C’est pas un sujet évident, à la fois d’un point de vue physiologique et en même temps pour faire le tri entre les différentes croyances qui se propagent plus vite que les données vérifiées.
Globalement, on distingue deux choses :
- la fatigue après exercice qui est multi-factorielle (cellulaire, métabolique et neurologique pour citer les principaux),
- les courbatures dont l’origine n’est pas encore parfaitement comprise, mais dont on pense qu’elles viennent de micro-traumatismes au niveau des muscles qui apparaissent particulièrement lors d’un effort intense et inhabituel. En revanche, ce qu’on sait c’est qu’elles ne viennent pas de l’accumulation de déchets (et notamment d’acide lactique) dans le muscle, contrairement à ce qui était supposé il y a plusieurs dizaines d’années (mais c’est une idée reçue qui persiste énormément).
Il y a beaucoup de choses que l’on nomme fatigue : l’essoufflement, l’envie de dormir, la fatigue mentale… Dans ce cadre, on parlera de fatigue comme étant la difficulté ou l’incapacité à réaliser un mouvement que l’on réalise sans difficulté en conditions normales.
Comme je l’ai dit un peu plus haut, cette fatigue à des origines très diverses. L’une d’elles, c’est la cause métabolique. Pour produire de l’énergie nécessaire au fonctionnement de la fibre musculaires, le muscle utilise plusieurs voies métaboliques notamment une qui fait appel à la fermentation lactique (dans le cadre d’efforts intenses où les besoins en énergie de la cellule dépassent les capacités d’alimentation en dioxygène du sang). Cette voie métabolique produit de l’acide lactique comme déchet qui doit ensuite être évacué.
L’accumulation d’acide lactique dans la cellule conduit à l’acidification de celle-ci et empêche (ou tout du moins rend plus difficile) certaines liaisons chimiques qui sont à la base du mouvement musculaire et rend donc le mouvement plus difficile. Son élimination rapide favorise donc une récupération rapide.
Et c’est là que la récupération active intervient. Le fait de faire un effort dilate les vaisseaux sanguins et permet une plus grande vascularisation des muscles et donc une meilleure élimination des déchets. Il existe également un second mécanisme appelé la pompe musculaire, dans lequel un muscle en se contractant, est capable d’appuyer sur les veines et donc "d’expulser" le sang dans les veines, un peu comme le ferait le cœur, et ceci améliore également le retour veineux et donc l’élimination de l’acide lactique. Ce mécanisme est particulièrement présent au niveau des muscles des mollets, il semblerait donc que les récupérations actives les plus efficaces soient celles qui mettent en jeu ces muscles (donc vélo, marche…).
Maintenant, le sujet n’est pas très tranché. D’après ce que j’ai lu, il y a des études qui trouvent un intérêt à la récupération active, et d’autres non…
En ce qui concerne les courbatures, comme je le disais plus haut, c’est une douleur qui est encore assez mal comprises. Ce qu’on pense savoir c’est qu’elles sont dues à des micro-traumatismes musculaires qui ont tendance à apparaître d’autant plus facilement que l’effort est intense, brutal et non habituel. Par conséquent, pour les éviter, il faut monter en chauffe progressivement et s’entraîner régulièrement.
Il semblerait que malgré une impression de soulagement sur l’instant, les étirements n’aient pas vraiment d’impact sur l’apparition de courbatures.
J’espère avoir pu répondre un peu à tes questions.