Maintenant que les index n'ont plus de secret pour vous, nous allons passer à une autre notion très importante : les clés.
Les clés sont, vous allez le voir, intimement liées aux index. Et tout comme NOT NULL
et les index UNIQUE
, les clés font partie de ce qu'on appelle les contraintes.
Il existe deux types de clés :
- les clés primaires, qui ont déjà été survolées lors du chapitre sur la création d'une table, et qui servent à identifier une ligne de manière unique ;
- les clés étrangères, qui permettent de gérer des relations entre plusieurs tables, et garantissent la cohérence des données.
Il s'agit à nouveau d'un chapitre avec beaucoup de blabla, mais je vous promets qu'après celui-ci, on s'amusera à nouveau ! Donc un peu de courage.
Clés primaires, le retour
Les clés primaires ont déjà été introduites dans le chapitre de création des tables. Je vous avais alors donné la définition suivante :
La clé primaire d'une table est une contrainte d'unicité, composée d'une ou plusieurs colonnes, et qui permet d'identifier de manière unique chaque ligne de la table.
Examinons plus en détail cette définition.
- Contrainte d'unicité : ceci ressemble fort à un index
UNIQUE
. - Composée d'une ou plusieurs colonnes : comme les index, les clés peuvent donc être composites.
- Permet d'identifier chaque ligne de manière unique : dans ce cas, une clé primaire ne peut pas être
NULL
.
Ces quelques considérations résument très bien l'essence des clés primaires. En gros, une clé primaire est un index UNIQUE
sur une colonne qui ne peut pas être NULL
.
D'ailleurs, vous savez déjà que l'on définit une clé primaire grâce aux mots-clés PRIMARY KEY
. Or, nous avons vu dans le précédent chapitre que KEY
s'utilise pour définir un index. Par conséquent, lorsque vous définissez une clé primaire, pas besoin de définir en plus un index sur la (les) colonne(s) qui compose(nt) celle-ci, c'est déjà fait ! Et pas besoin non plus de rajouter une contrainte NOT NULL
Pour le dire différemment, une contrainte de clé primaire est donc une combinaison de deux des contraintes que nous avons vues jusqu'à présent : UNIQUE
et NOT NULL
.
Choix de la clé primaire
Le choix d'une clé primaire est une étape importante dans la conception d'une table. Ce n'est pas parce que vous avez l'impression qu'une colonne, ou un groupe de colonnes, pourrait faire une bonne clé primaire que c'est le cas. Reprenons l'exemple d'une table Client, qui contient le nom, le prénom, la date de naissance et l'email des clients d'une société.
Chaque client a bien sûr un nom et un prénom. Est-ce que (nom, prenom) ferait une bonne clé primaire ? Non bien sûr : il est évident ici que vous risquez des doublons.
Et si on ajoute la date de naissance ? Les chances de doublons sont alors quasi nulles. Mais quasi nul, ce n'est pas nul… Qu'arrivera-t-il le jour où vous voyez débarquer un client qui a les mêmes nom et prénom qu'un autre, et qui est né le même jour ? On refait toute la base de données ? Non, bien sûr.
Et l'email alors ? Il est impossible que deux personnes aient la même adresse email, donc la contrainte d'unicité est respectée. Par contre, tout le monde n'est pas obligé d'avoir une adresse email. Difficile donc de mettre une contrainte NOT NULL
sur cette colonne.
Par conséquent, on est bien souvent obligé d'ajouter une colonne pour jouer le rôle de la clé primaire. C'est cette fameuse colonne id, auto-incrémentée que nous avons déjà vue pour la table Animal.
Il y a une autre raison d'utiliser une colonne spéciale auto-incrémentée, de type INT
(ou un de ses dérivés) pour la clé primaire. En effet, si l'on définit une clé primaire, c'est en partie dans le but d'utiliser au maximum cette clé pour faire des recherches dans la table. Bien sûr, parfois ce n'est pas possible, parfois vous ne connaissez pas l'id du client, et vous êtes obligés de faire une recherche par nom. Cependant, vous verrez bientôt que les clés primaires peuvent servir à faire des recherches de manière indirecte sur la table. Du coup, comme les recherches sont beaucoup plus rapides sur des nombres que sur des textes, il est souvent intéressant d'avoir une clé primaire composée de colonnes de type INT
.
