Les différentes forces de l'ordre françaises

Si vous habitez dans une grande ville française, cela ne vous aura pas échappé : l’année 2018 a été marquée par un (ou plusieurs, selon les points de vue) mouvement social de grande ampleur. Et qui dit mouvement social dit traitement médiatique, et quand les médias parlent d’un mouvement social, les raccourcis sont fréquents et peuvent parfois prêter à confusion. Notamment, une confusion répandue concerne les différents groupes chargés du maintien de l’ordre.

Le but de cet article sera donc de faire le point sur ce sujet afin de clarifier « qui est qui » et « qui fait quoi » parmi les forces de l’ordre rencontrées le plus souvent. Nous ne parlerons donc pas des sections plus spécialisées telles que la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) ou le GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) car, à moins que les vicissitudes de la vie ne vous jouent de très mauvais tours, vous ne devriez jamais avoir affaire à elles.

La police nationale étant divisée en plusieurs sections ayant chacune un nom, un fonctionnement et des attributions propres, j’ai choisi de ne présenter ici que quelques-unes de ces sections — celles que l’on rencontre le plus souvent dans la vie réelle — plutôt que la police nationale d’un point de vue global.

La police municipale

La police municipale est probablement celle que vous croisez le plus souvent. Son rôle est assez généraliste et consiste principalement à s’assurer du déroulement normal de la vie urbaine (souvent appelée la « tranquillité publique »). Plus spécifiquement, elle relève les foultitudes d’infractions mineures qui peuvent se produire en ville, qu’elles soient relatives à la gestion des déchets, à la conduite et au stationnement ou au respect des arrêtés municipaux.

Lors d’évènements culturels ou sportifs, ils peuvent procéder à des inspections visuelles des bagages. En cas de doute et avec l’accord de leur propriétaire, ils peuvent également les fouiller (ce que ne peuvent pas faire des agents de sécurité). Enfin, ils peuvent aussi procéder à une palpation de sécurité, qui doit être faite par un agent du même sexe que la personne qui en fait l’objet (en clair, une femme ne peut subir une palpation que de la part d’une femme). Il ne peut cependant pas fouiller la personne.

Par ailleurs, le maire d’une ville ainsi que ses adjoints sont considérés comme officiers de police judiciaire et sont donc habilités à relever des infractions, bien qu’ils ne le fassent qu’exceptionnellement.

Contrairement aux policiers nationaux, les policiers municipaux ne sont pas tenus de porter visiblement leur matricule. Ils doivent cependant porter une carte professionnelle qu’ils doivent montrer à toute personne qui en fait la demande.

Deux agents de la police municipale de Nice et leur véhicule. Source.

Véhicules et signes distinctifs

Les types de véhicules utilisés peuvent varier grandement selon les villes, car ils dépendent de l’appel d’offre de la ville. Cependant, leurs sérigraphies sont normalisées. Ils peuvent disposer de voitures, d’utilitaires légers, de motos ou de vélos. Dans certaines villes, ils peuvent aussi se déplacer à dos de chevaux (bien que ce ne soit pas exclusif à la police municipale).

Leurs véhicules comportent une bande horizontale bleu claire avec quelques fioritures rouges, le logo de la police municipale et marqué « POLICE MUNICIPALE » en bleu sur fond blanc. Le logo de la police municipale est le blason de la République Française, qui se décrit ainsi : « tiercé en pal, d’azur, d’argent et de gueules, accosté d’un R et F d’argent, aux branches de laurier et de chêne mis en sautoir »1, 2, surmonté de « POLICE MUNICIPALE ».

Armes disponibles

Les policiers municipaux sont autorisés à porter et utiliser les armes suivantes.

  • Armes à feu pour calibres 38, 9mm (ces deux premières sont très similaires) ou 7,65mm. L’usage des pistolets 9mm leur est autorisé suite à une demande du syndicat de police municipale suite à l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice afin de leur permettre de « répondre à ce type d’attaques »3.
  • Pistolets à impulsions électriques, souvent appelés Tasers (du nom d’une marque commercialisant de telles armes).
  • Aérosols de gaz incapacitants ou lacrymogènes, contenant du gaz CS (le même que celui utilisé dans les grenades) ou OC (à base de piment).
  • Armes à feu tirant « une ou deux balles ou projectiles non métalliques […] dont le calibre est au moins égal à 44 mm ». Quelques précisions s’imposent sur celles-ci.

En 1995, le directeur de la police nationale, Claude Guéant, fait introduire le fusil Flash-Ball Compact, une arme à feu tirant des projectiles en caoutchou de 44 milimètres de diamètre, considérée comme « sub-létale » (mais ayant la même puissance de tir qu’un revolver classique), fabriquée par l’entreprise française Verney Carron. Il est remplacé en 2002 par le Flash-Ball Super-Pro, possédant deux canons en métal (au lieu d’un seul canon en plastique sur le Flash-Ball Compact).

En 2008, suite aux blessures causées par l’imprécision du Flash-Ball Super-Pro, celui-ci est remplacé par le LBD 40 (acronyme pour Lanceur de Balles de Défense), tirant des balles de 40mm de diamètre avec une puissance de feu et une précision augmentés, classé comme « arme à feu à usage militaire ».

