Salut,
L'initiative n'est pas inintéressante, il est vrai qu'il y a de nombreux reproches à faire à la constitution actuelle, et notamment quant à la qualité du système démocratique.
J'avais lu un article (je crois) qui disait qu'aujourd'hui, lorsqu'on vote pour un quinquennat, on choisit un candidat parmi 8 (en moyenne), la démocratie se limitant à "je serais d'accord avec tout ce que fait ce candidat". Il va s'en dire que le pouvoir de décision/action/réflexion du citoyen est plus que limité.
Historiquement, le système actuel a été adopté parce qu'une démocratie "grande échelle" permettant une réflexion et un vote citoyen pour chaque décision d'état et pour chaque loi était impossible d'un point de vu logistique. Or aujourd'hui avec l'arrivée d'internet, la donne a pas mal changé, et on sait que l'on peut faire confiance à un système de vote "en ligne" en ce sens que ce dernier n'est pas plus simple (ni plus compliqué) à truquer que le scrutin ordinaire (les deux présentent une faiblesse au même niveau : le niveau humain), d'une part, et que d'autre part la plupart des transactions monétaire passant par internet, cela fait déjà un bout de temps que des transferts d'informations importantes sont confiés au réseau, ce qui ne justifie en rien une "peur" de voter par ce même canal (pour des raisons de sécurité, etc… ).
Ainsi le choix d'un candidat parmi 8 se résume à 3 bits d'information tout les 5 ans, ce qui est exceptionnellement faible au vu des moyens actuels.
Il pourrait être intéressant de prendre cette dimension en compte dans l'élaboration d'une nouvelle constitution : il serait dommage de se priver d'un référendum systématique pour chaque décision si cela ne coûte que quelques clics et quelques secondes à chaque citoyen.
Sinon, pour alimenter le débat : j'ai également lu quelques articles qui disaient que la démocratie idéale consistait à une sélection complètement aléatoire des dirigeants, toutes les x années. Et quand je dis "aléatoire", je ne dis pas au hasard parmi les candidats, mais bien au hasard parmi l'ensemble de la population majeure et cliniquement apte (au sens psychiatrique). Cela serait vrai pour le président, pour l'assemblée, le sénat, les ministères (en choisissant parmi certaines professions les profs pour l'éducation nationales, les agriculteurs pour l'agriculture, etc.) et tout ce que vous voudrez d'autre (en supposant que l'on veuille reprendre les organisations modernes).
Le citoyen aurait un devoir d'exercice durant la durée considérée, sans possibilité de refus, avec bien entendu un salaire reçu de l'état pour se consacrer exclusivement à la tâche qu'on attend de lui .
Certains me répondront que l'on pourrait tomber sur des tarés ou des ignorants et qu'on les placerait à des postes dangereusement élevés. Cela va avoir 2 conséquences positives :
- une redondance des systèmes démocratiques, assemblées, etc. pour limiter le pouvoir d'un seul individu (et donc ses dégâts)
- une politique d'éducation citoyenne et d'instruction plutôt que d'abrutissement par les médias de masse, pour s'assurer que chaque citoyen amené à être un décideur (ce qui arrivera avec une forte probabilité, car à toutes les échelles, y compris la mairie ou les cantons les décideurs seront choisis au hasard) soit intelligent, équilibré, instruits, au courant des intérêts du peuple et des choses à faire pour les satisfaire.
Je pense que ces deux systèmes, emploi massif d'internet au cours du processus démocratique, et sélection aléatoire systématique et régulière, sont deux voies à examiner, qui ont le mérite de ne ressembler à rien qui a été expérimenté, et qui rien que pour cela méritent qu'on s'y intéresse.
Cela dit, bien que le débat d'une constitution soit intéressant et nécessaire, il n'est, à mon avis, pas une solution. Les dérives de la société actuelle sont largement dues à un système économique de dimension mondiale (et donc sans prise pour une constitution d'ordre national), ainsi qu'à une organisation sociale et culturelle qui en dépend, et qui ne sauraient être toutes deux changées par une simple constitution, en ce sens que l'inertie des mœurs et des mentalités est très importante, et qu'elle s'étend sur plusieurs générations; on ne les fera pas bouger en changeant les modalités d'une république, mais par l'éducation, ce qui prend du temps.
Outre cela, on ne se débarrassera pas du fond du problème, à savoir la corruption, la cupidité et le manque de scrupule d'une minorité, très largement servi par l'ignorance et la bêtise de la majorité qui les sert. Toute civilisation est faite d'Hommes. Je ne crois pas en la fatalité ou le déterminisme de ce que certains appellent avec cynisme et désespoir "la nature humaine". Toutefois, tant que c'est en les Hommes que le problème demeure, changer le système ne fera que déplacer les formes que prennent les rapports de force et de dominations, et la misère qui en découle.
Notons également qu'une changement de société ne peut se faire sans les organismes qui détiennent le pouvoir. Or aujourd'hui le pouvoir réside essentiellement dans le capital, et que les capital est essentiellement détenu par certains groupes privés, càd en dehors de tout contrôle démocratique. La privatisation de nombreux services, et les conditions restrictives imposées par certaines entreprises puissantes à certains états (taxes et impôts), le fait qu'elles soient les principaux pourvoyeurs d'emplois, utilisant le chômage comme moyen de pression sur les-dit états sont une preuve supplémentaire de cet état de fait.
Le sujet a une forte probabilité de partir en troll, mais je salue l'initiative du PO si elle reste sur un débat constructif et une démarche d'échange et de réflexion.
Les critères pour être candidat sont simples :
- faire acte de candidature
- récolter 500 formulaires de présentation, dans au moins 30 départements/collectivités (sans plus de 50 signatures avec la même origine). -une déclaration patrimoniale
Euh.. candidat à quoi exactement ?