Voici déjà deux billets que je vous parle d’un pays qui me tient à cœur1, mais géographiquement, à quoi ressemble t-il ? Quelles sont quelques villes ? Et les frontières, comment sont-elles ? Je vais m’efforcer de parler un peu de tout ça dans ce billet.
Pays de plaines et d’agriculture
Commençons par donner un chiffre : ~430m. C’est la hauteur du plus haut sommet de Moldavie, les collines de Bălănești. Cela vous donne déjà une idée de la géographie du pays.
Composé de forêts et de champs, on y fait surtout de l’agriculture ici, ce qui a contribué aux noms de « greniers des Tsars » et « grenier à blé de l’URSS », avec l’Ukraine. Les terres ici sont fertiles et on y cultive beaucoup de choses différentes : du blé, de l’orge, du maïs, du tournesol, des tomates, des pastèques, des concombres et la liste est longue.
On y produit aussi d’excellents vins. Si vous venez en Moldavie, passez donc à Cricova, une ville quelques kilomètres au nord de la capitale, pour y découvrir ses célèbres caves. Sur plus de 120 km de galeries souterraines, des millions de bouteilles de vins sont stockées, certaines vielles de plus d’un siècle. Vous pourrez y faire des dégustations et vous ôtez de la tête que le bon vin est uniquement français.
Dans la ville
Les villes moldaves sont différentes de nos vieilles villes ouest-européenne de par l’influence soviétique. Ici, place aux grands ensembles, aux larges avenues, aux villes très étendues. La notion de vieille ville, de centre-ville, de banlieue est presque inexistante ici.
Cela est du non seulement aux destructions massives de certaines villes pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi par l'urbanisme soviétique, marquée par une absence totale de contrainte logistique, financière et juridique. Ce genre de larges avenues, de parcs immenses, de bâtiments à n’en plus finir se trouvent dans les autres pays soviétiques, comme en Ukraine.
La qualité de vie est autre ici. Alors il y les inconvénients c’est sûr, comme le goudron pas toujours en bon état, les transports en commun moins développées que chez nous (et moins confortables, ça c’est certain). Mais il y a aussi les avantages. J’ai déjà parlé des espaces verts très présents, mais on peut aussi citer la facilité de se garer, la présence de commerces même en périphérie, ce qui évite de phénomène de « quartier excentré dans lequel il n’y a rien, pas même un petit épicier ».
Et comme les villes sont moins peuplées et que le pays est beaucoup, beaucoup plus décentralisé que la France, on a beaucoup moins de pression sur le tissus urbain. Cela fait que trouver un logement décent, sous-entendu pas une cage à lapin typique de Paris, à un prix abordable est largement possible.
Sachez que le francilien que je suis envisage même la vie ici, c’est dire la différence avec la région parisienne.
Les frontières du pays
Le pays est enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, avec des frontières partagées de manière inégale : environ 450 km avec la Roumanie contre plus du double, 939 km, avec l’Ukraine.
La première est très simple puisque elle suit le Prut sur toute sa longueur. Les points de passage se font donc sur des ponts routiers ou ferroviaires aménagés. Le passage d’un pays à l’autre ne pose aucun problème, en particulier pour les Européens puisque la Roumanie fait partie de l’Union Européenne et la Moldavie ne demande pas de visa pour des durées inférieures à 3 mois sur périodes de 6 mois.
La frontière ukrainienne, c’est compliqué. Issue de la frontière qui séparait la RSS1 d’Ukraine de la RSS de Moldavie, elle est tracée arbitrairement et complique les déplacements et même la vie économique du pays !
Ce qui n’était à l’époque qu’une simple frontière interne à l’Union Soviétique et qui ne demandait aucun contrôle est devenu, après 1991, une frontière internationale. Seulement voilà, elle a été tracée arbitrairement et de façon à rendre la Moldavie économiquement dépendante des ports ukrainiens.
Exemples ? La voie ferrée reliant les villes de Черновцы (russe) / Cernăuți (roumain) et Могилёв-Подольский (russe) / Moghilǎu (roumain), toutes les deux en Ukraine, coupe 7 fois la frontière. Celle reliant Odessa à Reni, dans le sud, coupe la frontière 6 fois.
La frontière moldave s’arrête également à quelques centaines de mètres du rivage de la Mer Noire, ce qui la prive de tout port en eau profonde. Cela rend l’obligation d'importer par camion depuis les ports ukrainiens et roumain, ce qui fait grimper les prix de produits que j’ai vu bien moins chers en Ukraine (en prenant aussi en compte les taux de conversions entre monnaies moldave et ukrainienne).
Un autre problème se nomme Transnistrie, cet état resté au temps de l’Union Soviétique et situé entre le Dniepr et la frontière ukrainienne, et qui échappe totalement au contrôle de Chișinău. Cette zone ukrainienne avait été donnée à la Moldavie « en compensation » des pertes du sud du pays, mais génère aujourd’hui plus de problèmes qu’autre chose. Elle gêne le commerce entre les deux pays et force trains et camions à faire de longs détours par le nord ou par le sud.
Alors qu’avant la frontière de la Moldavie avec l’Ukraine se faisait sur le Dniepr, maintenant elle est totalement artificielle, coupant routes, champs, voies ferrées sans aucun justification géographique ou historique. Ainsi, la Moldavie est passée d’une province délimitée quasiment entièrement par deux fleuves à un État dont les frontières sont artificielles et causes de problèmes.
Le climat
Comme vous l’aviez peut-être notés sur mes différentes photos, l’été est une saison chaude et ensoleillée (concept légendaire pour nous autres parisiens). L’hiver est plus rude et froid que chez nous, bien que, selon les habitants, on voit bien moins de neige qu’il y a quelques décennies.
Aujourd’hui a été le premier jour de pluie depuis mon arrivée il y a un mois, donc autant dire que profitez de l’été est extrêmement agréable.
Je n’ai pas de photo à vous proposer de paysages sous la neige puisque je ne suis encore jamais venu en hiver ici. Peut-être un jour, qui sait ?
En conclusion
Allez, je vais vous laisser maintenant, pour vous retrouver avec d’autres billets plus tard. Je vous laisse sur une note bovine. La revedere.