La police municipale n’étant pas habilitée à utiliser des LBD 40, elle peut utiliser des armes équivalentes aux Flash-Ball Super-Pro. Par exemple, la police de Meulun s’est équipée en 2017 de Kann 44, arme tirant elle aussi des projectiles de 44 milimètres de diamètre4.

Étant donné leur diamètre, ces armes ne perforent pas la peau mais la frappent avec une forte vitesse cinétique, causant une ecchymose (c’est-à-dire un bleu) importante les jours suivants. Il arrive cependant qu’elles produisent des blessures bien plus graves, certains ayant perdu un œil ou ayant eu des chocs sceptiques5 avec CIVD6 suite à des tirs de LBD.


  1. Si l’héraldique vous intéresse, je vous invite à lire cet article qui vous donnera des clés de compréhension du blasonnement : Introduction à l’héraldique.

  2. Ne trouvant pas de description officielle, il s’agit d’un blasonnement personnel et approximatif.

  3. Source : Les policiers municipaux officiellement autorisés à porter des pistolets 9 mm.

  4. Source : Melun. Les policiers municipaux désormais armés de lanceurs de balles de défense.

  5. Sources : « Lanceur de balle de défense » sur Wikipédia, « Flash-ball : blessures à retardement » et « Lycéen éborgné à Nantes. L’État condamné en appel ».

  6. Une CIVD est une Coagulation Intra-Vasculaire Disséminée, c’est-à-dire que le sang coagule de manière rapide et incontrôlée dans tout le corps, ce qui est souvent mortel.

La BAC

La BAC est la Brigade Anti-Criminalité, créée en 1994 et dépendante de la police nationale.

Son rôle est de gérer les diverses formes de délinquances, tels que les vols, les émeutes ou l’usage de drogues. Elle intervient principalement dans les quartiers dits « sensibles » (les banlieues de grandes villes) ainsi que dans les manifestations.

Les membres de la BAC, comme tous ceux de la police nationale en général ainsi que de la gendarmerie (sauf quelques exceptions), sont tenus de porter de façon visible leur matricule, qui est un numéro à sept chiffre qui les identifie individuellement. Pour les policiers en civil (cas de la BAC), celui-ci doit être porté sur le brassard. Cependant, les tenues anti-émeutes et les gilets tactiques ne disposant pas de point d’accroche pour ces badges, ceux-ci ne sont en pratique pas toujours visibles1.

Équipe de la BAC entrain d’interpeller quelqu’un2. Source.

Véhicules et signes distinctifs

Les membres de la BAC interviennent la plupart du temps en civil, mais sont tenus de porter un brassard orange estampillé « POLICE ». Ils portent parfois des casques de moto ou des tenues anti-émeutes, comme les CRS, dont nous parlerons tout à l’heure. Ils se déplacent généralement en voitures banalisées et opèrent généralement par des « interventions éclairs » de quelques minutes au plus.

Les policiers de la BAC (souvent appelés « bacqueux ») ne peuvent intégrer cette brigade qu’après au moins deux ans d’ancienneté dans la police nationale, une titularisation et un grade égal ou supérieur à « gardien de la paix ».

Armes disponibles

Chaque policier de la BAC possède un pistolet automatique Sig-Sauer SP 2022, un tonfa ou un baton téléscopique (généralement appelés matraques) et une paire de menottes. Cet équipement est complété par un équipement collectif.

  • Un fusil à pompe Remington 870 calibre 12.
  • Un pistolet mitrailleur Beretta M12.
  • Un fusil d’assaut HK G36.
  • Un LBD 40 à visée holographique.
  • Un pistolet à impulsions électrique Taser X26.
  • Des « casques de maintien de l’ordre » (c’est-à-dire des casques normalisés à l’usage de la police).
  • Des boucliers anti-émeutes.
  • Des aérosols de gaz CS ou OC.
  • Des grenades de désencerclement. Ces grenades émettent une forte impulsions sonore (près de 160dB) et propulsants 18 petits plots en caoutchou avec une forte énergie cinétique (80 joules à 15 mètres). Ces grenades étant très dangereuses (plusieurs personnes, policiers y-compris, ayant été gravement blessées suite à leur usage), elles sont censées être lancées au ras du sol. Une circulaire de la police nationale indique par ailleurs que, « après usage, il convient de s’assurer aussitôt de l’état de santé de la personne et de la garder sous surveillance ; au besoin, un examen médical doit être effectué dans les meilleurs délais. ». Ces grenades sont également censées être utilisées uniquement lorsqu’un policier est encerclé par un groupe hostile, afin de protéger son intégrité physique3.

Dans son livre, La force de l’ordre: une anthropologie de la police des quartiers, l’anthropologue Didier Fassin a par ailleurs montré qu’une forte pression administrative était exercée sur les BAC afin de « faire du chiffre », expliquant en partie les dérives qu’il a parfois pu constater lors de ses observations ; la BAC ayant la réputation de faire fréquemment l’usage de la force, et parfois dans des conditions inappropriées.


