De plus, la capacité d’assimiler et de comprendre en profondeur des notions compliquées (relativement) est tout aussi indispensable en recherche.
Et on peut l’obtenir sans sacrifier 2 ans de sa vie en prépa. Quant au caractère "indispensable" des notions couvertes, je serais surpris si plus du dixième des ex-taupins utilisait vraiment aujourd’hui la moindre connaissance acquise en prépa, toutes matières confondues.
Après, je l’ai dit plus haut, il y a des gens à qui ce rythme et cette façon de fonctionner conviennent tout à fait. Pour tempérer légèrement mon propos, je ne sais pas si j’aurais été suffisamment autonome juste après mon bac, par exemple, et il est notoirement connu que tout domaine de connaissances doit passer par une phase rigoriste pour être maîtrisé et s’en émanciper ensuite. Je doute juste très fort de l’approche institutionnelle et élitiste qu’on utilise en France.
Et avant qu’on ne me dise que je raconte n’importe quoi en parlant d’élitisme :
Il y a 15 ans, le discours de bienvenue du directeur de ma prépa c’était quand même "Vous êtes ici parce que vous êtes les meilleurs. Travaillez dur, soutenez-vous les uns les autres, et souvenez-vous que même si vous êtes mauvais (parce qu’on va quand même vous classer dès aujourd’hui), et que par moment vous vous sentez incapable, vous faites toujours partie des meilleurs". Et clairement, se voir rendre un premier DS de maths "6/20, 5e sur 40", ou se prendre un 13 en khôlle après s’être fait pourrir et limite traiter de feignasse pendant une heure par le colleur (après l’avoir potassé la veille jusqu’à 2h du mat), ça résume bien mon expérience. Je me félicite simplement de ne jamais avoir pour autant écouté cette partie du discours (qui se voulait probablement être un encouragement… j’espère) qui me disait que je faisais partie "des meilleurs".
De ce que je sais, c’était moins le cas il y a 15 ans, mais maintenant on ne voit absolument pas comment raisonner logiquement ou ce qu’est une équation différentielle avant la sup
Hahaha, ça me rappelle mon prof de sup qui pestait sur l’appauvrissement de l’enseignement avant le bac : avant, en seconde, on savait ce que c’est qu’un espace vectoriel et on voyait le théorème de Cauchy-Schwartz ! Si ça peut te rassurer, il n’y avait pas d’équa diff au programme en 2002, et je soupçonne que ce disours un peu bullshit (et ce prof, d’ailleurs) étaient déjà les mêmes il y a 30 ans.