Idem que Piwit
Comme je te l'ai déjà dis sur OC ton projet est intéressant mais souffre d'un manque majeur à mon sens:
-les gens recherchent du contenu et des analyses de qualités. Sans ça tu ne te différenciera pas des sources d'info traditionnelles.
-Rédiger une analyse de l'actualité correcte demande beaucoup de prérequis que la plupart des gens n'ont pas, à savoir: se tenir au courant de l'actualité. Avoir les connaissances nécessaires pour décrypter cette actualité de façon pertinente. Avoir les qualité rédactionnelles pour exprimer son analyse correctement. Avoir le temps de rédiger l'article.
=>Tu vas recevoir au final 90% d'articles de mauvaises qualités, écrit par des gens qui voudront juste donner leurs avis. Un peu comme quand tu regardes les commentaires sur les sites d'actualités: 90% ne sont d'aucune utilité en général.
Au final, ton application se retrouvera noyée par les contributions peu intéressantes et les gens qui ont les compétences pour contribuer correctement ne prendront pas le risque de voir leurs articles noyés dans cette masse.
Pourquoi est-ce ainsi? Il est facile de voir un événement (exemple: déficit de la sécu) et d'avoir sa propre idée sur le sujet. Tout le monde va y aller de sa proposition: plus de contrôle, moins de remboursement, hausse des cotisations etc. Mais pour faire une véritable analyse du sujet il faut des compétences rares. Je vais te proposer une petite analyse du déficit de la sécu histoire que tu vois la différence.
Pourquoi le déficit de la sécu?
Avant de chercher des solutions, il faut comprendre d'où vient le soucis et comment c'est formé et fonctionne notre système de santé.
Il faut pour cela remonter à la fin de la seconde guerre mondiale. Avant cela la protection sociale fonctionnait sur le principe des caisses de solidarités: chaque ouvrier cotisait dans la caisse et quand il était malade la caisse lui versait un quelque chose. Cela fonctionnait bien, car les soins étaient peu couteux (pas de médicaments avec des milliard de frais de recherche à investir, de matière lourd type scaner/irm, peu de séjours à l’hôpital), et que le faible taux de chômage permettait de remplir les caisses de solidarités.
Après la guerre, l'état à décider de protéger tous les français et de généraliser et nationaliser le système. Il à crée ainsi la Sécurité sociale (branche maladie, on ne parle des autre branches ici).
De 1945 à 1975 tout va bien: le pays est en plein emploi (ce qui augmente les cotisations), les dépenses de santés sont faibles (les médicament coutent moins cher et sont moins prescrit, idem pour les opérations) et les gens vivent moins longtemps.
Or depuis environ les années 80 il existe plusieurs facteurs qui contribuent à faire exploser les dépenses de santé:
-l'espérance de vie augmente. Or ce sont les personnes âgées et en fin de vie qui demandent les soins les plus coûteux et les plus long: opérations, séjour en hôpital, médicaments réguliers, personnel pour aider etc..
-la recherche à un rendement décroissant: cela signifie que pour trouver des nouveaux médicaments il faut mettre beaucoup plus d'argent qu'avant car cela est plus difficile. Un parallèle facile est possible avec le pétrole: Il y à 50 ans il suffisait de creuser un trou au Texas pour avoir du pétrole. Facile. Mais une fois ce pétrole épuisé, il faut creuser plus profondément ce qui coûte plus cher. C'est pareil pour la recherche en santé. Une fois qu'on à découvert les molécules "facile" à trouver et efficaces, en trouver d'autre devient de plus en plus difficiles. D'autant plus que les normes se sont renforcées et augmentent les coûts de production!
-les nouvelles découvertes coutent de plus en plus cher: l'utilisation d'irm, de scanners et chimiothérapies sont efficaces mais sont aussi très couteux. leurs généralisation entraine donc des coûts grandissants.
-Plus la médecine avance, plus les coûts sont important: il était facile de vacciner les gens, de faire recule la mortalité avec des mesures d'hygiène simples et des antibiotiques. Le rapport efficacité/coût est très intéressant. Une fois qu'on à lutter contre toutes ces maladies et problèmes faciles à résoudre, ce qui reste entraine des surcoûts importants. Par exemple la lutte contre le cancer et les maladies auto immunes coûte très cher en hospitalisation, traitements, médicaments. Mais la médecine est obligée de passer par là si elle veut progresser.
-La consommation de biens de santé augmente mécaniquement avec le revenu: dans les pays pauvres la priorité est de se nourrir, se loger etc. Plus une société évolue plus les gens deviennent soucieux de leurs santé et y consacrent une part importante de leurs revenus. Ils demandent ainsi plus de soins comme les anti vomitifs ou anti douleurs. Il y à 50 ans personne ne prenait un paracétamol au premier mal de tête! On dit que la santé est un bien de luxe car quand le revenu augmente, les dépenses de santé augmentent plus vite.