  1. Pierre Alonso. « Matricules des policiers : y a rien à voir ». Libération, 30 juin 2016, Lien.

  2. Désolé, l’image est floue et pas très bien cadrée, mais c’est la seule que j’ai trouvé qui soit sous licence libre.

  3. Cette citation est extraite d’un rapport de la CNDS (Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité) daté de 2009, qui cite la note en question (que je n’ai malheureusement pas pu retrouver). CNDS. Rapport 2009 de la CNDS. Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, 2009, p. 73, Lien.

La CDI

La CDI est la Compagnie Départementale d’Intervention, elle dépend de la police nationale. Ses rôles sont multiples : elle assure le renfort aux policiers locaux, par exemple pour assister les policiers de la BAC lors d’une grande intervention ; elle s’occupe de la sécurité sur certains grand évènements et elle assure aussi une grande partie du maintien de l’ordre lors des manifestations et des émeutes.

Groupe de la CDI en tenue anti-émeutes. L’homme avec un gilet marron et celui avec un brassard orange sont vraisemblablement de la BAC. Source.
Ceci n’est pas un fourgon de la CDI mais de la CRS autoroutière. Cependant, les fourgons de la CDI ressemblent beaucoup à celui-ci (je n’en ai pas trouvé de photo sous licence libre), mis à part bien sur le blason de la CRS. Source.

Véhicules et signes distinctifs

La CDI dispose principalement de véhicules utilitaires légers, souvent des Renault Master III ou des Renault Trafic. Ils sont blancs avec une bande horizontale bleue sur laquelle est écrit « POLICE » en blanc. On y voit aussi trois petites virgules bleues, blanches et rouges représentant le drapeau français. Il est aussi fréquent que l’avant et l’arrière du véhicule portent des bandes obliques rouges et jaunes, comme certains véhicules des pompiers. Ils portent aussi fréquemment un dispositif à l’avant permettant de fixer une grille anti-émeutes (une grande grille en métal noir de plusieurs mètres-carrés).

Les policiers eux-mêmes sont habituellement en uniforme, et portent une tenue anti-émeutes (sur laquelle est écrit « POLICE ») lorsqu’ils font du maintien de l’ordre. Ils portent alors un casque noir avec une ou deux bandes bleues.

Armes disponibles

La CDI est un des corps de police les mieux armés. Ses membres disposent en effet des armes suivantes.

Pour l’équipement individuel : un pistolet Sig-Sauer SP 2022, un tonfa ou un bâton télescopique et une paire de menottes, auquel s’ajoute l’équipement collectif.

  • Un pistolet mitrailleur HK UMP, venant progressivement remplacer les Beretta M12.
  • Un fusil d’assaut HK G36.
  • Un LBD 40 à visée holographique.
  • Un pistolet à impulsions électrique.
  • Des tenues anti-émeutes complètes (casque, jambières, coudières, plastrons, gilets pare-balles, boucliers, etc).
  • Des aérosols de gaz CS ou OC.
  • Des grenades de désencerclement.
  • Des grenades à effet lacrymogène (gaz CS ou OC)1, avec des concentrations diverses, avec lancement à la main ou par lance-grenade. Ces grenades contiennent généralement 4 à 7 capsules noires qui se séparent quelques secondes après l’activation de la grenade et entrent en combustion. Cette combustion de composé CS mélangé à du phosphore dégage une fumée blanche à effet lacrymogène (elle fait pleurer et provoque une douleur importante aux yeux et dans les voies respiratoires). Avant tout usage de ces grenades, la police est censée procéder à une annonce de sa présence par haut-parleur puis à deux sommations2.
  • Des grenades GLI-F4, dites « à effet de souffle », contenant 25 grammes de TNT et 10 grammes de composé CS pur à libération instantanée. Elles provoquent un effet sonore de 165dB à 5 mètres ainsi qu’une onde de choc et projettent des éclats de plastique et de métal dans un rayon de plusieurs mètres. Elles sont considérées comme l’ultime recours avant l’usage des armes à feu et leur usage nécessite une formation spécifique, car elles sont particulièrement dangereuses (14 personnes ayant été gravement blessées par ces grenades entre 2001 et 2018, dont 7 ayant eu une main arrachée)3, 4.
  • Des lance-grenades Cougar et Chouka (les premiers sont plus grands et plus puissants, les seconds, plus petits, sont surtout l’apanage de la BAC ou des policiers en civil). Une grenade lancée par un Cougar peut avoir une portée atteignant les 200 mètres. Ces lance-grenades sont censés être pointés vers le ciel. Une grenade est alors tirée et se sépare à l’apogée de sa trajectoire, éjectant les capsules qu’elle contient. Celles-ci retombent alors à la verticale, dégageant le gaz.
  • Des fusils 4 ou 6 coups Penn Arms GL65–40, qui sont en quelque sorte un hybride entre un Cougar et un LBD 40. Ils possèdent un gros barillet pouvant contenir 4 ou 6 munitions de 40mm de diamètre qui peuvent être tirées en rafales. Ces munitions peuvent être des balles en caoutchouc (ils sont alors utilisés en tirs tendus, comme les LBD) ou des grenades lacrymogènes.