Enfin, il y a également l'argument de l'auto-incrémentation. Si vous devez remplir vous-mêmes la colonne de la clé primaire, étant donné que vous êtes humains (comment ça pas du tout ? ), vous risquez de faire une erreur. Avec une clé primaire auto-incrémentée, vous ne risquez rien : MySQL fait tout pour vous. De plus, on ne peut définir une colonne comme auto-incrémentée que si elle est de type INT
et qu'il existe un index dessus. Dans le cas d'une clé primaire auto-incrémentée, on définit généralement la colonne comme un entier UNSIGNED
, comme on l'a fait pour la table Animal.
Il peut bien sûr n'y avoir qu'une seule clé primaire par table. De même, une seule colonne peut être auto-incrémentée (la clé primaire en général).
PRIMARY KEY or not PRIMARY KEY
Je me dois de vous dire que d'un point de vue technique, avoir une clé primaire sur chaque table n'est pas obligatoire. Vous pourriez travailler toute votre vie sur une base de données sans aucune clé primaire, et ne jamais voir un message d'erreur à ce propos. Cependant, d'un point de vue conceptuel, ce serait une grave erreur. Ce n'est pas le propos de ce tutoriel que de vous enseigner les étapes de conception d'une base de données mais, s'il vous plaît, pensez à mettre une clé primaire sur chacune de vos tables. Si l'utilité n'en est pas complètement évidente pour vous pour le moment, elle devrait le devenir au fur et à mesure de votre lecture.
Création d'une clé primaire
La création des clés primaires étant extrêmement semblable à la création d'index simples, j'espère que vous me pardonnerez si je ne détaille pas trop mes explications.
Donc, à nouveau, la clé primaire peut être créée en même temps que la table, ou par la suite.
Lors de la création de la table
On peut donc préciser PRIMARY KEY
dans la description de la colonne qui doit devenir la clé primaire (pas de clé composite dans ce cas) :
1 2 3 4 5 6 7 | CREATE TABLE [IF NOT EXISTS] Nom_table ( colonne1 description_colonne1 PRIMARY KEY [, colonne2 description_colonne2, colonne3 description_colonne3, ...,] ) [ENGINE=moteur]; |
Exemple : création de la table Animal en donnant la clé primaire dans la description de la colonne.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 | CREATE TABLE Animal ( id SMALLINT AUTO_INCREMENT PRIMARY KEY, espece VARCHAR(40) NOT NULL, sexe CHAR(1), date_naissance DATETIME NOT NULL, nom VARCHAR(30), commentaires TEXT ) ENGINE=InnoDB; |
Ou bien, on ajoute la clé à la suite des colonnes.
1 2 3 4 5 6 7 8 | CREATE TABLE [IF NOT EXISTS] Nom_table ( colonne1 description_colonne1 [, colonne2 description_colonne2, colonne3 description_colonne3, ...], [CONSTRAINT [symbole_contrainte]] PRIMARY KEY (colonne_pk1 [, colonne_pk2, ...]) -- comme pour les index UNIQUE, CONSTRAINT est facultatif ) [ENGINE=moteur]; |
C'est ce que nous avions fait d'ailleurs pour la table Animal. Cette méthode permet bien sûr la création d'une clé composite (avec plusieurs colonnes).
Exemple : création de Animal.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 | CREATE TABLE Animal ( id SMALLINT AUTO_INCREMENT, espece VARCHAR(40) NOT NULL, sexe CHAR(1), date_naissance DATETIME NOT NULL, nom VARCHAR(30), commentaires TEXT, PRIMARY KEY (id) ) ENGINE=InnoDB; |
Après création de la table
On peut toujours utiliser ALTER TABLE
. Par contre, CREATE INDEX
n'est pas utilisable pour les clés primaires.
Si vous créez une clé primaire sur une table existante, assurez-vous que la (les) colonne(s) où vous souhaitez l'ajouter ne contienne(nt) pas NULL
.
1 2 | ALTER TABLE nom_table ADD [CONSTRAINT [symbole_contrainte]] PRIMARY KEY (colonne_pk1 [, colonne_pk2, ...]); |
Suppression de la clé primaire
1 2 | ALTER TABLE nom_table DROP PRIMARY KEY |
Pas besoin de préciser de quelle clé il s'agit, puisqu'il ne peut y en avoir qu'une seule par table !
