Ce samedi 15 janvier 2022 à 4h10 UTC (5h10 heure de Paris/Bruxelles/Zurich), aux iles Tonga, le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai est entré en éruption. Cette violente explosion a été entendue à plusieurs centaines de kilomètres et a provoqué des alertes au tsunami sur presque toutes les côtes pacifiques, jusqu’au Japon et aux États-Unis.
L’onde de choc de l’explosion se propage dans toutes les directions et est si puissante qu’après 17 000 km de parcours, elle est encore très clairement enregistré par les stations météorologiques dont la résolution temporelle est suffisante, comme cette station en plein Paris :
Le réseau de l’association Infoclimat signale que le phénomène est enregistré par de nombreuses stations et suit bien le chemin prévu – le plus court chemin entre les Tonga et la France métropolitaine passe par le pôle Nord, donc l’onde de choc a d’abord été enregistrée en Scandinavie, puis au Bénélux et en France du Nord vers le Sud.
On voit sur les différents relevés que cette onde de choc, en France, a encore une amplitude d’environ ± 1 hPa (100 Pa). La formule qui permet de transformer une différence de pression en niveau de pression acoustique est :
Avec en dB ; la pression sonore de référence et la valeur efficace mesurée.
Et si on fait l’application numérique avec l’onde de choc du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai telle que mesurée en France métropolitaine, on trouve un ordre de grandeur de 140 dB, ce qui est gigantesque… et tout à fait inaudible, parce que la fréquence de ladite onde est de l’ordre de 0,5 mHz, très en-dessous de ce que l’oreille humaine peut percevoir – et de fait, il ne peut pas exister de valeurs en db (A) pour ce phénomène.
Icône d’après Le volcan Sarytchev, sur l’île Matoua, en éruption, le 12 juin 2009, CC BY-SA The High Fin Sperm Whale, John