  1. L’usage de grenades contenant du gaz OC, à base de piment, est en fait très rare. Cela se remarque d’ailleurs rapidement car le nuage dégagé est jaune / orange, son odeur est différente et la douleur qu’il provoque n’est pas soulagée par les remèdes habituellement utilisés pour le gaz CS. À noter qu’il ne s’agit pas, en réalité, d’un gaz, mais de particules très fines en suspension dans l’air, ce qui explique leur persistance dans les tissus des vêtements ou à la surface de la peau. Il ne suffit donc pas de s’éloigner de la zone contaminée pour ne plus subir ses symptômes.

  2. Voir les articles L211–9 et R211–11 du Code de la Sécurité Intérieure.

  3. Ce décompte est imprécis et n’est peut-être pas exhaustif, l’origine de certaines blessures étant parfois incertaine. Aussi, celui-ci ne recense pas les victimes de blast (ou effet de souffle, ce qui inclut par exemple les dommages aux oreilles) ou les victimes de polycriblages (morceaux de plastique voire de métal projetés au travers de la peau, notamment).

  4. La version initiale de cet article (publiée le 2 novembre 2018), annonçait 7 blessés et un mort. Le nombre de blessés a été revu et corrigé pour y ajouter les personnes blessées dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes lors du second semestre 2018. L’annonce d’un mort était une erreur : il s’agissait d’une référence à Rémi Fraisse, qui a été tué en 2014 par une grenade de type OF-F1, interdite depuis, qui contenait 75 grammes de TNT. Pour l’interdiction de la grenade OF-F1, voir le décret n°2017–1029.

La CRS

Une CRS est une Compagnie Républicaine de Sécurité, qui dépend de la Police Nationale. Par métonymie, un CRS est un membre de cette compagnie.

Ses missions sont très diverses, et varient beaucoup selon les villes d’affectation et les saisons. Les CRS s’occupent notamment du maintien de l’ordre mais aussi de la sécurité routière et parfois du secours à personnes sur les plages ou en montagne. Elle peut aussi servir de renfort pour les diverses missions de la Police Nationale. Il existe une CRS spécialisée dans la protection du président, neuf dans la sécurité autoroutière (les CRS autoroutières) et deux dans le secours en montagne.

La particularité des CRS est de disposer d’un large plateau logistique mobile, celles-ci ayant, en plus de leurs véhicules de transport, des cantines ou des véhicules de communication ou de commandement.

Une CRS dispose de cinq sections. La première s’occupe de l’administration et de la logistiques. Les deux suivantes sont des « Sections d’Appui et de Manœuvre » et les deux dernières sont des « Sections de Protection et d’Intervention ». L’une de ces deux dernières est équipée de matériel spécifique à la lutte contre le terrorisme, en particulier des armes à feu.

Chaque section comporte trois « groupes tactiques », dits A, B et C, ce dernier s’occupant du commandement de la section. Ainsi, sur leurs gilets, on peut voir « 2A » ou « 1C », signifiant qu’ils font partie du groupe A de la section 2, ou du commandement de la section 1.

Certaines CRS possèdent également une SMS, ou « Section de Moyens Spécialisés », disposant d’équipements plus perfectionnés.

Agents d’une CRS en tenues anti-émeutes légères. Source.
Agents d’une CRS en tenues anti-émeutes complètes. Remarquez les membres de la SMS sur la gauche. Source.
Fourgon d’une CRS. Source.

Véhicules et signes distinctifs

Lorsqu’ils sont en intervention, les CRS portent des tenues anti-émeutes très semblables à celles de la CDI, qui est par ailleurs très souvent confondue avec eux. Sur leur uniforme, la différence tient principalement en trois points.

  • Ils portent l’écusson de la CRS, qui est rouge avec « CRS » en blanc, surmonté de « POLICE NATIONALE » en rouge sur fond blanc.
  • Ils portent sur le dos leur section et leur groupe d’appartenance.
  • Leur casque possède une ou deux bandes jaunes, et non bleues comme pour la CDI.

Ils disposent d’une logistique très importante, avec des notamment de Renault Trafic ou des Fourgons Citroën Jumper, des véhicules ateliers et des cars, pouvant servir au transport de troupes ou de personnes arrêtées.

Les SMS disposent également de canons à eau sur camions blindés, de camions 4x4, de bateaux et de grilles anti-émeutes qui peuvent être fixées à l’avant des fourgons.

Leurs véhicules sont blancs avec une bande horizontale bleue et l’écusson de la CRS au niveau de la portière. Certains de leurs véhicules sont parfois banalisés.

Armes disponibles

Les CRS disposent d’un équipement semblable à celui de la CDI. Ils ont notamment le même équipement personnel, complété de l’équipement collectif suivant.

  • Un fusil d’assaut HK G36 KP2.
  • Un fusil d’assaut Ruger AC-556 (AMD).
  • Un fusil de précision Tikka T3.
  • Les mêmes grenades et lance-grenades que la CDI.

Les GM

Les GM sont les Gendarmes Mobiles, qui comme leur nom l’indique dépendent de la Gendarmerie Nationale, qui elle-même est une branche de l’armée. Les missions des GM concernent principalement le maintien de l’ordre et le contrôle des foules, comme pour la CDI.

