Bonjour,
Avant de commencer ce récit, je préfère annoncer, avec l’innocence de l’oisillon au plumage duveteux, que j’ai été malade. Je dirai même, plus crument, qu’il est des mourants qui se portent mieux que je ne me suis porté par le passé.
En écrivant cela, je me dis que j’aurais dû mettre un avertissement, quelque chose comme,
Attention, ce texte n’est pas à lire par tout le monde ! Si vous avez peur des maladies, si vous êtes atteint d’une maladie grave, ou que l’un de vos proches l’est, si vous ne supportez pas l’humour noir, ou si le mot « cancer » vous fait devenir aussi pâle qu’un individu sous chimiothérapie, ne lisez pas ce texte plus avant.
Bon. Je n’ai écrit que quelques lignes et j’ai déjà écrit plusieurs conneries. Ça va continuer. Je n’ai jamais été aussi friand d’humour noir et de mauvais gout que lorsque j’ai été malade. Oui, malade, car c’est de ça que je vais vous parler. Du cancer.
Puisqu’il s’agit là d’un avant-propos, pourquoi donc ce texte, et de quoi va-t-il parler précisément ? C’est le récit autobiographique de ma maladie, c’est-à-dire que je vais vous raconter ce dont je me souviens, d’un point de vue subjectif, sachant que cela date de quelques années déjà, et que je n’étais pas en pleine possession de mes moyens à l’époque. Ce sera donc criant de vérité. J’écris ce texte pour plusieurs raisons : pour exorciser, déjà, ce qui fut une période un peu compliquée de ma vie (dans une à deux semaines, cela fera 5 ans que les premiers symptômes sont apparus), pour en parler, ensuite, car dans l’esprit de trop de gens, « cancer » signifie la mort. Quand tu prends un prêt pour 20 ans auprès de ton banquier, ça le fait pas. Je veux casser ces stéréotypes, qui ne font du bien ni aux patients, ni aux soignants, ni à la famille, ni à ceux qui s’en sont tirés ; et si quelqu’un comme moi, jeune, bien portant et fort en gueule, ne le fait pas, qui osera le faire ?
Sachez que ceci est mon histoire, ne tentez pas d’appliquer ce récit à d’autres personnes. Chaque cancer est différent et chacun réagit différemment face à la maladie.
Sur ce, pour conclure cet avant-propos, laissez-moi vous gâcher la fin de ce texte en vous en donnant la fin dès maintenant :
À la fin, le héros, il vit.