Vos façons de concrétiser une vague idée de projet ?

Souvent, le meilleur moyen de savoir si on a un projet qui répond à un besoin c’est d’être confronté à ce besoin. Comme ça tu sais déjà où sont les points de frictions d’une démarche, d’un process’ et du coup tu peux appliquer un moyen révolutionnaire (ou pas) de le solutionner.

Si tu n’as pas ça en main, alors du coup ça veut dire qu’il faut creuser le sujet. Tu veux faire un site pour aider les gens à s’approvisionner en bois. Pourquoi pas. Mais as tu déjà entendu parler des gens (des proches par exemple) d’un tel souci ? As tu eu l’occasion de discuter avec des gens qui ont un poêle/une cheminée depuis un moment pour savoir comment ils font et si leur manière de faire leur plaît (et s’ils pensent qu’un outil informatique pourrait les aider ?)

Si ce n’est pas fait, j’aurais tendance à te conseiller de commencer par là, c’est le plus simple et rapide avant d’attaquer des heures de code peut être pour rien.

Une dernière chose. Certains secteurs sont frileux à l’évolution de leur process via l’outil informatique. J’imaginerais assez bien qu’un fournisseur de bois préfèrent un bon vieux coup de téléphone ou un simple email pour passer commande plutôt qu’un outil "plus compliqué mais qui fait pareil". (Mais je me trompe peut être, je n’en connais pas non plus personnellement)

Un membre de ma famille est bûcheron, la 50aine passée pas du tout à jour sur les nouvelles technologies. Le constat est relativement le même pour toutes les personnes que je connais dans le milieu.

Je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée en soit, mais il faut bien penser que les "petits" producteurs (j’entend les producteurs particuliers, non industriels) ne sont pas forcément les plus à mêmes d’utiliser ce genre de site. Il faudra bien leur vendre pour qu’ils se lancent dessus.

Effectivement, je vais devoir aller sur des forums donc.

Ca ne suffit pas. Sur internet on entend souvent les gens qui ont un soucis, mais pas ceux pour qui tout va bien (sans parler de la majorité silencieuse qui en à rien à faire d’aller se plaindre sur internet et préferera bouger dans son coin pour résoudre ses soucis). Du coup tu auras une idée fausse du type "Les gens ont un souci avec X" alors qu’en fait ce sera plutot "3 personnes sur 10 000 ont un souci avec X et l’ont exprimé sur internet, une partie des autres a trouvé une solution sur une vidéo youtube, une autre partie ont appelé leur fournisseur et la dernière partie a appris à faire avec"

Au contraire, je trouve qu’il a eu le bon réflexe en l’occurrence. Dans la démarche de son topic, il sollicite bien de l’aide pour avoir des pistes pour identifier et valider d’éventuels problèmes à résoudre, plutôt que d’essayer de juste coller une vague idée d’app sur un problème qui n’existe peut-être pas. Lui-même le dit :

Ou bien peut-être apprendrais-je qu’il ne servirait à rien de me lancer dans ce projet.

Face à une idée de produit (au sens large, ici on parle d’une application, mais ça peut être un produit physique ou un service), les questions à se poser sont :

• Est-ce que ça existe déjà ?
• Si ça existe, est-ce que je peux proposer mieux (d’une façon quelconque) ?
• Si ça n’existe pas, est-ce que ça répond à un besoin ?
• Si le besoin n’existe pas, est-ce que je peux le créer ?
• Dans tous les cas, quel serait le marché potentiel, avec quelles perspectives de gains face aux couts de développement et de production ?

Cette idée de « créer le besoin » n’est pas nouvelle, c’est le fonctionnement de beaucoup de start-up, et c’est assez vieux pour qu’il y ait un album d’Astérix qui exploite l’idée (« Obélix & Compagnie »).

Cela dit, fonder un business sur un besoin qui n’existe pas au préalable, c’est un pari à grand risque (ça a peu de chances de fonctionner mais peut rapporter gros si ça fonctionne), et quelque chose d’assez indésirable si on veut éviter une société d’ultra-consommation.

Dans tous les cas, ça reste une bonne chose de se poser des questions sérieuses à ce sujet. Le cas échéant, il y a des structures d’aide à la création de projet, qui permettent de bien cadrer le truc avant de se lancer dans un projet. N’hésite pas à les utiliser.

Salut,

Je pense que tu y verrais plus clair si tu trouvais quelqu’un à qui t’associer et qui connaît ce domaine. Tu y verrais encore beaucoup plus clair si tu trouvais ton premier client potentiel qui te dirait « ah, j’en ai marre de passer des coups de téléphone et de maintenir à jour mes commandes de bois dans un cahier, ça me prend trop de temps » (je schématise, mais en gros, il faut effectivement que tu identifies le problème à résoudre).

Dans ma boîte, mon associé actuel est venu me voir pour me faire part d’un problème qui lui cassait vraiment les noix et qui rendait une partie de sa vie difficile. C’était la première étape qui, je pense, a défini notre succès aujourd’hui (oui, car des fois c’est peut-être pas possible de résoudre ledit besoin aussi facilement).

Comme le dit @SpaceFox c’est sans doute moins risqué de partir sur quelque chose où tu sais pertinemment que ça va faciliter la vie des gens, que sur un projet au hasard où tu ne sais pas si ça va les aider (mais en revanche, oui, si ça fonctionne, ça peut faire un tabac).

Au final je ne suis pas vraiment friand de structures d’aide pour t’accompagner sur ce genre de chose ; ça me fait penser à un ornithologue qui passe son temps à apprendre aux oiseaux à voler (à part s’il est question de savoir comment créer une structure juridique pour une future société, mais crois-moi, tu n’es pas encore à ce stade).

Leur utilité dépend énormément de où tu en es dans ta réflexion et de ton autonomie à faire une étude de marché fiable. Le retour d’expérience, c’est que beaucoup d’utilisateurs de ce genre de structure se lancent dans des projets qui, avant accompagnement, n’ont ni queue ni tête. De ce que j’en sais, on trouve souvent : aucune étude de marché d’aucune sorte, tentative de « conquérir » un marché déjà saturé (ça va de l’application qui existe déjà en 150 exemplaires à l’ouverture d’un commerce dans une zone saturée en commerces du même type¹), sous-estimation gravissime des taxes et frais fixes qui font que le projet n’a aucune chance d’être rentable (surtout chez les primo-entrepreneurs qui n’ont jamais géré autre chose que leur compte personnel). On parle parfois de gens qui ne connaissent pas la différence entre chiffre d’affaire, bénéfice et salaire qu’ils peuvent se verser.