Un peu d'improvisation au clavier ?

Quelques petits conseils quand on veut faire de l'improvisation

Bonjour chers tous,

Ceci sont mes conseils relatifs à ma propre expérience de l’improvisation. Ce ne sont en aucun cas des règles d’or à respecter ou des vérités universelles. Il s’agit plutôt de la façon dont j’improvise.

Voici un petit billet concernant ma propre expérience de l’improvisation. Je ne suis pas un maître de l’impro, mais j’ai cependant quelques notions car j’ai eu des bons cours d’improvisation, d’accompagnement et d’écriture musicale. Et ça aide.

Mais je vais essayer de partager un peu ça. Bien entendu, je ne vais pas faire de théorie musicale, donc je pars sur le principe que vous en avez.

Une petite histoire

Lors d’un stage, je me retrouve à tourner en rond le soir. J’apprend alors qu’il y a dans la basilique juste à côté un orgue pas mal du tout et un piano au sous-sol. Je demande et on me dit où trouver les clés. Parfait.

Petit bémol ( :-° ), sans imprimante, et en ayant oublié de prendre quelques partitions, je n’ai rien à travailler.

Bon, tant pis, c’est l’occasion de faire un peu d’improvisation.

L'improvisation, dis-tu ?

Ici, l’improvisation, c’est vraiment faire une musique à partir de rien. Rien de rien de ralgamaziel.

En fait, si.

Il y a tous les petits enchaînements que l’on a appris à force de jouer des morceaux, et tous les petits enchaînements que l’on connaît à force d’improviser parce que ça sonne bien, et les trucs qui sonnent tellement bien qu’on les connaît par cœur, comme les cadences.

Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi non plus, il y a plusieurs choses à respecter :

  • respect tempo : on se donne un tempo au début, et on le respecte. On va à la rigueur ralentir à certaines cadences, mais sinon, on s’y tient. Si on fait une impro en plusieurs parties, on peut faire une partie rapide, une lent, une rapide, mais au sein de chaque partie, on garde le même tempo
  • la tonalité : on la garde en général. Pas besoin de faire des modulations à tout va, on s’y perds plus qu’autre chose. En revanche, des petites modulations ou des emprunts, c’est toujours sympa. Et si on est pas à l’aise avec tout ça, on reste dans la même tonalité, il y a déjà plein de choses à faire
  • la mesure. C’est à mon avis plus important que le tempo. Si on s’est dit 4/4 au début, on ne change pas du tout. Mettez-vous un peu à le place de quelqu’un qui vous écoute (même si vous êtes tout seul) et que vous décalez d’un temps sans vous en rendre compte. Il va se dire "mais qu’est-ce qu’il fait, il s’est perdu ou quoi ?"

Quelques conseils en vrac pour commencer ou continuer l'impro

Je parle ici de l’impro totalement improvisée, sans support derrière.

Commencer par deux voix

Ça peut paraître un peu nul, mais c’est bien plus constructif que n’importe quoi d’autre. En effet, si vous mettez 4 voix et bourrinez des accords, ça sonnera toujours à peu près correctement. Mais si vous avec deux voix, dès que vous faîtes une erreur, ça se voit directement, et c’est bien plus facile pour corriger.

Un très bon truc en impro à deux voix est d’essayer de maximiser les intervalles de quarte ou de sixte entre les deux voix. Quand vous passerez à 4 voix, s’il y a toujours ces intervalles entre la basse et le soprano, ce sera bien mieux que toujours des quintes ou des octaves.

Se donner un petit refrain ou un ostinato

C’est un conseil que j’ai eu de plusieurs personnes différentes : se donner une petite suite d’accords ou une petite mélodie que laquelle on va essayer de faire des choses différentes.