Le GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), unité d’élite chargée d’intervenir sur les cas de prises d’otages ou de terrorisme, dépend de la Gendarmerie Mobile.

Véhicules et signes distinctifs

Toujours comme la CDI, les gendarmes mobiles portent souvent des tenues anti-émeutes (plastrons, jambières, coudières, etc), à la différence près que leurs casques ne sont pas noirs mais bleu marine. Leurs boucliers sont aussi éstampillés « GENDARMERIE ».

Leurs véhicules sont aussi très similaires à ceux de la CDI, mais ils sont entièrement bleu marine. Ils ont souvent des rayures rouges et blanches à l’avant et sont également éstampillés « GENDARMERIE » (ou « GENDARMERIE NATIONALE »). Typiquement, ils se déplacent à bord de fourgons IVECO Daily Irisbu. Ils portent aussi une attache à l’avant permettant d’accrocher des grilles anti-émeutes. Lors de missions à caractère plus calme, ou pour des déplacements en plus faibles effectifs, ils peuvent aussi utiliser des véhicules plus petits à quatre places.

Les gendarmes étant aussi des militaires, ils disposent également d’engins plus puissants. On peut notamment citer les VBRG (Véhicules Blindés à Rouges de la Gendarmerie), des Berliet VXB 170, qui comme leur nom l’indique sont des véhicules blindés à quatre roues d’une douzaine de tonnes, parfois dotés d’une lame (comme les bulldozers, pour détruire des barricades), équipés d’une mitrailleuse AANF1 de calibre 7,62mm et d’un lance-grenades de calibre 56mm.

Ces derniers se sont récemment fait remarqué lors de l’expulsion de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes, car ce sont eux qui ont détruit une partie des barricades et des habitations de la zone, et qui ont lancé la plupart des grenades GLI-F4 (dont nous parlions dans la section sur la CDI) à l’aide du lance-grenade monté sur leur toit.

Armes disponibles

Les gendarmes mobiles ont un équipement personnel similaire à celui de la CDI : tenue anti-émeute, casque, gilet pare-balles, matraque et pistolet Sig-Sauer SP22. Pour l’équipement collectif, ils disposent d’un fusil d’assaut FAMAS, d’un pistolet mitrailleur HK MP5, d’un fusil à pompe, d’un fusil de précision Tikka 3 et d’un fusil mitrailleur AANF1 (le même que sur le toit des VBRG).

Enfin, bien qu’ils en fassent moins l’usage sur le terrain que la CDI, ils disposent aussi de grenades à effet lacrymogène, de grenades de désencerclement, de GLI-F4 et de LBD 40. Ils n’ont donc pas de gazeuses à main. Par ailleurs, étant militaires et non policiers, leur comportement sur le terrain est réputé différent de celui de la CDI, le rapport à la hiérarchie étant naturellement différent dans ces deux institutions.

Entrainement d’un groupe de GM en tenues anti-émeutes avec présence de VBRG. Source.

Merci de m’avoir lu ! J’espère que cet article vous aidera à discerner les différentes forces de l’ordre et à mieux débusquer certaines erreurs journalistiques.

J’en profite pour remercier également @ache et @Mysterri1 pour leurs retours sur la bêta de cet article (et une seconde fois à @Mysterri1 pour son retour sur sa version corrigée et mise à jour), ainsi que @Holosmos pour son travail de validation.

Pour conclure, voici un petit organigramme des principales forces de l’ordre, afin de mieux s’y retrouver.

Organigramme des principales forces de l'ordre françaises.
Organigramme des principales forces de l'ordre françaises.

Cet article est placé sous la licence « Creative Commons By-SA 4.0 rezemika ». Son logo provient quant à lui de Wikipédia et est placé sous la licence « Creative Commons By-SA 3.0 David Monniaux ».

N’hésitez pas à poster vos questions et remarques dans les commentaires ! :)

Sources

En spoiler, parce que c’est un peu long.

La police municipale

  • « Code de la sécurité intérieure - Article L511–1 ». Code de la sécurité intérieure, vol. L511–1. Consulté le 13 août 2018.
  • « Code de la sécurité intérieure - Article R511–12 ». Code de la sécurité intérieure, vol. R511–12. Consulté le 13 août 2018.
  • « Code de procédure pénale - Article 16 ». Code de procédure pénale, vol. 16. Consulté le 13 août 2018. Factory, Store. Sérigraphie Police Municipale VL Option: Marquage nom de ville. Lien. Consulté le 13 août 2018.
  • « Les policiers municipaux officiellement autorisés à porter des pistolets 9 mm ». Le Monde.fr, 29 novembre 2016. - Le Monde, Lien.
  • Melun. Les policiers municipaux désormais armés de lanceurs de balles de défense. Lien. Consulté le 13 août 2018.
  • « Police montée ». Wikipédia, 22 juin 2018. Wikipedia, Lien.
  • « Police municipale (France) ». Wikipédia, 10 août 2018. Wikipedia, Lien.