Clés étrangères
Les clés étrangères ont pour fonction principale la vérification de l'intégrité de votre base. Elles permettent de s'assurer que vous n'insérez pas de bêtises…
Reprenons l'exemple dans lequel on a une table Client et une table Commande. Dans la table Commande, on a une colonne qui contient une référence au client. Ici, le client numéro 3, M. Nicolas Jacques, a donc passé une commande de trois tubes de colle, tandis que Mme Marie Malherbe (cliente numéro 2) a passé deux commandes, pour du papier et des ciseaux.
C'est bien joli, mais que se passe-t-il si M. Hadrien Piroux passe une commande de 15 tubes de colle, et qu'à l'insertion dans la table Commande, votre doigt dérape et met 45 comme numéro de client ? C'est l'horreur ! Vous avez dans votre base de données une commande passée par un client inexistant, et vous passez votre après-midi du lendemain à vérifier tous vos bons de commande de la veille pour retrouver qui a commandé ces 15 tubes de colle. Magnifique perte de temps !
Ce serait quand même sympathique si, à l'insertion d'une ligne dans la table Commande, un gentil petit lutin allait vérifier que le numéro de client indiqué correspond bien à quelque chose dans la table Client, non ? Ce lutin, ou plutôt cette lutine, existe ! Elle s'appelle "clé étrangère".
Par conséquent, si vous créez une clé étrangère sur la colonne client de la table Commande, en lui donnant comme référence la colonne numero de la table Client, MySQL ne vous laissera plus jamais insérer un numéro de client inexistant dans la table Commande. Il s'agit bien d'une contrainte !
Avant d'entamer une danse de joie, parce que quand même le SQL c'est génial, restez concentrés cinq minutes, le temps de lire et retenir quelques points importants.
- Comme pour les index et les clés primaires, il est possible de créer des clés étrangères composites.
- Lorsque vous créez une clé étrangère sur une colonne (ou un groupe de colonnes) – la colonne client de Commande dans notre exemple –, un index est automatiquement ajouté sur celle-ci (ou sur le groupe).
- Par contre, la colonne (le groupe de colonnes) qui sert de référence - la colonne numero de Client - doit déjà posséder un index (où être clé primaire bien sûr).
- La colonne (ou le groupe de colonnes) sur laquelle (lequel) la clé est créée doit être exactement du même type que la colonne (le groupe de colonnes) qu'elle (il) référence. Cela implique qu'en cas de clé composite, il faut le même nombre de colonnes dans la clé et la référence. Donc, si numero (dans Client) est un
INT UNSIGNED
, client (dans Commande) doit être de typeINT UNSIGNED
aussi. - Tous les moteurs de table ne permettent pas l'utilisation des clés étrangères. Par exemple, MyISAM ne le permet pas, contrairement à InnoDB.
Création
Une clé étrangère est un peu plus complexe à créer qu'un index ou une clé primaire, puisqu'il faut deux éléments :
- la ou les colonnes sur laquelle (lesquelles) on crée la clé - on utilise
FOREIGN KEY
; - la ou les colonnes qui va (vont) servir de référence - on utilise
REFERENCES
.
Lors de la création de la table
Du fait de la présence de deux paramètres, une clé étrangère ne peut que s'ajouter à la suite des colonnes, et pas directement dans la description d'une colonne. Par ailleurs, je vous conseille ici de créer explicitement une contrainte (grâce au mot-clé CONSTRAINT
) et de lui donner un symbole. En effet, pour les index, on pouvait utiliser leur nom pour les identifier ; pour les clés primaires, le nom de la table suffisait puisqu'il n'y en a qu'une par table. Par contre, pour différencier facilement les clés étrangères d'une table, il est utile de leur donner un nom, à travers la contrainte associée.
À nouveau, je respecte certaines conventions de nommage : mes clés étrangères ont des noms commençant par fk (pour FOREIGN KEY
), suivi du nom de la colonne dans la table puis (si elle s'appelle différemment) du nom de la colonne de référence, le tout séparé par des _ (fk_client_numero par exemple).
1 2 3 4 5 6 7 8 | CREATE TABLE [IF NOT EXISTS] Nom_table ( colonne1 description_colonne1, [colonne2 description_colonne2, colonne3 description_colonne3, ...,] [ [CONSTRAINT [symbole_contrainte]] FOREIGN KEY (colonne(s)_clé_étrangère) REFERENCES table_référence (colonne(s)_référence)] ) [ENGINE=moteur]; |
Donc si on imagine les tables Client et Commande, pour créer la table Commande avec une clé étrangère ayant pour référence la colonne numero de la table Client, on utilisera :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 | CREATE TABLE Commande ( numero INT UNSIGNED PRIMARY KEY AUTO_INCREMENT, client INT UNSIGNED NOT NULL, produit VARCHAR(40), quantite SMALLINT DEFAULT 1, CONSTRAINT fk_client_numero -- On donne un nom à notre clé FOREIGN KEY (client) -- Colonne sur laquelle on crée la clé REFERENCES Client(numero) -- Colonne de référence ) ENGINE=InnoDB; -- MyISAM interdit, je le rappelle encore une fois ! |
Après création de la table
Tout comme pour les clés primaires, pour créer une clé étrangère après création de la table, il faut utiliser ALTER TABLE
.