-Plus le risque diminue, plus il devient rare et fait peur aux gens. Ainsi la sécurité dans nos villes n'a jamais été aussi élevé. Pourtant les gens n'ont pas plus l'impression d'être en sécurité. Ce faux sentiment vient entre autre des médias qui accentuent l'effet des rare incidents et d'une peur d'être victime de ce qui est maintenant rare et était courant autrefois.
En santé c'est pareil, les gens acceptent de moins en moins le risque d'être malade et vont beaucoup plus solliciter le médecine au moindre soucis car le risque n'est plus toléré. Avant on acceptait plus facilement d'être malade quelques jours et d'avoir de la fièvre, c'était normal et fessait partie de la vie. Maintenant cela n'est plus possible et il faut se soigner rapidement en consommant des médicaments. Ce qui entraine la demande de médicaments à la hausse, juste par ce que l'attitude face à la maladie change et que cette dernière est de moins en moins tolérée.
On voit donc que naturellement le système de santé voit ses coûts explosés. Ce n'est pas par ce que les médecins sont mauvais et prescrivent trop, que les gens profitent ou que les labos s'enrichissent. Mais simplement par ce que tout système de santé est amené à évoluer ainsi.
Si rien n'est fait du coté des recettes pour équilibrer le système, le déficit est inévitable, comme on peut le voir depuis de nombreuses années.
Le système continue de fonctionner sur les même mécanismes de recettes pour être équilibré qu'il y à 40 ans, alors que les dépenses ont explosés naturellement (et continueront de grandir) pour les raisons que nous avons expliquer. Pour ramener le système à l'équilibre il faudrait prendre en compte ce changement de nature du système par rapport à ce qu'il était au dépars et accepter que les méthodes de financement pertinentes en 1945 ne sont pas du tout adapté aux défis du système de santé actuel.
Le débat ne devrait pas être "faut il moins ou plus rembourser telle ou telle prestation" n'a ainsi pas beaucoup de sens, la vraie question du déficit de la sécu étant plutôt: "comment repenser le financement du système de santé pour le rendre comptable avec les enjeux actuels en la matière?".
conclusion de tout ça:
Voilà, c'était une petite analyse rapide que je penses tu ne trouvera pas dans 90% des articles de journaux qui parlent du problème de la sécu. Car ils vont de focaliser sur les choses non importante et marginales (consultation à 23 ou 25e? Remboursement de tel médicament ou non?) sans avoir une approche globale et systémique indispensable pour bien comprendre le problème et pouvoir imaginer des solutions. Pour bien analyser ce problème il faut:
-des connaissances historiques sur l'histoire du système
-des connaissances en économie de la santé
-des connaissances sociologiques pour comprendre comment les gens évoluent et la consommation de produits de santé augmente avec le temps.
-avoir le mode de raisonnement adapté
Tout ceci se retrouve rarement chez des gens qui n'ont pas été formés à ses problématiques…
C'est pour ça que je te suggérais de limiter la rédaction d'articles à des étudiants ou des personnes qui ont valider une certaine expertise dans leur domaines. Ainsi les analyses seront de qualité et intéressantes car faite par des gens qui savent de quoi ils parlent. Contrairement à la majorité des journalistes qui ont des formations généralistes et sont donc capable de parler de tout, mais rarement de manière précise d'une chose en particulières car ils n'y ont pas suffisamment de connaissances.
Réduire la réaction d'articles à certaines personnes validées comme des étudiants te fera bien sur perdre des personnes de qualités. Mais qu'est ce qui est le mieux au final?
-Tout le monde écrit, 10% des articles sont de qualité mais ils sont noyés dans la masse car personne ne veux lire 10 articles pour en lire un seul de bien.
-Certaines personnes écrivent des articles qui sont tous de qualité intéressantes. Certaines personnes intelligentes ne peuvent pas écrire des articles car elles n'ont pas l'autorisation adapté.
Le second système me semble bien plus efficace et pertinent même si certaines personnes qui ont des choses intéressantes à dire ne pourront ainsi pas être publiées… C'est toujours mieux que de les laisser publier et de voir leurs article noyés dans le flood.
Je comprends ton idée noble de laisser chacun écrire. Mais elle ne semble pas du tout adapté à la réalité de l'info, et faire ainsi c'est avoir 90% de mauvais contenu pour 10% de qualité.
Si tu veux je peux de détaillé le raisonnement en mp, et mobiliser quelques théories et faits pour l'argumenter.
Après à toi de voir, mais je trouve que ton idée est sympa, que la réalisation est vraiment super. Ca serait dommage de passer à coté du sucés à cause d'une mauvaise compréhension du "marché" de l'information