La BAC

  • « Brigade anti-criminalité ». Wikipédia, 5 juillet 2018. Wikipedia, Lien.
  • Fassin, Didier. La force de l’ordre: une anthropologie de la police des quartiers. Editions du Seuil, 2011.
  • « Grenade de désencerclement ». Wikipédia, 6 juillet 2018. Wikipedia, Lien.
  • Institute for Advanced Study. Les forces de l’ordre - Didier Fassin. YouTube, Lien. Consulté le 13 août 2018.

La CDI

  • « LES ARMEMENTS DU MAINTIEN DE L’ORDRE ». Lien. Consulté le 19 août 2018.
  • Baudais, Pierrick. Voici le nouvel arsenal des policiers et gendarmes - Edition du soir Ouest France - 13/03/2017. Lien. Consulté le 19 août 2018.
  • « Code de la sécurité intérieure - Article D211–17 ». Code de la sécurité intérieure, vol. D211–17. Consulté le 19 août 2018.
  • « Code pénal - Article R431–1 ». Code pénal, vol. R431–1. Consulté le 19 août 2018.
  • Glanz, Gaspard. « Un guide des armes anti-émeutes de la Police française ». Vice, 4 octobre 2014, Lien.
  • « Grenade GLI-F4 ». Wikipédia, 2 août 2018. Wikipedia, Lien.
  • « NDDL : la grenade GLI-F4, ultime recours avant l’arme à feu ». leparisien.fr, 23 mai 2018, Lien.
  • « Police nationale (France) ». Wikipédia, 8 août 2018. Wikipedia, Lien.
  • Achat de Penn Arms : l’État français agrandit sa panoplie d’armes à éborgner des manifestant-es – Désarmons-les ! Lien. Consulté le 1 janvier 2019.
  • Recensement provisoire des blessés des manifestations du mois de novembre-décembre 2018 – Désarmons-les ! Lien. Consulté le 1 janvier 2019.

La CRS

  • « Compagnies républicaines de sécurité ». Wikipédia, 18 août 2018. Wikipedia, Lien.

Les GM

  • « Gendarmerie mobile ». Wikipédia, 28 juin 2018. Wikipedia, Lien.
  • « VBRG ». Wikipédia, 7 mai 2018. Wikipedia, Lien.

LBD (Lanceurs de Balles de Défense)

  • Douillard-Lefevre, Pierre. L’arme à l’œil: violences d’État et militarisation de la police. Le Bord de l’eau, 2016.
  • « Flash-ball : blessures à retardement ». Libération.fr, 18 février 2018, Lien.
  • « Lanceur de balle de défense ». Wikipédia, 10 août 2018. Wikipedia, Lien.
  • « Lycéen éborgné à Nantes. L’État condamné en appel ». Le Telegramme, 5 juillet 2018, Lien.

19 commentaires

Je ne comprends pas l’intérêt d’un tel article. Certes, il est bien écrit et tout, mais quelle est sa place sur le site? Je pensais que ce site était essentiellement tourné autour des sciences et de la programmation/informatique.

Ici, on parle des différentes forces de l’ordre, soit, sujet intéressant, correctement traité, bravo à l’auteur, mais quel est son intérêt sur le site? Pourquoi ne pas poster sur un autre site?

C’est comme l’autre fois, je tombe sur un article sur une ligne de métro à Paris… Pourquoi? :lol:

C’est étrange, cela crée des disparités un peu cheloues dans le contenu… :o

Mais sinon l’article est de très bonne qualité!

+0 -21

Merci pour ce tuto ! :)

Je ne comprends pas l’intérêt d’un tel article. Certes, il est bien écrit et tout, mais quelle est sa place sur le site? Je pensais que ce site était essentiellement tourné autour des sciences et de la programmation/informatique.

Ici, on parle des différentes forces de l’ordre, soit, sujet intéressant, correctement traité, bravo à l’auteur, mais quel est son intérêt sur le site? Pourquoi ne pas poster sur un autre site?

C’est comme l’autre fois, je tombe sur un article sur une ligne de métro à Paris… Pourquoi? :lol:

C’est étrange, cela crée des disparités un peu cheloues dans le contenu… :o

Mais sinon l’article est de très bonne qualité!

Jean-Paul Zartre

Non, pas du tout, t’as décidé tout seul de cette orientation du site ! ^^

ZdS est un site de partage de connaissances en toute liberté, sur tous les sujets que les auteurs aiment et veulent faire partager. C’est entre autres cet éclectisme dans le contenu qui donne de la valeur et de la plus-value au site ; ces contenus "originaux" sont donc très importants pour la vie (et la survie !) du site. C’est simple, sur ZdS, on trouve de tout ! :)

+20 -0

Je pensais que ce site était essentiellement tourné autour des sciences et de la programmation/informatique.

@Jean-Paul Zartre Justement, Zeste de Savoir n’est pas essentiellement tourné autour des sciences et de la programmation ! Certes, il y a beaucoup de contenus scientifiques et, d’une manière générale, d’activité autour des sciences (c’est, je pense, un héritage du Site du Zéro). C’est très bien, mais pourquoi s’y limiter ? Je pense qu’avoir de la diversité dans les contenus ne peut qu’apporter du positif au site et à la communauté ! (Et <3 pour les articles sur les lignes de RER que j’aime beaucoup)

Grillé par @mehdidou99 mais tant pis je poste quand même.