1 2 | ALTER TABLE Commande ADD CONSTRAINT fk_client_numero FOREIGN KEY client REFERENCES Client(numero); |
Suppression d'une clé étrangère
Il peut y avoir plusieurs clés étrangères par table. Par conséquent, lors d'une suppression il faut identifier la clé à détruire. Cela se fait grâce au symbole de la contrainte.
1 2 | ALTER TABLE nom_table DROP FOREIGN KEY symbole_contrainte |
Modification de notre base
Maintenant que vous connaissez les clés étrangères, nous allons en profiter pour modifier notre base et ajouter quelques tables afin de préparer le prochain chapitre, qui portera sur les jointures.
Jusqu'à maintenant, la seule information sur l'espèce des animaux de notre élevage était son nom courant. Nous voudrions maintenant stocker aussi son nom latin, ainsi qu'une petite description. Que faire ? Ajouter deux colonnes à notre table ? nom_latin_espece et description_espece ?
J'espère que vous n'avez envisagé cette possibilité qu'une demi-seconde, car il est assez évident que c'est une très mauvaise solution. En effet, ça obligerait à stocker la même description pour chaque chien, chaque chat, etc. Ainsi que le même nom latin. Nous le faisions déjà avec le nom courant, et ça aurait déjà pu poser problème. Imaginez que pour un animal vous fassiez une faute d'orthographe au nom de l'espèce, "chein" ou lieu de "chien" par exemple. L'animal en question n'apparaîtrait jamais lorsque vous feriez une recherche par espèce.
Il faudrait donc un système qui nous permette de ne pas répéter la même information plusieurs fois, et qui limite les erreurs que l'on pourrait faire.
La bonne solution est de créer une seconde table : la table Espece. Cette table aura 4 colonnes : le nom courant, le nom latin, une description, et un numéro d'identification (qui sera la clé primaire de cette table).
La table Espece
Voici donc la commande que je vous propose d'exécuter pour créer la table Espece :
1 2 3 4 5 6 7 8 | CREATE TABLE Espece ( id SMALLINT UNSIGNED AUTO_INCREMENT, nom_courant VARCHAR(40) NOT NULL, nom_latin VARCHAR(40) NOT NULL UNIQUE, description TEXT, PRIMARY KEY(id) ) ENGINE=InnoDB; |
On met un index UNIQUE
sur la colonne nom_latin pour être sûr que l'on ne rentrera pas deux fois la même espèce. Pourquoi sur le nom latin et pas sur le nom courant ? Tout simplement parce que le nom latin est beaucoup plus rigoureux et réglementé que le nom courant. On peut avoir plusieurs dénominations courantes pour une même espèce ; ce n'est pas le cas avec le nom latin.
Bien, remplissons donc cette table avec les espèces déjà présentes dans la base :
1 2 3 4 5 | INSERT INTO Espece (nom_courant, nom_latin, description) VALUES ('Chien', 'Canis canis', 'Bestiole à quatre pattes qui aime les caresses et tire souvent la langue'), ('Chat', 'Felis silvestris', 'Bestiole à quatre pattes qui saute très haut et grimpe aux arbres'), ('Tortue d''Hermann', 'Testudo hermanni', 'Bestiole avec une carapace très dure'), ('Perroquet amazone', 'Alipiopsitta xanthops', 'Joli oiseau parleur vert et jaune'); |
Ce qui nous donne la table suivante :
id |
nom_courant |
nom_latin |
description |
---|---|---|---|
1 |
Chien |
Canis canis |
Bestiole à quatre pattes qui aime les caresses et tire souvent la langue |
2 |
Chat |
Felis silvestris |
Bestiole à quatre pattes qui saute très haut et grimpe aux arbres |
3 |
Tortue d'Hermann |
Testudo hermanni |
Bestiole avec une carapace très dure |
4 |
Perroquet amazone |
Alipiopsitta xanthops |
Joli oiseau parleur vert et jaune |
Vous aurez remarqué que j'ai légèrement modifié les noms des espèces "perroquet" et "tortue". En effet, et j'espère que les biologistes pourront me pardonner, "perroquet" et "tortue" ne sont pas des espèces, mais des ordres. J'ai donc précisé un peu (si je donne juste l'ordre, c'est comme si je mettais "carnivore" au lieu de "chat" - ou "chien" d'ailleurs).
