, năm 2016 - Oui, en 2016
Quelques adverbes pour finir
Pour terminer, nous quittons la grammaire pour un peu de vocabulaire. Les adverbes deviennent néanmoins vite indispensables afin d’avoir des conversations réelles et plus approfondies. Il paraît donc pertinent d’en présenter quelques-uns.
Quá - Trop
- Món này ngon quá : ce plat est très bon (ngon : délicieux)
- Phnom Penh nóng quá : il fait trop chaud à Phnom Penh (nóng : chaud, lạnh : froid)
Rất - Très ; Nhiều - Beaucoup
- Ở Sài Gòn, rất nhiều xe máy : il y a beaucoup de motos à Saïgon
Từ … đến - De … à
- Ở Hà Nội, kẹt xe xảy ra từ 17h đến 19h : A Hanoï, les embouteillages ont lieu de 17h à 19h (kẹt xe : embouteillages).
- 12 giờ từ Paris đến Hà Nội bằng máy bay : il y a 12 heures d’avion de Paris à Hanoï (máy bay : avion).
Lúc - Quand, lorsque
- Lúc anh ở Campuchia, anh tham quan Angkor : quand j’étais au Cambodge, j’ai visité Angkor.
C’est ici que le billet s’achève. Il est volontairement léger, afin de ne pas vous noyer dans une masse d’informations. N’hésitez pas à m’envoyer un message si un point n’est pas clair. Pour finir, une petite citation issue de la préface du roman Le Mal jaune, pour récompenser ceux qui ont eu le courage de lire jusqu’au bout :
« Ce roman est l’histoire de deux villes qui n’existent plus : Hanoï et Saïgon. Ceux qui les aimèrent - et ils furent nombreux - contractèrent auprès d’elles un mal dont ils n’arrivent point à se guérir : le Mal jaune ; une sorte de nostalgie qui devient poussée de fièvre certains soirs de cafard, certains jours d’abandon. » Jean Lartéguy