+10 -0

En fait le site ne s’appelle pas "Zeste de Science" mais "Zeste de Savoir" et a priori, le choix ee "savoir" est essentiel car large et sans limite/frontière.

On y voit de la musique, de la cuisine, de tout. La bonne question c’est "Pourquoi penses-tu, qu’il aurait fallu se limiter ?".

Que tu ais vue "ce qui en ressort le plus" ok, mais là, manifestement, tu pensais que l’article n’avait pas sa place sur le site. Pourquoi vouloir restreindre ? :)

+2 -0

Inutile que je rajoute quoi que ce soit sur l’utilité de l’article, tout a déjà était dit, et je ne peux qu’approuver.

Merci @rezemika pour ce super article, j’avais une connaissance vague de tous les corps, mais pas aussi précise. Et d’ailleurs, je n’avais aucune idée des équipements qu’ils pouvaient avoir qui est assez impressionnant.

Juste une question :

Par ailleurs, étant militaires et non policiers, leur comportement sur le terrain est réputé différent de celui de la CDI, le rapport à la hiérarchie étant naturellement différent dans ces deux institutions.

Tu fais référence à quel type de comportement ? Sans aucun jugement de valeur, je n’ai pas exactement saisie.

Super article :)

J’ai appris pas mal de choses toutes plus intéressantes les unes que les autres. Merci pour ce partage.

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Merci pour vos retours !

Je plussoie ce qui a été dit, je pense que la pluralité des contenus est une des forces de ZdS (d’ailleurs ça manque un peu de chimie et de SHS :D ).

Juste une question :

Par ailleurs, étant militaires et non policiers, leur comportement sur le terrain est réputé différent de celui de la CDI, le rapport à la hiérarchie étant naturellement différent dans ces deux institutions.

Tu fais référence à quel type de comportement ? Sans aucun jugement de valeur, je n’ai pas exactement saisie.

satenske

C’est en effet assez compliqué à expliquer, et pas très bien sourcé. En fait, je tiens cette affirmation du regroupement de plusieurs sources, et cela m’a été confirmé par des personnes qui sont occasionnellement street medics. J’aurais bien aimé confirmer cela en lisant des ouvrages de sociologie de la gendarmerie, pour les comparer aux sociologies de la police, mais ils se font apparemment très rares (et le seul qu’il y ai à la BU de mon université est actuellement emprunté). Du coup, j’ai déduis le reste de mes propres connaissances en sociologie des institutions. C’est donc effectivement pas super fiable comparé au reste de l’article…

Dans son livre, Didier Fassin fait référence à la notion de « pouvoir discrétionnaire ». Le principe, c’est que les gardiens de la paix jouissent d’une grande autonomie sur le terrain. Grosso modo, leurs supérieurs leur disent quoi faire, et c’est à eux de décider comment le faire. Par exemple, le choix de l’usage de la force dans un contexte donné se fait à leur discrétion (d’où le terme « discrétionnaire »), sans qu’ils aient à en rendre compte a priori ou a posteriori (sauf cas particuliers, quand il y a des blessés graves par exemple). Quand ils se sentent menacés, c’est à eux que revient la décision de calmer la discussion ou d’utiliser la force.

Chez les militaires, la structure de décision est beaucoup plus pyramidale. Les généraux donnent des ordres aux colonels, qui donnent des ordres aux lieutenants-colonels, qui donnent des ordres aux commandants, etc. Il n’est donc pas question de pouvoir discrétionnaire.

Concernant ce que m’ont dit certain-e-s street medics, c’est que cette différence se remarque tout de suite dans le cadre du maintient de l’ordre. En substance, voilà ce qu’on m’en a dit (je n’utilise pas le conditionnel par commodité d’écriture). À moins que leur sécurité ne soit réellement menacée, les gendarmes n’utilisent la force que lorsque leurs supérieurs leur en donnent l’ordre. À l’opposé, les policiers ne feront des actions coordonnées que sur ordre de leurs supérieurs, mais utilisent la force individuellement dès que cela leur semble approprié. Un exemple qu’on m’a rapporté était qu’un même groupe s’était un jour trouvé face à une ligne de policiers en armures, et le lendemain face à une ligne de gendarmes en armures. Le premier jour, les policiers donnaient des coups de boucliers ou de matraques aux personnes trop proches d’eux. Le deuxième jour, les gendarmes tenaient leurs positions et ne repoussaient avec leurs boucliers que les personnes qui les poussaient eux-mêmes. Je n’y étais pas, et c’est une source militante, donc c’est à prendre avec des pincettes, mais les quelques témoignages qu’on m’a donné ont tendance à concorder sur ces points.

