Ouille, mes gonds.
Je pense que s’il existe un équivalent français connu et confirmé par l’usage, on devrait le privilégier à sa version anglaise puisque plus rien ne justifie son usage. Mon cheval de bataille s’appelle Courriel. Comment ne pas tomber sous le charme de Courriel ? C’est si beau, si pur, si naturel, si simple, si bien trouvé, si… Je ne traînerai pas en justice ceux qui persistent à dire « email », mais pour une fois qu’on a un néologisme sympathique et reconnu, c’est dommage, juste dommage.
Dans la même veine, j’aime beaucoup la francisation de « bug » en « bogue », c’est une trouvaille heureuse qui conserve la proximité phonétique tout en étant plus parlante pour un francophone.
En revanche, dire « bit », « byte » ou « thread » ne me dérange pas, par exemples. Ces mots ne sont pas loin de passer tels quels dans la langue française. Je n’ai jamais entendu parler d’une francisation du premier. Le deuxième ne se traduit pas exactement par « octet » (qui s’utilise aussi en anglais), et si on cherche une traduction officielle, ce serait plutôt « multiplet », ce qui est loin d’être universellement reconnu. Quant au dernier, personne de sensé (hem hem Taurre, hem hem Lucas-84) ne parle d’« exétron » (à la rigueur, « fil d’exécution »).
Mais ce qui me gêne surtout, ce n’est pas les nouveaux mots qui apparaîssent du fait des évolutions technologiques et des nouvelles pratiques, c’est plus l’espèce de déformation professionnelle qui amène certains à un emploi injustifié — et souvent incorrect — d’expressions de la langue anglaise lorsqu’ils parlent français, dont j’ai déjà donné des exemples.