Coucou les agrumes !
Déjà plus de deux semaines depuis le dernier épisode dans lesquel on avait appris les pronoms personnels et à conjuger le verbe être
au présent de l’indicatif.
Cette fois, on va apprendre les pronoms possessifs (qui comme presque tout le reste en quéchua, seront des suffixes), et un peu de vocabulaire. On aura tout ce qu’il faut pour pouvoir commencer à faire des phrases faciles.
Quelques mots de vocabulaire
En fait, on va le faire dans l’autre sens. Ce sera plus facile d’expliquer les pronoms possessifs si il y a quelque chose à possèder.
wasi - maison
mama - mère
tata - père
llaqta - village
qhata - manteau
qallapurina - voiture
ranqhay - vendre
munay - aimer
muqiy - vouloir
rimay - parler
llamkay - travailler
Bon, c’est pas le pérou, mais ça va nous permettre de commencer à faire quelques phrases
Les pronoms possessifs
En français, pour chaque personne, on a trois pronoms : mon, ma, mes
, ton, ta, tes
, etc. En quéchua, d’après ce que j’ai vu, il n’y a pas de féminin et de masculin, et le pluriel se fait en ajoutant un autre suffixe, qui s’enchaînerait avec celui de la possessivité. On y reviendra dans un autre billet.
Personne | possessif | exemple | traduction |
---|---|---|---|
ñuqa | -y | wasiy | ma maison |
qam | -yki | wasiyki | ta maison |
pay | -n | wasin | sa maison |
ñuqanchik | -nchik | wasinchik | notre maison (inclusif) |
ñuqayku | -yku | wasiyku | notre maison (exclusif) |
qamkuna | -ykichik | wasiykichik | votre maison |
paykuna | -nku | wasinku | leur maison |
Vous voyez comment je vous rappelle les pronoms personnels l’air de rien ? Et c’est seulement en partie parce que je les avais oubliés…
Quelques commentaires, comme d’habitude. Le suffixe -y
sert pour le pronom possessif de la première personne, mais aussi, comme vu dans le billet précédent, pour l’infinitif. Je suppose que puisqu’un verbe ne peut pas être mis au possessif, ça ne laisse que peu de place à l’interprêtation.
Le pluriel, pour donner un exemple pour vous mettre l’eau à la bouche, se forme avec le suffixe -kuna
(comme on avait deviné dans la partie sur les pronoms personnels). Du coup, mes maisons
se dirait wasiykuna
. L’ordre des suffixes est toujours un mystère pour moi, on verra plus tard si j’ai une épiphanie.
Il est très important de savoir que le possesseur prend le suffixe -p/-pa
(selon si le mot se termine par un son voyelle ou pas). Je sens que je vais devoir tout réécrire quand je comprendrai mieux la langue, mais ça reste une expérience intéressante d’apprendre avec vous. Plus de détail dans la section suivante.
Quelques phrases d'exemple
Carlospa wasin - la maison de Carlos
Donc comme on voit, il y a deux marques du possessif.
Ñuqap carroymi kan - J'ai une voiture
Litéralement, de moi ma voiture il est
Qampa wasiyki kanmi - Tu as une mère
Personne n’a dit que les phrases seraient intélligentes. Litéralement, de toi ta mère elle est
On remarque aussi que le verbe semble se mettre à la fin, et que le verbe avoir
se traduit avec une forme impersonnel du verbe être
. Il y a aussi une autre manière, avec un autre suffixe, mais on y reviendra bien plus tard. Et enfin, on voit, comme dans le billet précédent, que le suffixe -m/-mi
permet d’insister sur une partie de la phrase précise.
Ñuqa wasiypim rimani - Je parle dans ma maison
Le suffixe -pi
semble indiquer un complément d’espace. Et il se met entre le possessif et le suffixe qui marque l’importance. Je ne sais pas pourquoi. Mais mine de rien, on a déjà trois suffixe sur le mot maison
, pas mal !
Payqa wasiypi llamkan - il/elle travaille dans ma maison
Bon, c’est tout pour aujourd’hui. Moi je trouve qu’on fait des progrès. Vous arrivez à me suivre ? Vous voulez que j’essaie d’éclaircir un point précis ?