C’est mieux.
Tu peux encore progresser sur la rédaction.
En l’occurrence tu as écris de façon trop alambiquée la preuve de P(σ(n)), alors que comme tu l’as remarqué, cette proposition est immédiatement vraie car par définition n est prédécesseur de σ(n).
Donc il s’agit de mieux lire l’axiome 5.
- Soit P(n) une propriété dépendant de n, nous avons (principe de récurrence) : [P(0) et P(n)⟹P(σ(n))]⟹∀n∈N, P(n)
Pour appliquer l’axiome 5 il faut :
- vérifier P(0) (ce que tu as fait correctement)
- vérifier P(n)⟹P(σ(n)) et c’est cette implication que tu devrais mieux rédiger.
L’implication P(n)⟹P(σ(n)) est vraie dès que P(σ(n)) est vraie, et c’est effectivement ce que tu avais remarqué.
Donc pour montrer P(n)⟹P(σ(n)) tu te contentes de justifier que P(σ(n)) est vraie.
Ensuite, l’axiome 5 te permet d’en conclure P(n) pour tout n∈N, qui est bien l’énoncé que tu voulais.
Sur une note plus personnelle j’aimerais expliquer pourquoi je trouve cet exercice assez joli et intéressant.
C’est pas du tout clair a priori pourquoi les axiomes de Peano permettent bien d’identifier l’ensemble N que chacun connaît. Cet ensemble, on le connaît avant d’aborder les axiomes, donc ce n’est pas une question facile en principe de vérifier que les axiomes sont les bons.
Notamment, les axiomes expriment essentiellement que l’ensemble délimité, disons A pour l’instant (le but est de justifier A=N), est défini par induction 0∈A et σ(n)∈A dès que n∈A.
Mais du coup, et c’est tout le but de l’axiome 5, il faut arriver à écarter un cas de figure où on aurait, par exemple 21∈A, et tous les n+21∈A. Pour écarter ça, il faut arriver à cibler le fait que non seulement σ(n)∈A quand n∈A mais n=σ(k) si n∈A pour un k∈A, et c’est beaucoup plus fin. Donc l’axiome 5, il faut vraiment le lire comme un façon de passer d’une propriété sur les {σ(n)}∪{0} à une propriété sur tout A.
Et là intervient un principe en logique formelle : si toute proposition vraie sur un ensemble A est vraie sur un ensemble B alors A=B. Donc en fait l’axiome 5 dit qu’on peut identifier formellement {σ(n)}∪{0} avec A. Or, {σ(n)}∪{0} est beaucoup plus proche de l’intuition qu’on a de N, et donc on se rapproche fortement de A=N.