Comme chaque année, du 29 septembre au 1er octobre, le festival international de géographie s’est tenu à Saint-Dié-des-Vosges. Cette grande réunion permet aux scientifiques et au grand public d’échanger sur la géographie, autour d’un thème commun (en 2017, par exemple, ce sera « Territoires Humains, Mondes Animaux »). Je vais relater cet événement de teneur planétaire.
- Un peu d’histoire : la genèse du festival
- Le thème de cet année : Territoires humains, mondes animaux
- Les prix décernés
Un peu d’histoire : la genèse du festival
Comme nous l’avons dit, de nombreux géographes, voyageurs, romanciers, essayistes… se réunissent chaque année pour débattre autour d’un thème particulier ; un pays, lié à la thématique, est mis à l’honneur, et des récompenses sont accordées aux personnes méritantes. Ce festival, fondé par Christian Perret, existe depuis 1990 : c’est une belle opportunité de médiation scientifique, culturelle et pédagogique.
Mais pourquoi ne pas choisir une ville plus prestigieuse comme Paris ou Genève ? La raison est symbolique : c’est ici où se tenait le Gymnase Vosgien, une sorte d’université, où le continent américain fut officiellement nommé par Martin Waldseemüller, en 1507.
Concrètement, que trouve-t-on dans ce festival ? Des conférences de scientifiques, autour des thèmes du festival ; des ateliers, animés par des enseignants du secondaire (par exemple, autour du numérique). Il y a aussi des projections de films, de grands entretiens, des conférences-débats, le salon de la géomatique (l’informatique appliqué à la géographie), des cafés géographiques (des moments d’échanges autour de thèmes géographiques), des expositions, le salon du livre Amerigo Vespucci, le Salon de la Bande Dessinée, des expositions pédagogiques, le salon de la gastronomie (en lien avec la thématique !), et tant d’autres choses.
Le thème de cet année : Territoires humains, mondes animaux
Le thème de cette année est Territoires humains, mondes animaux et le pays invité est l’Afrique du Sud.
Pour étudier cette thématique, de nombreuses activités sont au programme : citons la projection de nombreux documentaires, diverses expositions, des conférences et des tables rondes. À titre d’exemple, le samedi 30 octobre aura lieu la table ronde « Le géographe, un drôle d’animal ? » avec Antoine Bailly et Christian Grataloup, et « Repas de chasse, repas de rois » de Gilles Fumey. Ces noms ne vous disent peut-être rien, mais il s’agit de pointures en géographie.
N’oublions pas non plus les nombreuses manifestations autour de l’enseignement de la géographie à tous les niveaux : il y en a vraiment pour tous les goûts, et je vous incite à découvrir le programme (45 pages, quand même !) pour saisir la richesse de l’offre.
Les prix décernés
De nombreux prix sont décernés durant ce festival. Voici un rapide panorama, avec présentation des lauréats.
Le prix Vautrin-Lud est considéré comme le prix Nobel de la géographie. Décerné par un collège de géographes, il récompense l’ensemble d’une vie de travail scientifique. Cette année, le prix est décerné au nigérian Akin Mabogunje, le premier africain lauréat : ses travaux traitent essentiellement de la planification urbaine dans les pays en voie de développement. Mabogunje est aussi consultant d’organismes internationaux, comme la Banque mondiale ou du Programme des Nations Unies pour le développement.
On trouve aussi des prix littéraires :
- Le prix littéraire Amerigo-Vespucci, qui récompense une œuvre de fiction traitant d’aventures, de voyages, de terres lointaines. Le lauréat est Raphaẽl Jerusalmy, pour son livre Évacuation, traitant l’évacuation de Tel Aviv après une menace de guerre ;
- Le prix littéraire Amerigo-Vespucci jeunesse, qui récompense une œuvre de fiction traitant d’aventures, de voyages, de terres lointaines, à destination des enfants. Le lauréat est Johan Dayt, pour son livre Une Italie, racontant un voyage à travers les régions italiennes, le tout en aquarelles ;
- Le prix de la BD géographique, récompensant une bande dessinée avec un rapport avec l’espace. Les vainqueurs sont Laurent Bonneau et Mathilde Ramadier, pour Et il foula la terre avec légèreté, racontant l’histoire d’un ingénieur forager qui se rend compte de l’impact de l’exploitation pétrolier sur les populations indigènes du cercle polaire ;
- Le prix Ptolémée, qui récompense une œuvre francophone permettant de vulgariser la géographie. Les gagnants sont Emmanuelle Vagnon et Éric Vallet pour La fabrique de l’océan Indien. Cartes d’Orient et d’Occident (Antiquité-XVIe siècle). Cet ouvrage raconte comment on a fabriqué et représenté l’océan Indien au fil de l’histoire.
En parallèle, il se tient aussi le salon de la géomatique. Il y a un concours concernant la « géovisualisation et cartographies dynamiques ». Concrètement, c’est un concours cartographique. Le lauréat sera désigné durant le festival.
Cette manifestation reste malheureusement assez méconnue. Non loin, à Épinal (Vosges), se tiendra fin octobre le festival international de sociologie : si donc vous avez quelques heures à perdre et que vous vous trouvez dans le coin, n’hésitez pas à passer à ces deux festivals de sciences humains !
Je tiens à remercier Dwayn pour la relecture de cet article !