Salut,
Je pense que la chose la plus importante à constater est la suivante :
Une fonction f:U→C est holomorphe si et seulement si
∂z∂f=0.
Pourquoi? Déjà on peut prendre des coordonnées réelles z=x+iy et écrire :
∂z∂=21(∂x∂−i∂y∂)
∂z∂=21(∂x∂+i∂y∂)
et on constate que
∂z∂+∂z∂=∂x∂
et
∂z∂−∂z∂=−i∂y∂
ce qui explique (plus ou moins bien) ces notations.
Maintenant,
l’équation de Cauchy-Riemann dit exactement :
i∂x∂f=∂y∂f
ce qui est équivalent à l’équation
−∂x∂f=i∂y∂f⟺∂x∂f+i∂y∂f=0⟺∂z∂f=0.
Intuitivement, pour moi, les deux variables z et z∗ ne sont pas indépendantes
Elles le sont :
∂z∂z=∂z∂x+iy=21(∂x∂x+iy+i∂y∂x+iy)=21(1+i⋅i)=0
Que dit l’équation de Cauchy-Riemann ?
Cette équation dit que la différentielle de f est une similitude (ou est nulle). En d’autres termes, si je regarde la différentielle de f=f1+if2 :
df=(∂x∂f1∂y∂f1∂x∂f2∂y∂f2 )
alors le fait que c’est une similitude, c’est à dire une transformation complexe df=reiθ dit que l’on cherche quand est-ce que df vérifie :
df=(r00r)(cosθsinθ−sinθcosθ)
et cela se traduit donc par :
df=(rcosθrsinθ−rsinθrcosθ)
et donc les équations à vérifier sont :
∂x∂f1=∂y∂f2
∂y∂f1=−∂x∂f2
ce qui, en reprenant f=f1+if2 donne l’équation de Cauchy-Riemann :
∂x∂f=∂x∂f1+i∂y∂f1=∂y∂f2−i∂x∂f2=−i∂y∂f
Remarques :
- Les équation précédentes expliquent donc pourquoi une application holomorphe de dérivée non nulle est conforme (c’est-à-dire préserve les angles) : c’est parce que c’est le produit d’une dilatation (non nulle) avec une rotation !
- Dire que l’on est une similitude pour df est la même chose que de dire que df est un nombre complexe. Donc dire "avoir une dérivée complexe" signifie bien que df soit une similitude. En effet, un nombre complexe s’écrit toujours reiθ et c’est bien ce qu’on a étudié…