Inktober 2020 en micronouvelles

Je reprends l’idée d’un certain renard et je n’ai pas honte

a marqué ce sujet comme résolu.

Mon inktober challenge, c’est de lire une micro-nouvelle par jour, et je suis en train de prendre du retard. Je suis admiratif de ta capacité à en écrire une chaque jour (avec parfois des contraintes supplémentaires qui font "nouvelle compte double").

Aujourd’hui, on parle d’espoir avec Musée des espoirs. J’ai voulu essayer quelque chose, mais je ne suis pas satisfaite du résultat, je le trouve un peu bancal. Mais il me faudrait du recul pour l’analyser, ce que le format d’inktobre ne me laisse pas.

Jacen, ce que tu dis est intéressant sur le fait que lire une micronouvelle par jour est un challenge en soi m’interpelle, parce qu’il rejoint plusieurs témoignages concordant de personnes qui sont dans le même cas. Je pourrais faire ici de la philosophie ou de la critique morale de bistrot et expliquer sur un ton cynique que « ça en dit beaucoup sur notre société qu’autant de gens ne trouvent pas 10 minutes par jour pour lire un petit texte » mais je vais éviter parce que d’une je l’ai fait en disant que je ne le ferais pas, de deux ça n’aurait pas grand intérêt, de trois il est 21 h passé et je ne peux pas être au bistro à cause du couvre-feu, et quatre vous êtes vraiment arrivés au bout de cette phrase sans mourir ?

Ce que je trouve plus intéressant, c’est de vous expliquer comment j’arrive, moi, à tenir le rythme d’écriture.

D’un point de vue de l’organisation, c’est un marathon : je dois d’une part bloquer assez de temps tous les jours pendant un mois pour écrire une nouvelle (et ça implique de savoir combien de temps ça peut me prendre, cf plus bas et merci le covid), et d’autre part me motiver à écrire un texte chaque jour, même (et surtout si) je n’en ai pas envie. Concernant le rythme, la première difficulté c’est de lancer la machine, et après ça roule tout seul tant que l’inspiration est là. La seconde difficulté, c’est de dépasser les blocages et d’écrire quelque chose, même mauvais, pour réussir à conserver le rythme. Parce que si je m’autorise des trous pour autre chose qu’une vrai bonne raison, je sais que n’importe quelle flemmardise va devenir un prétexte à ne rien écrire, et là tout s’arrête dans une spirale infernale de procrastination.

(Aparté pour Phigger : si un jour tu te lances dans le défi Bradbury, je pense que la clé est exactement là : même si tu as l’impression de faire de la merde, il faut quand même écrire ta nouvelle de la semaine, au moins n’importe quoi pour garder le rythme, dont dépend directement la motivation).

Mon processus d’écriture est le suivant : trouver une idée selon le thème du jour, la structurer en nouvelle, l’écrire, faire les corrections minimales pour que les yeux des lecteurs ne saignent pas trop, publier.

Le point clé là-dedans, c’est trouver une idée et la structurer en nouvelle. L’une des contraintes fortes, c’est que la nouvelle doit pouvoir être écrite dans la journée, donc doit être très courte. Ça interdit tout ce qui est un peu complexe. L’autre contrainte forte, c’est que la nouvelle doit raconter quelque chose. Ça a l’air con dit comme ça, mais c’est sans doute ce qui est le plus compliqué dès qu’on prends en compte la contrainte précédente. C’est très facile d’écrire des textes qui sont des aperçus d’univers, des morceaux d’histoire, des impressions, mais qui ne sont pas une histoire parce qu’ils ne racontent rien, et donc n’ont aucun intérêt en soi (ils pourraient être une partie d’un récit plus grand). Quand il y a deux ans j’ai lu les textes de SpaceFox, je lui ai dit plusieurs fois : « ton truc là, c’est mignon mais c’est pas une histoire, ça ne raconte rien et on se fait chier ». J’essaie d’éviter ça, sans toujours y parvenir.

Une fois que j’ai une idée, je construis l’histoire dans ma tête, jusqu’à ce qu’elle fonctionne correctement. Ainsi, au moment d’écrire, je sais d’où je pars, où est-ce que je vais et comment j’y vais, et ça me permet de me concentrer sur la « technique », même si ça m’arrive de dévier significativement du plan en cours d’écriture. J’essaie d’écrire au plus propre dès le premier coup (qui n’est pas un vrai premier jet, vu le nombre d’itérations qui ont décanté dans ma tête), parce que le format fait que je n’aurai pas de vraie passe de corrections.

Il ne reste plus qu’à relire et corriger vite fait et publier, mais il n’y a rien de passionnant à dire là-dessus.

Pour ce qui est des délais : l’écriture/relecture est assez constante, entre 1 et 2 heures selon la longueur du texte (sauf pour le 21–22 à cause des contraintes de l’écriture pour jeunes enfants). J’ai appris la dactylographie, au moins je ne suis pas ralentie par des considérations mécaniques. La conception de l’histoire est beaucoup plus variable : certaines histoires me sont venues presque naturellement, d’autres fois (comme ce soir) j’ai mis des heures à trouver une idée qui ressemblait à peu près à quelque chose et qui ressemblait à peu près à une histoire. L’avantage, c’est que je peux réfléchir à plusieurs idées en même temps, et que je peux réfléchir à une histoire en faisant autre chose (on sous-estime les bienfaits d’une bonne douche sur l’imagination).

Vous savez que cette explication est presque aussi longue que la nouvelle du jour ?

