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Dans le cadre de mon travail, j’ai eu l’occasion de lire deux livres traitant des questions énergétiques et d’utilisation du sous-sol.
Le premier ouvrage est écrit par un chercheur en histoire des sciences, J.-B. Fressoz. Ce dernier revient sur la notion de transition énergétique en montrant qu’au lieu de se substituer, les énergies du passé s’accumulaient. Le charbon n’a pas remplacé le bois : sa consommation a été multipliée par six au début du XXe siècle pour servir dans les mines de charbon ; il est toujours très largement utilisé, notamment dans la fabrication d’acier. Il démonte également la notion de transition énergétique. Ce terme est apparu dans les années 1970 au sein du lobby nucléaire, qui souhaitait que le gouvernement étatsunien remplace les énergies fossiles par l’atome et l’hydrogène, dans une optique de souveraineté énergétique et d’indépendance vis-à-vis des pays pétroliers du Moyen-Orient. Il ne s’agissait donc pas, à l’origine, d’une volonté à passer aux « énergies vertes ».
C. Izoard est journaliste. Dans cet ouvrage, elle revient sur les mines modernes : loin d’être un artéfact du passé, nous n’avons jamais autant exploité les ressources du sous-sol : pour la transition énergétique (le lithium des batteries), la transition numérique (pour fabriquer les composants électroniques), etc. Loin de sortir de la dépendance au matériel (avec la tertiarisation de l’économie), nous n’avons jamais eu autant besoin de ressources en qualité comme en quantité. Et cela a un cout écologique important (la pollution par exemple).
Ces deux ouvrages, bien qu’ils puissent faire l’objet de critiques, ont toutefois un mérite : ils rappellent que la transition énergétique a un prix et qu’elle entraine une augmentation constante de la demande en ressources. L’occasion de rappeler les trois piliers du scénario Négawatt : sobriété, efficacité et renouvelabilité. Avant de substituer une énergie par une autre, il faut en réduire les besoins matériels, sinon on ne pourra pas réellement changer de modèle.