Bien, mais cela ne suffit pas ! Il faut également modifier notre table Animal. Nous allons ajouter une colonne espece_id, qui contiendra l'id de l'espèce à laquelle appartient l'animal, et remplir cette colonne. Ensuite nous pourrons supprimer la colonne espece, qui n'aura plus de raison d'être.
La colonne espece_id sera une clé étrangère ayant pour référence la colonne id de la table Espece. Je rappelle donc que ça signifie qu'il ne sera pas possible d'insérer dans espece_id un nombre qui n'existe pas dans la colonne id de la table Espece.
La table Animal
Je vous conseille d'essayer d'écrire vous-même les requêtes avant de regarder comment je fais.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 | -- Ajout d'une colonne espece_id ALTER TABLE Animal ADD COLUMN espece_id SMALLINT UNSIGNED; -- même type que la colonne id de Espece -- Remplissage de espece_id UPDATE Animal SET espece_id = 1 WHERE espece = 'chien'; UPDATE Animal SET espece_id = 2 WHERE espece = 'chat'; UPDATE Animal SET espece_id = 3 WHERE espece = 'tortue'; UPDATE Animal SET espece_id = 4 WHERE espece = 'perroquet'; -- Suppression de la colonne espece ALTER TABLE Animal DROP COLUMN espece; -- Ajout de la clé étrangère ALTER TABLE Animal ADD CONSTRAINT fk_espece_id FOREIGN KEY (espece_id) REFERENCES Espece(id); |
Pour tester l'efficacité de la clé étrangère, essayons d'ajouter un animal dont l'espece_id est 5 (qui n'existe donc pas dans la table Espece) :
1 2 | INSERT INTO Animal (nom, espece_id, date_naissance) VALUES ('Caouette', 5, '2009-02-15 12:45:00'); |
1 | ERROR 1452 (23000): Cannot add or update a child row: a foreign key constraint fails (`elevage`.`animal`, CONSTRAINT `fk_espece_id` FOREIGN KEY (`espece_id`) REFERENCES `espece` (`id`))
|
Elle est pas belle la vie ?
J'en profite également pour ajouter une contrainte NOT NULL
sur la colonne espece_id. Après tout, si espece ne pouvait pas être NULL
, pas de raison qu'espece_id puisse l'être ! Ajoutons également l'index UNIQUE
sur (nom, espece_id) dont on a déjà discuté.
1 2 3 | ALTER TABLE Animal MODIFY espece_id SMALLINT UNSIGNED NOT NULL; CREATE UNIQUE INDEX ind_uni_nom_espece_id ON Animal (nom, espece_id); |
Notez qu'il n'était pas possible de mettre la contrainte NOT NULL
à la création de la colonne, puisque tant que l'on n'avait pas rempli espece_id, elle contenait NULL
pour toutes les lignes.
Voilà, nos deux tables sont maintenant prêtes. Mais avant de vous lâcher dans l'univers merveilleux des jointures et des sous-requêtes, nous allons encore compliquer un peu les choses. Parce que c'est bien joli pour un éleveur de pouvoir reconnaître un chien d'un chat, mais il serait de bon ton de reconnaître également un berger allemand d'un teckel, non ?
Par conséquent, nous allons encore ajouter deux choses à notre base. D'une part, nous allons ajouter une table Race, basée sur le même schéma que la table Espece. Il faudra également ajouter une colonne à la table Animal, qui contiendra l'id de la race de l'animal. Contrairement à la colonne espece_id, celle-ci pourra être NULL
. Il n'est pas impossible que nous accueillions des bâtards, ou que certaines espèces que nous élevons ne soient pas classées en plusieurs races différentes.
Ensuite, nous allons garder une trace du pedigree de nos animaux. Pour ce faire, il faut pouvoir connaître ses parents. Donc, nous ajouterons deux colonnes à la table Animal : pere_id et mere_id, qui contiendront respectivement l'id du père et l'id de la mère de l'animal.