Si on se donne Do-Fa-Sol-Do, histoire d’être originaux, on peut faire :

Do majeur, 4/4, c’est parti

1 mesure Do, une mesure Fa, une mesure Sol, une mesure Do

Deux mesures Do

Une troisième mesure Do, pour finir la petite mélodie sympa que j’avais, puis on enchaîne sur une mesure de Fa

Une mesure de Sol

Une mesure de Do

On va finir, donc une belle cadence bien préparée, deux temps de Fa, deux temps de Sol, avec une septième si on veut

Un accord de Do

Voilà, on a improvisé, ce n’était pas compliqué, mais il n’y a pas besoin que ça le soit. Après tout, l’improvisation, c’est une petite balade sur le clavier, pas besoin de faire un sprint ou un marathon.

Travailler un peu à côté

En impro, il faut se faire plaisir, c’est certain. Mais il faut aussi travailler pour s’améliorer.

Pour s’améliorer, c’est bien de savoir faire déjà les accords de base. Avoir bien en main les trois renversements de l’accord parfait est un must-have. Connaître les accords de septième de dominante aide beaucoup pour faire des cadences.

Connaître et savoir faire les cadences aidera à conclure un morceau, à savoir mettre du suspens, de l’action, enfin bref, c’est très utile. Ça évite de faire la même fin à chaque fois aussi.

Rien qu’avec ça, on peut faire plein de choses.

Il n’y a somme toute pas grand chose à savoir, c’est plutôt une histoire de pratique. Si vous travaillez un peu vos renversements et vos accords de temps en temps, cela va rendre l’improvisation beaucoup plus facile.

Une fois que l’on est à l’aise avec ça, on peut apprendre à faire des modulations.

Analyser les morceaux

Entre deux, il est très profitable de jeter un coup d’oeil aux partitions que vous avez pour voir comment elles sont construites. Cela vous aidera à comprendre tel ou tel enchaînement, cadence, emprunt, et aussi quels sont les accords de vos passages préférés, pour les retenir et les réutiliser en improvisation.

Faire de l’accompagnement

C’est un petit exercice que vous pouvez faire en bonus : essayer d’accompagner une mélodie que vous connaissez. Ça oblige à trouver des accords qui vont sur une mélodie et pas l’inverse.

Comprendre les erreurs

Quand vous faîtes un magnifique couac, il y a plusieurs cas :

  • soit vous savez immédiatement à quoi il est dû, et c’est juste une fausse note
  • soit il vient de l’espace. Personnellement, je vous conseille de vous arrêter, de trouver ce qui ne va pas, de reprendre quelques temps avant et modifier ce passage de sorte à ce que ça sonne bien, et de le rejouer plusieurs fois.

A l’orgue

Le mieux est de faire la basse au pédalier, la mélodie à un clavier et l’accompagnement à un autre clavier. Ce n’est pas du tout évident (bien plus difficile qu’au piano je dirais) parce qu’il y a trop de trucs à gérer, mais ça donne vraiment des trucs sympas.

Pire que ça, ça oblige à penser aux accords de manière plus poussée, parce que la basse est au pédalier et on ne peut plus bidouiller avec ses grosses mains pleines de doigts quand il y a un problème.

Dernier conseil

Le plus important : pratiquez et amusez-vous. La musique n’est pas faite pour être un devoir une corvée ou autre, c’est un loisir que l’on fait pour se faire plaisir.


J’espère que ce petit billet vous aura plu. Je pense cependant qu’il ne vous sera profitable que si vous avez déjà une formation théorique en musique.

L’improvisation reste de la création de musique, et sans théorie c’est compliqué.

Bonne continuation dans le monde de la musique ;)

4 commentaires

Je ne suis pas contre, mais il faudrait que j’aie quelque chose pour enregistrer de façon pas trop moche. Mais je peux y penser de façon sérieuse en fait, parce que la musique sans le son c’est un peu triste quand même.

Il faudrait également inclure les vidéos, et il me semble que l’on ne peut pas uploader directement une vidéo ou un fichier audio ici (juste pouvoir uploader des fichiers audio, ça aiderait beaucoup dans l’optique de faire des tutos sur la musique d’ailleurs).

+3 -0

Merci pour ce billet !

Je plussoie tous ces conseils.

Je pense néanmoins qu’il en reste un qu’on n’a donné ni dans celui-ci, ni dans le mien l’autre jour : jouer à plusieurs à l’occasion, ça aide à progresser.

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