Voilà voilà, j’espère avoir répondu à ta question. :)

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Merci pour ta réponse détaillée. :)

Du coup, je vois ce que tu voulais dire, et effectivement ça peut sembler logique malgré l’absence de sources 100% fiables. Dommage de ne pas avoir pu avoir d’ouvrages de sociologie de la gendarmerie, si un jour tu arrives à en lire un, je serai intéressé par ton retour. ;)

Avec un petit peu de retard (désolé), je vous annonce que l’article a à nouveau été mis à jour, l’actualité ayant évolué de façon assez inattendue. ^^

Au programme :

  • un erratum : personne n’est mort suite à un tir de GLI-F4, le décès annoncé dans la version précédente de cet article était celui de Rémi Fraisse, qui est en fait mort suite à un tir de grenade OF-F1 (interdite depuis) (le compte du nombre de blessés par la GLI-F4 a également été mis à jour) ;
  • ajout de quelques notes de fins de sections ;
  • ajout du fusil GL65.

Merci à @Taurre pour la validation ! :)

PS : @satenske : Désolé, j’ai enfin pu consulter le livre en question, mais en fait il ne s’agit que d’une compilation de quelques articles de sociologie avec un point de vue très large, qui apparemment se s’intéressent pas tellement aux pratiques concrètes des individus mais plus aux institutions. Mais si un jour je trouve quelque chose, j’en ferai un billet. :)

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Plop ! À titre informatif, j’ai trouvé un super article du Monde qui explique également les spécificités des groupes de maintien de l’ordre : « CRS, gendarmes mobiles, BRAV… quelles sont les sept familles des forces de l’ordre ? ». Il a aussi le mérite de parler de la BRAV-M, la Brigarde de Répression de l’Action Violente Motorisée, créée toute récemment.

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Au sujet de la différence de comportement entre gendarmes et policiers en manifestation, j’ai moi-aussi recueilli plusieurs récits de manifestants considérants que les gendarmes avaient un comportement bien plus maîtrisé, avec moins de provocation, et un usage moindre de la force.

Pour sortir de l’anecdotique, plusieurs situations ont été raportées dans la presse où des gendarmes étaient (très) critiques des actions de policiers pendant une manifestation. Par exemple cet article du Parisien du 8 avril 2019, où un colonel de gendarmerie reconnaît des violences policières (des CRS matraquant des manifestants dans un Burger King le 1er décembre 2018 à Paris), ou le Monde du 25 juin 2019 qui mentionne un rapport de gendarmerie très critique de la charge policière du 23 mars 2019 à Nice qui a grièvement blessé Geneviève Legay.

Ça ne permet pas, bien sûr, d’établir un un meilleur comportement des gendarmes, mais ça va dans le même sens. (À ma connaissance la situation inverse — des policiers dénonçant l’usage de la force par des gendarmes — ne s’est pas produite pendant les mouvements sociaux 2018–2019.) En fait, dans les cas de recensés de violences policières pendant les mouvements des gilets jaunes (voir par exemple le travail journalistique Allo place Beauveaou de David Dufresne), je n’en connais pas où la gendarmerie ait été mise en cause pour l’instant (mais je n’ai pas étudié cela exhaustivement).

Je ne sais pas si a bien sa place ici mais… Compte tenu du mouvement #BlackLivesMatter et le sujet des violences policières je partage un documentaire que j’ai trouvé très intéressant :

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Après, il faudra penser aussi que la gendarmerie et la police n’opère pas dans les mêmes lieux. Typiquement, je pense que ce sont les CRS qui opèrent à Toulouse ou à Paris, là où il y a le plus de débordements de ce que j’en vois. Alors que là où j’ai vu des gendarmes, c’était à Nîmes, et c’est pas franchement réputé agité comme coin.

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Oh, merci pour vos commentaires (et pour la mise en une) !

J’en profite pour préciser que l’article mériterait une petite mise à jour (la GLI-F4 a notamment été retirée et remplacée par la GM2-L, d’une puissance équivalente). J’essaierai de m’y mettre bientôt.

je n’en connais pas où la gendarmerie ait été mise en cause pour l’instant

Je pense qu’on peut cependant citer le cas de l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2018, où il y a eu plusieurs blessés graves, et notamment Maxime Peugeot qui a perdu sa main à cause d’une GLI-F4 lancée par des gendarmes. Mais ça semble effectivement faire exception, puisque c’est le seul cas qui me vienne en tête.

À Paris sur les manifestations de gilets jaunes, ou contre la réforme des retraites, il y avait à la fois des policiers et des gendarmes dans les manifestations, souvent les deux dans la même manifestation.

gasche

Effectivement, c’est aussi le cas à Nantes où, lors des grandes manifestations, il y a à la fois la CRS, la CDI, la BAC et la gendarmerie (qui font d’ailleurs des lignes bien séparées). Sur les manifestations plus petites, c’est soit la CRS soit la CDI qui se déplace. Je serais d’ailleurs curieux de savoir comment fonctionne ce dispatching


Si je trouve l’énergie de m’y mettre, je ferai peut-être un jour un article sur les théories et études sociologiques sur la police et le pouvoir (il y a beaucoup à dire mais c’est pas évident à aborder)…

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Oui, il y a malheureusement d’autres cas d’interventions de gendarmerie qui ont donné lieu à des blessures ou des décès (le plus connu étant peut-être celui d’Adama Traoré), mais je pensais spécifiquement à l’usage de la force dans les manifestations récentes (2018–2019) (plutôt que dans la ZAD ou dans une interpellation), où je ne connais pas de cas attribué spécifiquement à un gendarme ou un groupe de gendarmes.

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