Ce sont toutes des commandes que vous connaissez, donc je ne détaille pas plus.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 | -- -------------------------- -- CREATION DE LA TABLE Race -- -------------------------- CREATE TABLE Race ( id SMALLINT UNSIGNED AUTO_INCREMENT, nom VARCHAR(40) NOT NULL, espece_id SMALLINT UNSIGNED NOT NULL, -- pas de nom latin, mais une référence vers l'espèce description TEXT, PRIMARY KEY(id), CONSTRAINT fk_race_espece_id FOREIGN KEY (espece_id) REFERENCES Espece(id) -- pour assurer l'intégrité de la référence ) ENGINE = InnoDB; -- ----------------------- -- REMPLISSAGE DE LA TABLE -- ----------------------- INSERT INTO Race (nom, espece_id, description) VALUES ('Berger allemand', 1, 'Chien sportif et élégant au pelage dense, noir-marron-fauve, noir ou gris.'), ('Berger blanc suisse', 1, 'Petit chien au corps compact, avec des pattes courtes mais bien proportionnées et au pelage tricolore ou bicolore.'), ('Boxer', 1, 'Chien de taille moyenne, au poil ras de couleur fauve ou bringé avec quelques marques blanches.'), ('Bleu russe', 2, 'Chat aux yeux verts et à la robe épaisse et argentée.'), ('Maine coon', 2, 'Chat de grande taille, à poils mi-longs.'), ('Singapura', 2, 'Chat de petite taille aux grands yeux en amandes.'), ('Sphynx', 2, 'Chat sans poils.'); -- --------------------------------------------- -- AJOUT DE LA COLONNE race_id A LA TABLE Animal -- --------------------------------------------- ALTER TABLE Animal ADD COLUMN race_id SMALLINT UNSIGNED; ALTER TABLE Animal ADD CONSTRAINT fk_race_id FOREIGN KEY (race_id) REFERENCES Race(id); -- ------------------------- -- REMPLISSAGE DE LA COLONNE -- ------------------------- UPDATE Animal SET race_id = 1 WHERE id IN (1, 13, 20, 18, 22, 25, 26, 28); UPDATE Animal SET race_id = 2 WHERE id IN (12, 14, 19, 7); UPDATE Animal SET race_id = 3 WHERE id IN (23, 17, 21, 27); UPDATE Animal SET race_id = 4 WHERE id IN (33, 35, 37, 41, 44, 31, 3); UPDATE Animal SET race_id = 5 WHERE id IN (43, 40, 30, 32, 42, 34, 39, 8); UPDATE Animal SET race_id = 6 WHERE id IN (29, 36, 38); -- ------------------------------------------------------- -- AJOUT DES COLONNES mere_id ET pere_id A LA TABLE Animal -- ------------------------------------------------------- ALTER TABLE Animal ADD COLUMN mere_id SMALLINT UNSIGNED; ALTER TABLE Animal ADD CONSTRAINT fk_mere_id FOREIGN KEY (mere_id) REFERENCES Animal(id); ALTER TABLE Animal ADD COLUMN pere_id SMALLINT UNSIGNED; ALTER TABLE Animal ADD CONSTRAINT fk_pere_id FOREIGN KEY (pere_id) REFERENCES Animal(id); -- ------------------------------------------- -- REMPLISSAGE DES COLONNES mere_id ET pere_id -- ------------------------------------------- UPDATE Animal SET mere_id = 18, pere_id = 22 WHERE id = 1; UPDATE Animal SET mere_id = 7, pere_id = 21 WHERE id = 10; UPDATE Animal SET mere_id = 41, pere_id = 31 WHERE id = 3; UPDATE Animal SET mere_id = 40, pere_id = 30 WHERE id = 2; |
A priori, la seule chose qui pourrait vous avoir surpris dans ces requêtes ce sont les clés étrangères sur mere_id et pere_id qui référencent toutes deux une autre colonne de la même table.
Bien, maintenant que nous avons trois tables et des données sympathiques à exploiter, nous allons passer aux choses sérieuses avec les jointures d'abord, puis les sous-requêtes.
En résumé
- Une clé primaire permet d'identifier chaque ligne de la table de manière unique : c'est à la fois une contrainte d'unicité et une contrainte
NOT NULL
. - Chaque table doit définir une clé primaire, et une table ne peut avoir qu'une seule clé primaire.
- Une clé étrangère permet de définir une relation entre deux tables, et d'assurer la cohérence des données.