L’avant-propos se trouve ici.
La vie est belle, le ciel est bleu, nous somment en juin 2012, j’ai passé mes exams et sitôt les résultats reçus, je pourrai officiellement dire que j’ai une licence ; mais je ne me fais aucun soucis, je sais que j’ai bien réussi.
Mais les vacances sont vite gâchées par des conneries. Une vive douleur dans la cuisse droite, apparue un matin. Je prends le jour même rendez-vous chez mon médecin traitant, car la douleur devient, selon la position, très vite insupportable.
Bonjour Madame. J’ai mal à la cuisse droite. Si je prends telle ou telle position, c’est très douloureux. Assis ou couché, jambes allongées, ça va. D’autres symptômes ? J’ai des fourmillements au menton depuis quelque temps, et des crampes. Ça ? C’est rien, de l’eczéma, c’est pas nouveau. Sinon ça va. C’est vrai que ça fait des années qu’on ne s’est pas vu !
Je repars avec une ordonnance pour une radio, une échographie, des antiinflammatoires et des antidouleurs.
Aussi incroyable que ça puisse paraitre, ces « fourmillements au menton » ont été les premiers symptômes de mon cancer. Autant dire qu’on n’a pas fait le rapprochement tout de suite.
Mes douleurs à la cuisse ressemblent fort à une sciatique, maladie de vieux et de femmes enceintes. Je me fais donc gentiment chambrer par le reste de la fratrie.
Un peu de temps passe. J’ai suffisamment mal pour avoir des rendez-vous de manière prioritaire dans les cabinets médicaux, et ce d’autant plus que la douleur ne fait qu’empirer. La radio de la cuisse ne montre rien. L’échographie non plus. Je suis bien portant. Un bien portant qui a salement mal, mais un bien portant tout de même. Retour chez le médecin traitant, je me fais prescrire des antidouleurs plus fort, et une IRM. Sur le coup, je suis étonné, une IRM (j’aime pas les examens médicaux), alors que je n’ai qu’une sciatique ? Sauf que j’ai mal, donc j’accepte sans plus rechigner.
Je tente de suivre ma mère entre la voiture et la pharmacie, mais il me faut me rendre à l’évidence, ça ne le fait pas. Je ne peux plus marcher 200 mètres à cause de la douleur.
Parenthèse du jour, les opiacés, c’est de la merde. Tu dors 2 heures, tu es dans le vague 2 heures de plus, puis la douleur revient. C’est tout pourri.
Mon frère me dit qu’il faut être positif, quoi que j’ai, que je sois enceint ou non, bonne nouvelle, ce n’est pas contagieux. Fait est que je mettrai 8 mois avant d’accoucher.