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Je pense que je peux déterminer la règle suivante : si, en commençant la rédaction, je pense que le texte va être court, c’est qu’il va m’échapper et s’étaler sur beaucoup plus de pages que prévu.

Aujourd’hui, on fait dans le fantastique le plus pur avec Reconnaissance. Je trouve la fin bancale, mais vue l’heure – même en prenant compte le changement d’horaire ! – on va s’en contenter, hein, parce qu’il faut bien dormir à un moment ou un autre.

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Salut, j’ai lu Refuges pour mots oubliés, et même si j’apprécie l’idée, je trouve qu’il manque quelque chose à cette nouvelle. Et finalement, j’ai l’impression qu’on arrive dans ce que tu disais là, que tu ne racontes pas vraiment quelque chose dans cette nouvelle, il s’agit "juste" d’une scène, d’une découverte, mais il ne se passe "rien". Tu as aussi cette impression ?

Mon nouveau défi est de rattraper mon retard de lecture avant que tu ne termines d’écrire :D

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Bon ben je continue ma lecture ! (C’est les vacances, quoi).

  • Poules de feu : c’était amusant à lire !
  • Stupidité artificielle : également. Et j’avais écrit un texte il y a quelques années qui partait également de l’idée que la terre était une expérience, mais ta version est bien mieux écrite, même si elle reste un peu caricatural.
  • Cette chose très ancienne : J’ai bien aimé, même si un peu déçu du dénouement. Là, pour le coup, je retrouve vraiment ce qu’on disait, il se passe quelque chose. Après, ça tient peut-être de la définition qu’on donne à un récit ?
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Le texte du jour, Renarde est encore une version qui mériterait trop de travail. Notamment réécrire tous les textes de la renarde en alexandrins, car c’est là l’usage de son espèce. Ça se voit que je commence à fatiguer, et que j’ai eu du mal à trouver un titre qui ne soit pas un énorme divulgâchage.

Merci pour tes retours, Phigger. J’y répondrai à une heure où je ne devrais pas déjà être en train de dormir depuis longtemps !

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Aujourd’hui la photographie d’une étrange bestiole m’a inspiré un texte… qui ne fonctionne pas du tout malgré son titre : Eulagisca gigantea et toute cette sorte de choses. Ne vous fatiguez pas à le lire. Enfin, si, cliquez dessus et allez voir le lien que j’ai mis en annexe, c’est beaucoup plus intéressant quoiqu’en anglais.

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Je crois lire que tu es légèrement démotivée, quel dommage alors que tes textes sont vraiment très sympathique !

J’imagine bien la stupeur de Socrate face à notre monde moderne si éloigné de la philosophie 😂

On sent bien que tes textes sont plus courts, je ne dirais pas moins travaillé car coucher son inspiration est déjà assez difficile comme ça. Heureusement, je trouve la qualité toujours au rendez-vous !

J’ai hâte de lire ton dernier texte et en meme tempsje suis un peu triste que ça se finisse 😢

Dans tout les cas bon courage et merci pour ce defi que tu nous as offert. Ça donne envie de se lancer.

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Et c’est la fin de l’Inktober 2020 avec ELSA, encore un texte qui m’a échappée et donc que j’ai écrit en deux parties.

Maintenant je vais dormir une semaine, parce que c’était crevant, et je vous ferai un petit bilan plus tard, d’accord ?

Pour répondre à Phigger :

« Refuge pour mots oubliés » est ce qu’on pourrait appeler une « nouvelle d’état », dont l’intérêt est dans ce qu’elle décrit. Malgré l’aspect « journaliste qui découvre », il n’y a pas de vraie action ni de vraie chute – en fait ça serait très difficile à mettre en place. J’ai essayé de la rendre intéressante malgré tout en ajoutant un progression, des choses à découvrir pour le lecteur au fur et à mesure, mais je comprends que ça plaise moins que les « nouvelles d’action ». J’ai utilisé la même combine pour « Bibliothèque Infinie » (qui elle a quelque chose qui ressemble à une chute).

Il y a bien un côté moralisateur qui me dérange dans « Stupidité artificielle ». J’espère réussir à le supprimer tout en gardant le côté humoristique absurde à la correction.

Pour répondre à Marius :

C’était plus de la fatigue que de la démotivation aussi. Et un certain manque d’idées : j’en ai eu beaucoup où je me suis dit « en fait c’est juste un clone de telle nouvelle que j’ai déjà écrite avant ». Ça et les idées qui ne fonctionne pas (même si j’en ai couchées quelques-unes sur le papier, juste pour avoir un texte) ou qui nécessitaient beaucoup trop de développement pour fonctionner.

Et oui, dans les derniers textes, il y en a des carrément torchés, qui sont de pures versions 1 ou 2 y compris en tenant compte des versions qui sont restées dans ma tête !

Je suis aussi un peu triste que ça se finisse, mais heureuse en même temps. Parce que c’est assez épuisant mentalement. Mais je vais pouvoir avancer un autre projet qu’on va bientôt vous présenter avec le renard !

Et merci à toutes et à tous pour vos gentils mots et vos encouragements. Je pense que je n’aurais pas tenu la distance sans eux !

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Et ben félicitations, vraiment. Je suis incapable de tenir ce rythme, même incapable d’écrire tout simplement en ce moment, alors franchement, bravo. Bon, je suis loin d’avoir tout lu, mais c’est gardé au chaud dans mon lecteur RSS, et ce sera lu.

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