A mon avis, tout dépend du "commandé". C’est la relation entre l’université et la collectivité qui sera determinante.
Si la collectivité a simplement proposé un sujet d’exo, dont les résultats peuvent l’intéresser, mais sans aucun contrat entre la collectivité et l’université, alors ca n’a (très probablement) rien d’illégal.
S’il y a un contrat entre l’université et la collectivité, faire faire le travail par des étudiants, sans faire signer spécifiquement un contrat avec les étudiants est (très probablement) illégal (travail dissimulé ?). Ce n’est pas pour rien que même pour un simple stage, on fait signer des contrats : pour légaliser la relation juridique. Sauf si le règlement de l’université prévoit déjà ce cas, et donc que les étudiants ont accepté ce lien juridique lors de l’inscription.
Bref, il faut vérifier les liens juridiques entre les étudiants et l’université et entre l’université et la collectivité.
Mais ta question ne concerne pas que la légalité, mais si c’est "autorisé". Du point de vue de la charge de travail, c’est le conseil pédagogique qui établit les règles. A priori, je pense (sans avoir vérifié) qu’un enseignement qui donnerait une charge de travail bien trop importante par rapport au programme pédagogique. Si le conseil a estimé qu’un module correspond à une charge de 10h, si l’enseignant demande de réaliser 100h de boulot, il y a un problème.
Pour le moment, vous êtes à 50-60h de boulot par personne, ce qui entre à mon avis dans ce qu’un programme pédagogique peut attribuer à module pratique.
Donc a mon avis, sur le problème de surcharge de boulot, il faut en parler au prof du module, pour voir si le charge de travail est correcte par rapport au programme pédagogique. Et dans un second temps, voir avec le responsable de la formation et le comité pédagogique.
(par contre, la pression et les contraintes pro à coté, c’est pas trop le probleme du prof)
Le dernier problème est l’éthique. Sans aller jusqu’à « sous-prolétariat », l’utilisation d’étudiants gratuits par la collectivité implique 2 choses :
- la collectivité n’estime pas que le travail que vous faites nécessite une mobilisation des ressources financières. Donc que cette tâche n’a aucune valeur. Lutter contre ce manque de reconnaissance, ca serait lutter pour la reconnaissance de votre travail, qu’il est important, et qu’il nécessite d’y attribuer des ressources.
- votre futur salaire est déterminé par l’offre et la demande. Le premier point montre que la "demande" n’a pas une grande considération pour votre travail. Mais l’offre aussi est directement impactée : cela veut dire que sur le marché du travail, vous êtes en concurrence directe avec des étudiants non payés. Donc salaires tirés vers le bas.
A mon avis, prendre en compte la réalité du marché professionnel quand on est étudiant n’est pas du tout déplacé. Donc cela a du sens d’aborder le problème, pas forcément pour demander de l’argent, mais pour essayer de faire comprendre que votre travail est important et doit etre mieux considéré. (Note : et c’est une problématique différente de celle de la surcharge de travail).
Par contre, je pense que ce n’est pas une bonne idée de rendre une étude bidon (pour ou contre le PLU). Cela montrerait justement que votre travail n’a pas trop de valeur. Je dirais qu’il faut justement faire le contraire : faire l’étude très sérieusement. En particulier en incluant une analyse des limites de l’étude du fait du manque de moyens alloué pour faire l’étude. Et des solutions à ces problèmes, comme par exemple conseillé de passer par un vrai prestataire et de le payer.
Au pire, un journal local ou des opposants au PLU seront intéressé de savoir d’où vient l’étude si la collectivité utilise cette étude comme argument politique.
HS : dans le cas d’unidan, c’est totalement un autre problème. Répondre à un questionnaire n’est pas considéré comme un travail (je ne connais pas le lien juridique dans ce cas, mais c’est clairement pas du salariat, même s’il y a un gain associé au sondage : bon cadeau, rémunération, etc)